Quelle hypocrisie ! Les autorités locales de Cherchell viennent d’engager précipitamment des travaux de nettoyage et de désherbage au niveau du cimetière, dans le cadre des préparatifs de la « cérémonie » pour l’enterrement de l’écrivain algérienne d’expression française, membre de l’Académie française depuis 2005, Assia Djebbar.
L’auteure de renommée planétaire, Fatma-Zohra Imalhayène, n’est plus retournée à Cherchell depuis l’enterrement de son père Tahar, en hiver de l’année 1997. A Cherchell, rares sont les citoyens qui connaissent ses œuvres et son parcours. L’ignorance dévastatrice.
Mme Milfred P Mortimer, une américaine universitaire connaissait Assia Djebbar après avoir pris connaissance de ses œuvres. L’Université de Tizi-Ouzou avait consacré un colloque à cette grande dame algérienne au mois de novembre 2013. Le corps de la défunte sera rapatrié le mercredi.
Un hommage lui sera rendu à Alger le jour de son arrivée. Elle sera enterrée le jeudi selon sa volonté, au cimetière de Cherchell avec son père. Mme Assia Djebbar demeurera cette authentique algérienne qui n’a cessé de mettre en exergue la situation des femmes et les traditions de son pays, l’Algérie, dans ses œuvres littéraires.
Elle est une descendante des « braknas », une tribu qui s’était manifestée par une farouche résistance au niveau de la Mitidja et les monts de Menaceur contre l’occupant français.
Yamina Oudaï et Assia Djebbar, deux héroïnes algériennes qui avaient sacrifié leurs vies pour leur pays, l’une au maquis et l’autre dans l’univers littéraire, sont arrivées à faire la fierté de Cherchell, cette ancienne capitale de Juba II en déliquescence aujourd’hui.
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