Albert Camus en bandes dessinées? Si la vogue des adaptations
romanesques en BD est désormais établie, au point d'avoir fait naître
chez plusieurs éditeurs des collections ad hoc publiant des oeuvres
diverses - de Ponson du Terrail à Mac Orlan -, le projet de faire de
même avec un texte à dimension philosophique pouvait paraître
impossible. Pourtant, un autre enfant né en terre algérienne, Jacques
Ferrandez, a relevé le gant en adaptant L'Hôte, nouvelle du recueil
L'Exil et le Royaume paru en 1957, année où l'auteur de L'Homme révolté
reçut le prix Nobel de littérature.
Depuis des années, Jacques
Ferrandez rêvait d'adapter Camus. Il s'est donc attaqué à L'Hôte après
avoir achevé sa saga "Carnets d'Orient", qui couvrait une grande partie
de l'histoire de l'Algérie, de la colonisation à l'indépendance. La
nouvelle met en scène un jeune instituteur, Français d'Algérie, vivant
"comme un moine" dans le djebel. Il partage son exil volontaire entre
enseignement et lecture. Un jour d'hiver, il est chargé par un gendarme
d'acheminer un criminel à la prison la plus proche. Le jeune enseignant
se refuse à ce type de "combat" et offre à son prisonnier le choix :
rejoindre la prison ou une tribu nomade voisine.
Comme dans
d'autres textes de Camus, le destin des deux personnages se confronte,
ici dans la solitude des montagnes et dans l'exil volontaire, au risque
de l'absurde et à l'exigence de justice. Mais L'Hôte se clôt sur un
coup de théâtre. Jacques Ferrandez a donné chair et émotion à ce
face-à-face entre deux dignités humaines, sans pédanterie ni
simplification. La beauté des aquarelles habillant ses décors et le
découpage subtil de cette dramaturgie classique n'auraient sans doute
pas déplu à Camus, cet "homme des hauteurs" comme le désigne, dans sa
préface à la BD, l'écrivain algérien Boualem Sansal.
Yves-Marie Labé
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Adaptation d'une nouvelle d'Albert Camus (tirée de « L'Exil et le royaume ») qui vient de paraître simultanément. Tout d'abord parce que ce conte philosophique est très poignant et que son sujet reste totalement d'actualité, qu'il s'inscrit naturellement dans l'œuvre toute à fait cohérente de Jacques Ferrandez qui y retrouve les décors algériens qu'il a déjà su merveilleusement mettre en en aquarelles dans ses « Carnets d'Orient », lesquels conviennent si bien à sa palette graphique, et surtout parce que sa narration et son art de la mise en scène y sont remarquables de fluidité, de simplicité et d'efficacité ! Dans les années 1950, un jeune instituteur français revient dans son pays natal (l'Algérie) pour s'occuper d'une petite école perdue dans les hauts plateaux, profitant pleinement de sa solitude et de la sérénité dégagée par ces grandioses paysages désertiques. Arrive alors un gendarme qui lui ordonne de convoyer son prisonnier arabe à la ville voisine pour le livrer à la justice. L'enseignant refuse mais le représentant de l'ordre repart lui laissant le captif… Un ouvrage humaniste qui se lit d'une traite et dont on se souviendra longtemps…
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La presse anglaise s'intéresse à l'Algérie et à Camus
C'est
avec un professionnalisme et une grande retenue que la presse anglaise
a traité l'information portant sur le tirage au sort de son pays dans
le même groupe que les Fennecs.
Le Telegraph de Londre rapporte
dans son édition d'hier que l'Algérie, qualifiée à la Coupe du monde
malgré des difficultés, est un véritable concurrent. Le journaliste qui
a écrit l'article fait le lien entre le football et la philosophie, en
évoquant l'écrivain pied noir Albert Camus, sans oublier de mentionner son lieu de naissance, Belcourt. Il a cité l'une de ses plus célèbres phrases : «Tout ce que je sais sur la morale et les obligations, je le dois au football.»
Cette citation a d'ailleurs enrichi une entreprise qui a vendu dans un
laps de temps record des tee-shirts au motif de cette phrase
Albert Camus, gardien de but, parmi ses coéquipiers du R.U.A.
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