Un choix à faire : cultivateur ou pas
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Il faut arriver à 1854 pour voir la situation des colons s’améliorer. La population, outre le noyau de la première heure, compte de nouveaux arrivants et parmi eux, d’authentiques, paysans d’Algérie ou de métropole. Ces derniers devront s’acclimater et se soumettre aux nécessités d’une culture, parfois différente de celle qu’ils connaissent.
Un fait d’une importance primordiale se produit : 156 titres de propriété vont être attribués, faisant de concessionnaires des propriétaires ! L’administration se montrera accommodante. La plupart des concessionnaires n’ont pas entièrement rempli les clauses de leur contrat : défrichage, plantation d’arbres, fossés, etc.,. Les titres sont néanmoins délivrés.
Certains des nouveaux propriétaires vont essayer de négocier au plus vite leur bien pour rejoindre la ville. Inversement, d’autres s’agrandiront. C’est ainsi que, parmi les 28 titres qui seront délivrés l’année suivante, 9 attributaires ont déjà reçu un autre titre en 1854. Lors de la création, dans un avenir plus ou moins proche, de centres voisins, Montebello, Desaix, Meurad, et de lots de fermes, nombre de nouveaux propriétaires de Marengo poseront leur candidature à une nouvelle concession.
Ainsi, une espèce de décantation se produira entre ceux qui n’ont jamais ou une grande attirance pour la terre, et ceux qui désirent devenir des cultivateurs, des colons, puisque c’est là dénomination que l’histoire a retenu.
Pourtant, l’état sanitaire ne s’améliore pas sensiblement : 27 décès dans l’année pour 564 habitants, soit 47 pour mille, encore deux fois celui de la métropole. Mais pour la première fois depuis 5 ans, le nombre des naissances égalera celui des décès. Ce sera, en 12 ans, avec 1856, les deux seules années et ce fait se produira. Les décès ne diminueront guère les années suivantes : 99 p. mille en 1855, 63 en 1856, 14 en 1857, pour s’améliorer par la suite : 22 p. mille en 1858, 32 en 1859.
Il faudra encore attendre de nombreuses années avant que Laveran découvre, en 1880 l’agent du paludisme, et son vecteur, le moustique Anophèle. Mais la maladie ne sera pas jugulée pour cela. Elle continuera à faire des ravages, tant dans la population indigène que dans la population européenne, notamment celle des campagnes. Marengo et ses annexes, Desaix et Montébello, lui payeront longtemps encore, un lourd tribut de malades, sinon de morts.
Le paludisme n’est pas le seul pourvoyeur des hôpitaux et des cimetières. Le choléra, la typhoïde, le typhus, la dysenterie, l’ophtalmie sévissent, en permanence ou par épidémies. L’étendue des zones malsaines, autour du village, la mauvaise qualité de l’eau, le manque d’hygiène, privée ou publique, n’arrangent pas les choses.
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