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Cherif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire et du
Tourisme, a procédé, samedi dernier, au lancement et à la mise en œuvre
du Plan d’aménagement côtier (PAC) de la wilaya de Tipasa, plus
particulièrement dans les communes balnéaires qui constituent un outil
et un levier pour la mise en œuvre de ce plan.
A ce titre, il a installé le comité côtier de Tipasa (COCT) en
tant qu’espace fédérateur de tous les acteurs, qu’ils soient élus,
cadres, associations ou espaces d’émergence de projets. Cette rencontre
a regroupé les élus, les cadres de l’administration centrale, les
représentants des services déconcentrés, des opérateurs économiques, le
mouvement associatif, les professionnels du tourisme, des experts, des
bureaux d’études et des universitaires.
Il est à noter que ce plan d’aménagement côtier de Tipasa est une première nationale. Il amorce la nouvelle approche de planification stratégique du territoire, soutenue par le schéma national d’aménagement du territoire (SNAT). Le PAC est l’un des instruments d’intervention et de gestion du littoral (décret n°09-114 du 07 avril 2009 fixant les conditions d’élaboration du plan d’aménagement côtier, son contenu et les modalités de sa mise en œuvre).
Il a, en outre, pour objectif de pourvoir au mieux à l’usage durable des ressources côtières et au maintien du potentiel productif de l’environnement côtier ainsi qu’à développer une démarche intégrée dans une perspective de développement durable.
Ce plan est orienté, faut-il le rappeler, vers la réalisation de
projets concrets qui permettront la formulation et la mise en œuvre de
politiques et stratégies nationales en matière de préservation et
d’aménagement du littoral, et fixe un règlement d’aménagement et de
gestion du littoral qui comporte l’ensemble des dispositions fixées par
les lois et règlements en vigueur et celles proposées au titre de la
loi n°2 pour chaque composante du littoral. S’agissant du contenu du
plan, il consiste en l’aménagement côtier qui comporte un rapport
technique et un règlement d’aménagement de gestion du littoral élaboré
sur la base d’une étude initiée par le ministre chargé de l’aménagement
du territoire et de l’environnement, et confié aux bureaux d’études ou
à tout centre de recherche en matière d’aménagement du territoire et
d’environnement.
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Cherif Rahmani
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Vers une taxation particulière pour les communes balnéaires
La wilaya de Tipasa compte plus d’un demi-million d’habitants avec 800h/au km2, et c’est un développement inquiétant au regard des conséquences.
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s’agit, en fait, d’une stratégie globale de mise en valeur de notre
littoral. Chérif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire de
l’Environnement et du Tourisme, qui s’est déplacé hier dans la wilaya
de Tipasa, a tracé, quelque peu, les contours en présence du wali et
autres autorités locales qui sont, en définitive, la clé de réussite ou
de l’échec de toute action entreprise dans le sens du rehaussement des
niveaux de leurs circonscriptions respectives. Direct, le ministre sera
le premier à dénoncer les dérives qui, selon lui, ne peuvent plus durer
sans que personne ne s’inquiète. “De nombreuses localités sont
menacées par l’avancée galopante du béton au détriment des terres
agricoles. Cela ne peut pas continuer et c’est le cas pour Ahmeur
El-Aïn, Koléa, Hadjout, Chaïba, Bourkika et Hattatba qui ne doivent
plus être touchées”, a ordonné le ministre, abordant d’autres volets
tout aussi pertinents. “Il n’est plus question de s’agiter à chaque
venue de la saison estivale. C’est un travail permanent qui doit être
mené et pas seulement sur les plages, mais dans toute la localité
balnéaire”, prévient-il, exhortant tous les intervenants, chacun à son
niveau, d’être plus vigilant et à cheval quant à l’application des
textes de loi. La wilaya de Tipasa compte plus d’un demi-million
d’habitants avec 800h/au km2, et c’est un développement inquiétant au
regard des conséquences. 200 tonnes de déchets sont produites
quotidiennement sans compter les 27 000 m3 des eaux usées générées avec
16 points de rejet à la mer sans aucun traitement. Le problème se
pose aussi au niveau de l’extension le long de la côte qui n’est plus
respectée et dont résulte une conurbation. Chérif Rahmani citera quatre
communes en mauvais élèves, à savoir Bou-ismaïl, Aïn Tagouraït, Tipasa
et Cherchell. “L’avenir comme le devenir de Tipasa sont
fondamentalement liés à la mer. Pas seulement la mer, mais en constitue
le noyau et c’est le cas pour toute autre commune balnéaire”,
insistera-t-il, plaidant pour “la réconciliation entre le citoyen et la
mer”. En présence du Mohamed Ouchene, le wali de Tipasa, qui a
promis de soutenir cette nouvelle dynamique, le ministre a proposé
l’instauration d’une taxe particulière pour les communes balnéaires.
L’idée sera bien sûr tranchée par le secteur des finances et permettra
de renflouer les caisses des APC qui en ont grand besoin. Le plan
d’aménagement côtier (PAC) pourra fortement contribuer à instaurer
l’équilibre, puisqu’il inscrit parmi ses priorités “le freinage
littoral, l’encadrement et l’urbanisme”. Ce même plan permettra, pour
la première fois, de délimiter le territoire de manière rationnelle et
doter les collectivités locales afin de pouvoir maîtriser, faire
émerger, et promouvoir les communes balnéaires.
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Nabila Saïdoun
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