.
Les préparatifs de dernière minute ne réussissent jamais. La propreté des côtes doit être respectée en permanence.
.
La wilaya de Tipasa est l’une des destinations les plus prisées des estivants durant l’été. Compte tenu de ses moyens limités pour accueillir l’affluence, ce territoire se transforme en «enfer» pendant cette chaude saison.
Le nombre de vacanciers ne cesse de croître chaque année. Cette situation exceptionnelle a créé l’anarchie dans toutes les activités commerciales. Les gestionnaires des affaires publiques locales affichent une incroyable démission et une insouciance en ces moments, notamment à travers les communes côtières.
Dans l’esprit de nombreux observateurs, la question est devenue à présent récurrente. Tipasa est-elle une wilaya à vocation touristique ? Au début du mois de juin, l’état des plages laissait à désirer. L’insalubrité a non seulement envahi les villes, les forêts récréatives, les abords des réseaux routiers, les plages et les criques, mais aussi les esprits.
Des actions de «façade» sont organisées en présence des médias pour faire croire à la hiérarchie que le travail se réalise selon le programme prévu pour la saison estivale.
La wilaya de Tipasa compte 59 plages dont 43 sont autorisées à la baignade. «Mais pourquoi les 16 autres plages sont-elles interdites à la baignade ?», s’est interrogé le wali lors du dernier conseil de l’exécutif de la wilaya. «A cause de l’inaccessibilité vers ces plages Monsieur le wali», lui a répondu un des directeurs de wilaya.
Tipasa est aujourd’hui une wilaya qui ne manque pas de moyens pour ouvrir des chemins permettant d’accéder à ces plages, si on se réfère aux centaines de millions de dinars dépensés ça et là. Au front de mer de la ville de Bou Ismaïl, des centaines de baigneurs convergent vers la plage interdite à la baignade. La Protection civile est naturellement absente dans ces lieux, sauf en cas d’accident grave. Une enveloppe d’un montant avoisinant 32,4 millions de dinars avait été allouée pour réhabiliter les postes de surveillance de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale érigés au niveau des plages seulement autorisées à la baignade.
Retard préjudiciable
Une virée à la plage Tizirine (Cherchell), durant la première semaine du mois de juin, nous a dévoilé l’absence de préparation de la saison estivale. Le poste de surveillance de la Protection civile était infect, pas du tout «retapé», dans un état indigne, mais n’ayant pas empêché les maîtres-nageurs de travailler.«Les roseaux en face de moi ne me permettent pas d’avoir une vue nette sur toute la plage», nous dira le chef de poste. «Voyez-vous que ce poste n’est pas à l’abri des vols de notre matériel et nos équipements de travail ?», ajoute-t-il. «Nous sommes obligés de tout récupérer à la fin de chaque journée», conclut-il.
Quatre communes côtières (Bouharoun, Bou Ismaïl, Khemisti, Fouka) avaient bénéficié d’une dotation de 7,9 millions de dinars pour aménager et réhabiliter l’éclairage public de leur front de mer. En matière de nettoiement des espaces publics, les 14 communes côtières de la wilaya se sont partagé un montant de 10 millions de dinars.
Le secteur de l’action sociale de la wilaya s’est mêlé à la saison estivale, en octroyant une somme de 121 millions de dinars pour nettoyer 25 quartiers importants des principales localités de la wilaya et 15 plages. Un responsable de l’une des directions de wilaya nous révèle : «Contrairement aux années passées, depuis le début de 2011 jusqu’au mois de juin, nous nous sommes réunis seulement deux fois avec le secrétaire général de wilaya pour préparer la saison estivale.»
Une activité en permanence
«Par conséquent, il ne fallait pas s’attendre à des miracles pour cette saison estivale, d’autant plus qu’elle devra s’achever en principe à la fin du mois de juillet, à cause du mois de Ramadhan», conclut-il. Le wali de Tipasa a fustigé le comportement des responsables locaux dans la préparation des conditions d’accueil des estivants. «Je constate que de nombreuses familles, des groupes d’étudiants et d’écoliers se rendent dans la wilaya de Tipasa non seulement en été, mais aussi toute l’année pendant les journées ensoleillées», précise-t-il. «Je vous apprends à maintenir ces lieux dans un état propre en permanence. D’ailleurs, je trouve inefficace cette formule de vous allouer 17 milliards de centimes chaque année pour préparer la saison estivale», enchaîne-t-il.
«Il faut réfléchir à mettre en place dans ces plages et ces espaces forestiers des structures légères dotées des équipements pour une solution pérenne. Nous dépensons de l’argent et nous encaissons des insultes chaque été. Dans un souci de durabilité, je vous demande, dès maintenant, de réfléchir à la création d’un office qui sera chargé de l’exploitation de toutes ces plages. La concession des plages devra être pluriannuelle. Les plages doivent être nettoyées, très bien gardées et ouvertes toute l’année. Le feuilleton Alerte à Malibu ne vous a pas inspiré ?», conclut le chef de l’exécutif de la wilaya de Tipasa.
Le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale de Tipasa nous a indiqué que le plan Delphine est mis en place. «Nous avons multiplié les points de régulation de la circulation routière et les patrouilles le long des axes routiers et tous les endroits susceptibles d’être investis par les citoyens, dans le but de rendre plus fluides les mouvements incessants des véhicules», déclare-t-il. «Nous avons renforcé nos effectifs pour assurer la sécurité des estivants et des populations. La surveillance aérienne nous aidera beaucoup dans nos missions, nous nous attendons à une affluence record pour cet été», conclut-il.
Le chef de la sûreté de wilaya abonde dans le même sens : «Nous avons mis en place des brigades pour assurer un travail au-delà des horaires conventionnelles.» «Le dispositif ne sera pas levé avant la dissipation de la circulation des véhicules et la présence de nos éléments sera discontinue au niveau de quatre plages de notre wilaya : à Damous, Sidi Ghilès, Fouka Marine et Douaouda.» «Des brigades de police seront opérationnelles tous les soirs pour permettre aux estivants de se rendre dans les différents lieux», conclut-il.
La saison estivale 2011, selon nos différents interlocuteurs, n’a pas été sérieusement préparée, ce qui explique une entame ardue, tandis que les présidents des APC avaient agi dans la précipitation pour combler les lacunes avant l’arrivée du grand rush d’été. Un état des lieux qui a mis à nu les discours officiels.
.
Les commentaires récents