*Mont Chenoua, entouré de plages paradisiaques
La côte du Chenoua recèle des dizaines de plages à
l’état naturel.
Resté à l’état sauvage, le mont Chenoua qui s’étale sur plus de 160 km de Tipasa jusqu’à Ténès, a une population dont le mode de vie est considéré comme un vestige du patrimoine culturel et historique national, tout en mettant en évidence, son importance sur le plan nord-africain par excellence, depuis la nuit des temps. Les ruines romaines de Tipasa, ne sont exploitées qu’à raison de 30% de leur richesse matérielle et immatérielle globale. La ville de Cherchell, avec ses vestiges qui datent depuis des siècles, et qui dégagent jusqu’à présent les signes de vie du peuple berbère qui a défié la puissance romaine par le passé. Aussi, les bourgades comme Sidi Ghilès, Tardjilet, Souk Akdhim (Ancien marché), Nador, Gouraya, Damous, Béni Haoua, Sidi Amar, El Hammadia, Meslmoune et plus, regorgent de paysages naturels dignes de célèbres régions du monde et rappellent de près des similitudes linguistiques, culturelles et traditionnelles avec la Kabylie dans toutes ses dimensions. Chaque nom de village ou de ville, porte une signification berbère qui démontre l’éveil de conscience et l’importance des actions relatives au contexte historique de la population de la région du Chenoua. «La soif des habitants du mont Chenoua de travailler en coordination avec les mouvements associatifs et citoyens de la Kabylie et autres régions berbérophones du pays, est une préoccupation permanente, afin de faire sortir la région de l’anonymat et de son isolement», selon des dizaines de citoyens que nous avons approchés tout au long de notre séjour dans la région.
Une nouvelle dynamique
Activant dans le sens de la promotion du patrimoine culturel et l’encouragement de la production artisanale à travers des expositions au niveau local, l’association culturelle Thifaouine qui célèbre la première année de sa création, apporte une nouvelle dynamique pour l’animation à Béni Haoua. Soutenue par les autorités locales, à commencer par la direction de la culture, cette association a réussi à organiser trois événements artistiques qui vont dans le sens de la promotion et la réhabilitation du patrimoine culturel et historique, dont le dernier festival remonte au 12, 13 et 14 août. Enregistrant un succès remarquable, citoyens et responsables au niveau local ont été subjugués par de nombreux témoignages qui ont souligné l’importance de la coordination et de la cohésion culturelle, sociale et économique qui vont redorer le blason de la région. Mahfoudh Redouane, chanteur et chef du groupe artistique Thifaouine qui a débuté en 1995, a eu l’idée de développer son groupe au niveau d’une association culturelle, afin d’amorcer une nouvelle dynamique artistique et culturelle dans la région. «Je me suis consacré depuis six ans à récupérer les mots berbères qui ont disparu de notre langue. Lorsque je ne trouve pas les mots que l’on utilise dans notre quotidien, je me réfère aux mots berbères des autres régions, comme le Touareg, le Kabyle, le Chaoui et plus, afin d’enrichir notre vocabulaire au niveau local», a affirmé Mahfoud qui a recueilli déjà une moyenne de 6000 mots avant qu’il ne passe au stade de l’édition de son premier livre sur la langue maternelle. De son côté, l’Association des scouts musulmans, n’a pas manqué de s’impliquer dans l’éducation et la sensibilisation des citoyens en faveur du développement local à Béni Haoua.
Riche de valeurs et d’histoire, la côte du Chenoua recèle des dizaines de plages à l’état naturel, qui méritent une attention particulière. Accueillant timidement, des centaines d’estivants de plusieurs wilayas limitrophes, les familles ne trouvent pas mieux que cette nature qu’ils placent au milieu de la montagne, d’une part et de la plage, d’autre part.
Les habitants des wilayas de Tipasa, Alger, Boumerdès, Blida, Chlef, Mostaganem et autres wilayas des quatre coins du pays qui connaissent la région, n’hésitent pas à placer leurs parasols la matinée et retourner chez eux en fin de journée, à défaut d’infrastructures d’accueil qui répondent à leurs besoins. Les uns appellent à l’investissement touristique dans cette région qui reste vierge, afin d’oeuvrer dans le sens du développement local et de l’ouverture vers d’autres secteurs, et d’autres préfèrent garder ce paysage naturel qui n’a pas d’égal en termes de beauté naturelle, tout en soulignant que la vocation de la région est agricole en premier lieu. Un sujet qui mérite un véritable débat qui répond aux besoins économiques et culturels à la fois. La plage de Sidi Brahim Ouest, était le lieu préféré du défunt artiste El Hachemi Guerrouabi dans les années 1970/80, ainsi que le défunt artiste, Abderrahmane Aziz qui préfèrait lui aussi, passer ses vacances au même endroit.
