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Je comprends ici ce qu'on appelle gloire, le droit d'aimer sans mesure...
(Albert Camus)
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Jeudi 1 avril 2010
Vision imaginaire d’un texte tiré de L’été
Le Minotaure ou la halte d’Oran
(A.Camus 1939)
Il n’y a plus de déserts. Il n’y a plus d’îles.
Le besoin pourtant s’en fait sentir.
Pour comprendre le monde, il faut parfois se détourner ;
pour mieux servir les hommes, les tenir un moment à distance.
Mais où trouver la solitude nécessaire à la force,
la longue respiration où l’esprit se rassemble
et le courage se mesure. Il reste les grandes villes.
Simplement il y faut encore des conditions.
(…)
Pour fuir la poésie et retrouver la paix des pierres,
il faut d’autres déserts, d’autres lieux sans âmes et sans recours.
Oran est l’un de ceux-là
(…)
Oran a aussi ses déserts de sable : ses plages.
Celles qu’on rencontre tout près des portes,
ne sont solitaires qu’en hiver et au printemps.
Ce sont alors des plateaux couverts d’asphodèles,
peuplés de petites villas nues au milieu des fleurs.
La mer gronde un peu en contre-bas.
Déjà pourtant, le soleil, le vent léger, la blancheur des asphodèles, le bleu cru du ciel, tout laisse imaginer l’été,
la jeunesse dorée qui couvre alors la plage,
les longues heures sur le sable et la douceur subite des soirs (…)
(…) de longues dunes désertes ou le passage des hommes n’a laissé d’autres traces qu’une cabane vermoulue.
De loin en loin, un berger arabe fait avancer sur le sommet
les taches noires et beiges de son troupeau de chèvres.
Sur ces plages d’Oranie,
tous les matins d’été ont l’air d’être les premiers du monde.
Tous les crépuscules semblent être les derniers,
agonies solennelles annoncées au coucher du soleil
par une dernière lumière qui fonce toutes les teintes.
La mer est outremer, la route couleur de sang caillé, la plage jaune.
Tout disparaît avec le soleil vert
une heure plus tard les dunes ruissellent de lune.
Ce sont alors des nuits sans mesure sous une pluie d’étoiles.
( Albert CAMUS)
D’une rive à l’autre,
c’est toujours la mer méditerranée qui baigne les côtes,
les couchants du soleil rougeoient de leurs feux,
les aubes naissantes nous bercent,
et dans mon île,
qui se couvre de marées d’asphodèles au printemps,
la lune le soir, inonde les dunes
et les collines du bord de mer,
les nuits étoilées y sont limpides et apaisantes,
lorsque je tends la main rien ne me sépare de ce qui fût,
cette mer est le lien qui nous réunit,
cette mer où tous ses enfants immergent leurs joies et leurs
peines et trouvent le courage de vivre.
J’aurais voulu connaître Oran et j’aime le Minotaure,
je l’ai illustré avec des paysages imaginaires de ma photothèque.
Une belle histoire relate les mystères de la place forte d’Oran au temps des Grands d’Espagne « La jeune fille à la citadelle »
de Janine Montupet, née en Algérie : celle-ci a connu Albert Camus
Par Dominique
- Communauté
Voir son blogue avec les m urmures, que dis-je, les chants de la mer Méditerranée :
http://rivages.over-blog.net/article-l-ete-albert-camus-47847612.html
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