« Si nous venons à mourir, défendez nos mémoires » (Chahid Didouche Mourad).
«L'indépendance a eu lieu au moment d'une grande crise, et il y avait beaucoup de scepticisme dans la population sur la capacité du F.L.N. à encadrer et diriger l'Algérie, beaucoup de scepticisme. Et même moi, j'ai entendu des propos comme ça, mais pas chez une personne ou deux, chez beaucoup de gens disant: c'est pas ces gens-là qui nous ont apporté l'indépendance, c'est De Gaulle qui a fini par vouloir en finir avec cette guerre. Et donc, il fallait remonter le moral des troupes, d'une certaine manière, avec
en commençant à donner forme à des mythes guerriers ».
Ces propos ont été tenus, in extenso, par un témoin dans le film-documentaire de Malek Bensmail dont le titre est « Autour de la bataille d'Alger », diffusé ce mois d'octobre 2017 dans la chaîne française « HISTOIRE ». Ce n'est pas un ultra français, nostalgique de l'Algérie française, qui a prononcé ses vérités, ni d'ailleurs un harki, ce qui serait dans l'ordre des choses. Ce n'est pas non plus un Algérien lambda qui réagit par dépit, à cause d'une situation sociale précaire, mal vécue, ce qui ne prêterait pas à grande conséquence. Mais, c'est, malheureusement, un éminent professeur en Histoire, et qui plus est était un acteur, un cadre, au sein du F.L.N. (à l'extérieur), durant la lutte de libération. Il s'agit, en l'occurrence, de Mohamed HARBI !
De tels propos dans la bouche d'un tel personnage, connu pour ses nombreux écrits, livres, interviews, conférences, sur le mouvement national et sur la guerre d'Algérie, qui sont des références, à juste titre, pour beaucoup, sont très graves. Ils rappellent étrangement les dires des généraux français revanchards, déclarant: bien que militairement victorieux, De Gaulle les a trahis en « abandonnant » l'Algérie ! Selon M. Harbi donc, la population était « beaucoup sceptique sur la capacité du F.L.N. à gérer le pays » (et il répète « beaucoup sceptique » comme pour souligner ce prétendu sentiment à l'intention de celui à qui cela a échappé), et prête à beaucoup de personnes la conviction que ce n'est pas ces « gens-là » (sic), c'est-à-dire les éléments de l'A.L.N., qui ont apporté l'indépendance, mais c'est De Gaulle qui l'a octroyée. Alors, « pour remonter le moral des troupes », dit-il avec un sourire narquois, ils (F.L.N.-A.L.N.) ont construit des mythes guerriers !
Quant à la crise de 1962, personne ne la conteste, sauf que chacun la perçoit et l'analyse selon sa sensibilité. En tout cas, cela a été une véritable malédiction pour le pays.
En ce qui concerne le mythe De Gaulle, grand seigneur, nous offrant la souveraineté sur notre propre pays, sur un plateau d'argent, c'est une grande escroquerie et une falsification de l'Histoire. Mais, le plus affligeant, c'est lorsque chez nous, des gens « bien-pensants » soutiennent la même thèse en affirmant sur les plateaux mêmes de la télévision nationale que les maquis ont été « asséchés », un autre personnage dans une vidéo prétend que les moudjahidine ont été « laminés » ! C'est plus que triste et le révisionnisme est bien là. Pourtant, c'est pendant l'avènement de De Gaulle que la guerre a été la plus atroce ; il a cherché par tous les moyens à faire plier notre résistance, mais en vain (notamment par les opérations « Challe », etc.). Ce dossier, où toutes les allégations plus haut citées seront démontées, nécessite plus d'espace que celui qui nous est imparti ici. La population « sceptique » dont parle M. Harbi, n'est qu'une impression tardive dans son esprit, ou bien il s'agit de quelques personnes opportunistes qu'il a rencontrées dans les salons de la capitale après son arrivée de Tunis. Par contre, la population que nous avons connue, nous, et parmi laquelle nous avons vécu pendant de très longues années en parfaite harmonie, elle a fêté l'indépendance avec une grande liesse et a manifesté une confiance totale en ces « gens-là ».
