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Rédigé le 22/08/2022 à 10:57 dans Algérie, France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Général de Gaulle avait dit le 22 juillet 1964 : « En Algérie, les Français n’étaient pas chez eux. […] on leur a fait croire que l’Algérie, c’était la France. Ils ont voulu se bercer de cette illusion. […] Jamais l’Algérie n’a été française. Elle l’était dans la tête de colonels braillards et de la masse des Européens d’Algérie qui avaient fini par s’en persuader. Elle l’était dans les slogans. Elle ne l’était pas dans les faits. C’était une colonie ».
C’est en effet toujours affligeant de voir des déclarations comme ça, reprises pour événement par les élites de la colonisation, mais aujourd’hui les rapatriés d’Algérie, les plus nostalgiques à l’Algérie française, qui y ont le plus perdu. Sinon, à quoi serviraient la presse et les journalistes.
Combien d’entre eux seraient encore favorables à l’Algérie française ?
Combien d’entre eux estimaient que la France avait tort de ne pas exterminer toute la population indigène qui existe à l’époque.
Combien d’entre eux soutiendraient qu’il fallait rester en Algérie en 1962, en s’imposant à la majorité locale du pays, la maintenir assujettie en mettant en place un régime d’apartheid comme en Afrique du Sud, ou bien un régime d’oppression comme en Israël.
Combien d’entre eux étaient des colons de tous bord qui exploitaient ou spoliaient les indigènes, ou au mieux, vivaient dans leur propre monde avec l’entêtement à vouloir conserver l’Algérie Française, et ne cessent de vibrer au rappel incessant de l’époque coloniale; la rumination et le regret, jusqu’à la répugnance morbide, de la domination française révolue depuis plus de 60 ans, l’entretien malsain d’un ressentiment qui devrait normalement s’atténuer et disparaître avec le temps, sont pour ces Français nostalgiques, des modes pitoyables et méprisables et cela s’aggrave constamment, toujours au détriment du Peuple Algérien.
Donc plus de plusieurs décennies il n’y a rien de nouveau sous le soleil français, sauf quelques remords masochistes ?…
Quelques magouilles plus ou moins secrètes, quelques gestes d’illusions géostratégiques et surtout quelques menaces ?…
Décidément, et ce, les relations Franco-algériennes défient toute logique apparente, elles restent illisibles, incompréhensibles, et toujours nuisibles à l’Algérie, sur fonds d’illusions et de masochisme. Comme si l’Algérie nourrisse elle-même ce cancer.
Formellement la colonisation était un crime en soi. C’est difficile de le contester. Tout simplement parce que la colonisation avait créé deux classes de citoyens : les Français de plein droit et les indigènes; d’une part les Français ayant accès à l’administration, à l’éducation, au pouvoir économique, d’autres part la majorité indigène silencieuse, reléguée, sans droit social et politique. L’Algérie française, c’était le malheur des Algériens, c’est-à-dire la dépersonnalisation de l’individu colonisé, surtout que les populations originaires millénaires et beaucoup plus nombreuses ont été appauvries, déculturées et asservies pendant plus d’un siècle.
Marrant de parler d’une violation des principes d’égalité et de liberté, des décideurs politiques français nostalgiques essaient de justifier, à postériori, l’expédition coloniale par les aspects positifs qu’elle aurait légués à l’Algérie, ainsi la colonisation du 19e siècle était considérée largement comme une œuvre humanitaire visant à apporter le progrès et les lumières aux peuples indigènes, mais en l’occurrence, c’était une oeuvre d’évangélisation, religieuse, assorti d’une spoliation et pillages des richesses.
Personne ne sait ce que sont devenues les justifications des Lois et de la Réglementation coloniale du plus fort et de l’usage de la force appliquée sur le peuple colonisé considéré comme primitif et inférieur. Pour l’Algérie d’aujourd’hui, il ne s’agit nullement d’une rancune constante mais d’un désir de vérité. Ce n’est pas en maquillant l’histoire qu’elle devient l’Histoire. Il faut deux parties pour faire l’Histoire, ainsi que deux volontés honnêtes et véridiques. Les Français dans leur ensemble refusent toujours de reconnaître les excès et les crimes que cette colonisation avait engendrés, ainsi de l’ampleur des richesses spoliés. Sans faire du fondamentalisme exemplatif, j’estime à juste titre que l’Histoire ne s’écrit pas à sens unique et c’est juste un simple constat.
