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Rédigé le 25/04/2024 à 17:52 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Nota Bene : Il manque Trump :-)
Rédigé le 25/04/2024 à 17:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Carte postale d’Indochine, fumeurs d’opium. Vers 1920. MANHAI/FLICKR
Récit De 1899 à 1945, les gouverneurs français ont organisé la production et la vente de l’« or noir » à travers une régie générale dont les recettes allaient au budget de la colonie. Clément Lacombe a enquêté sur cette stupéfiante histoire.
L’arche d’entrée est toujours là, frêle vestige d’un passé indochinois dont les marques finissent par disparaître. Juste derrière, dans la cour, s’aligne une kyrielle de restaurants branchés, comme un précipité de la mondialisation : une brasserie française proposant du foie gras au menu, un « steak-house », un thaï, un japonais, un mexicain… L’artère a changé de nom : Hai Ba Trung, plutôt que rue Paul-Blanchy. La ville aussi : Ho Chi Minh-Ville aujourd’hui, Saïgon jadis.
Seules trois fleurs de pavot dessinées sur le porche jaune sorti des âges, ainsi qu’une minuscule pancarte explicative que bien peu remarquent, laissent deviner que derrière ces murs construits en 1881 se trouvait une immense manufacture d’opium : une « bouillerie » – c’est le mot usuel – disposée sur un terrain d’un hectare ultraprotégé.
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Ici, l’opium brut importé en grande partie d’Inde, mais aussi de Chine, était transformé, cuit, filtré, raffiné pour enfin aboutir, après trois jours de préparation, à de l’opium prêt à être fumé – du « chandoo ». Au début du XXe siècle, la drogue était ensuite conditionnée dans des petites boîtes en laiton contenant 5, 10, 20, 40 ou 100 grammes, avec, dans chacune, une lettre, frappée au fond du contenant : C, T, A, L, pour les différentes régions de l’Indochine où elles étaient expédiées, le Cambodge, la Cochinchine (au sud de l’actuel Vietnam), le Tonkin (au nord), l’Annam (au centre) ou encore le Laos.
Les Européens qui s’affairaient alors en ces lieux portaient un costume avec, sur le col, un écusson brodé d’une fleur de pavot et des deux lettres « DR », abréviations de « Douanes et Régies », l’administration qui les employait. Oui, des fonctionnaires ! Car l’approvisionnement, la fabrication et la vente de l’opium étaient alors un monopole aux mains de la puissance publique. Un monopole qui nourrissait les comptes publics et finançait la colonisation. Avec l’aval de Paris et du ministère des colonies, et malgré les dégâts sanitaires de l’opiomanie rampante, les grandes déclarations antidrogue ou les pressions internationales, à commencer par celle des Etats-Unis. De quoi faire de la France un narco-Etat avant l’heure.
Retour en 1862. Cette année-là, la France annexe formellement la Cochinchine, quatre ans après s’être lancée dans la conquête de la péninsule indochinoise. Une invasion qui coûte beaucoup trop cher à Paris… « Dans leur recherche de nouvelles ressources financières, les autorités françaises en Indochine sont amenées à s’intéresser très tôt à l’opium et aux possibilités offertes par ce produit », raconte Chantal Descours-Gatin dans son livre « Quand l’opium finançait la colonisation en Indochine ».
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Dans l’imaginaire occidental, l’opium et son cortège de fumerie font alors déjà figure d’incontournables dans les histoires racontées sur cet Extrême-Orient mystérieux. Une drogue dont on commence tout juste, à Paris ou Londres, à découvrir les propriétés psychotropes célébrées en 1860 par Baudelaire dans ses « Paradis artificiels » : « Toi seul, (…) tu possèdes les clefs du paradis, ô juste, subtil et puissant opium ! »
Certes, en Chine, la consommation de ce qui sera appelé l’« or noir » est séculaire et remonte à loin. Mais, sur le territoire de ce qui sera l’Indochine, son usage est encore infinitésimal et presque partout interdit… « Le raccourci “opium = mal spécifique de l’Extrême-Orient” est une conception qu’il convient de nuancer, tant l’usage de la drogue semble être issu (…) d’une suite de choix économiques et politiques qui furent le fait des puissances coloniales », précise l’historien Philippe Le Failler dans son ouvrage « Monopole et prohibition de l’opium en Indochine ». Et tant pis s’il faut passer par la force, comme le Royaume-Uni et ses « guerres de l’opium » (1839-1842, puis 1856-1860) menées avec l’aide de la France contre la Chine : Londres contraint alors Pékin de lever l’interdit sur la consommation d’opium et inonde le pays de son pavot cultivé en Inde…
Forcément, la « réussite » de cette opération inspire les autorités françaises quand elles prennent le contrôle de la Cochinchine. Décision est prise d’organiser le commerce de l’opium dans la colonie, de lever une taxe et de vendre le droit d’en fabriquer à des personnes privées – on parle de « fermage ». Et, très vite, la sève du pavot, que l’on prélève en incisant la fleur, permet de financer une grande partie du budget de la colonie.
