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Y EN A MARRE
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Vendetta & Omerta
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L’incident qui vient d’avoir lieu dans l’un des parkings du port de Bouharoun, aura une fois de plus eu le mérite de mettre à nu cette omerta qui caractérise la gestion des parkings des principales localités de la wilaya de Tipaza.
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Les 3 individus arrêtés par la police seront transférés devant le magistrat du tribunal de Koléa, selon une source de la Sûreté nationale. Seulement, le phénomène de l’anarchie, de l’intimidation et de la violence a pris une proportion inquiétante, en raison du laxisme des autorités locales et des services de police qui se plaignent, par ailleurs, du déficit de leurs effectifs, compte tenu de la multiplication de leurs missions dans différents secteurs. Le wali de Tipaza, qui était sorti seul pour inspecter la situation de certains sites après les heures de travail, avait lui-même été abordé par un jeune « gardien de parking » dans la commune de Cherchell. Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, accompagné de sa femme et de ses enfants, a eu des échanges de mots avec un « nabab » du parking au port de Tipaza. Un nombre important d’automobilistes sont « rackettés » par des sections de loubards armés d’un manche en bois afin d’encaisser les 20 à 50 DA, prix du stationnement. A Tipaza et à Bou Ismaïl, les propriétaires des restaurants et des salons de thé, respectivement du port et du boulevard, se plaignent du diktat imposé par cette faune des parkings. Les familles préfèrent bouder ces lieux pour éviter les problèmes. Les plaintes des propriétaires n’aboutissent pas, bien que tout le monde connaisse le climat de ces parkings. Ce qui semble étrange encore, c’est parfois le lien qui existe entre les élus, les policiers et ces gardiens de parkings. Un gardien de parking à Tipaza nous confie qu’il perçoit jusqu’à 35 000 DA en 3 semaines de gardiennage. Le P/APC, qui semblait sensible à la situation sociale de ces jeunes, ne trouve aucun argument pour justifier cette anarchie qui règne dans les parkings, sauf le fait de déclarer qu’il s’agit de cas sociaux, et il faut bien trouver un travail pour ces jeunes. Les jeunes qui défient l’ordre public et les responsables locaux se fichent allégrement des directives officielles. Hadjout, Douaouda, Attatba sont également les autres localités de la wilaya de Tipaza qui sont confrontées à ces problèmes de violence dans les parkings. Ces gardiens de parking font régner un climat de terreur, tandis que les familles préfèrent s’effacer du décor pour vivre dans le calme, tellement on assiste à une démission totale des représentants de l’Etat dans ces espaces « rentables », loués dans le cadre d’une concession parfois. Le wali de Tipaza avait décidé, lors d’une visite d’inspection dans la daïra de Cherchell, de réglementer la gestion de ces parkings qui devait être centralisée par la wilaya, en raison des complicités qui existent dans la mise en concession de ces espaces publics. Ce qui vient de se passer à Bouharoun est la partie apparente de l’iceberg. Le propriétaire du restaurant qui vient de rentrer au pays et l’agent de l’ordre avaient agi en novices, ignorant totalement le véritable climat qui y règne. La culture de la violence qui caractérise le port de cette ville côtière a été encouragée par le silence de toutes les institutions chargées de la gestion des affaires publiques locales. Le laxisme aura permis au moins à chacun de tirer profit de cette situation. Le citoyen n’étant que le dindon de la farce. L’assainissement des lieux publics, notamment les marchés et les parkings, est impératif. Les opérations coup-de-poing sporadiques n’auront servi à rien. Le climat qui sévit dans ces espaces publics, dans lesquels les familles se rendent, méritent plus d’attention. Autrement, l’incident qui vient d’éclater au port de Bouharoun n’aura servi à rien.
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M'hamed H.
In El Watan du 14-6-2007
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