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Albert Camus a été un acteur majeur dans les débats houleux qui ont animé la scène politique française durant la guerre d’Algérie.
De par son statut de prix Nobel de littérature, qui lui a été attribué en 1957, et la renommée des organes de presse où il s’exprimait (Combat et L’Express), il était beaucoup lu et sa voix comptait sur l’échiquier politique. Par ses écrits sur la question algérienne et certaines de ses actions en faveur de la paix dont l’«Appel à la trêve civile» lancé en 1956 à partir d’Alger, il a voulu peser de tout son poids, convaincu qu’il serait entendu et que l’indépendance de l’Algérie serait lettre morte. Le mot «indépendance» vient d’être dit. Et c’est bien de cela qu’il s’agit. Ce maître mot qui faisait rêver les Algériens était celui-là même qui offusquait Camus au plus haut point. Car pour l’écrivain consacré, «indépendance» voulait dire renoncement au «vivre-ensemble», «indépendance» voulait dire la rupture, «indépendance» voulait dire que l’Algérie ne serait plus française.
Pour Albert Camus, il était difficile d’imaginer un seul instant le renoncement et la rupture. C’est au nom du «vivre-ensemble» dans l’égalité des droits et des devoirs, évoluant ensuite vers le fédéralisme, que Camus concevait l’avenir de l’Algérie et pas autrement. Il va se heurter aux nationalistes algériens prêts au sacrifice suprême pour libérer leur pays du joug colonial, et pour lesquels point d’alternative à l’indépendance. Il va se heurter aux Français d’Algérie pour lesquels la position de Camus vis-à-vis de la question algérienne n’était pas assez tranchante pour une Algérie française. Il va se heurter aux intellectuels français de gauche de Métropole, à l’instar de Jean-Paul Sartre, engagés contre le colonialisme et pour l’indépendance de l’Algérie.
Ses détracteurs vont alors se saisir de la moindre de ses paroles pour le fustiger de leur haine. Il va être qualifié de raciste par rapport à son premier roman, L’Etranger (1942), ses détracteurs lui reprochant d’avoir choisi un Arabe comme acteur anonyme par lequel le mal arrive, de l’avoir nommé par la race au lieu de lui donner un nom, à l’instar de tous les personnages du roman, et d’avoir été jusqu’à le faire tuer par Meursault, Français d’Algérie et principal personnage du roman, de quatre coups de feu, sans raison apparente, et d’avoir de surcroît éclipsé le procès de l’assassin. Le crime resta impuni, Meursault étant condamné pour une autre affaire (son indifférence devant le cercueil de sa mère) que le crime commis sur la plage. Albert Camus aura beau expliquer l’œuvre, ses détracteurs maintiendront leurs accusations.
Désabusé, il écrit à ce sujet : «Trois ans pour faire un livre, cinq lignes pour le ridiculiser et les citations fausses.» (R. Grenier, Albert Camus Soleil et ombre, p. 97) Jacques Vergès (1925-2013), dans sa position d’avocat (et d’avocat du FLN durant la guerre d’Algérie) s’exprima sans ménagement envers Albert Camus, lors d’un colloque à Oran en février 2006 : «C’est un grand écrivain, qui a su exprimer les paysages de l’Algérie avec beaucoup de force et de sensibilité, mais quand on lit L’Etranger, rappelez-vous, Meursault a un nom, Raymond a un prénom, mais la maîtresse de Raymond, c’est la mauresque, elle n’a pas de nom. C’est un nom générique, comme un chien, un doberman, etc. Là, on a un regard colonial parfait. On est sensible à la beauté des paysages, à juste titre d’ailleurs, mais les êtres qui y habitent, on les réduit à l’état de bêtes.» (El Watan édition du 19/02/2006).
Les propos de Camus proférés à Stockholm, lors du prix Nobel, vont creuser le fossé entre l’écrivain consacré et les nationalistes algériens. En effet, répondant à un militant algérien qui l’avait interpellé sur la question algérienne, Albert Camus répondit que s’il avait à choisir entre sa mère et la justice, il choisirait sa mère, et enfin de s’être publiquement opposé à l’indépendance de l’Algérie.
