La goyave, le fruit des prophètes
.
La goyave, raconte la légende la plus répandue au Moyen-Orient, est un fruit qui était très apprécié par les prophètes.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
Des siècles après, elle reste encore, jusqu'à nos jours, très prisée dans cette partie du globe au point à devenir l'indétrônable fruit national dans nombre de pays, notamment en Palestine et en Jordanie. Notoire pour sa saveur succulente et son agréable arôme, la goyave est, selon un botaniste, le fruit tropical du goyavier, arbre originaire de l'Amérique centrale, où elle est toujours cultivée depuis 2000 ans.
.
Au demeurant, entre la légende qui lui confère une touche de sacralité
et la vérité scientifique qui remonte son origine au Nouveau monde, le
choix est vite fait. Bien entendu, sur son goût et ses vertus
médicinales avérées. Qu'en est-il de la notoriété de la goyave en Algérie ? Occupe-t-elle une place de choix dans la corbeille sur les
tables des foyers des Algériens ? Ou au contraire, c'est un fruit peu
ou carrément méconnu de nous ? A priori, tout porte à croire que c'est
une variété rarement consommée. «Mis à part quelques goyaviers plantés
dans les jardins de particuliers, notamment dans le Sud et la région
Centre, notre ferme est, pour le moment et à ma connaissance, la seule
exploitation agricole spécialisée, depuis 1978, dans la culture de la
goyave», se targue El Hadj Hamada, fellah exploitant de la EAC 11,
située dans la commune de Fouka, wilaya de Tipasa. Tout de même,
rectifie-t-il, elle a été introduite en Algérie durant la période
coloniale.
.
«Actuellement, renchérit-il, notre patrimoine en goyaviers est de 350 arbres. Nous entamons notre récolte à partir du mois de septembre. Celle-ci s'étale des fois jusqu'au terme de l'année». Cela dit, son écoulement dans les marchés, selon notre vis-à-vis, se fait parcimonieusement.
.
Ce manque de débouchés dans sa commercialisation pose, en quelque façon, problème pour ses cultivateurs. «Quoique difficilement, nous trouvons toujours preneurs. Les plus férus de la goyave sont les habitants de Fouka qui l'ont introduite dans leurs habitudes alimentaires. Aussi, les Palestiniens établis en Algérie viennent souvent chez nous pour se ravitailler en grandes quantités. On compte également parmi notre fidèle clientèle quelques familles algéroises, celles des villes limitrophes et du Sud du pays», révèle El Hadj Hamada. De forme presque identique à celle de la poire, la variété de goyave cultivée à Fouka est d'une couleur verte. A sa maturité elle devient jaune tirant vers le blanc.
.
Le fruit est ferme et moelleux, sa peau est lisse. Sa chaire sucrée couvre un noyau, également comestible, constitué de petites graines tendres au croquer, collées les unes aux autres par un liquide blanc épais.
.
«La goyave peut être consommée nature, en jus (mixée avec du lait) ou en confiture. Dans tous les cas mes enfants en raffolent», confie volontiers Fatima Rahmani, une habitante de Koléa, venue faire le plein de goyaves à Fouka. Et d'ajouter : «A chaque fois que je viens ici, je profite pour repartir avec quelques feuilles de goyavier qui me serviront à préparer des infusions. Car ses vertus calment entre autres la toux et facilitent la digestion». En effet, à propos de ses qualités curatives et son apport en vitamines, un tour sur internet suffit pour persuaderplus d'un à adopter ce fruit. Ainsi, il s'avère que la goyave est riche en vitamines A, B et C. sa peau contient près de cinq fois plus de vitamines C que l'orange et trois fois plus que le kiwi. Ce fruit recèle également une quantité importante de calcium, de fer, de magnésium et de potassium.
.
«Je crois que ce fruit mérite le droit de cité chez nous, en plus de son bon goût, ses qualités curatives et son apport nutritionnel ne sont plus à prouver. Cela étant, il y a risque dans l'avenir que mes arbres meurent, l’un après l'autre. Ce qui est vraiment atroce pour moi qui me suis occupé d'eux depuis des années.
.
Donc pour leur éviter ce sort, je sollicite les pouvoirs concernés afin qu'il m'aide à creuser un puits, puisque la quantité exploitée ici pour l'irrigation est devenue insuffisante. Il faut sauver les goyaviers», conclut El Hadj Hamada.
.
.
Amirouche Lebbal.
.
.
.
.
.
Les commentaires récents