Quel merveilleux hasard réalisé par deux grandes femmes d’exception qui avaient décidé de donner une dimension pour rendre leur ville ; Cherchell ; immortelle.
En effet ; au moment où des familles commémoraient le 3ème jour après l’enterrement de la romancière Assia Djebbar, d’autres familles à leur tour rendaient hommage à l’une des héroïnes de la guerre de libération nationale, Yamina Oudaï. Les deux familles de Assia Djebbar et Yamina Ouidaï étaient voisines pendant une période douloureuse, par conséquent elles se connaissent. Elles avaient vécu dans le quartier « Ain K’ciba ».
Elles s’étaient croisées une fois de plus le lundi 16 février dans l’ex tribunal de cette ville tant aimée par les 02 héroïnes , un endroit dans lequel beaucoup de militants authentiques de la cause nationale avaient été jugés par le colonialisme français, à l’image de Si Mustapha Sâadoun. « Le rôle de la femme algérienne durant la guerre de libération nationale », tel est le thème de ces rencontres organisées par l’Association « Machâal Echahid »
Le Dr. Boualem Benhamouda souligne dans sa courte intervention, « il faut faire sortir de l’oubli, tous ces martyrs de la Révolution, victimes des massacres et des liquidations physiques collectives dit-il, il faut faire la lumière sur ces actes inhumains perpétrés contre le peuple algérien et poursuivre en justice les responsables des 17 essais nucléaires qui avaient eu lieu dans le sud algérien à Reggane, à In Ikker entre 1960 et 1961 enchaine-t-il, les moudjahidines doivent élucider la vraie Histoire du combat qu’ils avaient mené, afin que notre jeunesse puisse s’imprégner de l’esprit des martyrs de notre région, pour ne citer que certains noms, Bouchema Abdelhak, Yamina Oudaï, Alioui Belkacem, Abdelhak Noufi, Si Djelloul Ben Miloud, et bien d’autres », conclut-il.
L’autre orateur, le Dr. Ghebalou Hamimed qui venait de subir une intervention au niveau de son cœur à l’hôpital Ain-Nâadja, a tenu à participer à cette rencontre, pour expliquer brièvement les 03 étapes traversées en 1956 par la région de Cherchell depuis le mois d’avril jusqu’au mois d’août, avant d’évoquer la personnalité exceptionnelle de « la femme sans sépulture », l’héroïne Zoulikha, la responsable politico-militaire de l’ALN, née en 1911 à Hadjout et exécutée le 25 octobre 1957 du côté de Menaceur après avoir subi les pires tortures durant 10 jours.
Cette femme courageuse qui avait fasciné Assia Djebbar défiait le colonialisme dans toutes les circonstances. « Sachez que cette femme algérienne s’est sacrifiée pour son pays, elle avait empêché son fils Lahbib de se marier et l’avait obligé à rejoindre les rangs de l’ALN pour tomber au champ d’honneur à Blida après avoir réussi à mener des actions commandos, cette même femme Ella Zoulikha ajoute-t-il qui avait dirigé dans la clandestinité un réseau composé de femmes et d’hommes à Cherchell avant d’occuper le poste de responsable politico-militaire dans les maquis, avait abandonné sa fille Khadidja 13 ans, ses enfants, Mohamed 08 ans et Abdelhamid 06 ans, autant de sacrifices pour participer à la libération de son pays, avait aussi appris la mort de son époux Hadj Ahmed Oudaï dans les maquis souligne-t-il, or , elle avait tout pour réussir, elle qui était très cultivée et parlait parfaitement le français, elle était unique », conclut avec émotion le Dr. Ghebalou Ahmimed.
Celui-ci révèle que l’artisan de la Révolution algérienne, Abane Ramdane , lors de son inspection dans la région avait été émerveillé par la parfaite organisation de la Révolution dans la région de Cherchell, allant jusqu’à envoyer une lettre de félicitation et avait proposé la création d’une pharmacie centrale dans cette zone , afin d’alimenter en médicaments toute la région de cette partie Ouest de la wilaya IV. Le destin et l’héritage de Assia Djebbar et Yamina Oudaï , méritent d’être pris en charge localement pour tirer l’ex.Césarée vers le haut, en dépit de la volonté de ces personnes négatives qui travaillent à ce jour pour ôter cette localité côtière qui a vu naître au 19 siècle l’illustre médecin algérien et ami de Victor Hugo, en l’occurrence Ben Larbey Mohamed Seghir , de ses traditions, ses coutumes, ses cultures, son passé historique, ses parfums et ses couleurs.
M’Hamed H
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