A la célébration du centenaire de la colonisation en 1930, il a été recensé que « 34000 propriétaires européens possédaient 2,3 millions d’hectares – une moyenne de 70 hectares par propriétaire européen contre 5 hectares pour les musulmans ».
C’est dire que la désorganisation de la base traditionnelle tribale avait poussé inexorablement les Algériens à la déchéance, la famine et les épidémies. C’est ce que révèlent des extraits de rapports officiels français qui stipulaient clairement : « Notre système de colonisation consiste à ruiner l’Arabe, à le dépouiller sans repos, à le poursuivre sans merci et à le faire crever de misère »
Les stratèges de la colonisation projetaient de vider l’Algérie de sa population pour y installer une autre, venue d’Europe, donc l’idée de l’extermination de la population indigène avait eut cours pour les autorités coloniales, par exemple, le bilan démographique désastreux est édifiant à ce sujet. La population algérienne a diminué du tiers entre 1830 et 1870 sous le poids de la guerre, des spoliations, des famines et épidémies et les autorités coloniales ont annoncé, voire souhaité, sa disparition. C’est durant cette période que la population algérienne a inauguré sa régression forcée vers le dénuement, l’ignorance, la maladie et la surmortalité endémique. La première hécatombe qui s’apparente à un génocide intervient en 1868: 500,000 autochtones avaient succombé, ceux qui survivent étaient dans un état de dénuement le plus total. C’est donc bien une bénédiction que les Algériens n’aient pas été exterminée !
Un constat sans ambiguïté sur l’impact négatif de la colonisation dans le premier rapport des travaux parlementaires d’Alexis de Tocqueville sur l’Algérie en 1847. Il écrit :
« La société musulmane, en Afrique, n’était pas incivilisée ; elle avait seulement une civilisation arriérée et imparfaite. Il existait dans son sein un grand nombre de fondations pieuses, ayant pour objet de pourvoir aux besoins de la charité ou de l’instruction publique. Partout nous avons mis la main sur ces revenus en les détournant en partie de leurs anciens usages ; nous avons réduit les établissements charitables, laissé tomber les écoles, dispersé les séminaires. Autour de nous les lumières se sont éteintes, le recrutement des hommes de religion et des hommes de loi a cessé ; c’est-à-dire que nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu’elle n’était avant de nous connaître »
Après plus d’un siècle, le constat de Frantz Fanon et Jean Paul Sartre confirme, on ne peut plus clairement, le résultat dévastateur d’une politique coloniale aveugle. Sartre, J.-P., qui avait refusé le prix Nobel en geste de solidarité avec la lutte des Algériens pour leur indépendance, écrivait : « La violence coloniale ne se donne pas seulement le but de tenir en respect ces hommes asservis, elle cherche à les déshumaniser. Rien ne sera ménagé pour liquider leurs traditions, pour substituer nos langues aux leurs, pour détruire leur culture sans leur donner la nôtre ; on les abrutira de fatigue ».
De même qu’en 1830, des politiquesfrançais et les médias colonialistes avaient justifié, à priori, l’expédition coloniale française en Algérie par des représailles pour laver l’affront du coup de l’éventail, vieux de quelques années si tant est qu’il advint, de même aujourd’hui, des politiques et médias français nostalgiques essaient de justifier, à postériori, cette même expédition par les bienfaits positifs qu’elle aurait concédés à l’Algérie.
Pendant 132 ans, alors que l’Algérie était française, il n’y a pas eu un seul transfert technologique, aucun pole industriel n’avait été mis en place, bien que la France métropolitaine ait été, en tête des nations les plus industrialisées. Sans oublier que dans les autres domaines des études et du savoir, l’agronomie, l’architecture et la médecine, avaient été fermés aux Algériens
Ce qui est certain c’est que la France dans son espace colonial n’arriver pas à liquider son histoire avec l’Algérie, C’est fatigant de lire sans arrêt ces assimilations qui fleurent la haine, le mépris C’est d’ailleurs cela qui rend probable que la colonisation qu’elle fût d’une manière ou d’une autre reste un crime contre l’humanité et un génocide. La France est désormais absolument infréquentable car parjure et indigne de confiance, comme si le fantôme de l’Algérie coloniale hantait toujours son imaginaire passé de gloire que fut la conquête.