Oh, bien sûr, cela ne va pas sans poser des questions sanitaires, mais qui sont très vite évacuées par les autorités françaises en Cochinchine : pour elles, les principaux consommateurs d’opium locaux sont des Chinois, très peu les populations autochtones, encore moins les colons. Donc autant laisser faire, c’est comme une sorte d’impôt prélevé sur des étrangers… Et puis, la contrebande de drogue est telle qu’il serait dommage de se priver de ces ressources financières.
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Rares sont les fonctionnaires qui s’en offusquent. Parmi les rares voix dissidentes, celle de Raoul Postel, magistrat ayant exercé à l’époque à Saïgon, et qui écrit en 1882 : « On a prétendu que fumer l’opium étant trop invétéré pour qu’aucun moyen répressif fut efficace à en arrêter le progrès, il valait mieux bénéficier de cette tendance, en la grevant de forts impôts, que de s’efforcer de la combattre inutilement. (…) Ce qu’il y a de certain, c’est que l’opium prohibé sous le régime annamite [précédant l’arrivée des Français, NDLR] et introduit furtivement alors en contrebande pour le seul usage des Chinois et de quelques riches indigènes, s’est répandu aujourd’hui jusque dans la population ouvrière, où sa consommation augmente tous les jours » (cité par l’historien Dominique Niollet dans « l’Epopée des douaniers en Indochine »).
Le système a beau faire entrer beaucoup d’argent dans les caisses publiques, les autorités françaises ne s’en satisfont pas. Pour consolider le budget de la colonie, elles veulent aller plus loin dans le contrôle de la filière. A partir de 1882, il n’est plus question de déléguer la gestion de l’opium à des tiers. Le système du fermage en Cochinchine est enterré, place à la « régie directe ».
Ce sont alors des fonctionnaires qui s’occupent de l’approvisionnement en opium brut, surtout acheté en Inde, à Calcutta. Des fonctionnaires aussi qui gèrent la transformation de ces grosses boules, recouvertes de fleurs de pavot, dans la « bouillerie » de Saïgon. Des fonctionnaires encore qui supervisent la distribution de l’opium prêt à fumer dans des points de vente. En 1884, la très officielle « Régie de l’opium » – tout comme il existe une Régie du sel ou une Régie de l’alcool – représente 34 % des recettes fiscales de la colonie. L’argent aide à la stabilisation puis à l’expansion de l’Empire : c’est dans ces années-là que la France s’étend au-delà de la seule Cochinchine au Cambodge, au Laos, à l’Annam, puis au Tonkin.
Par Clément Lacombe
Publié le
https://www.nouvelobs.com/histoire/20240425.OBS87595/opium-en-indochine-quand-la-france-etait-un-narco-etat.html
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Rédigé le 25/04/2024 à 15:41 dans France, Indochine | Lien permanent | Commentaires (0)
par Saadeddine Kouidri
Jeudi 25 avril 2024
https://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5329331
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Rédigé le 25/04/2024 à 14:36 dans Gaza, Israël, Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
La communauté intellectuelle et littéraire pleure la disparition d'un éminent érudit, Abdou Elimam, dont la vie et les réalisations ont laissé une empreinte indélébile dans le domaine de la linguistique et au-delà.
À travers ses efforts dévoués en tant qu'enseignant, écrivain et défenseur des langues parlées, Abdou Elimam a incarné la passion et l'engagement en faveur de la préservation de la diversité linguistique.
Né le 22 octobre 1949 à Oran et mort le 31 août 2023 en Espagne. Abdou Elimam a manifesté dès son jeune âge un intérêt profond pour les langues et la linguistique. Après avoir obtenu sa formation académique à l'université Sorbonne Nouvelle Paris et une thèse de doctorat d'Etat à l'université de Rouen, il a consacré sa carrière à l'enseignement et à la recherche, partageant ses connaissances avec générosité et enthousiasme auprès de ses étudiants et de ses pairs.
L'une des convictions les plus marquantes d'Abdou Elimam était sa théorie selon laquelle la langue punique est à l'origine du parler algérien, la darija. Malgré les critiques et les sceptiques, il a défendu cette idée avec rigueur et érudition, apportant des contributions significatives à la compréhension de l'histoire linguistique de la région.
En tant qu'écrivain prolifique, Abdou Elimam a transcendé les frontières académiques pour toucher un public plus large avec ses écrits éclairants sur la linguistique, la littérature et la culture. Ses ouvrages ont été des sources d'inspiration pour ceux qui ont cherché à explorer la richesse et la complexité des langues humaines.
Au-delà de ses réalisations académiques, Abdou Elimam restera dans nos mémoires comme un défenseur infatigable de la diversité linguistique et culturelle, un homme dont la vision et l'engagement continueront de guider et d'inspirer les générations futures.
Alors que nous rendons hommage à Abdou Elimam, nous nous engageons à perpétuer son héritage en poursuivant ses efforts pour célébrer et protéger la richesse des langues du monde. Sa voix et son influence continueront de résonner dans le domaine de la linguistique et au-delà, rappelant à tous l'importance de préserver notre patrimoine linguistique commun. Adieu à un érudit passionné, dont l'impact perdurera à jamais.
