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Aux futurs jeunes condidats à la mort,
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Je vous en conjure, preservez votre vie parce qu'elle n'a pas de prix, Je veux
juste vous dire que même en Europe c'est pas du tout
le paradis tant attendu. C'est vrai qu'il y a des avantages et des
commodités mais, toujour est il, qu'il y a beaucoup de misrère et
parfois du malheur.
Preservez votre vie et
ne rendez pas vos proches malheureux.
Soyez des Hommes afin que vous puissiez imposer des changements ici, dans
notre beau pays.
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Un cri du : Faites quelque chose, Monsieur le président !
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L’histoire retiendra que le jour du 4ème anniversaire de la réélection de Bouteflika, on enterra ces onze garçons qui voulaient fuir le pays sur une barque trop petite.
Et que ce fut le seul évènement de cette journée maudite.
Ils étaient partis de nuit, entre jeudi et vendredi, pour fuir la vie perdue dans ces faubourgs miséreux de Tiaret, dans cette cité Volani et dans ce Préfabriqué qui ressemblent à la prison, fuir Biban-Mesbah, la ferme Djellouli Missoum et le lieudit Araar. Ils étaient amis, peut-être parents…
Ils s’appelaient Mustapha, Hocine, Khaled, Saad, Benaouda…Et on n’a pas de nouvelles du jeune Bouchadjra
Au village de Biban Mesbah on dressa des tentes devant les logements misérables des quatre familles pauvres et endeuillées. Le père vivait de l’extraction de pierres, là-bas, près du village. Elles ont perdu huit enfants.
Même la famille Bouchedjra a dressé une tente devant la porte bien qu’elle n’ait pas trouvé son fils. Elle sait que Mohamed ne reviendra pas.
Biban Mesbah. A l’entrée du village, ils écrivaient ces tags que la commune effaçait à chaque fois : « c’est ici que s’arrête la vie ».
Ils s’appelaient Mustapha, Hocine, Khaled, Saad, Benaouda…Et on n’a pas de nouvelles du jeune Bouchadjra.
Et ils furent enterrés le jour du 4ème anniversaire de la réélection de Bouteflika.
Et ce fut le seul évènement de cette journée maudite.
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L.M.
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C'est
une photo terrible, insupportable, que celle figurant en « une » d’El
Khabar prise dans la morgue d’un hôpital pour illustrer un article
indiquant que huit corps de haragas, flottant en mer ont été repêchés
au nord-est de Cap Carbon par la marine nationale. Sur la photo, trois
jeunes dont deux sont enveloppés dans des sacs de plastique, tandis que
le troisième, encore revêtu d’un blouson de cuir, tenait encore son
gilet de sauvetage. Il avait un visage paisible. Il semblait dormir.
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Ces
jeunes, contraint de fuir leur pays, mettant leur vie en péril,
illustrent on ne peut mieux la détresse d’une partie de la jeunesse du
pays. Horizon bouché, faute de perspectives, et ce, au moment où l’on
annonce que l’Algérie a engrangé 110 milliards de dollars de réserves
de change, les jeunes algériens ne croient plus aux promesses sans
lendemain. Ils voient bien que leur situation ne s’est pas améliorée.
Dire qu’ils sont victimes des mirages occidentaux véhiculés par
Internet ou via les télés satellitaires, c’est insulter la mémoire de
ces haragas morts en mer. La réalité, ils la connaissent mieux que
quiconque parce qu’ils la vivent au quotidien. Toute la journée à
tourner en rond, à glander, à se débrouiller comme ils peuvent – marché
noir par exemple – pour se payer des vêtements, des chaussures Nike,
des CD, voire aider leur famille, toute la journée à ne rien voir
venir, pas une once d’espoir,.. ne peut conduire qu’au désespoir.