Pêche et pollution maritime
Les autres aspects qui préoccupent de plus en plus les citoyens avertis de la région, c’est la sécurité et la pêche maritime. Il y a quelques années, les pêcheurs de la région de Gouraya, Cherchell, Damous, Béni Haoua, Ténès et autres, arrivent tant bien que mal à pêcher des quantités plus ou moins importantes de poisson à consommer ou à revendre.
Malheureusement, les temps ont changé dans le sens négatif. Ces dernières années, ce n’est plus le cas. Les pêcheurs souffrent le martyre au point de perdre tout espoir de la grâce du poisson qui est pêché depuis des siècles.
Farid, ancien retraité de la Protection civile et Mohamed Ouachir, ancien cadre retraité, sont deux frères exemplaires de Gouraya, qui communiquent à merveille. Ils nous ont invités à assister à une plongée sous-marine au port de Cherchell.
La plongée au fond de la mer a lieu vers minuit, afin de tenter la chance et faire plaisir à la famille, d’une part et d’autre part, montrer à quel point la pêche du poisson ne fait plus recette. Au bout de 1h45 mn, Mohamed revient avec trois petits poissons qui ne remplissent pas le plat en mesure de satisfaire la faim d’une personne. «Il y a quelques années, lorsque je faisais une plongée sous-marine, je revenais avec au moins 15 à 20 kg de poisson au bout de quelque temps. A cause de la pollution maritime qui tue et fait fuir le poisson, ce n’est plus le cas» regrette-t-il, tout en révélant qu’il fera part de son expérience relative au domaine de la pêche et la pollution maritime dans la presse nationale. Il ne manque pas d’évoquer le danger d’un poisson qui porte le nom de la Méduse et laisse des brûlures graves qui conduisent jusqu’à la mort, au contact du corps des personnes.
Mohamed âgé de 55 ans environ, qui connaît bien les effets négatifs de ce poisson, ira jusqu’à attirer l’attention des pouvoirs publics, afin de se pencher sérieusement sur les risques et l’étude de ce nouveau phénomène de poisson qui a été découvert en Australie.
Rachid Mouassi, chef de daïra, dira à propos des programmes d’action qui accompagnent le développement local: «Au-delà du travail agricole que connaît la région, nous avons réuni l’ensemble des organismes concernés, à savoir l’Ansej, la Cnac, l’Angem, la Cnas, Casnos, afin d’inciter les jeunes à diversifier leurs projets vers d’autres secteurs d’activités», dira-t-il. Assurant son appui aux programmes d’actions culturelles et économiques dans la région, le chef de daïra de Béni Haoua, n’a pas manqué d’adresser des messages à la direction des jeunes, afin de redoubler les initiatives culturelles, artistiques et qui vont dans le sens du développement local, à commencer par l’élevage et plus au lieu de rester confinés dans les fermes à cultures sous plastique. Fervent militant de la culture et du progrès social, Abdelkader Bouali, président de l’APC de Béni Haoua, soutient de son côté l’esprit d’initiative au point de ne jurer que par son engagement permanent en faveur du rayonnement culturel et économique, tout en mettant en évidence, les moyens humains, matériels et financiers de l’APC qui nécessitent un plus pour répondre au minimum des besoins.