A quelques mois de leur départs en 1962, des milliers d’hectares de terres brûlé au napalm, 3 millions de bovins et d’ovins massacré à la mitrailleuse et à coup de canons, certains barrages ont été asséchés afin que les populations avoisinantes ne puissent pas avoir de l’Eau, dans les centres urbains les centrales électriques ont été sabotées, pour une coupure générale de l’électricité. Même les hôpitaux ont été privés de cette énergie pendant plusieurs jours. Les moyens de transmissions de la Radio et Télévision ont été détruits, les moyens de contrôle de l’Aviation au niveau des Aéroport d’Alger d’Oran et de Constantine ont été également détruits, aucun Avion et Paquebot n’a cédé par la France et enfin pour l’apothéose l’incendie criminel de l’université d’Alger et de la grande bibliothèque avec ses milliers de livres.
Voici ce que le colonialisme civilisateur a fait en Algérie juste en quelques mois avant l’indépendance sans oublier la naissance d’une armée secrète: O.A.S. composé de criminels du désespoir, pour ainsi en justifier la violence car en fait la majorité des Français d’Algérie ne se sont jamais résolus à l’idée que c’est la guerre de Libération qui a été faite au colonialisme qui a fini par triompher du système immérité et vaincre les fondements de la domination coloniale. Dans leur aveuglement égocentrique et leur refus de tout dialogue avec les Algériens, depuis que leurs aïeux ont foulé la plage de Sidi Fredj, 132 années avant, ils se sont interdits de regarder en face le peuple réel de ce pays, qui cherche tout simplement à retrouver sa liberté. Quoi de plus Normal. !!!!!
On signale que les hordes OAS et Harkis, avaient entrepris des opérations de nettoyage, l’uns brûlés tous sur leur passage et les autres déguisés en Moudjahidine du FLN, semaient la terreur afin de les imputés sur ce dernier. Massacrant sans distinction y compris des Européens, en Algérie et en France, semant la confusion dans les esprits, l’OAS a achevé de diviser irrémédiablement l’Algérie en communautés distinctes, séparation largement entamée par la violence de la guerre.
2200 vies ont été arrachées, chiffre officiel communiqué par l’administration française encore en place entre le 19 mars et la veille de l’indépendance.
2200 morts en moins de trois mois ! 25 morts par jour!
Encore faut-il savoir si les chiffres qui ont été communiqués à l’époque étaient proches de traduire la réalité ?
L’Algérie parle toujours de la colonisation et pas seulement de la Guerre de 1954-1962 pour évoquer les crimes et génocides, l‘exemple des écrits du général de Saint-Arnaud, qui a, pendant toute sa carrière militaire, de capitaine à général de division, rasé des villages, massacré et torturé les indigènes par milliers, Il ne cache rien et reste une preuve d’un cynisme total, et démontre l’aspect criminel de la colonisation et n’a pas été moins inhumaine. Ainsi les Officiers les plus représentatifs de l’Armée française sont trempé directement dans tous ces actes criminels où culminent les aspects dominants de la conquête de l’Algérie: la férocité, la Haine et la lâcheté.
Des crimes et génocides ont-ils été commis? Très certainement.
Les statuts des populations étaient-ils inégaux ? Sans aucun doute.
La colonisation a-t elle été un pillage? Sûrement.
Dans tous les cas, la France l’a démontré par une presse conventionnée en retournant la réalité pour se croire investi d’une mission salvatrice d’une nation effectivement presque en déclin reste la preuve d’une préservation coloniale. La fameuse parabole du mensonge répété mille fois qui devient une vérité.
Aujourd’hui pour l’ensemble des Algériens il est arrive qu’ici et là soit évoquée le «crime pour l’humanité» pour en traiter, notamment la colonisation, il serait important que les descendants des victimes devraient exiger l’ouverture de dossiers de spoliation, réclamer par exemple des réparations, des indemnisations du type de celles que l’Allemagne a apportées après le nazisme.
L’histoire la vraie retiendra que le Peuple Algérien soumis s’est révolté et a vaincu un Colonisateur soutenu par l’Alliance Atlantique, ces Algériens ont soufferts dans leur chair, dans leur mémoire et surtout dans leur culture. La tristesse et les remords devant les nombreux crimes perpétrés hier par l’armée française au nom des valeurs républicaines, des droits de l’homme ne concernent en rien les Algériens, la France officielle persiste à croire que massacrer les peuples colonisés fut un bienfait pour la civilisation. Oser mettre en symétrie le colonialisme et les bienfaits, c’est essayé de se faire une virginité.
