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La mosquée des Omeyyades, dans la vieille ville d'Alep, le 14 octobre
2012. L'édifice n'a pas été épargné par les combats en Syrie.
AFP/FILES/Tauseef MUSTAFA
Unesco Une décision "destinée à rassembler du soutien pour la sauvegarde des sites"
L'Unesco a inscrit jeudi sur la liste du patrimoine mondial en
danger six sites historiques syriens menacés par les combats, en
particulier la vieille ville d'Alep, qui a subi des dommages
considérables depuis le début de la révolte contre le régime en mars
2011.
La Syrie compte six sites classés: les anciennes ville de Damas,
Bosra et Alep, l'oasis de Palmyre, le Krak des Chevaliers et Qal'at
Salah El-Din, ainsi que des villages antiques du Nord de la Syrie. Le
Comité du patrimoine mondial de l'Unesco, réuni en session annuelle à
Phnom Penh, les a tous placé jeudi sur sa liste de sites en danger.
Une ruelle du souk d'Alep. AFP/Miguel Medina
"La décision est destinée à rassembler du soutien pour la sauvegarde
des sites", a commenté Roni Amelan, porte-parole de l'organisation. Le
comité a également soutenu la proposition française de création d'un
fonds spécial pour aider à la conservation des sites.
Dans des documents préparatoires à la réunion, l'Unesco avait noté
que les informations sur les destructions étaient "partielles" et
provenaient de sources pas toujours vérifiables, comme les réseaux
sociaux, ainsi que d'un rapport des autorités syriennes qui "ne reflète
pas nécessairement la situation réelle dans son ensemble".
Mais face au conflit armé, "les conditions ne sont plus réunies pour
assurer la conservation et la protection de la valeur universelle
exceptionnelle des six biens", soulignait-elle. "Alep, en particulier, a
subi des dommages considérables".
Les ruines romaines de Palmyre. Photo AFP
En avril, le minaret de la mosquée des Omeyyades,
joyau historique de cette métropole du nord de la Syrie autour de
laquelle se sont déroulés de violents combats pendant des mois, s'était
effondré. La mosquée, construite au VIIIe siècle et rebâtie au XIIIe
siècle, avait déjà subi d'importants dommages à l'automne 2012.
En septembre 2012, le souk d'Alep, avec ses boutiques parfois
centenaires aux portes de bois, avait été partiellement détruit par les
flammes. La citadelle a également été endommagée.
Des fouilles clandestines ont aussi été rapportées sur plusieurs sites.
Le Krak des chevaliers. Photo Bernard Gagnon/Creative Commons
Depuis le début des combats, l'Unesco a plusieurs fois appelé les
belligérants à épargner le patrimoine culturel du pays et a alerté la
communauté internationale sur le risque de trafic d'objets culturels.
"J'appelle les responsables de ces dommages à cesser immédiatement
toute destruction et à faire preuve de respect pour les croyances et les
traditions de tous les Syriens", avait ainsi déclaré début juin la
directrice générale de l'organisation, Irina Bokova. "La destruction du
patrimoine culturel irremplaçable du peuple syrien est une perte pour
toute l'humanité", avait-elle ajouté, évoquant les mausolées, mosquées,
sites archéologiques, objets culturels et traditions vivantes.
Plus de 93.000 personnes, dont au moins 6.500 enfants, ont été tuées
depuis le début de la guerre civile en Syrie en mars 2011, avait annoncé
l'ONU la semaine dernière dans un rapport soulignant une forte
augmentation du nombre de morts chaque mois.
L'amphithéâtre romain de Bosra. (Source : http://www.flickr.com/photos/-ergo-/5575772627/ )
Le Comité du patrimoine mondial réuni depuis dimanche a également
placé sur la liste du patrimoine en danger Rennel Est, île de l'archipel
des Salomon et plus grand atoll corallien surélevé du monde, menacé par
l'exploitation forestière.
Il a en revanche retiré de cette liste la citadelle iranienne de Bam,
très endommagée par un séisme dévastateur en 2003, estimant que le site
était désormais sain.
Le Comité doit examiner dans les prochains jours l'inscription de 31
nouveaux sites naturels et culturels au patrimoine mondial qui compte
déjà 962 noms dans 157 pays.
Parmi les candidats cette année figurent le Mont Fuji (Japon), la
ville d'Agadez (Niger), les villas Médicis et le Mont Etna (Italie), ou
encore le désert du Namib en Namibie et la station baleinière canadienne
de Red Bay où opéraient les marins basques au XVIe siècle.
Qal'at Salah El-Din. (Disdero/Creative Commons)
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