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Ces
jeunes ont beaucoup de mérite parce qu’ils auraient pu succomber aux
sirènes de la Qaida au Maghreb islamique qui leur promet le paradis et
72 houris s’ils acceptaient de mourir en martyrs du djihad. Non, en
tentant le tout pour le tout, ils n’aspiraient qu’à une chose : vivre,
reconstruire leur vie dans un pays étranger où ils espéraient trouver
du travail, conscients surtout que ce ne sera pas facile, qu’ils
peuvent être expulsés vers leur pays d’origine. Non, ce ne sont pas des
trafiquants, des délinquants comme se permettent de les juger ceux qui
se sont fait une place au soleil ou ces bureaucrates sur qui repose le
système actuel. Non, parmi eux, il n’y a pas d’islamistes radicaux qui
tentent de gagner l’Europe pour commettre des attentats comme l’a écrit
un quotidien national dans le but de faire peur. Et ce n’est pas en
actionnant les imams, ce n’est pas le discours moral et religieux qui
arrêtera ces jeunes. Car, comme je l’ai déjà écris, la mosquée n’est
pas le lieu indiqué pour traiter le chômage et la mal vie de cette
jeunesse sans travail, sans espoir. Sorti de la mosquée, leur quotidien
fait d’injustice sociale les rattrape rapidement.
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Il
ne faut ni les condamner ni les juger parce que nous n’en avons pas le
droit, parce que l’existence de ces haragas est bel et bien l’indice
d’un malaise profond qui mine le pays, l’indice visible d’un système
politique dont la seule préoccupation est de se perpétuer. Si ce
pouvoir s’était attaqué aux vrais problèmes du pays, qui sont énormes
et complexes et qu’on ne peut régler avec une baguette magique, et ce,
combien même il n’aurait pas réussi dans sa tâche, on pourrait à la
rigueur écrire et clamer : ce pouvoir a fait de son mieux.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. C’est l’amère réalité.
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Hassane Zerrouky, le 8-4-08
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Morts au printemps
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Treize morts au printemps... et trois disparus sur lesquels
on ne garde pas grand espoir. Une fin de parcours triste à en pleurer pour une
équipée de seize garçons de Tiaret, entre 25 et 40 ans.
Pour les familles qui savent en général que les leurs sont
en « partance », c'est le calvaire de l'attente de la confirmation fatidique. Pourquoi
partent-ils alors qu'ils ont peu de chance d'arriver vers un port ? En ce
printemps déjà naufragé, on ne se hasarde plus à donner des réponses. L'explication
par l'économie et les conditions sociales n'est pas fausse, mais elle reste
insatisfaisante. Tous les harraga recensés ne sont
pas dans une misère noire. Mais cela ne rassure plus.
A bien tendre l'oreille, on a la troublante sensation que
les harraga qui passent à l'acte ne sont qu'une
infime partie des harraga potentiels. Pourquoi ceux
qui partent n'entendent pas les arguments si raisonnables de ceux qui leur
disent qu'il y a infiniment plus de probabilité d'échouer que de réussir ? Pourquoi
les récits de ceux, fort rares, qui ont « réussi » l'échappée ont-ils plus
d'écho que les tristes fins des autres ? Pourquoi ces corps que la mer rejette
n'ont pas d'effet dissuasif ?
Ces questions sont peut-être trop rationnelles pour des
jeunes qui ont le sentiment qu'ils gâchent leur vie à attendre... Le discours
«raisonnable» est en tout cas inefficace. On a pratiquement tout essayé dans ce
domaine. La «sensibilisation», comme on dit, est totalement sans effet et les
candidats à la harga sont à chaque fois plus nombreux.
On aura tout essayé, et même l'intervention des religieux pour décréter
religieusement illicite la harga - en l'assimilant au
suicide - tombe complètement à plat.
C'est qu'au fond, tout le monde sait que le harrag est moins un suicidaire que quelqu'un qui aspire à
vivre mieux. Cela a été la motivation de milliers de cadres algériens qui, sans
recourir à la harga, sont partis ailleurs pour
chercher une meilleure qualité de vie. L'assimilation de la harga
au suicide est tentante mais elle est trop facile. Tout comme est grotesque
l'incrimination de l'étiolement du sentiment patriotique qu'on a pu entendre
chez certains responsables. C'est que l'argumentaire du discours nationaliste
ou religieux n'a aucun rapport avec le «maranach m'lah», le «nous ne sommes pas bien» des jeunes d'Algérie.