Abdou Elimam : le linguiste passionné qui brise les barrières des langues
Dans le monde complexe et fascinant des langues, certains individus se distinguent par leur dévouement, leur passion et leur expertise. Abdou Elimam est l'un de ces linguistes éminents dont le travail a eu un impact significatif sur la compréhension et la préservation des langues du monde. Avec une carrière impressionnante et un engagement indéfectible envers son domaine, Elimam a joué un rôle crucial dans la promotion du multilinguisme et de la diversité linguistique.
Né dans une famille multiculturelle, Elimam a été exposé dès son plus jeune âge à une variété de langues et de cultures. Cette expérience précoce a éveillé en lui une curiosité profonde pour les différentes façons dont les gens communiquent et interagissent à travers le langage.
Cette curiosité l'a conduit à poursuivre des études en linguistique à l'université, où il a rapidement excité ses professeurs par son intellect vif et sa passion pour les langues.
Au fil des ans, Elimam s'est spécialisé dans l'étude des langues en danger et des langues autochtones. Convaincu de l'importance de préserver ces langues uniques et précieuses, il a consacré son temps et ses efforts à documenter, à étudier et à revitaliser ces langues menacées. Son travail a été salué par la communauté linguistique internationale pour son impact positif sur la préservation du patrimoine linguistique mondial.
En plus de ses recherches académiques, Abdou Elimam est également un fervent défenseur du multilinguisme dans la société. Il croit fermement que la diversité linguistique enrichit nos vies et renforce nos liens avec les autres cultures. Pour promouvoir cette idée, il intervient régulièrement lors de conférences et d'événements internationaux pour sensibiliser le public à l'importance du multilinguisme et encourager les gouvernements à soutenir les efforts de préservation des langues en danger.
Outre ses réalisations académiques et ses activités de sensibilisation, Abdou Elimam est également un écrivain prolifique, ayant publié de nombreux articles et ouvrages sur la linguistique, la sociolinguistique et la préservation des langues. Ses écrits sont largement reconnus pour leur érudition, leur clarté et leur contribution à la discipline de la linguistique. Abdou Elimam est bien plus qu'un simple linguiste.
C'est un passionné engagé qui consacre sa vie à la préservation et à la promotion de la diversité linguistique.
Grâce à son travail acharné, son expertise et sa détermination, il laisse un héritage durable dans le domaine de la linguistique et continue d'inspirer les générations futures à embrasser la richesse des langues du monde.
L'approche d'Abdou Elimam de la darja algérienne à travers ses livres et publications est à la fois profonde et holistique. En se concentrant sur cette variante particulière de l'arabe dialectal, Elimam offre une perspective unique sur la langue et la culture de l'Algérie. Voici quelques aspects clés de son approche :
Analyse linguistique approfondie
Dans ses livres et publications, Elimam mène une analyse minutieuse de la darja algérienne, en examinant ses structures grammaticales, son vocabulaire distinctif et ses particularités phonétiques. Son expertise en linguistique lui permet d'explorer en profondeur les caractéristiques de cette variante linguistique et de les présenter de manière accessible aux lecteurs.
Contextualisation culturelle
Elimam ne se contente pas d'étudier la darja algérienne du point de vue linguistique, mais il la place également dans son contexte culturel et historique. Il explore les influences multiples qui ont façonné la langue au fil du temps, y compris les interactions avec d'autres langues et cultures présentes en Algérie. Cette approche permet aux lecteurs de comprendre la darja algérienne dans toute sa richesse et sa complexité.
Promotion de la diversité linguistique
À travers ses écrits, Elimam encourage la valorisation et la préservation de la darja algérienne en tant que composante essentielle de l'identité culturelle de l'Algérie. Il met en lumière l'importance de protéger et de promouvoir les langues et les dialectes locaux dans un monde de plus en plus dominé par les langues internationales. En sensibilisant le public à la valeur de la diversité linguistique, il contribue à renforcer le sentiment de fierté linguistique et culturelle chez les Algériens.
Ouverture au dialogue interculturel:
En étudiant la darja algérienne, Elimam favorise le dialogue et l'échange interculturel entre les différentes communautés linguistiques en Algérie et au-delà. Il souligne l'importance de reconnaître et de respecter la diversité linguistique comme un moyen de favoriser la compréhension mutuelle et la coopération entre les peuples.
En résumé, l'approche d'Abdou Elimam de la darja algérienne à travers ses livres et publications est à la fois rigoureuse sur le plan linguistique et engagée sur le plan culturel. En mettant en lumière les aspects linguistiques, culturels et sociaux de la darja algérienne, il contribue à enrichir notre compréhension de cette variante linguistique importante et à promouvoir la diversité linguistique dans le monde.
Dès son jeune âge, Abdou Elimam a été captivé par les subtilités de la langue maghrébine, une langue qui, à ses yeux, portait l'histoire, la diversité et l'identité profonde de son peuple. Cette fascination précoce a été le catalyseur de son engagement passionné pour la préservation et la promotion de la langue du peuple.