Présentant des espaces naturels aussi bien pour le repos moral que physique à longueur d’année et plus précisément durant les périodes estivales, la culture et les traditions du Chenoua, font partie de l’Algérie qui tient à ses racines, tout en étant ouverte sur la modernité et l’universalité.*Par Amar CHEKAR - Lundi 18 Aout 2014 *L’Expression
***Chenoua, fierté des habitants de Tipaza
Le Chenoua, ce site marin et de montagne, fierté des habitants de Tipaza, présente des atouts majeurs. Des paysages terrestres des plus variés viennent côtoyer des falaises tombantes, des espèces animales et végétales remarquables, de vastes herbiers sous marins ondulants, des sites historiques et archéologiques immergés, des îlots et des plages … Bref, un espace qui rassemble tous les ingrédients pour être un haut lieu d’éducation environnementale. En collaboration avec le Conservatoire français de l’environnement, le Commissariat national au littoral a récemment clôturé une étude pour la protection et la mise en valeur d’une bonne partie de cette zone. Elle englobe quelques milliers d’hectares avec des variantes d’aménagement. La phase de réalisation ne saura tarder. Un musée régional marin de l’Algérois y est d’ailleurs déjà programmé avec ceux de Annaba et d’Oran. Cet important secteur ne demande qu’à s’adapter aux valeurs de ce segment de côte en combinant tourisme de masse et d’élite, tourisme scientifique et éducatif, tourisme historique et culturel. Cette portion du littoral s’est révélée d’une telle importance écologique et touristique que le ministère de l’Aménagement du territoire la considère comme réserve marine protégée. Une action pilote qui s’inscrit en fait dans l’esprit du programme des Nations unies pour le développement de 1995. La baie du Chenou, où se jette l’oued Nador, est bordée, dans sa partie ouest, par le massif du Chenoua, et la partie Est par Tipaza.Tout son fond est occupé par une plage de sable fin. Une osmose existe entre elle et l’oued. Les apports liquides de ce dernier sont de l’ordre de 28 millions de m3 par an. Cette zone est connue par son fort hydrodynamisme dû à un courant côtier. Cela s’explique par certains affleurements de son « plancher » et des nombreux rochers. C’est le cas notamment des zones se trouvant en face du massif. Elles se caractérisent par l’étroitesse du plateau continental, ce prolongement de 4 km de la terre ferme dans l’eau avant d’aller vers les abysses. On y trouve essentiellement 3 plages. Celle des galets qui s’étend sur 120 m de long et une quinzaine de large, celle du sable fin (appelée Chenoua plage) qui est plus importante que la précédente puisqu’elle s’étire sur 285 m pour une largeur de 15 à 50 m, et enfin la plage de l’embouchure qui, elle aussi, est constituée de sable fin, mais s’allonge sur 590 m pour une bande de 18 à 26 m de large. La mise en réserve de l’espace marin Chenoua- Tipaza est en fait une préoccupation qui remonte au début des années 1970. Dès 1972 il était mis en évidence ses richesses de formes géologiques et son importance pour l’avifaune migratrice. Un rapport du programme des Nations unies de 1987 fera rebondir cette question que d’autres documents conforteront avec des recommandations en ce début de millénaire. Ses caractèristiques touristiques et esthétiques ne sont plus à démontrer. Les différentes plages et criques, qui longent cette zone, connaissent une fréquentation dense du mois de mai à septembre. Les campings sont nombreux, notamment le Grand Bleu. Son intérêt économique, par exemple, réside du fait qu’elle est l’une des aires de propagation d’espèces commerciales du bassin centre algérien. Sa mise en réserve participerait à l’optimisation de la ressource halieutique et la reconstitution des stocks sous pression tels les grands crustacés ; un site de reproduction pour de nombreuses espèces. En clair, une zone stratégique tant pour le secteur algérois que pour l’ensemble de l’écosystème marin-côtier de l’Algérie ; et peut-être même de l’espace occidental de la Méditerranée. Cette aire marine abrite un certain nombre d’espèces et d’habitats rares en Méditerranée figurant sur l’annexe II et III du protocole des aires spécialement protégées. D’autant plus que la fragilité de cet écosystème n’est plus à démontrer. Les grottes vides du phoque moine disparu vers la fin des années 1970 en sont témoins. Les scientifiques soulignent justement que « même si le secteur se maintient encore, il est préférable d’agir vite avant que la dégradation n’atteigne un degré de gravité important ou le seuil de l’irréversibilité ».
Kef Issoukhen
Quiconque passe par la corniche chenouie ne peut résister à poser un oeil admiratif et interrogatif sur les falaises ocres, déchiquetées et sauvages qui surplombent la route touristique. Ce site exceptionnel a pour nom Kef Issoukhen. Il affleure sur un kilomètre et demi. Un site qu’il s’agit absolument de protéger. Ce sont des falaises qui recèlent un système de plusieurs cavités de dimensions modestes. Il y a six millions d’années, ces escarpements ont joué le rôle d’une falaise en continuel exhaussement. À plusieurs niveaux de celle-ci, se rencontrent, aujourd’hui, des témoins de niveaux marins successifs. Cette falaise est en fait une mémoire ayant enregistré des événements étalés sur plusieurs millions d’années. Malheureusement, d’anciens travaux de carrières et l’élargissement de la route du littoral l’ont endommagée. Les grottes archéologiques de Rassel, Rolland… de loin les plus importantes de toutes les cavités connues jusqu’ici dans ce mont, sont également abandonnées et gravement détériorées par les travaux. Goethe écrivait « Ceux qui n’ont pas compris le passé sont condamnés à le revivre.» Un lambeau d’une formation marine souterraine situé à plus de 100 m d’altitude et qui constitue l’unique exemplaire de la région fut lui aussi touché. Pour les scientifiques, mais aussi pour les explorateurs, les sportifs et les randonneurs, le massif, recèle des grottes et des gouffres à Drâa El-Gunin, douar Hamadouche… D’autres sont sous-marines qu’on peut suivre parfois le long des fractures de surface. Différentes civilisations ont exploité ces milieux. L’homme troglodyte du Chenois les a quittés, il y a quelque dizaines d’années seulement. Les cavités, du fait de leur milieu exceptionnel, constituent de véritables pièges à conservation d’objets, de squelettes, de peintures anciennes… De telles découvertes devraient faire vite l’objet d’information en direction des archéologues avant toute visite qui risque inconsciemment d’abimer de façon irrémédiable les traces ou fossiles anciens.