Il suffit de voir nos villes: elles suintent l'ennui. Ne
parlons pas des villages et des campagnes. On s'ennuie à mourir quand, à
quarante ans et plus, on n'a pas l'espoir raisonnable d'avoir un logement et de
fonder un foyer. On s'ennuie à mourir quand on a vingt ans et qu'on n'a que le
stade et TPS comme défouloir ou la mosquée comme dérivatif. Même ceux qui sont
relativement bien lotis s'ennuient dans ce pays où la mixité reste très
problématique. On s'ennuie tellement qu'on cherche à partir vers des ailleurs, alors
que l'on sait qu'on n'aura pas la belle vie. Mais on a le sentiment que la vie
y sera moins dure et moins triste. Maranach m'lah ! C'est encore ce message lourd et triste que nous
font entendre ces morts au printemps.
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par K. Selim
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Le rapport de confiance entre les gouvernants et les jeunes
semble être définitivement rompu.
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Ni
les politiques dites prometteuses de l’emploi ni les discours pompeux
sur la prise en charge des doléances de la jeunesse n’ont pu dissuader
les jeunes Algériens de risquer leur vie en mer, à la recherche d’un
eldorado. Le phénomène des « harraga » prend de plus en plus de
l’ampleur dans un pays qui connaît, depuis huit ans, une embellie
financière historique. Les candidatures à l’émigration clandestine
augmentent quotidiennement et les côtes algériennes connaissent une
affluence sans précédent des candidats à la « grande traversée ». Plus
de 2400 émigrants clandestins ont été secourus en haute mer durant les
trois dernières années, sans compter ceux qui ont réussi à rejoindre
l’Europe ou ayant péri en pleine mer (147 cadavres de harraga repêchés
entre 2006 et 2007). Toujours selon des chiffres officiels, 1396
Algériens ont débarqué en Sardaigne (Italie) durant les neuf premiers
mois de l’année précédente. Dans une interview accordée à El Watan
(édition de 13 février 2008), le chercheur et maître de conférence à
l’université de Provence (France), Ali Bensaad, affirme qu’en 2002,
l’Espagne a renvoyé 2500 Algériens vivant irrégulièrement sur son
territoire. Plus grave encore, le phénomène touche même des
fonctionnaires qui insatisfaits de leur cadre de vie partent à la
recherche d’une meilleure situation. Cela renseigne sur le profond
malaise dans lequel souffre la société algérienne et l’échec de
l’action gouvernementale qui devrait redonner la confiance à la
population.
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Ainsi, au lieu de prendre des mesures d’urgence pour
traiter ce problème, les autorités poursuivent leur fuite en avant en
recourant à la répression des émigrés clandestins. La parade trouvée
est le recours à la justice pour jeter en prison les jeunes candidats à
l’émigration clandestine (le jeune harrag risque jusqu’à 5 ans de
prison). Une pratique condamnée pourtant par la Commission des droits
de l’homme de l’ONU. Cette dernière s’est montrée en effet très
inquiète par le recours systématique à l’emprisonnement des émigrés
clandestins en Europe et dans les pays du Maghreb.
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Source : El-Watan
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Chronique journalière : voila un exemple de ce qu'on peut lire sur nos journaux à presque chaque jour que Dien fait !
' El Watan du 9-4-08
Edition du
9 avril 2008 >
Oran Info
Arzew : Le nombre de cadavres repêchés monte à 11.
Les gilets de sauvetage que portaient les émigrés clandestins ont permis de repérer les cadavres sans difficultés.
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Alors que 2 autres cadavres ont été découvert encore hier au large
d’Arzew, les corps des neufs harraga repêchés avant-hier par les
gardes-côtes, à un mile et demi nautique au nord de la jetée du port
d’Arzew, ont été identifiés hier par le service de la médecine légale
de l’EPH d’El Mohgoun. Selon des sources sécuritaires, trois cadavres
sur les neufs découverts ont été identifiés grâce aux téléphones
portables qui étaient en leur possession. « L’enquête préliminaire
déclenchée par les éléments de la gendarmerie nationale a indiqué que
la vedette comprenait initialement seize candidats à l’émigration
clandestine, dont deux jeunes d’Arzew. Ces derniers étant originaires
de cette zone balnéaire ont assuré la mission de guide », apprend-on.