Son combat pour la langue n'était pas sans défis. Abdou Elimam a dû affronter des obstacles politiques et linguistiques tout au long de sa vie pour faire avancer sa cause. Dans un contexte où les langues populaires étaient souvent marginalisées au profit des langues officielles ou dominantes, son plaidoyer en faveur de la langue maghrébine était souvent confronté à des résistances et à des critiques.
Malgré ces défis, Abdou Elimam a persévéré avec détermination, convaincu que la langue du peuple était un élément essentiel de son identité culturelle et de son patrimoine. Il a travaillé sans relâche pour sensibiliser et éduquer les autres sur l'importance de préserver cette langue riche et vivante, qui était le lien vital entre les générations passées et futures. Sa lutte pour la reconnaissance et le respect de la langue maghrébine a été marquée par un courage et une résilience admirables. Il a su naviguer avec habileté à travers les obstacles politiques et linguistiques, utilisant sa plume et sa voix pour défendre la dignité et les droits linguistiques de son peuple.
Aujourd'hui, alors que nous rendons hommage à Abdou Elimam, nous nous souvenons de son combat infatigable pour la langue du peuple et de son héritage durable en tant que défenseur de la diversité linguistique et culturelle. Son exemple nous rappelle l'importance de défendre et de préserver les langues populaires, qui sont les gardiennes précieuses de l'histoire et de l'identité d'un peuple.
par Salah Lakoues
Jeudi 25 avril 2024
https://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5329333
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Rédigé le 25/04/2024 à 14:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
Une enquête de + 972 Magazines dévoile l'existence d'un système d'intelligence artificielle israélien, nommé «Lavender» et chargé de pointer des cibles humaines à Ghaza.
Il semble avoir pris le pouvoir sur les décisions humaines. «Lavender», auquel Israël a semble-t-il délégué parfois aveuglément ses tâches de tri de l'information et de choix des cibles.
i Géo.fr
ii Yuval Abraham journaliste et réalisateur israélien
iii Hannah Arendt philosophe allemande
iv Frantz Fanon psychiatre algérien et écrivain
«Where's Daddy ?» ou les bombardements en aveugle et automatique
C'est donc à «Lavender» qu'a été confiée cette tâche, de manière presque automatique. C'est ainsi que l'intelligence artificielle militaire israélienne a fini par pointer 37.000 personnes comme des cibles «légitimes» parmi la population de Ghaza pour établir une «kill list», une liste des personnes à abattre.
«Ils voulaient nous permettre d'attaquer les jeunes combattants du Hamas automatiquement. C'est un Graal. Une fois qu'on fait les choses de manière automatique, la génération de cible devient folle», explique ainsi l'un des officiers israéliens anonymes interrogés par la publication.
À partir de ce moment, écrit Yuval Abraham ii pour +972 Magazine, l'armée n'a plus eu qu'à exécuter les ordres de frappes, sans plus de vérification. «À cinq heures du matin, l'armée de l'air arrivait et bombardait toutes les maisons marquées», explique l'une des sources du journaliste, réalisateur. «Nous avons tué des milliers de personnes. Nous ne l'avons pas fait une par une nous avons tout entré dans un système automatique et à partir du moment où l'une des personnes ciblées était à la maison, il devenait immédiatement une cible. On le bombardait lui et sa maison.
Comme le prouve le nombre colossal de morts à Ghaza depuis le début de cette guerre, le ministère de la Santé du Hamas en ayant compté plus de 32.000 comme un tel système ne peut qu'être ravageur pour les vies, qu'elles soient celles de militaires et de militants, des civils qui accompagnent leurs vies, ou de celles et ceux qui ont le malheur de se tenir dans les environs.
L'édifiante enquête de Yuval Abraham explique également la genèse de «Lavender» et la manière dont le système a fini par prendre une place centrale, sinon le pouvoir, dans les mécanismes décisionnels de Tsahal. Il explique également le fonctionnement de la chose, par définition inhumaine.
Les bombardements en aveugle et automatiques
La situation que nous décrivons est extrêmement préoccupante. Les bombardements continus par l'armée israélienne sur Ghaza ont des conséquences dévastatrices pour la population civile, entraînant des pertes en vies humaines, des blessures graves et la destruction de biens essentiels, tels que les infrastructures civiles, les écoles et les hôpitaux. Dans de telles situations, il est crucial que la Communauté internationale agisse rapidement pour mettre fin aux violences et œuvrer à une solution durable au conflit israélo-palestinien. Cela peut nécessiter une intervention diplomatique intense, y compris des efforts de médiation pour négocier un cessez-le-feu et relancer les pourparlers de paix entre Israël et les autorités palestiniennes.
En attendant, il est impératif que des mesures soient prises pour garantir la protection des civils, dans la bande de Ghaza et pour répondre à leurs besoins humanitaires urgents, y compris l'accès à l'aide médicale, à la nourriture et à l'eau potable. Les parties au conflit doivent respecter le Droit international humanitaire et prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter les pertes civiles et les dommages collatéraux.