Parlez-vous chenoui ?
On n’est pas au Djurdjura, ni au M’Zab, mais c’est tout comme. Certains scientifiques considèrent la région du Chenoua comme une zone berbère capitale, pour ne pas dire la plus importante de l’Algérie centrale. Au plan linguistique, soulignent-ils, elle partage les traits caractéristiques des parlers de l’Algérie centrale ainsi que la plupart des parlers traditionnels qualifiés de « Zénètes ». Ce vecteur langue, est incontournable pour l’environnementaliste de terrain, même s’il tente de l’ignorer. Partout où il passe, la toponymie chenouie l’interpelle. Plus que cela, cette langue qu’on ne commence à mieux apprécier que parce qu’elle s’effiloche sérieusement- est une clé pour décoder bon nombre de questions. C’est d’ailleurs pour cela que les travaux de recherches modernes sont abordés par des équipes pluridisciplinaires. Sur bon nombre d’aspects, le Chenoui se rapproche plus des parlers chaouis que ceux de la Kabylie. De même qu’avec les Mozabites, la communication n’est pas ardue. Hélas, les mutations sociales intervenues depuis l’Indépendance et même avant, l’exode rural et les brassages des populations s’avèrent non favorables à l’épanouissement de cette langue utilisée, jadis, de la région de Bou-smaïl à Hadjout et de Tipaza jusqu’aux environs de Ténes en passant par Cherchell et tout le massif du Dahra. Chaker, un spécialiste de la question, estime également que la situation sociolinguistique actuelle de la région est mal connue. Il conclut : « L’habitat étant traditionnel et assez dispersé a rendu plus fragile et perméable les influences linguistiques externes.» À de rares exceptions, seuls les Chenouis qui demeurent encore fixés dans la campagne de ce massif parlent encore cette langue. Celle-ci est en train de s’éteindre dans l’indifférence avec la disparition de la génération ancienne. De timides écrits et tentatives sur la question ont vu le jour, ces dernières années. De tout temps « ce travail a été très incomplet ». On se réfère néanmoins encore à une étude de 1912, d’un certain Laoust sur « Le dialecte berbère du Chenoua ». Depuis une dizaine d’années, un attachement à cette langue et sa culture berbère se manifestent à travers la chanson moderne comme l’a fait le groupe Ichenwiyen, avec une présence plus ou moins régulière aux activités des associations berbères algériennes.