Après les contacts établis avec les familles des jeunes repêchés, il
s’est avéré que les neufs victimes, dont la moyenne d’âge varie entre
20 et 25 ans, sont originaires de Aïn Mesbah et de Bouchekif, relevant
de la wilaya de Tiaret.
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Micro tempête
Les mêmes sources d’information nous indiquent que deux autres corps
appartenant à d’autres harraga originaires de la localité d’Echehairia,
dans la commune de Aïn EL Bia, ont été repêchés et identifiés hier aux
environs de 11 heures. « L’état dans lequel se trouvent les cadavres a
permis à leurs familles, qui étaient nombreuses au niveau de l’EPH d’El
Mohgoun, de les reconnaître rapidement », signale une source médicale.
D’après les informations recueillies auprès des éléments des
gardes-côtes, les gilets de sauvetage que portaient les émigrés
clandestins ont permis de repérer les cadavres sans difficultés.
D’ailleurs, l’enquête suit toujours son cours au niveau de cette zone
considérée comme micro –tempête, selon les spécialistes en la matière,
et ce, dans le but de repêcher les cinq corps qui sont pour le moment
portés disparus. Selon les parents des défunts, qui sont venus pour
retirer les autorisations d’enterrement auprès de l’APC d’Arzew, leurs
enfants ont débarqué clandestinement à partir du littoral arzewien dans
la nuit du 5 avril dernier. Ces cadavres ont été repérés en premier
lieu par un bateau de pêche qui a aussitôt donné l’alerte.
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B. Linda
http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=91438
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Le Quotidien d'Oran du 9-4-08
13 corps repêchés en 24 heures Harraga: ruée vers la mort
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Le
nombre de cadavres repêchés ce lundi à l'entrée du port de Béthioua
vient d'augmenter avec la découverte de cinq autres corps de personnes
âgées de 25 à 30 ans. L'opération de recherche, lancée depuis lundi au
large des plages de Béthioua et de Mers El-Hadjadj, se poursuit
toujours, apprend-on de source sûre.
Dans la matinée d'hier et
plus précisément aux environs de 7h45, les éléments des gardes-côtes en
patrouille dans cette zone ont repêché trois cadavres flottant sur
l'eau. Deux autres ont été repêchés entre 9 et 12 heures, à 2 miles au
nord de la plage de Mers El-Hadjadj (ex-Port aux Poules). Ainsi, avec
les huit corps découverts la veille près de Béthioua, c'est au total 13
cadavres qui ont été repêchés entre lundi et mardi par les éléments des
gardes-côtes.
Du côté des services du Centre régional des
opérations de sauvetage et de secours en mer (CROSS), relevant des
forces navales de la façade maritime ouest, les victimes repêchées hier
n'ont pas encore été identifiées et leurs dépouilles ont été déposées à
la morgue de l'hôpital d'El-Mohgoun. Toutefois, les services des
gardes-côtes ont pu récupérer sur l'un des cadavres repêchés dans la
matinée d'hier un appareil cellulaire. Un indice qui pourrait
contribuer à l'identification de ce groupe de candidats à l'émigration
clandestine. Les premiers éléments de l'enquête diligentée par les
services compétents indiquent que la mort remonte à quelques jours,
compte tenu de l'état dans lequel ont été découverts les corps sans vie
de ces jeunes harraga.
Quatre corps rapatriés à Tiaret
La terrible nouvelle était sur toutes les lèvres hier matin à Tiaret.