Il est également essentiel que les Nations unies et d'autres organisations internationales continuent de surveiller la situation de près et de faire pression sur toutes les parties impliquées pour qu'elles respectent les normes du Droit international et travaillent de manière constructive à une résolution pacifique du conflit. Il convient de noter que la Cour internationale de Justice (CIJ) a qualifié la situation à Gaza de «début d'un génocide». La CIJ est l'organe judiciaire principal des Nations unies et est chargée de régler les différends juridiques entre États conformément au Droit international. Bien qu'elle ait examiné plusieurs aspects du conflit israélo-palestinien, elle a émis un jugement spécifique qualifiant les événements à Ghaza de génocide.
En plus des organisations de défense des Droits de l'homme et des experts indépendants ont régulièrement exprimé des préoccupations concernant les violations des Droits de l'homme et du Droit humanitaire international dans la région, notamment des actes qui pourraient constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l'Humanité. Il est important de poursuivre les efforts visant à garantir que toutes les parties respectent le Droit international humanitaire et les normes des Droits de l'homme, et à promouvoir une solution pacifique et juste au conflit israélo-palestinien. Cela nécessite un engagement ferme de la part de la Communauté internationale et des acteurs régionaux pour faire avancer le processus de paix et répondre aux besoins humanitaires urgents des civils touchés par le conflit. L'utilisation d'armes guidées par l'intelligence artificielle (IA) dans les conflits armés, y compris dans la bande de Ghaza, soulève en effet des préoccupations quant à la déshumanisation et à la responsabilité morale des acteurs impliqués. Les armes autonomes ou semi-autonomes, contrôlées par des algorithmes d'IA, peuvent prendre des décisions de ciblage et d'engagement, sans intervention humaine directe, ce qui soulève des questions éthiques importantes.
Dans le contexte de la philosophie d'Hannah Arendt
iii sur la banalité du mal, l'utilisation de telles armes pourrait être perçue comme une extension de la désensibilisation et de la déshumanisation des victimes.
Oui, la situation à Ghaza est étroitement liée à l'héritage colonial et aux conflits territoriaux qui ont marqué l'histoire de la région. La création de l'État d'Israël en 1948 a déclenché une série de conflits avec les États arabes voisins et a entraîné l'exode de centaines de milliers de Palestiniens de leurs foyers, ce qui est connu sous le nom de Nakba, ou «catastrophe» en arabe. Depuis lors, les tensions territoriales, les affrontements armés et les cycles de violence se sont perpétués, entraînant de nombreux morts, blessés et déplacés.
La situation actuelle à Ghaza est également influencée par les politiques d'occupation et de blocus menées par Israël, qui exerce un contrôle strict sur les mouvements de personnes et de biens dans la bande de Ghaza. Cette occupation et ce blocus ont des conséquences dévastatrices sur la population civile, notamment en limitant l'accès aux services de base tels que l'eau potable, les soins de santé et l'éducation.
De plus, les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, considérées comme illégales par le Droit international, exacerbent les tensions et compliquent les perspectives de paix et de résolution du conflit.
En résumé, la situation à Ghaza est profondément enracinée dans l'histoire coloniale de la région et dans les conflits territoriaux qui ont émergé de la création de l'État d'Israël. Pour parvenir à une paix durable, il est nécessaire de reconnaître et de traiter ces questions fondamentales, tout en respectant les droits et la dignité de toutes les personnes touchées par le conflit.
Les défis éthiques:
L'utilisation de l'IA dans la guerre pose de nombreux défis éthiques. L'IA peut être utilisée pour cibler des civils, pour diffuser de la désinformation et pour mener des attaques autonomes qui échappent au contrôle humain. Il est important de mettre en place des garde-fous et des réglementations pour limiter les risques et garantir un usage responsable de l'IA dans les conflits armés.
Qu'aurait pensé Hannah Arendt et Frantz Fanon de cette nouvelle version de la violence
Hannah Arendt et Frantz Fanon face à la violence technologique à Gaza.
Hannah Arendt, philosophe politique allemande, s'est penchée sur les origines du totalitarisme et de la violence politique dans ses écrits. Elle aurait sans doute été consternée par l'utilisation de l'IA dans la guerre à Ghaza.
La banalité du mal: Arendt a analysé le concept de «banalité du mal» pour décrire les crimes nazis commis par des individus ordinaires. Elle aurait probablement vu dans l'utilisation de l'IA une nouvelle forme de «banalité du mal», où la technologie permet de tuer et de détruire à distance, en dépersonnalisant la violence et en diluant la responsabilité des actes.
La perte du monde commun: Arendt a également souligné l'importance du «monde commun» comme espace de dialogue et d'action politique. L'utilisation de l'IA pour la désinformation et la propagande menacerait cet espace commun, en fragmentant la réalité et en nourrissant la méfiance entre les individus.
Frantz Fanon, psychiatre et révolutionnaire algérien d'origine martiniquaise a analysé les effets de la colonisation et de la violence sur les peuples opprimés. Il aurait probablement vu dans l'utilisation de l'IA par Israël une nouvelle forme de colonialisme technologique.
La violence comme outil de domination: Fanoniv a soutenu que la violence est souvent utilisée par les oppresseurs pour maintenir leur domination et pour déposséder les peuples colonisés de leur humanité. Il aurait probablement vu dans l'utilisation de l'IA par Israël une nouvelle forme de violence coloniale, visant à déshumaniser et à assujettir le peuple palestinien.
