La belle province canadienne reçoit de nombreuses infirmières algériennes pour renforcer leur effectif dans les deux villes québécoises Matane et Rimouski. Dzair Daily vous en dit davantage à ce sujet, dans la suite de son édition du 2 septembre 2022. En effet, le CISSS (centre intégré de santé et de services sociaux) de la région du Bas-Saint-Laurent, situé au Canada, s’apprête à accueillir de nouvelles infirmières algériennes, mais aussi de plusieurs autres pays africains. Ces nouvelles recrues se feront prochainement, en début d’automne de l’année en cours. Il s’agit d’une information relatée par Radio Canada.
Effectivement, le CISS du Québec accueillera très bientôt environ 37 nouvelles infirmières et infirmiers, venant du continent africain. Cela permettra au susdit centre de santé d’assurer une bonne prise en charge des patients. Toutefois, ces nouveaux membres recrutés pour accroître le paramédical peuvent engendrer un sureffectif. Par conséquent, provoquer une pénurie de logement.
Par ailleurs, ces nouveaux arrivants vont entamer une formation qui durera un an. Et ce, avant de pouvoir prêter une aide dans les établissements de santé de la région. Vingt et un (21) d’entre eux suivront cette formation au Cégep de Rimouski. Tandis que seize (16) d’entre eux feront cette formation au Cégep de Matane.
Québec : embauche de nouveaux infirmiers du continent africain Dans le détail, cette première année leur sera utile afin d’acquérir d’autres compétences. Ainsi, leur ensemble des infirmiers seront évalués en vertu des exigences du centre de santé. Enfin, le CISSS du Bas-Saint-Laurent procèdera à les embaucher officiellement pour une durée de trois (3) ans.
Il est à noter qu’une coordonnatrice des services de ressources humaines pour le CISSS du Bas-Saint-Laurent témoigne. Celle-ci révèle donc : « Ce sont des infirmières et infirmiers d’expérience, qui arrivent avec un conjoint qui va pouvoir lui aussi travailler dans la région. Ça apporte aussi de la main-d’œuvre au Bas-Saint-Laurent ».
Rappelons notamment qu’en février dernier, le Québec a annoncé un investissement de 65 millions de dollars. Cette somme budgétaire a été destinée au recrutement de nouvelles infirmières à l’extérieur du pays. Cette offre était destinée à sept régions du Québec, dont le Bas-Saint-Laurent.
En fait, je te hais parce que je déteste ce que tu es devenue : violente et dangereuse. Il n’y a pas d’autres mots pour décrire une ville où des adolescents tuent d’autres adolescents. Et cette situation n’est pas « inquiétante », comme moult fois entendu, elle est terrifiante.
En fait, je te hais parce que je déteste ce que tu es devenue : violente et dangereuse. Il n’y a pas d’autres mots pour décrire une ville où des adolescents tuent d’autres adolescents. Et cette situation n’est pas « inquiétante », comme moult fois entendu, elle est terrifiante.
Les coups de fusil et de couteau qui assassinent depuis des mois font de toi une roulette russe géante, impossible à désactiver. Quand mon fils de 16 ans part chiller avec ses amis dans tes parcs, c’est la peur : et si c’était à son tour de se prendre une balle perdue ? D’être la cible d’un scoring ? Parce qu’après tout, pourquoi mon fils aurait un plus grand privilège que Thomas Trudel, qu’il a connu à l’école primaire, et qu’Amir Benayad, qui fréquentait la même école secondaire ?
Je ne suis plus capable. Crissement pus capable. Et quand j’entends qu’il faut augmenter le sentiment de sécurité de la population, j’explose.
Comme si la violence armée objective et réelle qui sévit dans tes rues avait à voir avec une perception subjective de tout un chacun. Comme si le sentiment de sécurité était LA cause.
Aujourd’hui, ma peur et ma colère n’ont d’égal que le désamour que j’ai pour toi. Je déménage pour de bon. Je pars vers une autre ville, mais pas en sauvage. Je te laisse un conseil : écoute. Écoute les gens qui connaissent les jeunes qui ont les guns. Écoute les travailleurs de rue et intervenants communautaires qui décrient depuis des années leur sous-financement. Ils sont au centre de ton rétablissement.
Penses-y : disséminer plus de policiers sur ton territoire empêchera peut-être le passage à l’acte d’un tireur aujourd’hui, mais pas sa motivation d’appuyer sur la gâchette le lendemain ou le surlendemain.