Le passé ne peut pas être changé, et les regrets peuvent être pris à l’excès, la France a été militairement battue en Algérie, Le colonisateur avec sa mission civilisatrice avait perdu moralement et avait été chassé physiquement. Au fond, c’est la seule chose qui importe de retenir ici.
En final, ce que je retiendrai en tant qu’Algérien, c’est que mes grands-pères n’ont nullement cédés à la prétendue mission civilisatrice du colonisateur, qu’ils sont arrivés à créer en dépit de la colonisation, une nation de résistances, qu’ils sont arrivés en fin de compte à vaincre militairement l’Armée Française dont ces stratèges bien pensance n’ont jamais divulgués les pertes et les dégâts subies, que les Colons ont été humiliés moralement, puisque tout comme leurs précurseurs arrivés avec une simple valise et quelques effets vestimentaires, sont repartis dans la précipitation avec une simple valise et quelques effets vestimentaires, certains ont oublié leur pipe, leur béret et leur chapeau, leur femmes sont partis sans maquillage, donc la France a bel et bien été physiquement chassée de l’Algérie.
La repentance détourne de l’essentiel la France refuse de grandir moralement, donc on peut très bien s’en passer et pourquoi pas, tant qu’on y est, demander aux Algériens colonisés par la France de remercier celle-ci pour leur avoir fait don des bienfaits d’une prétendue civilisation. Faut-il encore rappeler que l’Algérie n’a jamais été industrialisé, les colonisés n’ont jamais été modernes, la France a juste volé leurs richesses.
La cicatrice est encore fraîche malheureusement, la guerre, c’était hier, alors un peu de respect pour les martyrs. Décidément, le peuple Algérien, c’est plus que l’Algérie, c’est aussi et d’abord l’Algérie. Le peuple Algérien n’est pas mort, il est bien libre, une liberté acquise chèrement et cela mérite d’être bravement salué.
Kader Tahri
15/06/2022
https://moroccomail.fr/2022/08/20/le-colonialisme-refuse-de-regarder-son-passe-en-face/
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Rédigé le 22/08/2022 à 09:15 dans colonisation, France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Des soldats de la 27e division d'infanterie d'Afrique débarquent à Alger en septembre 1955. Rue des Archives/©Rue des Archives/RDA
Pendant longtemps, les jeunes soldats partis de l'autre côté de la Méditerranée durant leur service militaire ont préféré oublier ou se taire. Mais, à l'occasion du cinquantième anniversaire des accords d'Évian, des voix commencent à se faire entendre.
Ce fut la dernière guerre des Français. L'Indochine n'avait concerné que les militaires de profession. Combats lointains, à tort vite oubliés. La guerre d'Algérie a mobilisé plus de 1,5 million de jeunes appelés et, à ce titre, elle a profondément marqué toutes les familles françaises. Pas une qui ne compte un parent envoyé en Algérie. Le 19 mars 1962, le jour du cessez-le-feu fixé par les accords d'Évian, ils étaient encore 400.000 sur le terrain. Pour certains, le service militaire avait duré dix-huit, voire trente mois. Quelques-uns ne sont jamais revenus: 15.583 sont morts au combat et 7917 ont été victimes d'accidents divers, notamment de la route. Mais, au-delà des pertes, ce fut un véritable traumatisme pour toute une génération. Certains sont restés profondément marqués dans leur chair par le conflit. Plusieurs dizaines de milliers reçoivent encore aujourd'hui une pension d'invalidité. Mais ce sont les âmes qui ont été le plus atteintes. Pour ceux qui ont eu 18 ans dans les années 1954-1961, le passage de la vie d'adolescent à la vie d'adulte fut terrible. Combien de vies brisées, de rêves déçus?
Aussi, pendant longtemps, ces jeunes appelés ont préféré oublier. Ils se sont tus, croyant protéger leur famille. C'est ce que Florence Dosse, dans un beau livre, a appelé le «vécu congelé» (1). Depuis quelques années, le souvenir se réveille et, à l'occasion du cinquantenaire des accords d'Évian, des voix commencent à se faire entendre (2). De multiples publications évoquent le destin de ces jeunes appelés qui ont basculé du jour au lendemain, après la quiétude métropolitaine, dans la brutalité d'un pays méditerranéen dont la beauté cachait une violence sourde. Peut-être faudra-t-il encore de nombreuses années pour que les cicatrices se referment définitivement.