Le droit à la résistance: Fanon a également défendu le droit des peuples opprimés à la résistance. Il aurait probablement encouragé le peuple palestinien à résister à l'invasion israélienne, y compris en utilisant les technologies disponibles pour se défendre et pour diffuser son message.
En conclusion, Hannah Arendt et Frantz Fanon auraient probablement condamné l'utilisation de l'IA, dans la guerre à Ghaza. Ils auraient vu dans cette technologie une nouvelle forme de violence et de domination, qui menace le monde commun et les droits des peuples opprimés.
Points importants à retenir: Arendt et Fanon se seraient opposés à l'utilisation de l'IA pour la guerre et la violence.
Ils auraient condamné la déshumanisation et la destruction causées par cette technologie. Ils auraient appelé à la responsabilité et à la réglementation de l'IA dans les conflits armés.
Notez que les opinions d'Arendt et Fanon sur ce sujet précis ne peuvent être que spéculatives, car ils ne sont pas en vie pour commenter les événements de Gaza. Néanmoins, leurs analyses de la violence et de la domination nous permettent de mieux comprendre les implications éthiques de l'utilisation de l'IA dans la guerre.
par Salah Lakoues
Jeudi 25 avril 2024
https://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5329213
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Rédigé le 25/04/2024 à 07:11 dans Gaza, Israël, Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Résultat d’une guerre civile qui dure depuis treize ans, la Syrie est un État morcelé et son président Bachar Al-Assad n’exerce son pouvoir que sur 70 % du pays. Parmi les provinces qui lui échappent, celle d’Idlib, située au nord-ouest. La région est en proie à l’instabilité et largement sous le contrôle de Hay’at Tahrir Al-Cham (HTC) et de son chef, Mohamed Al-Joulani.
Le 4 avril 2024, Abou Maria Al-Qahtani, un haut responsable du groupe Hay’at Tahrir Al-Cham (HTC) qui contrôle la région d’Idlib a été assassiné. Il venait d’être libéré de prison après avoir été accusé d’espionnage par Abou Mohamed Al-Joulani1, le Golan, fondateur et dirigeant de HTC. Le crime a été attribué à l’organisation de l’État islamique (OEI). Cette péripétie meurtrière s’est déroulée sur fond de contestation de la conduite des politiques publiques par HTC. Depuis deux ans, les manifestations se succèdent dans la région, mettant en cause la détérioration de l’économie et des services publics. Les plus récentes réclament la libération des opposants présentés comme des agents de l’étranger et dénoncent les sévices infligés aux prisonniers par le Service général de sécurité (SGS).
Le 15 mars, des milliers de manifestants se sont rassemblés sur la place centrale de la ville d’Idlib pour marquer le treizième anniversaire du soulèvement syrien en criant « Le peuple veut la chute d’Al-Joulani », réactivant ainsi le slogan emblématique des « printemps arabes ». « Nous nous sommes prononcés contre Bachar Al-Assad à cause de l’oppression, et nous le faisons maintenant pour les mêmes raisons », a déclaré un manifestant aux médias nationaux2.
Confronté à la réprobation générale, Al-Joulani a proposé sa démission à condition qu’un nouveau dirigeant soit accepté par consensus majoritaire. Il a par ailleurs promis une réforme du SGS et déclaré une amnistie générale assortie d’une indemnisation des personnes arrêtées à tort. En vue d’améliorer les modalités de sa gestion des affaires publiques, il a évoqué la création d’un conseil d’experts qui donnera son avis sur les décisions politiques et stratégiques, ainsi que de comités communautaires pour recevoir les doléances des habitants.
Ancien professeur d’arabe classique, Mohamed Al-Joulani a déjà un long parcours de djihadiste quand il réalise la fusion de Jabhat Al-Nosra, franchise d’Al-Qaida, avec d’autres factions djihadistes, en janvier 2017. Il crée alors Hay’at Tahrir Al-Cham, une force militaire estimée à 40 000 hommes, complétée par des recrutements de jeunes syriens en déshérence économique à qui il offre des salaires mensuels allant de 100 à 300 dollars (soit entre 93 et 280 euros)3.
Parvenu à contrôler 75 % de la poche d’Idlib sous couvert d’un gouvernement de salut syrien (GSS), Mohamed Al-Joulani a mis en place une administration qui perçoit l’impôt auprès des commerçants, prélève des droits de douanes à Bab Al-Hawala, le point de passage avec la Turquie, et tire bénéfice du trafic de captagon - l’une des drogues les plus consommées au Proche-Orient et raffinée à haute dose en Syrie, une corne d’abondance pour la famille Al-Assad.
Pragmatique dans un gouvernorat qui n’a jamais adhéré au sunnisme radical, Al-Joulani s’est gardé de faire appliquer la charia de façon trop rigoureuse. Il tolère le kufr (l’incrédulité en islam), autorise les femmes à se maquiller, à aller au cinéma, et leur permet de créer des associations. Il a également suspendu l’appareil chargé de la promotion de la vertu et de la prévention du vice (hisba) et rouvert les églises4. Des décisions sévèrement critiquées par les salafistes qui lui reprochent de s’éloigner de l’islam. Une critique reprise le 17 avril par le groupe d’érudits musulmans, la Ligue des oulémas du nord de la Syrie (Rabitat ahl al-ilm fi chamal Al-Cham).