Les corps sans vie de 4 harraga ont été rapatriés mardi à Tiaret, après
s'être noyés en mer et avoir été repêchés dimanche par les gardes-côtes
dans la région d'Arzew, dans la wilaya d'Oran. En effet, les sept
victimes, âgées de vingt à vingt-cinq ans, sont toutes originaires de
la wilaya de Tiaret. Les corps de quatre jeunes hommes morts, noyés en
mer alors qu'ils voulaient gagner les côtes espagnoles, ont été
rapatriés et inhumés au niveau du nouveau cimetière de la ville de
Tiaret. Deux parmi les victimes sont des cousins germains et habitaient
le populeux quartier de «Volani», au sud de la ville, tandis que les
deux autres sont issus des quartiers des «préfabriqués» et du quartier
«Sonatiba». Les familles de trois autres victimes se sont rendues à
l'hôpital d'El-Mohgoun, dans la wilaya d'Oran, pour rapatrier
aujourd'hui les corps de leurs proches décédés en mer.
Dans
un entretien téléphonique avec la radio locale, le directeur de
l'hôpital d'El-Mohgoun a indiqué que toutes les facilités ont été
accordées aux familles pour leur permettre un transfert rapide des
dépouilles vers la ville de Tiaret. Parmi les huit victimes dont les
corps ont été repêchés dimanche, sept sont originaires de Tiaret,
tandis que la huitième victime est originaire de la wilaya d'Oran, a
indiqué le même responsable à la radio locale.
Selon des
informations que nous avons recueillies auprès de certaines familles,
les huit victimes faisaient partie d'un groupe de seize harraga partis
le week-end dernier à bord d'une embarcation à destination des côtes
espagnoles. Si cela est avéré, et avec les treize corps repêchés lundi
et mardi près d'Arzew, il reste trois harraga encore disparus. Hier, au
moment où les familles éplorées enterraient leurs enfants, le ministre
de la Solidarité, M. Djamel Ould Abbas, par un pathétique signe du
destin, était en visite à Tiaret pour annoncer des mesures incitatives
au profit des jeunes pour les «empêcher de céder à l'appel du large»,
selon sa propre expression. Vendredi dernier, une émission télévisée
s'était intéressée à des jeunes du quartier de «Volani» de Tiaret qui
avaient tenté, sans succès, de gagner ce qu'ils pensent être l'eldorado
européen. Deux parmi les victimes inhumées hier à Tiaret sont
originaires justement du populeux quartier de «Volani». La semaine
dernière, deux corps de deux jeunes hommes, originaires de Tiaret et
Rahouia, avaient été rapatriés pour être inhumés au niveau de leurs
villages natals.
Depuis mars dernier, onze jeunes hommes,
tous originaires de Tiaret, sont morts noyés en mer et leurs corps
repêchés et rapatriés.
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par K. Assia & El-Houari Dilmi
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5101843
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L'enterrement des harragas tourne à l'émeute
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Tiaret a vécu hier au rythme d’une macabre nouvelle qui s’est répandue
telle une traînée de poudre. Tout Tiaret n’avait d’ouïe que pour ses
jeunes victimes repêchées en mer. Elles sont sept, dont les familles
respectives ont identifié les corps au niveau de l’hôpital de Mohgon
(Oran). Beaucoup de citoyens avaient commencé spontanément à affluer
vers les domiciles mortuaires pour présenter leurs condoléances aux
familles éprouvées, avons-nous constaté sur place. Les jeunes harraga
partis durant la nuit de jeudi à vendredi derniers résidaient tous dans
le périmètre situé entre les localités de Tiaret (cité Volani et
Préfabriqué), Biban-Mesbah, ferme Djellouli Missoum et le lieudit
Araar. Ils avaient des liens d’amitié, voire de parenté entre eux. Les
corps rapatriés à Tiaret sont ceux de Zoubeidi Mustapha, les cousins
Hocine et Khaled, Ghenaï Saad, Bouhelassa Benaouda, en l’absence du
corps du jeune Bouchadjra, porté disparu. Le drame a été exacerbé par
l’arrivée à Tiaret de Djamel Ould Abbès, attendu de pied ferme par au
moins cinq cents jeunes, en majorité ceux ayant tenté la « harga ». 169
d’entre eux avaient été préalablement inscrits sur une liste de jeunes