Photo: Archives La Presse canadienne «La probité, la droiture et la conscience morale de René Lévesque furent pour beaucoup de Québécois un élément d’adhésion à son projet et un exemple à suivre», affirme l'auteur.
L’auteure réagit à une publicité récente de HEC Montréal.
La publicité d’attraction énoncée par HEC Montréal est condamnable à plus d’un titre. Elle cible une catégorie de personnes, notamment des femmes venant d’Algérie, mais spécifiquement celles qui sont voilées, comme si les autres n’ont pas le droit de se porter candidates à cette offre. Pourtant, cette institution de formation semble vouloir favoriser un accès universel.
Ce qui est absolument condamnable de la part de HEC, c’est l’ignorance abyssale de cette institution qui se veut ou se dit scientifique en arborant une femme voilée dans une publicité destinée à attirer des étudiantes et des étudiants algériens.
Or, l’Algérie a une histoire sanglante avec le voile islamique et islamiste et non musulman, faut-il le rappeler.
Des milliers de femmes, de jeunes filles et d’adolescentes ont été aspergées d’acide, kidnappées et violées, tuées, égorgées, éventrées, mutilées de la façon la plus barbare qui soit et c’est ce symbole, dont nous gardons les stigmatesà jamais et qui font partie de nos plus douloureux cauchemars, qui est choisi par HEC Montréal.
PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE HEC MONTRÉAL
Une étudiante voilée d’origine algérienne apparaît sur la page d’accueil du site web de HEC Montréal.
Ce choix, non anodin, envoie deux messages, à nous les Algériennes laïques : le premier est la banalisation des crimes commis pour imposer ce symbole dégradant qui n’est point religieux, mais patriarcal, politique, rétrograde et misogyne, et le second un affront aux parents des adolescentes à peine pubères et à toutes ces femmes innocentes arrachées à la vie sous les yeux horrifiés de leurs familles et de leurs proches dont le seul crime, si crime il y avait, était d’arborer leur chevelure tout comme le faisait la petite fille du prophète qui, elle, refusa cette injonction des islamistes il y a de cela 14 siècles.
Cupide Occident
Mes amies et amis d’Algérie ne sont point étonnés de cet Occident cupide en perdition de valeurs humanistes et qui ne sait plus quoi inventer pour maintenir sa suprématie et son hégémonie.
Le souvenir récent de l’abandon des femmes afghanes est encore vif dans nos mémoires.
À vouloir trop étreindre, on finit par étouffer.
Ce que dit HEC Montréal au pouvoir algérien à travers cette publicité décadente est que sa préférence va aux candidates voilées qui prétendent à ce programme.
Et aux Algériens en général : voilez vos filles si vous voulez qu’elles soient acceptées au Québec.
Les pays de la péninsule arabique et l’Iran n’en font pas moins, mais SANS AUCUNE CONDESCENDANCE. Leur misogynie est assumée avec arrogance et relativisée par le communautarisme occidental.
Quelle tristesse pour HEC qui gomme les femmes algériennes qui continuent de lutter pour leur dignité avec courage malgré les vicissitudes.
HEC Montréal choisit un message foncièrement patriarcal et misogyne pour communiquer avec les femmes qui se battent pacifiquement avec dignité pour leur liberté dans ce monde dit arabo-musulman. La nausée me soulève le cœur.
LEILA LESBETFÉMINISTE LAÏQUE, ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DES NORD-AFRICAINS POUR LA LAÏCITÉ (AQNAL)
CELINE DION sings Robert Charlebois ORDINAIRE (translated in English).