Plus souvent en costume cravate qu’en treillis, Al-Joulani n’hésite pas à se rendre dans les quartiers populaires, à écouter les doléances liées aux conditions de vie ou à la cherté des produits alimentaires et, sans craindre la démagogie, à sortir quelques billets (des livres turques) pour les distribuer. Il se déplace aussi bien pour visiter des villages chrétiens que pour se rendre dans la partie druze de Jabal Al-Soummaq, au nord d’Idlib, et dans la plaine d’Al-Roj, peuplée de sunnites préoccupés par les problèmes d’adduction d’eau.
Des déplacements, largement médiatisés par la chaîne de HTC via la messagerie Telegram, dans le but de contribuer à asseoir sa stature d’homme d’État. En mal de convaincre l’opinion internationale qu’il s’est définitivement assagi et que ses affiliations précédentes étaient de simples erreurs de jeunesse, il n’hésite pas à déclarer : « Nous sommes prêts à nous réconcilier avec tout le monde et à ouvrir une nouvelle page à travers une réconciliation globale. Occupons-nous de nos ennemis plus que de nous-mêmes et de nos désaccords »5.
Mettant à profit l’incapacité des forces loyalistes à le vaincre, Mohamed Al-Joulani lève bien haut l’étendard de la révolution. Dans un message vidéo du 2 janvier 2023, il s’engage à se battre jusqu’au renversement du gouvernement de Damas. Dans la foulée, il a monté des opérations militaires contre les troupes gouvernementales au sud d’Idlib, au nord-ouest d’Alep et au nord-est de Lattaquié. Et à l’été 2022, désireux d’étendre son aire d’influence, il a aussi lancé des opérations militaires sur Afrin, Azaz, Al-Bab et Jarablous pour affaiblir les factions djihadistes fidèles à la Turquie, regroupées au sein de l’Armée nationale syrienne (ANS). En réaction, Ankara s’est contentée d’envoyer une force d’interposition.
Pour le chercheur Nawar Oliver, du centre de réflexion Omran basé en Turquie, les Turcs cherchent peut-être à « miser sur le groupe le plus organisé pour contrôler les autres factions rebelles ». HTC veut de son côté « envoyer des signes clairs indiquant qu’il est capable de contrôler la région »6.
En 2011, dès la transformation de la contestation pacifique de son pouvoir autoritaire en lutte armée, Bachar Al-Assad trouve un protecteur en la personne du président russe Vladimir Poutine à qui il concède des bases militaires terrestres et maritimes. Il reçoit par ailleurs l’aide de la République d’Iran qui entend faire des membres de la famille dirigeante - des musulmans d’obédience alaouite assimilés à des chiites mais surtout d’insatiables corrompus - des obligés qui constitueraient le chaînon manquant entre le chaudron irakien post-Saddam Hussein et le Hezbollah libanais.
La Turquie se range aux côtés des rebelles syriens. Elle a toujours eu des relations fluctuantes avec le régime de Bachar Al-Assad, et est convaincue que ses jours sont comptés. D’abord constituée de démocrates sous l’appellation d’Armée syrienne libre (ASL), l’entité est rapidement infiltrée par des groupes djihadistes mieux organisés et mieux armés, prétendant eux-aussi lutter contre le pouvoir de Damas.
En mai 2017, malgré des affrontements ininterrompus et d’intenses bombardements russes, les forces d’Assad ne parviennent pas à venir à bout des groupes dissidents. Sur proposition du président russe, la Russie, l’Iran, la Turquie, ainsi qu’une délégation de représentants de l’opposition basée à l’étranger et d’émissaires de Damas, se retrouvent à Astana, capitale du Kazakhstan, dans l’optique de mettre en place des « zones de désescalade », selon la terminologie de Vladimir Poutine. Les opposants au régime souscrivent à cette proposition tout en la conditionnant à l’arrêt des bombardements sur les civils. Mais comme ils n’obtiennent pas de garantie à ce sujet et que les bombardements se poursuivent durant la rencontre, ils quittent la conférence.
La Turquie, l’Iran et la Russie signent alors un accord qui prévoit de démilitariser quatre zones sous emprise des rebelles et des djihadistes : la Ghouta orientale, vaste quartier de Damas, Deraa, ville emblématique de la contestation armée contre le régime, Rastane, l’une des plus grandes agglomérations de la province de Homs, et enfin la province d’Idlib s’étendant sur 6000 km2, qui partage une frontière avec la Turquie. Idlib est un territoire agricole prolifique, traversé par l’autoroute M4, axe crucial reliant Lattaquié à Alep et à l’est du pays. C’est aussi un refuge pour 2 millions de déplacés vivant pour la plupart sous des tentes ou, pour les plus chanceux, dans des habitats hâtivement montés par le Croissant-rouge turc.