Pour les nationalistes algériens, Albert Camus avait choisi son camp, contre les Algériens, alors que jusque-là ils le comptaient parmi leurs amis et même leur défenseur le plus acharné. Il leur répondra dans les termes suivants :
«… En tout cas, aujourd’hui, l’Algérie est un territoire habité par deux peuples, je dis bien deux peuples, l’un est musulman et l’autre ne l’est pas. Ce territoire où l’administration est française, c’est-à-dire où la responsabilité est parisienne, se singularise par le fait que l’injustice et la misère y sévissent scandaleusement. Cela est vrai. Mais les deux peuples d’Algérie ont un droit égal à la justice, un droit égal à conserver leur patrie…» (In Cahiers Albert Camus (6), pp. 156-157)
L’engagement auprès des opprimés
C’est durant la période de l’entre-deux-guerres qu’Albert Camus prit conscience de la condition d’opprimés des Algériens, alors que jeune journaliste à Alger Républicain et en reportage en Kabylie, il découvrit la misère effroyable dans laquelle végétait la population kabyle, si bien décrite d’ailleurs par l’écrivain algérien Mouloud Feraoun dans Le fils du pauvre (1950), qu’Albert Camus avait dénoncée avec vigueur dans ses articles, au risque de tout perdre dans l’aventure, et qui fera de lui durant cette période l’ennemi n°1 du colonat, l’homme à éliminer du circuit coûte que coûte pour éviter la contagion. Il était, en effet, non seulement très mal vu, mais aussi très dangereux pour la quiétude du colonat, qu’un jeune pied-noir affichât ses amitiés indigènes sur la place publique, mais le jeune Camus persiste et signe. Il dénonça par la suite l’arrestation arbitraire des militants algériens affiliés au Parti communiste et soutint le projet Viollette qui devait accorder la représentation parlementaire aux élus indigènes et qui ne fut jamais voté à l’assemblée. Il défendra de toutes ses forces les réformes pour l’égalité des droits en Algérie face à l’égalité des devoirs.
Albert Camus a été l’un des premiers, puisqu’il le fit dès les années 1930, si ce n’est le premier intellectuel français d’Algérie à avoir défendu les Algériens à visage découvert, sans peur et en toute conscience, alors que les écrivains français d’Algérie regroupés autour d’un mouvement idéologique appelé «algérianisme» véhiculaient à travers leurs œuvres un message raciste et antisémite. Il fallait pouvoir, en tant que pied-noir, se démarquer des romanciers algérianistes qui appelaient au génocide du peuple algérien, et dénoncer durant la même période la misère en Kabylie au risque de se retrouver agressé et même tué par quelque extrémiste de sa propre communauté.
Le jusqu’au-boutisme
Si Albert Camus appelait les Algériens «mes frères», s’il comprenait leurs souffrances, il n’avait pas tranché en leur faveur au moment fatidique, celui de la guerre, ne voulant pas d’un remède unilatéral, l’indépendance de l’Algérie, car, pour lui, guérir un mal pour engendrer un autre, celui des Français d’Algérie quittant «leur pays», (il faut préciser que pour les nationalistes algériens il n’avait jamais été question de chasser les pieds-noirs d’Algérie) n’était pas une solution envisageable, alors qu’il savait la souffrance du peuple algérien, dont il avait lui-même dénoncé l’insoutenable misère où l’avait laissé végéter l’administration coloniale et alors que le vent des indépendances des peuples colonisés avait commencé à souffler et qu’il était clair pour tous que celle de l’Algérie était inévitable, il maintint sa position de départ : «Je ne veux pas, je me refuse de toutes mes forces à soutenir la cause de l’un des deux peuples d’Algérie au détriment de la cause de l’autre», écrit-il. (In Actuelle III, p.18).
