Le livre sera disponible au mois de décembre. L’ouvrage de 535 pages contient plus d’une centaine de photos de chouhada et des colonels de la Révolution entre hommes et femmes. Djoudi Attoumi raconte leurs différents exploits en présentant leurs photos. Le livre intitulé Les hommes de gloire et leurs hauts faits d’armes sera édité aux éditions El Flaye.
Rendre hommage est le principal objectif de Djoudi Attoumi. A travers son témoignage en tant qu’officier de l’ALN en Wilaya III 1956-1962, «les mots et les écrits doivent être choisis avec soin afin qu’ils soient à la hauteur du sacrifice et des mérites des chouhada». Dans son livre, il évoque les hommes et les femmes qui ont marqué l’histoire de la Guerre de libération nationale. Il a intégré des photos pour que le lecteur puisse voir le visage de ces hommes et les émotions qu’ils dégagent.
Entre leur regard, leur sourire, les traits de leur visage, tous les détails susciteront des sentiments, voire de la sympathie envers eux, afin de créer une symbiose entre le lecteur et les héros sur les photos. Il explique qu’une «photo en noir et blanc est la plus prisée, car elle est plus accessible à l’émotion : elle exprime une époque, elle fait partie de l’histoire».
Une photo prise à un moment donné permet de figer dans le temps l’événement et ainsi le garder dans notre mémoire. Plus tard, elle constituera un héritage pour la famille et les enfants. «C’est en quelque sorte, le rapport ou le lien entre la photographie et l’histoire. Les grands photographes ou les grands reporters de guerre diront qu’il n’y a pas d’histoire sans la photographie !» déclare l’écrivain. Il ajoute que «la photo dans les maquis est quelque chose de magique, dans la mesure où elle permet de pérenniser un événement, une rencontre, des retrouvailles, de faire connaître les hommes de gloire et enfin de les montrer à travers chaque étape de la guerre, à travers différentes contrées dans les maquis».
En revoyant ce genre de photos, nous replongeons et frissonnons devant le passé. La première photo que nous retrouverons dans le livre concerne le groupe des Six en octobre 1954 à Raïs Hamidou. Elle a été prise afin d’immortaliser ce grand moment de l’histoire, la guerre d’indépendance. Une photo qui a, d’ailleurs, disparu pendant près de deux ans. L’explication donnée réside chez des moudjahidine, ces hommes d’exception étaient entourés de mystère et depuis 1955, ils sont entrés dans la légende. M. Attoumi explique que les gens avaient une certaine vision des moudjahidine. La vision d’une mission sacrée qui leur était attribuée.
Celle de combattre les soldats français et de libérer l’Algérie. Pour beaucoup de citoyens algériens, ces hommes d’exception sont infaillibles, leur bravoure n’a guère de limites et d’ailleurs on ne leur compte aucune faiblesse. «Un seul d’entre eux pouvait affronter cent soldats !» C’était la légende populaire. Bien que dans les rangs des moudjahidine, c’était rempli d’interdictions, entre autres, pas de permissions, pas de plaisanteries, pas de tabac, ni chanson, ni appareils photos, excepté le temps afin de se restaurer et s’organiser.
Des préjugés qui ont été par la suite balayés après l’organisation du Congrès de la Soummam et qui ont conduit à une démystification des moudjahidine. Les tabous furent levés, permettant ainsi aux combattants d’oublier l’espace d’un moment la pression pesante de la rigueur de leurs obligations et des opérations de la guerre. Ainsi, Les hommes de gloire et leurs hauts faits d’armes est un témoignage pour montrer au grand jour et mettre en valeur les exploits et le parcours de ces grands héros afin de ne pas les oublier, même cinquante ans plus tard, et ce, dans le but de défendre leur mémoire vis-à-vis de l’Algérie, mais aussi pour leurs familles, leurs amis et leurs proches.
Par cet ouvrage soutenu par un support iconographique, beaucoup prennent conscience, et même replongent dans le passé, pour ne pas oublier ce que ces héros ont apporté à l’Algérie, la liberté et l’indépendance. Pour rappel, ses 10 ouvrages seront présentés au Salon du livre d’Alger (SILA) au palais des expositions Safex les 3 et 4 novembre, et ce, sur invitation de la bibliothèque principale de Béjaïa.
– Djoudi Attoumi,
Est né en 1938 à Aït Oughlis (Sidi Aïch). Il est licencié en droit et diplômé de l’Ecole commerciale de la santé publique de Rennes. Militant du MTLD dès 1953, il rejoint les maquis en 1956 et est affecté directement au PC de la Wilaya III. Il assuma plusieurs responsabilités au sein de l’ALN et du FLN. En 1961, il fut promu officier par le colonel Mohand Oul Hadj et affecté dans la vallée de la Soummam, dévastée par l’opération «Jumelles».
Après l’indépendance, il sera démobilisé à sa demande le 5 août 1962 et assurera les fonctions de directeur des hôpitaux du 1er septembre 1962 jusqu’en 1985, date à laquelle il fut élu à l’APW de Béjaïa, dont il assura la présidence jusqu’en 1990. Auteur de Le colonel Amirouche entre légende et histoire (2004) Le colonel Amirouche (2005). Avoir 20 ans dans les maquis(2007), Chroniques des années de guerre en Wilaya III (2009). Tous les ouvrages sont édités à Rym éditions El Flaye.
02 NOVEMBRE 2018https://www.elwatan.com/edition/culture/un-hommage-visule-tres-particulier-02-11-2018
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