En difficulté dans le reste de la Syrie, certains groupes djihadistes et plusieurs dizaines de combattants de l’ASL se replient dans l’enclave d’Idlib où ils ne tardent pas à s’affronter entre eux pour en assurer le contrôle. Après avoir contrecarré leurs ambitions, Hay’at Tahrir Al-Cham mieux structurée, parvient à s’imposer primus inter pares (premier parmi les pairs). Considérant que l’accord d’Astana ne les engage pas, les forces loyalistes reprennent trois des quatre zones à démilitariser. Seule Idlib leur échappe : un échec relatif qui incite le régime syrien à envisager de relancer son offensive.
Cette intention fait l’objet d’une réprobation internationale. L’Organisation des Nations unies (ONU) évoque une opération militaire qui pourrait déclencher « la pire catastrophe humanitaire du XXIe siècle »7. Une déclaration propre à satisfaire pleinement la Turquie, forte de ses douze postes d’observation obtenus dans le cadre de l’accord d’Astana, et arc-boutée contre la perspective de voir arriver de nouveaux réfugiés venant s’ajouter aux 3,4 millions qu’elle accueille déjà. De plus, la province d’Idlib se situant dans la continuité de la région d’Afrin, sous son contrôle depuis mars 2018, sa maîtrise par le biais de ses proxies s’inscrit parfaitement dans sa logique d’empiètement du territoire syrien.
Dès lors que l’armée syrienne et ses alliés russes ont dû renoncer à leur projet, un fragile statu quo s’installe, qui n’empêche ni les bombardements aériens au-dessus des villages et des infrastructures médicales (y compris avec des barils d’explosifs), ni les affrontements entre les soldats turcs et ceux de Bachar Al-Assad.
Prenant acte de la situation, Russes et Turcs paraphent un nouvel accord qui détermine une « zone démilitarisée » contrôlée par des patrouilles conjointes russo-turques en octobre 2018, à Sotchi, sur les bords de la mer Noire. L’armée syrienne se voit attribuer la responsabilité de la sécurité des pourtours de l’enclave. L’accord stipule qu’Ankara s’engage à venir à bout des formations takfiristes (extrémistes islamistes adeptes d’une idéologie violente) foisonnantes dans le réduit rebelle.
Fidèle à sa politique de soutien aux groupes islamistes, et au grand dam du Kremlin, Ankara ne tente rien dans ce sens. Bien que toujours en conflit avec les factions soutenues par Ankara, Abou Mohamed Al-Joulani, envoie des signaux en direction de la Turquie.
Après des années de tension, un rapprochement s’esquisse entre le président turc Recep Tayyip Erdoğan et Bachar Al-Assad en dépit de nombreux sujets de désaccords, notamment à propos de la maitrise des eaux de l’Euphrate et de la complaisance de la Turquie envers les groupes armés opposés à Damas. Afin d’accéder au rang de puissance régionale incontestée, la Turquie a réactivé son mantra « zéro problème avec les voisins ». Et la Syrie en fait évidemment partie, surtout depuis sa réintégration dans la Ligue arabe en mai 2023.
Si le président turc trouve les bases d’un « gentleman agreement » avec son homologue de Damas, Al-Joulani risque de servir de monnaie d’échange. Car Bachar Al-Assad n’entend pas transiger sur l’intégrité territoriale de son pays, posant en préalable à toute négociation le départ des troupes turques installées sur la frontière nord côté syrien. Présentement, ses exigences se heurtent à un refus d’Erdoğan qui invoque des « raisons de sécurité » liées, selon lui, à la présence des Forces démocratiques syriennes (FDS) à forte composante kurde.
Récemment, pour Al-Joulani le ciel s’est encore assombri et il fait face à une opposition interne revigorée. En dépit de la revendication de l’État islamique au Khorasan (EI-K), Vladimir Poutine a accusé HTC d’avoir perpétré l’attentat du 22 mars au Crocus City Hall et promis une éradication du groupe.
Bachar Al-Assad vient en outre de désigner Souheil Al-Hassan, surnommé le Tigre, commandant des Forces spéciales (FS) chargé de venir à bout de l’Armée nationale syrienne (ANS) réfugiée dans Idlib. Proche de la Russie et décoré par Poutine, Al-Hassan s’est distingué par sa pratique de « la terre brûlée ». L’assaut contre l’ANS ne serait-il qu’une sorte de hors-d’œuvre, préfigurant une attaque d’une autre ampleur contre HTC ?
La reconnaissance internationale se faisant attendre pour HTC, qui figure toujours sur la liste des organisations terroristes des États-Unis et du Canada, l’avenir politico-militaire de Mohamed Al-Joulani demeure plus que jamais tributaire d’éventuels arrangements entre Bachar Al-Assad et Recep Tayyip Erdoğan.
JEAN MICHEL MOREL
Écrivain, ancien médiateur culturel.
25 AVRIL 2024
https://orientxxi.info/magazine/syrie-a-idlib-mohamed-al-joulani-dans-la-tourmente,7253
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Rédigé le 25/04/2024 à 06:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 24/04/2024 à 20:23 dans Lejournal Depersonne | Lien permanent | Commentaires (0)
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