La réserve humide de Beni Bélaïd
Jijel. Cap Est. Nous parcourons 32 km. L’ennui ? Le paysage ne le permet pas ! On atterrit pile dans la commune de Oued Adjoul. Un bout du pays aussi anonyme qu’universel ! Il est universel par son marais, l’un des plus important de notre côte : la réserve humide internationale de Béni Belaïd qui s’étale sur 120 ha. À l’exception de la période estivale, le site mérite bien une visite. Pour cela, il faut prévoir au moins une demi-journée, un guide pour les explications et une paire de jumelles. Programmée, la sortie- si elle est en groupe notamment- peut être prise en charge par les animateurs du Parc national de Taza. Ce groupe de marais se trouvant dans le prolongement de la vaste plaine agricole de Belghimouz, côtoie la rive est de l’embouchure du fameux Oued El- Kebir. Un cordon dunaire sépare le lac de la mer. L’été, cette zone inondable est à sec. Tout près d’elle s’ouvre une plage. Cette réserve abrite des espèces végétales rares et originales. La diversité animale est aussi importante. On y trouve la loutre ?! Oui, la loutre ! Et ce n’est pas une blague ! Les oiseaux, quant à eux, sont nombreux avec un panaché de couleurs qui passe par tous les dégradés : des rapaces, des reptiles, des poissons… Mais une zone d’expansion et de site touristique de 482 ha est prévue en ces lieux. Elle est limitée par les berges de Oued El-Kebir à l’Est et s’étend depuis la route nationale vers la mer.On peut dénombrer d’autres zones humides dans cette région jijilienne. Le marais d’El- Kennar, par exemple. Vaste de 36 ha, il est retenu dans le classement national des protections. À Taher, on peut évoquer le marais de Ghedir El-Merdj et ses 5 ha, et un autre à Chakfa de 10 ha. Décidément, les potentialités environnementales et de tourisme vert de cette contrée ne cessent d’étonner
Ras Afia en quête de sérénité
Très souvent, sur les dépliants qui vantent la beauté de Jijel, le phare rouge de Ras Afia et ses environs, figurent en ouverture. Mais le jour même du lancement officiel de la saison estivale, les lieux ont fait visage pâle, très pâle : la presqu’île, la route qui y mène, la baie est et ouest, tous étaient dans un état d’abandon total par les autorités et les riverains qui ne daignent arranger un minimum de présentation dans cette cité mi-village, mi-campagne. Certes, le calme et le relatif respect des estivants sont de mise, mais la saleté et l’anarchie règnent dans une ambiance populiste de gargotes et de parkings gardés. Deux couples tentent avec leurs enfants, de fouler le long chemin qui mène vers le phare, pour une visite. L’un des parents, un ancien chasseur sous-marin qui affectionne ce paysage et ses fonds, évoque avec nostalgie les temps anciens, attristé par ce qu’il en reste. À la déception des bambins, la visite du monument de signalisation maritime n’est pas possible. Un détachement d’une trentaine de gendarmes y a élu domicile pour la saison estivale. L’ambiance n’étant pas attrayante, nos curieux rebroussent chemin. Nos autorités semblent ne pas être choquées par ce spectacle puisqu’elles accompagnent, de temps à autre, des délégations étrangères pour des visites. Depuis 1988, une zone d’expansion et site touristique de 55 ha est prévu théoriquement dans cet espace. Une étude qui n’a jusqu’ici pas vu le jour. Tant mieux, diront les puristes. En bordure de la route nationale, un pêcheur, sa bicyclette callée sur un fourré, ouvre son couffin à un touriste pour vendre trois belles pièces de poisson. De loin, son camarade parti avec une barque motorisée vers la Salamandre pour une pêche aux gros yeux, rebrousse vite chemin avec la levée matinale du brouillard, qui risque de le déboussoler malgré le calme exceptionnel de la mer durant un mois. Cette pêche traditionnelle est fort appréciée par les scientifiques pour sa charge culturelle. Ras Afia comme l’on dénommé les Ottomans, lors de leur débarquement a beaucoup muté. Seuls ses fonds et son rivage, essentiellement rocheux, sont pour le moment préservés. C’est à partir de cette célèbre « base » que seront menées les actions de préservation de la future aire marine de la Salamandre et des Bancs des Kabyles qui font face, loin en pleine mer. (Le Courrier d’Algérie-19.09.2010.)
***vidéos :grottes de Chenoua
*La région du mont Chenoua, un îlot de berbérophonie sur les hauteurs de Tipaza, une ville côtière de la Méditerrannée située à l’ouest d’Alger.
**des oiseaux hors du communs des paons sur le bord de la route du mont chenoua à Tipaza nous on les appels TAOUS ils sont très beaux
*Randonnée le 16 janvier 2009 au mont chenoua à Tipaza. une vue panoramique sur mer
Le mont chenoua se trouve à 100 Km à l’ouest d’Alger centre dans la Wilaya de Tipaza
*Tipaza: Organisation de la saison estivale : «Alerte à Malibu»
La wilaya de Tipasa est l’une des destinations les plus prisées des estivants durant l’été. Compte tenu de ses moyens limités pour accueillir l’affluence, ce territoire se transforme en «enfer» pendant cette chaude saison.
Le nombre de vacanciers ne cesse de croître chaque année. Cette situation exceptionnelle a créé l’anarchie dans toutes les activités commerciales. Les gestionnaires des affaires publiques locales affichent une incroyable démission et une insouciance en ces moments, notamment à travers les communes côtières.
Dans l’esprit de nombreux observateurs, la question est devenue à présent récurrente. Tipasa est-elle une wilaya à vocation touristique ? Au début du mois de juin, l’état des plages laissait à désirer. L’insalubrité a non seulement envahi les villes, les forêts récréatives, les abords des réseaux routiers, les plages et les criques, mais aussi les esprits.