Malheureusement, cet enthousiasme a été brisé à l'été 1962. On se demande pourquoi M. Harbi, si fécond dans ses écrits et ses interventions lorsqu'il s'agit d'analyses concernant le mouvement national, avant 1954 et après le déclenchement de la lutte armée, sur le F.L.N., le M.N.A, le parti communiste, etc., n'aborde que très rarement la lutte de l'A.L.N. à l'intérieur du pays, et même quand il le fait, c'est avec une approche pas très objective et à la limite négative.
C'est ainsi qu'un lecteur non averti qui prend connaissance de son interview faite à un quotidien national à gros tirage en mai 2011, s'imaginera que durant toute la guerre de libération, il régnait un climat malsain, fait surtout de luttes fratricides pour le leadership de tel ou tel groupe, ou de liquidation de tel chef qui fait de l'ombre à ses pairs, ou bien tout simplement d'exécutions sommaires de civils innocents ( évalués à 50.000, dit-il ! quelle qu'en soit la source, nous sommes sûr qu'elle n'existe pas ( l'étude ), car impossible à réaliser. Ce ne sont qu'extrapolations et supputations tendancieuses et gratuites. Et tout ce beau monde de « tueurs » (les moudjahidine) errait au milieu d'une population pas toujours accueillante, si elle ne lui est pas carrément hostile
Voilà le tableau pitoyable qui est insinué en filigrane dans cette interview. Nous nous interrogeons, au demeurant, comment M. Harbi peut-il concevoir que des combattants, alors qu'il sévit dans leur camp une ambiance si délétère, arrivent à résister et persistent à affronter une des plus grande armée du monde, très aguerrie, pendant 7 ans et 8 mois en payant le prix fort, et ce jusqu'à la victoire. N'est-ce-pas incohérent et invraisemblable ?
La vraie question qu'il faut se poser c'est comment le FLN-ALN, constitué surtout de simples gens souvent incultes et frustes (comprenant aussi, tout de même, dans ses rangs quelques universitaires, beaucoup de lycéens et de diplômés de la Zeytouna de Tunis), a-t-il pu préserver sa cohésion dans les maquis, à l'intérieur du pays où se déroulait la vraie guerre, et même se renforcer au fil du temps, sans que ces prétendues luttes intestines pernicieusement suggérées ne le fassent imploser ? La réponse est que la vérité est largement travestie. Le courage, la discipline et le don de soi jusqu'au sacrifice suprême, constituent la véritable force des moudjahidine, et de cela les exemples sont légion.
M. Harbi n'y fait jamais allusion dans ses écrits, car ces situations il ne les a pas vécues ! Par contre, il passe le plus clair de son temps à rechercher les lacunes et insuffisances » du mouvement national et de la guerre de libération.
Certes, il y a eu des bavures, quelques excès, mais quelle que soit leur gravité, ils sont limités dans l'espace et dans le temps (affaire Melouza, purges en wilaya 3, dissensions en wilaya 1
). On ne peut les considérer comme étant une constante durant presque 8 ans, sans être de mauvaise foi. D'ailleurs, comment ne pas trouver normal qu'une lutte si acharnée, très inégale, menée seulement par des troupes de partisans, faut-il le souligner, dont l'arme la plus redoutable est leur esprit de sacrifice, ne connaisse pas quelques trébuchements, voire quelques écarts. L'essentiel c'est que ces dépassements soient contenus et ils l'ont été. En tout cas, ils n'ont jamais atteint les dimensions que leur prêtent certains. Ces militants armés tant bien que mal, militaires de fortune, ont tenu tête à toute une armée moderne fortement équipée et entrainée, bénéficiant de l'appui de l'OTAN, et surtout secondée par des traîtres « algériens ». Quitte à nous répéter, nous nous posons la question, comment auraient-ils pu tenir dans ces conditions si leurs arrières étaient constamment minés par des querelles intestines (ce qui se passait à l'extérieur ne nous intéressait pas), et s'ils étaient rejetés par la population ? C'est tout bonnement impensable. Quant à la population, son soutien dans sa grande majorité était acquis à la cause nationale, sinon la révolution aurait indubitablement avorté. Ce soutien s'est exprimé de différentes manières, de l'engagement total à l'engagement occasionnel, à la sympathie dans l'expectative. Les tenants de cette dernière catégorie ont basculé avec les premiers, en participant massivement aux manifestations de décembre 1960.