Tout avait commencé dans la nuit du 1er novembre 1954, la fameuse «Toussaint rouge», à peine dix ans après la Libération de la France. Une trentaine d'attentats menés sur tout le territoire algérien tuent huit personnes, dont certains appelés. Le père d'un soldat de première classe stationnant à Batna dans les Aurès recevra peu après la lettre suivante: «On ne se console pas de la perte d'un grand fils mais que le fait que celui-ci soit tombé à son poste de combat sans souffrance soit au moins pour vous un adoucissement. En m'inclinant devant votre douleur et celle de tous les vôtres, je vous renouvelle, Monsieur, nos condoléances émues.» Dans les mois et les années qui vont venir, des milliers de lettres semblables seront envoyées. Le 20 août 1955, dans le Constantinois, plus de 70 civils européens sont massacrés au couteau et à la hache. Le gouvernement d'Edgar Faure décide de rappeler en Algérie les soldats du contingent «disponible». La France va petit à petit s'enfoncer dans une guerre qui ne dit pas son nom. Au fil des mois, les attentats se multiplient et, après le drame de Palestro où 19 soldats du contingent sont tués dans une embuscade, la question algérienne se transforme en drame national.
En toute hâte, les appelés venant de toute la France sont convoyés vers la gare Saint-Charles à Marseille, ultime escale européenne avant Oran ou Alger. La traversée de la Méditerranée a semblé, pour certains, ressembler à une grande colonie de vacances en croisière, tandis que, pour d'autres, le parcours a été très éprouvant, coincés à fond de cale. Pendant les vingt heures de voyage, l'autorité militaire fait circuler les photos de corps de soldats français éventrés, remplis de sable, des femmes et des enfants mutilés par le FLN. Les plus avisés savent qu'une guerre sale n'est jamais à sens unique. Les autres sont épouvantés. Le débarquement en Algérie n'est pas de nature à les rassurer. Le premier choc est thermique et esthétique. La chaleur du soleil et la beauté d'Alger la Blanche éblouissent les yeux, mais beaucoup d'appelés témoignent de leur surprise à propos des profondes injustices sur place et de l'attitude parfois méprisante de certains «pieds-noirs». André Maurel, rappelé dans la Marine au sein de la demi-brigade de fusiliers marins, se souvient de cet été 1956, alors qu'il patrouillait dans Alger. Un grand policier pied-noir s'approcha de lui: «Et vous voulez qu'on laisse tout ça à ces “crouilles”?» Quelques instants après, le même policier insulte et frappe sous ses yeux un vieil Arabe sans défense. Le jeune marin résume alors le sentiment de beaucoup d'appelés: «Nous, les Français de métropole, nous étions gênés et malheureux d'avoir été témoins de cet excès d'injustice.» Nombre d'appelés se disent que la rébellion a quelques racines bien anciennes qui tiennent aux erreurs et aux aveuglements de certains intérêts en place. Tous les Français d'Algérie ne sont évidemment pas à placer dans le même sac.
Mais les soldats ne sont pas là pour faire de la politique. Très vite, ils sont affectés sur tout le territoire algérien. Pour les pistonnés, c'est le travail administratif à l'état-major, la planque ou, comme dit l'un d'eux, «la guerre de ringards». Elle peut se faire aussi sur le terrain, à travers les sections administratives spécialisées (SAS) que la France a créées pour associer l'armée à des missions d'encadrement administratif et humanitaire des populations locales. Les quinze mois passés dans le cadre d'opérations de «pacification» se limitent pour certains à rester sur un piton, avec pour seule distraction le cinéma militaire une fois par mois. Mais, dans d'autres cas, ce sont les opérations de maintien de l'ordre, les embuscades, les trahisons, la nuit dans les djebels un fusil-mitrailleur MAT 49 à la main, ou bien les quadrillages de quartiers, les visites domiciliaires, etc. Les appelés sont parfois confrontés à de grandes horreurs. Le FLN tue non seulement des Européens et des harkis (les musulmans engagés avec les Français), mais aussi des Algériens modérés. Ainsi, le 28 mai 1957, l'Armée française découvre 300 villageois exterminés au couteau à Melouza. La tuerie aurait été ordonnée par un ancien agent nazi, devenu colonel de l'armée du FLN, puis ministre bien après l'indépendance. Seule faute des habitants de ce village: être partisans du modéré Messali Hadj. Mais le plus traumatisant pour les appelés, c'est lorsque, au cours d'une patrouille, ils trouvent, comme le réalisateur Jean-Claude Carrière, leurs camarades atrocement mutilés, «leurs corps (…) coupés en morceaux, à la hache». Certains jeunes basculent alors dans la haine aveugle du «bicot». La hiérarchie militaire en rajoute parfois: il faut «casser du fellagha», se montrer impitoyable. Et, alors, surgit l'indicible. La torture. Elle est d'abord le fait de militaires ou de policiers locaux qui commencent à pratiquer la «question» dans certains centres, comme la savonnerie Thiar à Blida.
