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Albert Camus. «La liberté est un bagne aussi longtemps qu’un homme est asservi sur la terre».
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Article 1
Tous
les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils
sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers
les autres dans un esprit de fraternité.
En décembre 1948, dans ses Carnets, Albert Camus ne fait nulle mention de la «Déclaration des droits de l’homme» qui vient juste d’être adoptée par les Nations Unies. A cette date, l’écrivain soutient Garry Davis qui a renoncé à la citoyenneté américaine et s’est proclamé citoyen du monde. «A quoi sert l’ONU?» s’interroge d’ailleurs Camus lors d’un meeting retentissant tenu salle Pleyel, à Paris. Quand il descend de la tribune, c’est pour se consacrer à l’écriture des Justes, pièce qui s’affirme comme le pendant dramaturgique de son essai L’homme révolté.
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Questions fondamentales
Loin des institutions,
trop contraignantes à son goût, Albert Camus pose à sa manière la
question des droits de l’homme. Toute son œuvre, en outre, est «au cœur
des débats fondamentaux sur l’éthique» de ces mêmes droits, comme le
soulignera bien plus tard le militant algérien Hocine Ait-Ahmed.
Monté
pour la première fois en décembre 1949, Les Justes retrace l’histoire
d’un petit groupe de révolutionnaires russes qui s’apprêtent à
commettre un attentat contre le grand-duc. Kaliayev, qui doit lancer la
bombe, renoncera à son geste en constatant que la «victime» est
accompagnée de ses enfants. A travers ce texte, l’auteur questionne
notamment la justice et la légitimité de ceux qui, en son nom, sont
prêts à tuer.Rien d’étonnant, dès lors, à ce que Tout droit au théâtre,
une compagnie genevoise créée par des avocats, se soit emparée d’un tel
objet. Même si c’est par pur hasard que la première du spectacle se
donne le jour où l’on commémore la Déclaration de 1948.
«Ça tombe
très bien», commente Roberto Salomon, qui signe la mise en scène. «Mon
idée, c’était de voir comment ce texte nous parle aujourd’hui.» Quel
écho, en effet, à l’idéalisme meurtrier des révolutionnaires de Camus?
«L’objectif, c’est aussi de montrer que le terrorisme ne mène nulle
part, explique le metteur en scène. Je traite les personnages comme des
espèces d’illuminés. J’ai envie que le public pense qu’ils sont fous.»
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Rêve d’un monde meilleur
Drôle de folie, qui met en lumière les contradictions des individus, partagés entre leur amour de la vie et la nécessité de tuer pour faire aboutir leur rêve d’un monde meilleur. «Camus pose les questions fondamentales, poursuit Roberto Salomon. Si une idée n’arrive pas à tuer des enfants, est-ce qu’elle est assez forte pour que l’on tue un grand-duc?»
Créée au Théâtre Hébertot à Paris, la pièce Les Justes recevra un accueil mitigé de la critique. On reprochera notamment à son auteur d’avoir esquivé la question de la validité du terrorisme révolutionnaire. Le public, lui, se pressera. En partie grâce à la distribution, qui comprend alors Maria Casarès, Serge Reggiani ou encore le tout jeune Michel Bouquet.
Soixante ans plus tard, ce sont des amateurs qui s’apprêtent à relever le défi. Défi d’autant plus audacieux qu’il revient à des avocats de se glisser dans la peau de terroristes. «J’étais très surpris par leur facilité à rentrer dans des idées qui sont celles de révoltés», constate Roberto Salomon. Qu’on se rassure toutefois: il s’agit bien de rôles de composition. «Le message de la pièce, c’est qu’aucune idéologie ne justifie l’acte terroriste», conclut Catherine Chirazi, avocate et comédienne. Un certain 11 Septembre est passé par là. Camus, en d’autres temps, s’était gardé de fournir une réponse…
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LIONEL CHIUCH | 10.12.2008
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Albert Camus :
écrivain et philosophe françaisde tous les temps
Philosophe et écrivain français, Albert Camus était reconnu pour être
un écrivain engagé. Sa biographie, notamment montre que ses racines
algériennes furent très importantes durant la guerre d'Algérie. Né là
bas, en 1913, plus précisément dans la ville de Mondovi, Albert Camus y
passe toute son enfance et son adolescence. Albert Camus est élevé par
sa mère, Catherine Sintes, jeune servante originaire de l'Espagne et connut très peu son père, Lucien Camus, un ouvrier agricole qui décéda durant la première guerre mondiale lors de la bataille de la Marne.
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Un monument commémoratif à Albert Camus a été installé à Villeblevin,
mais si vous souhaitez vous rendre sur sa pierre tombale, sachez qu'il
est enterré à Lourmarin, dans le Vaucluse. Albert Camus avait, en
effet, une résidence dans cette région qu'il découvrit grâce à son ami,
le poète René Char.
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Article écrit par missharpe
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