Devant la tragédie de la guerre d’Algérie et alors que beaucoup pensaient qu’il allait changer de trajectoire, en choisissant définitivement un des deux camps, il resta fidèle à lui-même : «Il faut choisir son camp», criaient les repus de la haine. «Ah ! je l’ai choisi ! j’ai choisi mon pays, j’ai choisi l’Algérie où Français et Arabes s’associent librement.» (In Cahiers Albert Camus (6), p. 159).
Ce jusqu’au-boutisme d’Albert Camus contre l’indépendance de l’Algérie ne pouvait être compris des nationalistes algériens, qui étaient, pour certains d’entre eux, ses amis. Il en paiera le prix fort de les voir non seulement se détourner de lui, mais aussi le blâmer.
En tant que Français, il pouvait peut-être se dire que l’attitude des Algériens était compréhensible, mais il lui a été insupportable d’entendre les Français d’Algérie l’accabler et le traiter de lâche, alors qu’il ne faisait rien d’autre que défendre leur cause, au risque de heurter d’autres Français, ceux de métropole, politiquement engagés à l’extrême gauche, qui le lui reprocheront avec virulence. Camus ne se remettra pas de se voir traité de traître par les uns et les autres. Il se dit victime de l’incompréhension : «Tous et toutes sur moi pour me détruire, réclamant leur part sans répit, sans jamais me tendre la main, venir à mon secours, m’aimer enfin pour ce que je suis et enfin que je reste ce que je suis.» (Albert Camus, Carnets inédits in Cahiers Albert Camus (2). Gallimard. 1973). Face à la croisade de la haine, il décida de se taire en ce qui concerne l’Algérie en quittant la scène publique, se «réfugiant » à Lourmarin, dans le Limousin (sud de la France), jusqu’à ce terrible accident de voiture qui lui ôta la vie le 4 janvier 1960 à l’âge de 46 ans.
La controverse plus vivace que jamais
50 ans après l’indépendance de l’Algérie, coïncidant à une année près avec le centenaire de la naissance d’Albert Camus qui aura lieu le 7 novembre 2013 et dont les «festivités» ont déjà commencé dans le sud de la France, l’écrivain revient plus vivant que jamais. En effet, en dehors de la fameuse exposition d’Aix-en-Provence, une floraison d’ouvrages sur Albert Camus (ainsi que sa propre œuvre rééditée), émanant de personnalités aussi inattendues que celle de l’homme politique français, Henri Gaino, Camus au Panthéon : discours imaginaire (Plon. 2013), inondent les librairies parisiennes.
Preuve qu’Albert Camus continue de séduire au-delà des polémiques. Mais en cet anniversaire du centenaire de sa naissance, la controverse au sujet de l’écrivain s’est rouverte béante. Tout avait commencé en 2009, lorsque le président français, Nicolas Sarkozy, avait annoncé son désir de transférer les restes de l’écrivain au Panthéon, à l’occasion du cinquantenaire de son décès. Ce qui provoqua un tollé extraordinaire de la part de la presse et des intellectuels français toutes tendances confondues. Nicolas Sarkozy tenta l’impossible auprès des enfants d’Albert Camus, Catherine et Jean, pour les faire abdiquer à son désir, mais le «niet » du fils de l’écrivain fut sans appel. Il est clair que faire entrer Camus au Panthéon, c’est lui enlever à jamais sa part d’algérianité et refermer définitivement le débat. Alors que l’œuvre d’Albert Camus est encore ouverte, c’est ce qui lui permet d’avoir une fraîcheur inégalée. Et puis, Camus aurait-il accepté pour tombe une dalle de béton, lui qui avait soigneusement choisi d’être enterré dans un cimetière inondé de soleil d’un village de Provence dont le paysage ressemble à s’y méprendre à celui de l’Algérie ? Assurément, il aurait encore crié à l’incompréhension. C’est l’exposition Albert Camus intitulée «Albert Camus citoyen du monde», organisée à l’occasion du centenaire et qui se déroule actuellement à Aix-en-Provence (sud de la France) sous l’égide de la mairie UMP de la ville, qui apporte la preuve indéniable qu’Albert Camus est devenu un enjeu politique.
