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Albert Camus et les Algériens: Noces ou divorce ?
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Albert Camus et les Algériens: Noces ou divorce
de Jean-Pierre Ryf
critiqué par Jpry, le 27 octobre 2007
(Pau - 63 ans)
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Une utopie?
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Une étude particulière De Camus conçernant la façon dont il a été perçu par les Algériens. Ces derniers lui reprochent, encore aujourd\'hui, de ne pas avoir été partisan de l'indépendance de leur pays.
Il est vrai que Camus, tout en condamnant, à une époque, ou il était bien seul le colonialisme, a toujours défendu une solution qui permettrait aux deux peuples algériens et français de cohabiter. C'était sans doute une utopie.
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Il
s'agit de l'étude deez rapports de Camus avec son pays natal et de ses
positions sur le colonialisme et sur la guerre d'Algérie.
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Descriptif : Camus et l'Algérie, c'est un rêve de fraternité qui ne
s'est pas réalisé, c'est aussi, selon la belle expression d'un écrivain
algérien, « la nostalgie de ce qui n'a pas eu lieu ». Cette lettre à la
jeunesse étudiante algérienne est une défense d'Albert Camus, méconnu
de son vivant par tous les bords, « un étranger pour ses frères », pour
reprendre l'expression que Jules Roy s'appliquait à lui-même, et après
sa mort rejeté par la nouvelle Algérie indépendante. Les sentiments à
son égard ont heureusement évolué ces dernières années et l'Algérie
redécouvre cet écrivain qui a tant aimé ce pays, même si cette
reconnaissance est limitée à quelques intellectuels. L'auteur de cette
lettre espère simplement que l'on ira encore plus loin... Texte CP/BDC
: Jean-Pierre Ryf plaide en faveur de Camus auprès de la jeunesse
algérienne. S'inscrivant dans un mouvement amorcé depuis quelques
années en Algérie, ce texte tend à réhabiliter la mémoire de Camus et à
lui accorder la place qu'il mérite au sein du patrimoine littéraire
algérien ; car rappelons que, tout comme l'auteur, Camus a vécu en
Algérie où il y situe l'action de la plupart de ses livres. C'est donc
au cours d'une argumentation solide, étayée par des éléments
biographiques et historiques, que se déploie une écriture sensible
empreinte de l'admiration et de la sympathie de l'auteur pour Camus et
son œuvre.
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Albert Camus a été profondément bouleversé par la guerre d’Algérie. Mais ses positions n’avaient rien à voir avec celles des « ultras ». Ils le considéraient comme un « traître » favorable à l’indépendance de l’Algérie, et ils sont venus scander « Camus au poteau », lorsque l’écrivain a lancé un appel pour une « Trêve civile » en janvier 1956, avec l’accord du FLN et des libéraux d’Alger.
Le dimanche 26 janvier 1956, Albert Camus donne une conférence au Cercle du Progrès, devant un millier d’auditeurs appartenant à tous les secteurs de la société algérienne, pour promouvoir une « Trêve civile » dans le but de placer les populations civiles hors du champ de la violence. Citons cet extrait du discours de l’écrivain : « La tâche des hommes de culture et de foi n’est... ni de déserter les luttes historiques ni de servir ce qu’elles ont de cruel et d’inhumain. Elle est de s’y maintenir, d’y aider l’homme contre ce qui l’opprime, de favoriser sa liberté contre les fatalités qui le cernent. » Ferhat Abbas participe à la réunion, avec l’accord du dirigeant du FLN, Abane Ramdane.
Pour s’opposer à cet appel, les activistes de l’Algérie coloniale organisèrent une contre-manifestation. Au premier rang des gros bras qui voulurent en découdre aux cris de : « Men-dès-au-poteau ! Ca-mus-à-mort ! », parmi les enragés qui hurlent à la mort ce 26 janvier 1956, il y avait Joseph Rizza, l’un des membres du commando OAS qui le 15 mars 1962, les six inspecteurs des Centres sociaux éducatifs — Marcel Basset, Robert Eymard, Mouloud Feraoun, Ali Hammoutène, Max Marchand et Salah Ould Aoudia.
Faut-il préciser qu’aucun d’entre eux, ni aucune autre victime de l’OAS, ne seront honorés à Perpignan lors de l’inauguration du « Mur des disparus », le 24 et 25 novembre prochains ? Regrettons que les initiateurs de ce monument aient eu l’indécence de mêler Albert Camus à leur entreprise partisane.
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En revanche, un hommage aurait touché Albert Camus : celui que lui ont
rendu Algériens et Français, en l’associant à Kateb Yacine, lors du
colloque consacré à ces deux écrivains anticolonialistes, organisé à
Perpignan par le Centre méditerranéen de littérature.
Nul doute qu’Albert Camus aurait été touché par le compte-rendu de cette rencontre qui est paru dans le quotidien El Watan le 15 octobre 2007, suivi d’un point de vue algérien sur « le mur de la mémoire sélective.
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