Court métrage dans lequel l’auteur-compositeur Félix Leclerc raconte, dans une langue savoureuse, l’aventure fantastique que vivent chaque année les draveurs de la vallée de l'Outaouais. Perche ou bâton de dynamite au bout des bras, ils font franchir aux billots, des centaines de kilomètres de rivières, de chutes et de lacs. Un métier dur, impitoyable, rempli de poésie. Réalisé par Raymond Garceau - 1957 | 20 min
Quand les hommes vivront d'amour (Félix Leclerc Gilles Vigneault Robert Charlebois 1974) - Paroles
Quand les hommes vivront d’amour, Il n’y aura plus de misère Et commenceront les beaux jours Mais nous nous serons morts, mon frère
Quand les hommes vivront d’amour, Ce sera la paix sur la terre Les soldats seront troubadours, Mais nous nous serons morts, mon frère
Dans la grande chaîne de la vie, Où il fallait que nous passions, Où il fallait que nous soyons, Nous aurons eu la mauvaise partie
Quand les hommes vivront d’amour, Il n’y aura plus de misère Et commenceront les beaux jours, Mais nous nous serons morts, mon frère
Mais quand les hommes vivront d’amour, Qu’il n’y aura plus de misère Peut-être songeront-ils un jour À nous qui serons morts, mon frère
Nous qui aurons aux mauvais jours, Dans la haine et puis dans la guerre Cherché la paix, cherché l’amour, Qu’ils connaîtront alors mon frère
Dans la grande chaîne de la vie, Pour qu’il y ait un meilleur temps Il faut toujours quelques perdants, De la sagesse ici-bas c’est le prix
Quand les hommes vivront d’amour, Il n’y aura plus de misère Et commenceront les beaux jours, Mais nous serons morts, mon frère.
Paroles et musique: Raymond Lévesque
L’histoire derrière la chanson
Écrite à Paris en 1956 durant la guerre d’Algérie, Quand les hommes vivront d’amour, est un véritable message pour la paix. Lévesque s’établit en France en 1954 pour lancer sa carrière musicale. Il est profondément marqué par ce conflit et les divisions qu’elle provoque.
Lévesque qui vit la bohême dans les rues parisiennes, ira chanter sa nouvelle composition à la porte de la loge d’Eddie Constantine pour que ce dernier accepte de l’endisquer. Devenue un succès mondial, Quand les hommes vivront d’amour sera reprise avec les années par Pauline Julien, Offenbach, Philip Glass et Céline Dion, entre autres.
C’est sans contredit son interprétation lors de la Superfrancofête de 1974 à Québec par Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois qui marquera le Québec. Quelques années après les événements d’octobre 1970 et deux ans avant l’arrivée au pouvoir du Parti Québécois, 120 000 personnes chantent à l’unisson cet hymne à la paix et au rassemblement.
Comme il a été annoncé il y a quelques mois, son public est très impatient d’accueillir Lounis Aït Menguellet le 11 juin à la salle l’Olympia. Puisque les billets ont été écoulés plusieurs semaines avant le concert, ce qui n’est rien de surprenant, Lounis Aït Menguellet suscite de l’enthousiasme à chaque fois qu’il vient au Canada.
Ça remonte à cinq ans, la dernière fois qu’il a chanté à Montréal. Pour ces admirateurs, cette absence est longue, alors il est difficile de manquer cette occasion de voir leur artiste sur scène.
Pour parler de Lounis Aït Menguellet, ce n’est pas en quelques lignes qu’on peut résumer son parcours artistique riche d’un répertoire musical et poétique. Plus d’un demi-siècle de carrière à son compte.
Jean Amrouche disait dans les chants berbères de Kabylie : « Le poète est celui qui a le don d’Asefru, c’est-à-dire de rendre clair, intelligible, ce qui ne l’est pas. Il voit au fond des âmes obscures, élucide ce qui les angoisse, et le leur restitue dans la forme du poète ».
C’est juste ! Les œuvres musicales de Lounis sont rythmées d’une poésie et de prose ou la sagesse des mots riment avec des sens philosophiques, elles ont marqué toutes générations confondues. D’une manière allusive, ces chansons ont pour effet de rapprocher la personne d’elle-même et l’éloigner des influences négatives. En fait, ces chansons sont un appel à la raison, la prudence et la vigilance.
Il n’est pas un mage, c’est bien un monument de la chanson kabyle. Il a offert tout un patrimoine artistique à une société en quête de son identité, de son Histoire et qui lutte pour son existence.
Venir de loin pour chanter est une marque de respect. Pour le chantre de la chanson Kabyle, c’est une forme de connaturalité qu’il a toujours su entretenir pour maintenir une relation avec son public. Ces derniers concerts qu’il a animés notamment à Alger, Bejaia et Oran, en témoignent.
Samedi 4 janvier, il a donné un concert exceptionnel au Palais des congrès et la culture du Mans (200 km de Paris). Sans oublier qu’il terminera l’année 2022 avec un grand spectacle prévu le 26 novembre à l’Accor Aréna (palais omnisports de Paris-Bercy).
D’ailleurs, ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir un sésame pour le gala du 11 juin à l’Olympia de Montréal ne se sont pas gênés d’exprimer avec désolation leurs désillusions. Sûrement, il reviendra à d’autres occasions.
