A peine offerte à la vie
Que la médina injurie
L'enfant de ne pas être un homme
Brève de souk, lit de jasmin
Le père échangera sa main
Pour que le destin lui pardonne
A peine sait-elle marcher
Qu'on la retrouve agenouillée
Face à l'époux choisi pour elle
A peine est-elle éclose
Que déjà on voile la rose
Pour ne pas qu'elle vous ensorcelle
A peine brûle-t-elle la braise
Qu'on l'éteint disant qu'on apaise
La plus satanique des flammes
Et noyée de mille prières
Qui lui racontent qu'être mère
C'est museler la femme
Soeur de soleil
Fille de désert
Faudra-t-il combattre tes frères ?
Rose des sables dans une bouteille
Sur l'immensité de la mer...
Laissant l'avenir au passé
A ces traditions ensablées
Dictées par la voix de son maître
Poigne de fer sur main de Fatma
Son honneur a taché le drap
Il faut le mettre à la fenêtre
Sur peau de glaise, fleur de henné,
Les quatre vents ont mélangé
Ce qu'elle attendait de l'amour
De marc de café visionnaire
En mosquées noyées de poussière
Les fleurs se fanent au fond des cours.
Derrière le secret des hammams
Vapeur des mains d'une autre femme
Humide douceur des caresses
Oubliée la vie tyrannique
Dans le reflet des mosaïques
Se réinventer la tendresse
Rose des sables dans une bouteille
Sans cesse battue par la mer...
Mais connaît-elle cet aveu
Du père remerciant son grand Dieu
De ne l'avoir pas fait naître femme
Sablier coule trop lentement
Offert aux caprices du temps
Restant fière d'être musulmane...
Rose des sables dans une bouteille
Sur l'immensité de la mer
Rose des sables dans une bouteille
Qu'un jour ramènera la mer.
paroles de Christophe Mali
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