Voici ce que pensent d'anciens officiers français de notre révolution
«
la rébellion dure parce qu'elle a la faveur et l'appui de la population, l'A.L.N. est militairement invincible parce qu'elle jouit de la confiance et de l'aide de l'immensité des musulmans. (
)
L'A.L.N. est l'émanation directe de la population, elle est la population en armes et non point une armée de mercenaires ». Source : « Officiers en Algérie » de J.M. Darboise, M. Heynaud, J. Martel. P 16-17.
Il y avait effectivement une petite minorité pro-française, consciente et souvent inconsciente de son choix, en villes et dans les campagnes. Beaucoup sont connus, et aucune révélation « explosive » (sic) ne nous surprendra...
Pour revenir à l'assertion qui dénie à ces « gens-là » (les moudjahidine) d'avoir « apporté » l'indépendance, il suffit d'examiner les chiffres des pertes françaises, bien que ces chiffres évoluent selon les motivations de la partie qui les publie, ils ne peuvent être qu'approximatifs, en plus ou en moins : sans prendre en compte les déserteurs qui se chiffrent à 9 722 éléments, nous notons, selon le Nouvel Observateur du 28.02.2002, 30.000 tués, 1.000 disparus, et également 70.000 militaires blessés. Donc, 100 000 soldats et gradés environ ont été mis hors de combat. Si l'on considère qu'une compagnie compte entre 100 et 200 soldats selon les armées, ce sont entre 500 et 1.000 compagnies qui ont été neutralisées.
Les balles n'étaient pas virtuelles, et c'est bel et bien ces « gens-là » qui les ont tirées ! Il faut reconnaître que nos pertes étaient bien plus importantes devant le déséquilibre patent des forces en présence, mais, malgré cela, nos braves djounoud ne lâchaient pas prise, et ceux qui tombaient sont facilement et rapidement remplacés.
Pour illustrer leur combativité, nous nous abstiendrons d'évoquer nous-mêmes les nombreux faits d'armes bien réels où se sont distingués nos valeureux moudjahidine partout dans les six wilayate, ainsi qu'aux frontières Est et Ouest, car nous risquons d'être accusés de « donner forme à des mythes guerriers » (sic).
Alors, pour convaincre les « sceptiques », plus enclins à donner crédit aux déclarations des généraux français, et dévaloriser les leurs par une sorte d'aliénation non avouée et une propension à plaire à une certaine élite française, donnons la parole à des militaires français, dont des témoignages portent sur la région même d'où est originaire M. Harbi :
«Algérie, 20 août 1955, insurrection, répression, massacres», de Claire Mauss-Copeaux. P 108»: «La foule algérienne est partie à l'attaque de ses objectifs. Le colonel De Vismes décrit pour son secteur (El Harrouch) des situations où le courage des insurgés apparaît en pleine lumière
»
P 109: «
Dans les conclusions de son rapport, le colonel De Vismes relève leur «mordant». L'hommage qu'il leur rend est bref et net: non seulement ils sont «très décidés à résister sur place jusqu'à la destruction», mais ils le font. Un autre document militaire précise que des armes lourdes (lance-roquettes antichar et automitrailleuses) ont été utilisés pour les réduire (les commandos). Mais, ils ont tenu et leur dernier combat ne s'est pas conclu avant 18 H 20 (sachant que l'attaque a eu lieu à midi !)».
«Anciens 15ème RTS» + «Jacques Martin, un «soldat d'occasion» raconte
le 15ème R.T.S.»: «Embuscade du 18 mars 1956, sur la piste Safsafa-Aïn Kechera (6ème Compagnie 3eme section du 2/15°RTS). Le bilan est lourd : 7 morts, 5 blessés. 1 GMC incendié, 2 PM MAT 49, 1 MAS36 et MAS 51 brûlés.»
«Embuscade du 11 mai 1957, entre Tamalous et Aïn Kechera, l'une des plus sanglantes de la Guerre d'Algérie, n'eut que peu d'échos dans les médias de l'époque, et reste aujourd'hui ignorée des livres d'Histoire. Et pourtant
le bilan a été particulièrement lourd : 35 morts, 27 blessés et un disparu. (L'énorme quantité d'armes et de munitions récupérée par l'A.L.N. n'est pas évoquée). Très curieusement, les 35 morts du 15eRTS auront beaucoup moins frappé l'opinion que les 19 morts de Palestro
Mystère médiatique ?» .