Des actions de «façade» sont organisées en présence des médias pour faire croire à la hiérarchie que le travail se réalise selon le programme prévu pour la saison estivale.
La wilaya de Tipasa compte 59 plages dont 43 sont autorisées à la baignade. «Mais pourquoi les 16 autres plages sont-elles interdites à la baignade ?», s’est interrogé le wali lors du dernier conseil de l’exécutif de la wilaya. «A cause de l’inaccessibilité vers ces plages Monsieur le wali», lui a répondu un des directeurs de wilaya.
Tipasa est aujourd’hui une wilaya qui ne manque pas de moyens pour ouvrir des chemins permettant d’accéder à ces plages, si on se réfère aux centaines de millions de dinars dépensés ça et là. Au front de mer de la ville de Bou Ismaïl, des centaines de baigneurs convergent vers la plage interdite à la baignade. La Protection civile est naturellement absente dans ces lieux, sauf en cas d’accident grave. Une enveloppe d’un montant avoisinant 32,4 millions de dinars avait été allouée pour réhabiliter les postes de surveillance de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale érigés au niveau des plages seulement autorisées à la baignade.
Retard préjudiciable
Une virée à la plage Tizirine (Cherchell), durant la première semaine du mois de juin, nous a dévoilé l’absence de préparation de la saison estivale. Le poste de surveillance de la Protection civile était infect, pas du tout «retapé», dans un état indigne, mais n’ayant pas empêché les maîtres-nageurs de travailler.«Les roseaux en face de moi ne me permettent pas d’avoir une vue nette sur toute la plage», nous dira le chef de poste. «Voyez-vous que ce poste n’est pas à l’abri des vols de notre matériel et nos équipements de travail ?», ajoute-t-il. «Nous sommes obligés de tout récupérer à la fin de chaque journée», conclut-il.
Quatre communes côtières (Bouharoun, Bou Ismaïl, Khemisti, Fouka) avaient bénéficié d’une dotation de 7,9 millions de dinars pour aménager et réhabiliter l’éclairage public de leur front de mer. En matière de nettoiement des espaces publics, les 14 communes côtières de la wilaya se sont partagé un montant de 10 millions de dinars.
Le secteur de l’action sociale de la wilaya s’est mêlé à la saison estivale, en octroyant une somme de 121 millions de dinars pour nettoyer 25 quartiers importants des principales localités de la wilaya et 15 plages. Un responsable de l’une des directions de wilaya nous révèle : «Contrairement aux années passées, depuis le début de 2011 jusqu’au mois de juin, nous nous sommes réunis seulement deux fois avec le secrétaire général de wilaya pour préparer la saison estivale.»
Une activité en permanence
«Par conséquent, il ne fallait pas s’attendre à des miracles pour cette saison estivale, d’autant plus qu’elle devra s’achever en principe à la fin du mois de juillet, à cause du mois de Ramadhan», conclut-il. Le wali de Tipasa a fustigé le comportement des responsables locaux dans la préparation des conditions d’accueil des estivants. «Je constate que de nombreuses familles, des groupes d’étudiants et d’écoliers se rendent dans la wilaya de Tipasa non seulement en été, mais aussi toute l’année pendant les journées ensoleillées», précise-t-il. «Je vous apprends à maintenir ces lieux dans un état propre en permanence. D’ailleurs, je trouve inefficace cette formule de vous allouer 17 milliards de centimes chaque année pour préparer la saison estivale», enchaîne-t-il.
«Il faut réfléchir à mettre en place dans ces plages et ces espaces forestiers des structures légères dotées des équipements pour une solution pérenne. Nous dépensons de l’argent et nous encaissons des insultes chaque été. Dans un souci de durabilité, je vous demande, dès maintenant, de réfléchir à la création d’un office qui sera chargé de l’exploitation de toutes ces plages. La concession des plages devra être pluriannuelle. Les plages doivent être nettoyées, très bien gardées et ouvertes toute l’année. Le feuilleton Alerte à Malibu ne vous a pas inspiré ?», conclut le chef de l’exécutif de la wilaya de Tipasa.
Le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale de Tipasa nous a indiqué que le plan Delphine est mis en place. «Nous avons multiplié les points de régulation de la circulation routière et les patrouilles le long des axes routiers et tous les endroits susceptibles d’être investis par les citoyens, dans le but de rendre plus fluides les mouvements incessants des véhicules», déclare-t-il. «Nous avons renforcé nos effectifs pour assurer la sécurité des estivants et des populations. La surveillance aérienne nous aidera beaucoup dans nos missions, nous nous attendons à une affluence record pour cet été», conclut-il.