Pour information, cette manifestation artistique est organisée par une compagnie de planification d’événements, art et spectacle dénommée ME2S Events / Prod. Elle gère des spectacles à la satisfaction des musiciens et artistes qui souhaitent se produire à Montréal. D’ailleurs, le choix de la salle Olympia rentre dans la stratégie de satisfaire le public et l’artiste en même temps, c’est un lieu privilégié des artistes venant du monde entier.
Dernièrement, c’est Rabah Asma qui a fait salle comble pour sa première prestation dans cette salle. En plus, c’est au tour de Allaoua qui se produira le 30 septembre où la vente des billets est déjà entamée et qui sont presque épuisés.
Le couple espère, en allant travailler et vivre ailleurs, améliorer ses économies. «En Algérie, même si l’on fait des études, même si l’on a un poste stable, c’était difficile d’avoir une maison», raconte-t-elle. Certes, ils auraient pu simplement voyager pour assouvir leur désir d’aventure, mais les voyages, explique Mme Hamoul, ne permettent pas de s’imprégner d’une autre culture. Il faut vraiment vivre sur place et se mélanger à la population pour découvrir les mentalités.
Et ça, ça lui plaît vraiment. «Ça n’a pas le même goût», fait-elle valoir. Le choix du Madagascar s’est invité dans le cadre d’un contrat de travail de son mari, explique-t-elle.
En tant que ressortissants algériens au Madagascar, Mme Hamoul et son mari n’ont toutefois pas accès aux mêmes services de santé que les citoyens. En cas de besoin, il fallait se rendre à l’île de La Réunion, dit-elle.
C’est pour cette raison que Lamia Hamoul a choisi chaque fois d’aller mettre ses enfants au monde en Algérie. D’ailleurs, «au départ, on planifiait de revenir éventuellement dans notre pays d’origine», explique-t-elle. «Mais on a pris goût à ce style de vie.» C’est pourquoi après 4 ans, la famille déménage à Brunéi où Mme Hamoul enseignera le français et fera du bénévolat auprès d’un groupe d’expatriés, ce qui lui donne du temps pour éduquer ses enfants selon sa culture et ses principes.
Ce nouveau pays permet à ses enfants d’aller à l’école en anglais. Le couple tient à ce que ces derniers parlent cette langue en plus du français et de l’arabe.
Même si l’endroit leur plaît, il n’est pas possible de s’y établir définitivement. Dès que le contrat de son mari à Brunéi se termine, après trois années, un choix important s’impose : retourner en Algérie ou partir ailleurs. Les écoles internationales, en Algérie, où les enfants auraient pu apprendre l’anglais «coûtent les yeux de la tête», dit-elle. Et Lamia Hamoul a toujours dans ses cartons le projet de faire une maîtrise, même s’il s’était écoulé 16 ans depuis l’obtention de son baccalauréat.
C’est alors que des amis leur parlent du Canada. «En tant qu’étudiante étrangère, je pouvais y amener les membres de ma famille avec moi.»
C’est en pleine tempête de neige que la famille débarque enfin au Québec et plus précisément à Trois-Rivières. Inscrite à la maîtrise, elle arrive toutefois avec une semaine de retard sur le début de la session universitaire.
Et la transition va être beaucoup plus difficile que prévu. Lamia Hamoul se retrouve temporairement seule avec ses trois jeunes enfants. Son mari doit retourner en Asie, car il reste 6 mois à son contrat de travail.
La jeune femme sera alors confrontée à une série d’embûches tout à fait inattendues à commencer par la difficulté à trouver un logement. Elle a beau proposer de payer deux mois d’avance, rien n’y fait. On veut à tout prix faire une enquête de crédit sur elle, mais comme elle vient d’arriver, ce n’est pas possible.
C’est grâce à une personne qui travaillait à l’hôtel où elle a débarqué en arrivant au Québec que Lamia Hamoul trouve finalement un toit qui ne sera toutefois disponible que pour 6 mois.
Comme si la situation n’était déjà pas assez compliquée, ses cours à l’Université se donnent le soir. Il fallait d’urgence trouver une gardienne pour ses trois enfants. Encore là, c’est un autre heureux hasard qui la tire du pétrin. Une étudiante d’origine algérienne acceptera en effet le travail.