Le choc a été tel dans la sphère des états-majors français, qu'il a provoqué le déplacement sur les lieux même de l'embuscade le lendemain, dimanche, du général Salan, et le jour suivant, le lundi, c'est le ministre de la Défense Max Lejeune lui-même qui est arrivé à Tamalous. Comme conséquences aussi de cette action d'un bataillon de l'A.L.N., le général Salan « Cdt supérieur interarmées et Cdt la 10e RM communique par télégramme n°1663/RM/10/3/OPE du 15 mai 1957: «des pertes sensibles nous ont été occasionnées par quelques embuscades tendues sur l'ensemble du territoire (c'est nous qui soulignons) ; la routine, la fréquence, l'horaire, sont autant d'occasions favorables exploitées par les rebelles à l'aide d'effectifs croissants fortement armés. Je rappelle que
(Suit l'énumération des mesures à prendre
)
Destinataire : M le Général Cdt la Z.N.C. pour exécution ».
Et pourtant
le 25 mai 1957, soit seulement 2 semaines après l'embuscade de Aïn Kechera, un convoi de la 4ème Compagnie du 1/35eRI, tombait dans une embuscade sur l'itinéraire reliant le poste de Beni Resdoum au P.C. du bataillon situé à Sidi-Kamber.
(Seulement à quelques km du lieu de l'embuscade du 11 mai !)
Le bilan sera encore lourd : 8 morts, 7 blessés, 1FM, 2PM, 4 fusils Garant, perdus.»
Même source.«Le 22 janvier 1959, tragique embuscade dans la région d'El-Milia (c'est dans la région de Aïn Kechera, plus précisément au douar Zeguer)
tendue à un convoi militaire composé d'éléments d'infanterie de marine, à 8h
résultat : 21 militaires tués, 5 blessés, 3 civils blessés et 1 civil disparu
Une opération est en cours dans la région».
Puisque cette embuscade est avérée, nous ne risquerons pas d'être taxé de «monter un mythe guerrier» en nous immisçant dans cet événement. En effet, nous étions présents à quelques encablures du lieu de l'embuscade, en guettant le résultat.
En compagnie, ce jour-là, des regrettés Si Salah Laoudja, chef de Secteur, de Abdallah Naïme et de Messaoud Charim, tous des moudjahidine de la première heure, nous constations que beaucoup d'armes ont été récupérées.
Même source: «Quant à l'embuscade du 22 décembre 1961, les journaux n'y ont pas fait allusion, et pourtant
Une section de 25 hommes qui avait assuré la protection de la route Tamalous-Aïn Kechera, est tombée dans une embuscade tendue près du poste de Bordj El Caïd. Bilan : 12 morts, 5 blessés ».
Source: «guerre d'ALGERIE magazine» n°5 sept/octobre 2002. P20: «Collo, sa presqu'île dont, en mai 1961, la réputation est bien établie au centre d'instruction des troupes de marine implanté à Fort de l'Eau ; les hommes de troupe ont comme premier corollaire, « surtout ne pas être affecté dans ce nid où il y a un maximum de tués au km² ».
Ces confrontations avec l'armée française sont très loin d'être exhaustives, il y a eu seulement un choix pour les besoins de la cause, dans une région donnée dont les moudjahidine ont soutenu une activité militaire intense jusqu'au cessez-le-feu. S'il faut citer une autre bataille, c'est parce que l'officier français tué par les nôtres jouissait: « d'un prestige incomparable
et en Algérie française ce colonel dépassa en renommée celle de Bigeard
». Il s'agit du colonel P. Jeanpierre mitraillé dans son hélicoptère « Alouette », dans une grande bataille à Mermoura, près de Guelma, le 29 mai 1958, où ses « légionnaires ont perdu 110 hommes. Jeanpierre était le 111ème. ». Source : Moudjahidine + « babelouedstory »
Quant aux opérations « Challe », qui nécessitent une longue analyse, relevons ces petites phrases du général Challe lui-même, dans son ouvrage « Notre révolte », P41 : «
le rebelle s'est fractionné et les premiers résultats sont décevants
». Les difficultés sont telles que pour entamer son opération « Pierres précieuses », qui va s'appliquer à la wilaya 2, il dit « L'affaire est encore plus dure, car toutes ces montagnes sont le domaine du rebelle, et les P.C. de Secteur sont assiégés plutôt qu'assiégeants ». Sans commentaire.