Cette exposition, qui devait marquer cet anniversaire en étant un événement de taille, rendant à l’auteur de L’Etranger le plus grand des hommages et qui, malheureusement, ne semble pas faire l’unanimité par rapport à la ville choisie et par rapport à la teneur même de cette exposition, et pire encore, cette dernière a failli ne jamais voir le jour, ayant déjà été annulée une fois. Cette exposition ne fait donc pas l’unanimité, d’aucuns la considèrent comme insuffisante, malgré les efforts des organisateurs, du fait de la grandeur de l’homme qui méritait une exposition d’une teneur profonde. D’autres accusent la maire UMP (droite populaire) d’avoir joué un rôle néfaste dans l’organisation de cette exposition. Mais encore heureux que cette exposition ait lieu, car tout a été fait pour qu’elle ne se déroulât jamais. On pourrait parler d’un véritable «jeu de massacre» et le mot n’est pas trop fort.
En effet, deux commissaires successifs de cette exposition, l’historien Benjamin Stora et ensuite le philosophe Michel Onfray, ont été, le premier écarté et le second obligé de jeter l’éponge sous la pression de ses détracteurs. Suite à cet imbroglio, la ministre française de la Culture, Mme Filippetti, retira la subvention de 400 000 euros promise à cet effet. Comme pour la question du Panthéon, cette affaire entraîna, elle aussi, un tollé de la presse française prenant fait et cause pour Benjamin Stora et s’en prenant avec virulence à Michel Onfray qui avait accepté de le remplacer. Mais l’essentiel est ailleurs.
En effet, cette presse mit à l’index les élus UMP d’Aix-en-Provence dont certains électeurs sont «les plus virulents des rapatriés d’Algérie», écrit Politis (édition du 11/10/2013), et dont les voix comptent pour les élections. Ces rapatriés d’Algérie se reconnaissent du mouvement algérianiste (né en Algérie avec Louis Bertrand à la fin du XIXe siècle, prend ses assises en 1920 organisé en association d’écrivains et perd de son souffle vers 1935, tout en continuant d’exister à ce jour organisé en association en France). Rappelons à ce niveau que le point clé de l’idéologie algérianiste était «la supériorité de la race blanche qui fait de l’Européen, le latin, le seul Algérien».
Ces algérianistes récalcitrants qui n’acceptent pas encore, et 50 ans après, l’idée d’une Algérie indépendante, ne seraient pas étrangers à l’éviction de Benjamin Stora. L’historien le vivra mal, d’où la publication d’un livre, Camus brûlant (Stock. 2013), écrit en collaboration avec Jean-Baptiste Péretier, documentariste de l’exposition, où les deux hommes donnent leur version des faits. Ils s’interrogent en effet : «Qu’est-ce qui a provoqué notre éviction ?», sans pour autant donner une réponse à cette question, puisqu’ils écrivent : «A ce jour, les raisons précises de cette décision ne nous sont toujours pas été clairement exprimées…».
Mais il semble clair, selon la teneur du livre, que la position d’Albert Camus sur la guerre d’Algérie et l’indépendance de ce pays, qu’il n’était pas question d’éviter dans cette exposition, selon les auteurs, aurait provoqué cette éviction. Lorsque l’on sait comment les Français d’Algérie regroupés au sein de l’Algérianisme avaient traité Albert Camus durant la guerre d’Algérie, l’on s’étonne aujourd’hui qu’ils puissent avoir leur mot à dire dans une exposition le concernant et lui rendant hommage. A penser que les Algérianistes aient eu à jouer un rôle dans le gâchis de cette exposition, ce qui n’est pas avéré. Mais il n’est pas inutile de rappeler les propos de Jean Pomier, qui fonda l’Association des écrivains algériens en 1920 et qui fut directeur de la revue Afrique : «Albert Camus a été malgré lui un des plus brillants naufrageurs de son pays natal.» (Jean Pomier, Chroniques algériennes 1910-1957 ou le temps des Algérianistes, p. 75).