Le jour, elle doit toutefois prendre soin de son fils de 3 ans tout en étudiant, car elle ne trouve aucune place en garderie. C’est quand tout le monde dort, le soir, qu’elle arrive enfin à étudier. On peut donc comprendre qu’au cours des premiers mois, le découragement s’est installé au point qu’elle remettra en question sa décision de venir s’établir au Québec.
«Essayer d’avoir un réseau fut très difficile», raconte-t-elle. «Tout le monde ici est très occupé. On n’a pas le temps de parler à quelqu’un qui vient d’arriver. La vie est très speedy ici.»
Malgré tout, elle réussira sa maîtrise, mais ne sera pas au bout de ses peines pour autant.
La recherche d’un travail comme gestionnaire lui donnera également du fil à retordre. Elle envoie demande par-dessus demande pendant plus de 8 mois, mais c’est silence radio du côté des employeurs. «Il n’y a même pas un retour pour un entretien», raconte-t-elle. Des amis lui expliquent que c’est parce qu’elle n’a pas d’expérience de travail ici. Pourtant, elle a occupé ce type d’emploi dans une industrie pétrolière pendant des années et même chez SNC-Lavalin en Algérie.
Elle prend donc le premier boulot disponible chez un fournisseur de télécommunications. Le travail en question n’a rien à voir avec ses études. «Mais on a une famille à nourrir et des comptes à payer», plaide-t-elle. Son mari, dès qu’il la rejoint à Trois-Rivières, vit la même galère pendant un moment, mais il sera plus chanceux.
À force de postuler, Lamia Hamoul décroche un poste d’intervenante au SANA qui consiste à accompagner les familles arabophones durant leur période d’installation. Voilà un sujet qu’elle connaît de première main. Aujourd’hui, elle est coordonnatrice à l’accueil au SANA, un emploi fait sur mesure pour elle. Son parcours en tant qu’immigrante et étudiante étrangère en fait la personne idéale pour occuper ce genre d’emploi.
Même si l’aventure manque déjà à Lamia Hamoul et son conjoint, le couple et ses enfants estiment qu’ils sont désormais chez eux, à Trois-Rivières.
Même si la vie a été dure, au début, «on est bien, maintenant. Au final ça valait la peine», analyse avec le recul Mme Hamoul. Les aventures dans des pays exotiques pourront peut-être reprendre plus tard, quand les enfants s’envoleront du nid, laisse-t-elle entendre.
Le roman porte la trace des lieux et d'une mémoire blessée. Dans les brumes du quotidien et de l'exil — journaliste, poète et romancière, Nadia Ghalem est née à Oran, en Algérie, et vit à Montréal depuis l965 — remontent à la surface des histoires brèves, impressionnistes, qui s'enchevêtrent sous forme de poèmes, de lettres, de récits brefs, de chroniques. Un livre délicat. Dans le télescopage des temps et des lieux. Qui passe de la fraîcheur juvénile au clair-obscur de la vie.
Les souvenirs du pays lointain, de l'enfance, d'un amour de jeunesse se présentent à la mémoire de la narratrice comme un diaporama, avec des images qui changent suivant l'angle et la luminosité. Retrouver le pays, c'est retrouver la Casbah d'Alger, les chanteuses de chaâbi (musique traditionnelle populaire), Timgad, la belle endormie, les robes fleuries des femmes des Aurès, de Kabylie et d'Oranie, Khadidja, la marchande de bijoux ambulante. Puis la mémoire traque l'enfance. Là, devant la porte de la maison de pierres grises, le mimosa chargé de boutons floconneux jaunes délicatement parfumés, au pied duquel la narratrice enterre une bouteille remplie de poèmes. Il y a aussi les courses folles dans les champs de blé parmi les coquelicots, les enfants qui font éclater les châtaignes dans le foyer de la maison, la traversée de l'Algérie d'est en ouest, 1020 km, avec les parents, le premier chagrin d'enfant quand disparaît sa petite tortue, les nuits magiques sur la terrasse, quand sous le ciel étoilé les enfants allongés près d'Amti (tante en arabe) l'écoutent raconter les histoires de Schéhérazade: «Amti, en nous enseignant l'histoire, le rêve, l'imaginaire, a sauvé une certaine innocence en nous, a sauvé notre esprit comme Schéhérazade a sauvé sa vie.» Les enfants, que la guerre qui déchire leur pays angoisse, peuvent enfin dormir.