Petit à petit, la pratique se banalise. Les appelés ont participé à ces horreurs dénoncées, dès 1955, par des intellectuels de tous bords, parmi lesquels François Mauriac, qui s'exprimera d'abord dans L'Express, puis dans Le Figaro. Selon Claude Juin (3), témoin de certains faits, les plus niais étaient manipulés, comme ce jeune paysan du Loiret qui s'exclamait, en plaçant la «gégène»: «Ils ne sentent rien. Ils sont comme mes vaches, quand je leur tape dessus, elles n'ont pas mal.» Si d'autres prendront un plaisir plus pervers, la plupart resteront profondément traumatisés par ce qu'ils ont vu. Puis par les dénégations de leurs supérieurs prétendant que ceux qui dénoncent la torture ne cherchent qu'à «abaisser la France», comme l'écrit ce lieutenant-colonel à Beuve-Méry. Cet esprit fort ajoute que «la France défend ici la conception occidentale de la liberté humaine». Heureusement, certaines autorités ne se résignent pas, comme le chef de la Sûreté nationale, qui proteste dès le 13 décembre 1955: «Je ne puis supporter de voir comparer des soldats français aux sinistres SS.» Mais le gouvernement de la République laisse faire (4). L'arrivée du général de Gaulle au pouvoir limitera ces excès, mais les sévices ou irrégularités graves ne cesseront pas pour autant. Et les attentats de l'OAS viendront faire d'autres victimes parmi les appelés. Reste à éclaircir le cas des irradiés dans le Sahara par les essais nucléaires. Le contraste entre ceux qui vivront ces terribles événements et ceux qui continueront à mener la vie tranquille de la métropole, les boîtes de nuit, le rock et le twist, Johnny Hallyday et Les Quatre Cents Coupsde Truffaut, ne fera qu'accentuer le désarroi de nombreux soldats. «À la loterie des générations, on n'a pas gagné le gros lot», résume Gilles Perrault, appelé en 1956. La génération suivante n'aura pas connu la guerre et elle fera Mai 68. Et les autres, ensuite, oublieront…
(1) F. Dosse, Les Héritiers du silence. Enfants d'appelés en Algérie, Stock, 20 euros.
(2) Parmi ces multiples témoignages, citons notamment Dominique Paganelli, Ils avaient vingt ans. Ils ont fait la guerre d'Algérie, Tallandier, 16,90 euros ; Patrick-Charles Renaud, Guerre d'Algérie. Une génération sacrifiée, Grancher, 21,50 euros.
(3) Claude Juin, Des soldats tortionnaires. Guerre d'Algérie: des jeunes gens ordinaires confrontés à l'intolérable, Robert Laffont, 21 euros.
(4) La France qui torture: Algérie 1954-1962, hors-série de Science & Vie, 6,50 euros.
Par Jacques de Saint Victor
https://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2012/03/19/10001-20120319ARTFIG00743-algerie-une-guerre-d-appeles.php
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Rédigé le 21/08/2022 à 16:32 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 21/08/2022 à 16:01 dans France, Guerre d'Algérie, Québec | Lien permanent | Commentaires (0)
Agence France-Presse Chaque été, le nord de l’Algérie est touché par des feux de forêt, un phénomène qui s’accentue d’année en année sous l’effet du changement climatique, entraînant des sécheresses et des canicules.
Plus de 10 % de la superficie d’un parc national du nord-est de l’Algérie classé par l’UNESCO a été détruite par les violents incendies qui ont ravagé ces derniers jours le nord-est de ce pays du Maghreb, a indiqué un expert samedi à l’AFP.