Pour résumer notre pensée, nous nous autorisons à emprunter le contenu de la page 449 de l'excellent livre « L'ALGERIE EN GUERRE » (OPU) du regretté Mohamed TEGUIA, moudjahid de la wilaya 4, décédé prématurément, et auquel nous rendons ici hommage : « Après les différentes opérations d'envergure pendant lesquelles on a vu l'amorce d'un processus de renforcement des frontières et d'affaiblissement de l'intérieur, on peut faire un bilan qui n'est pas aussi catastrophique pour l'intérieur qu'on l'a dit, avec des arrières pensées cousues de fil blanc. Les Français tenaient à claironner une victoire militaire sur les maquis, parce que les moyens qu'ils avaient mis étaient trop considérables (
) pour qu'on puisse reconnaître même un demi échec. Et puis cela va de soi, la guerre contre-révolutionnaire faisant intervenir l'arme psychologique, il fallait convaincre tout le monde, soi-même et l'adversaire, que les rebelles ont été militairement écrasés, on martelait sans cesse les esprits avec le slogan que militairement on avait remporté la victoire
»
(Du même auteur, p 436, concernant les opérations Challe : « Comme le Phoenix de la légende, l'A.L.N. renaissait chaque fois de ses cendres, une zone sitôt évacuée après « pacification », était réoccupée, et les structures politico-militaires du F.L.N.-A.L.N. se remettaient à fonctionner. »)
Il se trouve que l'A.L.N. était la grande inconnue pour de nombreux hommes politiques algériens
ce qui a contribué, durant l'été 1962, à faire admettre par des responsables Algériens de l'extérieur ou en détention, les bilans dressés par l'armée française qui arrangeaient bien les choses sur le papier-. C'est ainsi qu'on entendra, avec ahurissement, des dirigeants algériens qui rentraient en Algérie après l'indépendance (c'est nous qui soulignons), dire que l'A.L.N. de l'intérieur n'existait plus. » !!
Durant la guerre de libération nationale, nous avions une diplomatie très active qui faisait l'admiration de beaucoup. La Fédération de France du F.L.N. était très efficace dans son action. Tout le monde savait également que l'A.L.N. des frontières, à l'Est et à l'Ouest, tout en se renforçant, harcelait sans cesse les positions françaises, obligeant l'ennemi à lui faire face par le maintien de troupes nombreuses, soulageant ainsi quelque peu l'A.L.N. de l'intérieur. Le souci fondamental des autorités françaises, tant civiles que militaires, était d'instaurer la paix et la sécurité à l'intérieur de tout le territoire algérien, « l'extérieur » serait ensuite plus facilement maitrisable. Pour cela, ils ont mobilisé tous leurs moyens, notamment militaires (surtout depuis 1959), pour venir à bout des « rebelles », mais sans résultat. L'A.L.N. de l'intérieur, qui n'a jamais été vaincue, a maintenu, avec des hauts et des bas certes, une activité soutenue au niveau de toutes les wilayate, même en zone urbaine, portant à l'occasion des coups sérieux à l'adversaire et instaurant une insécurité permanente.
Si ce n'était les actions courageuses et continuelles de l'A.L.N. de l'intérieur, nous aurions eu droit, peut-être, à une indépendance de notre pays, mais, amputée de sa partie sud, et avec des enclaves à la « Ceuta » et « Melilla » !!
C'est donc, grâce aux sacrifices de ces « gens-là » que l'Algérie jouit aujourd'hui de son indépendance et de l'intégrité de out son territoire !
par Mohammed Hamrouch
Moudjahid
En parallèle : -_-
Nouveau livre de Bernard Lugan : Algérie, l'histoire à l'endroit
Présentation :
- L’Algérie est-elle Berbère ou Arabe ?
- Comment des Berbères chrétiens sont-ils devenus des Arabes musulmans ?
- Pourquoi Bougie et Tlemcen n’ont-elles pas créé l’Algérie alors que Fès et Marrakech ont fondé le Maroc ?
- L’Algérie, Régence turque oubliée ou marche frontière de l’empire ottoman ?
Algérie, où les archives ottomanes brisent le roman d'une histoire tronquée ...
« Si nous venons à mourir, défendez nos mémoires »
(Chahid Didouche Mourad).
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