Confession voilée
Dans le brouillard de la mémoire apparaît enfin Fodhil, l'amour impossible. Il vient tous les étés en vacances chez les grands-parents de la narratrice. Elle a quatorze ans. «Il l'a regardée, a dit qu'il la trouvait belle. Elle s'était levée à l'aube pour le voir passer dans la rue. Il a pris le train de cinq heures du matin. C'était la fin des vacances. C'était le début de la guerre.» Longtemps après, il y aura les départs, les voyages en Europe, dans plusieurs pays africains, l'exil «au pays de la neige et de l'eau, et du bonheur tranquille», d'autres départs vers la Californie, la Louisiane, le Mexique. Et toujours au détour d'une rue, d'une ville ou d'une gare, ou à la terrasse d'un café, surgira la silhouette de Fodhil. Un amour resté en suspens, comme la vague de l'artiste japonais Hokusai retenue comme un souffle, laissant deviner toute la puissance qui l'a provoquée et anticiper l'impact qu'elle aura en s'abattant sur le rivage...
Sur des feuillets dépareillés, nous découvrons une femme éprise d'harmonie et de beauté, s'intéressant à l'histoire de l'art, à l'Antiquité méditerranéenne et aux imaginaires croisés des artistes et des écrivains. Dans un autre registre, la narratrice parle de l'errance, comme une manière d'être au monde. Son univers n'est pas toujours celui de la joie. D'arrachement en arrachement, la narratrice demeure en quête de ce paradis perdu, de ce «pays innocent» dont parle Ungaretti. Les mots crépitent quand elle évoque les pays balafrés de guerres et de violences ou la montée des intégrismes religieux qui menacent les droits des femmes. Comme si elle touchait à une figue de barbarie hérissée de piquants.
On se laisse bercer par le flux de la mémoire et des sensations qui se superposent en fines touches. L'écriture fonctionne comme une confession voilée, pudique mais explicite, discrète et profonde. Le récit a de fortes résonances autobiographiques, les souvenirs arrangés, restitués, avec dissimulation ou au contraire mis en lumière avec excès. Du vécu restitué esthétiquement. Tout dans L'amour au temps du mimosa est descriptif et mystérieux à la fois, remarquable prouesse que celle de transformer une histoire belle et touchante en véritable épopée du coeur humain. On ne sort pas de la lecture de ce roman sans être touché, sans se sentir complice de l'auteure.
Il y a un an, le 15 février 2021, mourait du Covid-19, l'auteur-compositeur-interprète québécois Raymond Lévesque. Nous n'avions pas pu lui rendre hommage à cette occasion, car, tout simplement, nous n'étions pas au courant. Aussi, nous profitons du premier anniversaire de son décès pour rédiger, aujourd'hui, ce modeste «devoir de mémoire». Mais lui rendre hommage à quel titre ? L'histoire que nous allons vous raconter se passe en 1956 à Paris, en pleine guerre d'Algérie. Raymond Lévesque, le chansonnier de Montréal, se trouvait alors dans la capitale française où il «se voyait déjà en haut de l'affiche» ! Mais il n'arrivait pas à se détacher, pour autant, du drame qui se jouait en terre algérienne, de l'autre côté de la Méditerranée, car il se sentait proche du peuple algérien qui luttait pour recouvrer sa liberté.
Un de ses compatriotes, le journaliste Pierre Nadeau, racontera plus tard, dans un entretien à Radio-Canada, une scène révélatrice de l'état d'esprit du chanteur québécois à cette époque : «À 5 h ou 6 h du matin, sur les quais de la Seine, Raymond Lévesque s'enflammait et faisait des déclarations pro-FLN (Front de libération nationale). Je trouvais ça impressionnant». De cette belle «passion algérienne», une magnifique chanson naîtra qui restera, 66 ans après, la chanson québécoise la plus connue de toute la francophonie. Cette chanson c'est : «Quand les hommes vivront d'amour» et Raymond Lévesque l'a écrite pour dénoncer la souffrance du peuple algérien sous le joug du colonialisme et pour appeler à la paix. Au fil du temps, cette complainte sera interprétée par de nombreux artistes de renom comme Bourvil, Robert Charlebois, Felix Leclerc, Gilles Vigneault ou, plus près de nous, Renaud et Céline Dion et elle sera acclamée partout dans le monde. Raymond Lévesque est mort il y a un an mais sa «passion algérienne», elle, refuse de mourir. Elle allume toujours un grand feu dans nos cœurs et nos têtes et elle hante parfois nos nuits nostalgiques et agitées.
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