Le mal-aimé des deux rives de la Méditerranée»
En organisant l’exposition Albert Camus à Aix-en-Provence où vit une population nombreuse de Français d’Algérie nostalgiques de l’Algérie française, les sachant hostiles à Camus par le passé, pouvait-on penser qu’elle se déroulerait sans ombrages ? D’aucuns ne comprennent pas le choix porté sur cette ville. Politis titre d’ailleurs dans cette même édition du 7/10/2013 : «Albert Camus à Aix-en-Provence, une exposition au rabais.»
Le quotidien français Le Monde dans son édition du 7/10/2013 écrit sous la plume de Macha Séry : «Au-delà de cette controverse, ce qui ne laisse pas d’étonner est combien Albert Camus, l’auteur français le plus vendu à l’étranger, reste mal aimé dans l’Hexagone. Aucune grande exposition digne de ce nom n’y a jamais vu le jour, quand la Bibliothèque nationale (BNF) a consacré en ses murs Jean-Paul Sartre, Gaston Leroux, Boris Vian, Casanova, Guy Debord…». Et Macha Séry poursuit : «Mais la force de Camus, alors même qu’il est cité continûment par des politiques de tous bords, que l’idée court encore, tel un préjugé tenace, qu’il prêchait une pensée tiède, et d’avoir su y résister par son humanisme intransigeant, réfractaire aux dogmes et à toutes les idéologies.» S’il en est ainsi en France, l’Algérie n’est pas en reste.
L’initiative de 2010, à l’occasion du cinquantenaire du décès de l’écrivain, d’une caravane Albert Camus dénommée «Club Camus Méditerranée» et qui devait traverser certaines villes de France et d’Algérie, soutenue par le Centre culturel algérien en France, en la personne de son directeur, l’écrivain Yasmina Khadra, fut abandonnée. Pour cause, une pétition, «Appel aux consciences anticolonialistes», circulait en Algérie. Un vrai lever de boucliers qui brisa l’élan des organisateurs et souleva l’indignation de Yasmina Khadra.
Mais l’Algérie a réussi quand même à extirper l’écrivain des «repus de la haine», comme il qualifiait ses détracteurs, en baptisant le 23 janvier 2012, sa maison natale située à Dréan (ex-Mondovi), près d’Annaba, de son nom, en présence de l’ambassadeur de France en Algérie et du wali d’El Tarf. Albert Camus a eu donc droit à une réhabilitation, mais qui eut lieu en catimini, à peine quelques entrefilets dans la presse algérienne.
La presse française non plus n’en a pas fait un tapage, comme un non-événement. Pourtant, c’est un événement et de taille, du fait qu’Albert Camus fut pendant longtemps un sujet sensible en Algérie de par sa position sur l’indépendance de l’Algérie.
Le choix se porta sur Dréan, alors que c’est Belcourt qui est à jamais attaché au nom du prix Nobel. Le petit immeuble où il a grandi existe toujours, au 93 rue Mohamed Belouizdad (ex-rue de Lyon). C’est là que se trouvent tous les souvenirs d’Albert Camus, et c’est là qu’il a mis sur le papier ses premiers écrits et peut-être même la genèse de L’ Etranger. Mais Dréan est une petite localité qui se trouve loin d’Alger et des courroux, car les Algériens sont encore nombreux à considérer que tous ceux qui n’ont pas soutenu l’indépendance de l’Algérie n’ont pas droit de cité dans leur pays.
On attendait trop d’Albert Camus du fait de ce prix Nobel qui lui avait attiré plus d’ennuis qu’autre chose, alors qu’en tant que Français (et Français d’Algérie), rien ne l’obligeait à soutenir l’indépendance de l’Algérie, et en tant qu’intellectuel, tout l’obligeait à dénoncer l’injustice et à défendre les opprimés, ce qu’il a fait.
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