Le chef de la sûreté de wilaya abonde dans le même sens : «Nous avons mis en place des brigades pour assurer un travail au-delà des horaires conventionnelles.» «Le dispositif ne sera pas levé avant la dissipation de la circulation des véhicules et la présence de nos éléments sera discontinue au niveau de quatre plages de notre wilaya : à Damous, Sidi Ghilès, Fouka Marine et Douaouda.» «Des brigades de police seront opérationnelles tous les soirs pour permettre aux estivants de se rendre dans les différents lieux», conclut-il.
La saison estivale 2011, selon nos différents interlocuteurs, n’a pas été sérieusement préparée, ce qui explique une entame ardue, tandis que les présidents des APC avaient agi dans la précipitation pour combler les lacunes avant l’arrivée du grand rush d’été. Un état des lieux qui a mis à nu les discours officiels. (El Watan-12.06.2011.)
Hadjret-Ennous (Tipasa) …
Une nouvelle destination pour les virées nocturnes
La wilaya de Tipasa suffoque en ces journées du mois de juillet. Son littoral est devenu
subitement trop étroit pour accueillir ces milliers de véhicules et ces centaines de milliers d’estivants.
Il est inutile de s’attarder sur les conséquences catastrophiques provoquées par l’absence d’une sérieuse vision en matière d’investissement touristique dans cette wilaya du centre du pays, bien qu’elle dispose d’un environnement naturel qui peut rendre les familles heureuses pendant leurs vacances et leurs journées de repos. Si la nature a offert autant d’atouts, malheureusement l’homme s’est montré indifférent et insensible à ces avantages, tels que la disponibilité de la mer, des espaces forestiers, des monuments historiques et sites archéologiques, de la richesse de son artisanat et enfin des patrimoines culturels légués par les civilisations ayant vécu dans cette portion du bassin méditerranéen.
Investir dans le secteur du tourisme au milieu de cette partie du littoral algérien, limitrophe avec les wilayas d’Alger, Blida, Aïn Defla et Chlef, relève de l’utopie, en raison de l’indifférence des décideurs, qui restent figés dans leurs réflexes des années de plomb. Exceptionnellement, un seul opérateur national a su frapper à la bonne et influente porte pour contourner toutes les embûches locales, afin de voir enfin son projet se concrétiser. D’ailleurs, après 4 années de démarches, il vient d’obtenir son permis de construire afin d’engager les travaux de son projet touristique d’un niveau mondial, pour un coût qui avoisinera 3,2 milliards de dinars. S’il a finalement réussi à décrocher «le sésame», c’est d’abord grâce à son intelligence, son patriotisme, sa patience, sa fougue et sa folie pour l’Algérie. Ses rares soutiens ont eu gain de cause contre une foule immense de parasites. Nombreux sont les investisseurs qui croient toujours à «l’étoile» du secteur du tourisme.
Gisement d’emplois…
Le bon sens aurait voulu que les décideurs locaux s’imprègnent et s’impliquent sans retenue dans toutes les activités liées au secteur du tourisme pour créer les emplois directs et indirects d’une part et, d’autre part, pour faire bénéficier les communes des retombées financières de ces activités. Et, justement, c’est dans cet élan d’offrir des moments de convivialité aux familles et aux citoyens que des jeunes de la petite localité côtière de Hadjret-Ennous, qui se situe à l’ouest de Tipasa, 43 km environ, s’attellent à métamorphoser l’ambiance au niveau du petit port de cette petite ville. L’implantation d’une imposante centrale électrique aura transformé les ressources financières de cette petite commune. En effet, cette APC est devenue la plus riche commune de la wilaya de Tipasa, d’autant plus que le nombre de ses habitants est insignifiant par rapport à ses richesses actuelles. Les familles de l’ouest et de l’est de la wilaya de Tipasa convergent vers Hadjret-Ennous, nuit et jour en cet été 2011. Pourtant, il n’y a rien d’exceptionnel en matière d’infrastructures. Seulement, le charme de la nature.