devant discuter de leurs problèmes avec le ministre. Ce ne fut pas une
sinécure pour Ould Abbès qui avait passé de mauvais moments à
convaincre la foule excitée qui exigeait de la considération. Le
ministre qui dut monter sur une chaise pour tenter de calmer une foule
en délire a été obligé de rebrousser chemin face à la ténacité des
jeunes auxquels se sont mêlées des femmes, pour certaines d’entre elles
veuves. Une fois dans la salle, c’est une explosion de colère
difficilement contenue. Certains ex-harraga n’y ont pas été par quatre
chemins pour décrire la situation de mal-vivre, de hogra, en demandant
des solutions radicales à même de stopper l’hémorragie. « Je suis venu
vous écouter et décider de ce qui pourra être réglé à court terme,
voire dans l’urgence pour certains cas », a été l’une des réponses du
ministre. Dans une salle chauffée à blanc, les jeunes ont étalé sans
fioritures leurs problèmes, pas ceux fatalement ressassés dans des
discours lénifiants jusque-là débités sur la question. Après un
difficile tour de micro que les jeunes s’arrachaient pour exposer les
problèmes, Ould Abbès avait compris qu’il fallait lâcher du lest en
annonçant une série de mesures sur le tas, comme par exemple la prise
en charge de certains malades et de leurs parents, leur inscription au
titre de nouveaux programmes, promesses d’aides, révision de dossiers
dûment déposés et tutti quanti. Le tout était de calmer les esprits et
susciter l’espoir parmi une jeunesse qui continue de nourrir le
scepticisme. On aura un moment compris qu’en dépit du drame réel que
vit la jeunesse algérienne, le membre du gouvernement ne s’empêchait
pas de lorgner la « ouhda thalitha », celle pour laquelle fut déployé
un immense portrait du Président sur le fronton de la direction de
l’action sociale. Les jeunes, quelque peu apaisés mais non confortés
dans leurs choix vitaux, ceux devant leur assurer une vie décente loin
de la bureaucratie et de la hogra, réelle ou supposée, ne décolèrent
pas et pour cause, les nombreux problèmes de la jeunesse méritent des
actions d’envergure et non de colmatage…
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A. Khalid (El-Watan)
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C'était le 8 avril
De ce siècle naissant
Sur une journée maudite
Où ils ont ramené
dans mon village
Aux tentes dispersées
les corps de Onze enfants
Aux rêves fracassés
Par la rente assassine
*
**
A bord d'un frêle esquif
Ils ont ouvert la nuit
Pour conjurer le sort
et fuir de leur village
de fin du monde
l'image…
*
**
Ils rêvaient à l'aurore
Qui de l'autre côté les attendaient
Tout en pensant aux tentes dispersées
Où « ici s'arrête la vie »
mais jamais
à l'envers du décor
*
**
Khaled et Mustapha
Hocine et Benaouda
Sâad et le frêle Bouchadjra
Avalés par les flots de la rente assassine
Habitent désormais à l'envers du décor
En ce jour maudit
Où s'arrête leur vie !
1
Les morts ne sont pas morts
Parce qu'ils habitent nos vies
2
Les morts ne sont jamais morts
Parce qu'ils vivent dans nos cœurs
Et vibrent en nos mémoires
3
Les morts ne sont pas morts
Parce qu'ils peuplent nos silences
Et inventent pour nous
Des paroles de traverse
allant à leur rencontre
4
Les morts ne sont jamais morts
Parce qu'ils tracent
Des chemins inattendus
Pour traverser nos rêves
Et éclairer nos vies
De sourires éperdus
5
Les morts nous regardent
à l'envers de nos vies
et murmurent des pluies
De tendresse inouïe
des mots au goût de vent nomade
Passager sur la crête des dunes
Que nos pas amoncellent
Sans en atteindre la fin
6
Les morts ne sont jamais morts
Parce qu'ils habitent nos vies
et peuplent nos paroles
pour redresser les torts
7
Khaled et Mustapha
Hocine et Benaouda
Sâad et le frêle Bouchadjra
Avalés par les flots de la rente assassine
Habitent désormais à l'envers du décor
De leur village proscrit
Où s'arrête la vie !
*
**
Ils ne sont pas morts
ils vibrent en nos mémoires
et peuplent nos paroles
pour redresser les torts…
par Si Mohamed Baghdadi
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«Ici s'arrête la vie !»
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