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Tu as les prunelles douces,
patientes et langoureuses
d'une jeune chamelle
et tes cheveux sont
de cèdre atlassique!
Tu dors au soleil de mon coeur
comme une levrette d'Arabie
au patio dont les myrtes
sont ton corps voluptueux et enchanteur
de dame de Marrakech,
et les citronniers
les fruits juteux de tes seins!
Le pollen de rose
flotte entre tes hanches
que la brise printanière
caresse afin de les faire mûrir!
Tes yeux timides
disent secrètement
le plaisir d'Amour
exacerbé par la finesse
de la jeunesse,
par les traumas antérieurs
de l'adolescence
et par la blessure originelle
de la venue
au monde étrange de la Terre,
astre matriciel de l'humanité!
Et la douleur occulte
née avec l'enfance
de spiritualiser ta joie
contenue par la connaissance de soi
dans les limites d'un consentement
à la Sagesse imminente
et à la transcendance
de la mort certaine!
C'est que ta timidité
ne vient pas d'un courage déficient
mais d'une audace
qui retient son haleine
afin de ne pas
précipiter ou forcer la jouissance
et de nuire ainsi
à la contemplation du Présent,
de cet Instant merveilleux
où forces de corruption
et forces d'acmé
s'équilibrent
en le Moment d'Éternité!
Cependant,
le condiment de ta joliesse
et l'épice fine de ta robustesse
entourent ta face lunaire
de l'aura qui comble
ma volonté de permanence
et ma soif de divinité!
Et la fièvre
au goût d'orange et de bergamote
qui nous tourmente tous les deux
de se métamorphoser
en un Songe platonicien!
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