Elle est devenue une nouvelle destination pour les noctambules. Elle fait envier les responsables et les commerçants des autres localités. L’état naturel des lieux aura accentué les désirs des virées dans les espaces de la commune de Hadjret-Ennous. Un espace mitoyen avec la mer, un îlot à quelques encablures de ce belvédère aménagé par la wilaya de Tipasa, un rivage et des cabines affectées à des jeunes pêcheurs de petits métiers, des toilettes publiques, voici quelques éléments du décor qui accrochent les regards des visiteurs. Les mouvements incessants des estivants et des véhicules illustrent l’ambiance qui règne au petit port de Hadjret-Ennous. C’est l’après-midi. Le soleil a changé de couleur avant de disparaître à l’horizon. Le ciel dégage de superbes couleurs avant la tombée de la nuit. Des éclats de rire surgissent des grappes humaines éparpillées le long du rivage. Les jeunes ne veulent plus quitter la mer calme et tiède. Des silhouettes regagnent l’îlot à pied. Elles en croisent d’autres qui reviennent au port. Les quelques tentes de fortune qui sont implantées au sein de cet îlot disparaissent dans l’obscurité pour laisser place à des points lumineux.
La lune s’est imposée dans un ciel étoilé. Les clapotis brisent le silence. Quelques embarcations de pêche illuminent l’horizon lointain. La chaleur et le taux d’humidité de la journée ont marqué les esprits de nombreuses familles venues chercher de la fraîcheur. Mustapha avait fait ses achats pour un dîner avec sa famille au bord de la mer, à l’instar d’autres familles. Il a ramené du charbon pour griller des poissons blancs à la braise. Sa fiancée, Feriel, prépare la salade riche en légumes de saison. Sa sœur Hind prétend qu’elle est fatiguée, après avoir passé une journée harassante dans son bureau. Un prétexte pour se mettre sur un petit rocher et contempler la mer en cette douce nuit de juillet. L’autre sœur de Mustapha s’appelle Soraya. Elle bouge à droite et à gauche pour porter une aide. Les brochettes vont être prêtes. Le feu illumine le petit espace. Mustapha utilise une lampe électrique pour vérifier l’état des produits placés sur le charbon. Merguez, escalopes de poulet, de la tomate et de l’oignon avaient été préparés pour compléter les brochettes. Hind avait ramené avec elle une marmite pleine de riz assaisonné. C’est sa spécialité. Son frère Mustapha avait été chargé de cuire les poissons et les brochettes pleines. Son père, Mohamed et sa mère Oum-El-Khir le regardent tendrement. Soudain, le téléphone sonne.
C’est Mahfoud qui appelle depuis son lieu de travail, perdu au milieu du désert algérien. En fait, c’est pour souhaiter un joyeux anniversaire à Mustapha. Ce fut la surprise de la soirée. Personne n’a pensé à cette célébration d’un anniversaire au bord de la mer. Mustapha avait organisé son événement tout seul. Le dîner était délicieux. L’eau minérale fraîche, un panier de fruits bien garni est servi après ce menu soft d’anniversaire. Les estivants lancent des regards furtifs à cette famille lors de leurs passages. Il est 22h30. D’autres familles commencent à quitter le bord de la mer. Elles viennent de passer des moments mémorables dans cet endroit calme. Un peu plus loin, des jeunes chantent en chœur des refrains, accompagnés dans leurs chants par les notes musicales d’une guitare et le rythme de la derbouka. Une ambiance inattendue s’installe. Des femmes avaient choisi ces moments dans l’obscurité pour se baigner et pousser des youyous. Il est 23h15. Beaucoup de familles sont attablées sur la terrasse du port de Hadjret-Ennous. Sorbets, merguez, foie, viande, dinde, salade, café, thé et limonade sont proposés aux familles qui désirent dîner au milieu de cette esplanade du port. Après leur dîner copieux, Mustapha et sa famille se mêlent à ce monde qui occupe l’esplanade du port.
Les jeunes de Hadjret-Ennous, à l’image de Issâd qui avait loué un kiosque, font beaucoup de mouvements pour satisfaire leur clientèle. Le parking des véhicules affiche complet. Les familles abandonnent leurs progénitures dans les toboggans et autres équipements de loisirs et de jeux. Quand les coupures de courant surgissent, elles créent la panique chez les familles et leurs enfants. Les grillades dégagent des fumées. L’atmosphère conviviale est très appréciée par les familles. Les femmes accompagnées par leurs filles et leurs enfants viennent toutes seules dans cet endroit pour respirer l’air marin frais et s’évader de la monotonie de leurs maisons. Cette nouvelle destination pour les virées nocturnes a été très bien accueillie par les citoyens en quête de lieux de repos. A quelques kilomètres, à l’ouest de Hadjret-Ennous, un autre espace subit le rush des familles, toujours dans le même état d’esprit. La wilaya de Tipasa recèle une multitude d’endroits similaires, il suffit d’un petit effort local pour les transformer en des lieux de rencontre et de bonheur pour les familles algériennes durant les saisons estivales.(El Watan-26.07.2011.)
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