Doté d’un écosystème unique dans le bassin méditerranéen et classé réserve de biosphère par l’Unesco en 1990, « le parc national d’El Kala a vu plus de 10 000 hectares partir en fumée ces derniers jours », a déclaré l’universitaire Rafik Baba Ahmed.
Les gigantesques incendies mercredi et jeudi dans le nord-est de l’Algérie ont fait selon les données officielles 37 morts, tandis que des médias locaux font état d’une 38e victime, un homme de 72 ans à Guelma (est), ainsi que de disparus.
« Au cours des dernières 48 heures, les pompiers sont intervenus sur 51 feux » dans 17 départements, et ils luttent encore contre deux incendies à Tlemcen, dans l’ouest du pays, a indiqué samedi la protection civile algérienne sur son compte Facebook.
Le parc d’El Kala, situé non loin de la ville du même nom, est considéré comme l’un des principaux réservoirs de biodiversité du bassin méditerranéen. D’une superficie totale de près de 80 000 hectares, il abrite plusieurs centaines d’espèces d’oiseaux, de mammifères et de poissons qui lui confèrent « une richesse biologique exceptionnelle », souligne M. Baba Ahmed, qui a été directeur du parc.
« La Réserve de biosphère d’El Kala abrite une faune aviaire très remarquable, plus de 60 000 oiseaux migrateurs chaque hiver », indique l’Unesco sur son site.
« C’est une mosaïque d’écosystèmes marins, dunaires, lacustres et forestiers, avec sa bande marine riche en coraux, herbiers de posidonies et poissons », ajoute l’organisation de l’ONU.
Chaque été, le nord de l’Algérie est touché par des feux de forêt, un phénomène qui s’accentue d’année en année sous l’effet du changement climatique, entraînant des sécheresses et des canicules.
Les incendies ont « de tout temps, à l’une ou l’autre exception près, affecté les massifs du parc », rappelle M. Baba Ahmed. Et d’ajouter : « La forêt ne se reconstitue pas, elle devient éparse et évolue vers un maquis d’arbustes, pour finir en sol nu, voué à l’érosion ».
« L’autre impact des incendies est la raréfaction, pour ne pas dire la disparition d’animaux et de plantes, et on le constate à travers l’emblème de la région, le cerf de Barbarie complètement disparu depuis une vingtaine d’années ou encore le lynx », dit l’universitaire « pessimiste » pour l’avenir du parc.
Car « avec le temps, les incendies affaiblissent la forêt, la rendant vulnérable aux autres agressions comme celles des insectes nuisibles, mais surtout les activités humaines », souligne-t-il.
Outre les dégâts provoqués par les incendies, « les massifs forestiers ont été fragmentés par un dense réseau routier au titre du désenclavement qui a favorisé les constructions éparses et l’apparition de nouvelles localités avec des raccordements d’électricité et de gaz naturel », explique-t-il.
La richesse biologique des zones humides du parc a été « bouleversée notamment par des projets d’aquaculture tel le rempoissonnement par la carpe herbivore qui a eu raison de la végétation aquatique dont se nourrissent les oiseaux, les poissons et d’autres crustacés et mollusques », conclut-il.
https://www.ledevoir.com/monde/afrique/747372/plus-de-10-000-hectares-d-un-parc-classe-par-l-unesco-partis-en-fumee-en-algerie
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Rédigé le 21/08/2022 à 15:19 dans Incendies | Lien permanent | Commentaires (0)
En cette Journée nationale du moudjahid, les Algériens d’Italie et les amis italiens de notre pays prennent officiellement note de la décision de la ville de Rome d’installer, dans les semaines à venir, une plaque en la mémoire du moudjahid et diplomate Taïeb Boulahrouf, non loin du siège du Parlement.
Un hommage au négociateur d’Evian et au premier ambassadeur algérien en Italie, qui fait suite au choix d’intituler un jardin à la mémoire d’Enrico Mattei à Alger, inauguré par le président Sergio Mattarella, en novembre dernier, en marge de sa visite d’Etat en Algérie.
Une initiative témoignant de l’excellence des relations entre nos deux pays et qui a été voulue par le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, dans le cadre du grand intérêt qu’accorde le président, Abdelmadjid Tebboune, au dossier de la mémoire et qui a fait l’objet d’un travail de suivi entamé par l’ancien ambassadeur à Rome Ahmed Boutache et finalisé par son successeur, Abdelkrim Touahria.
Cela dit, nul besoin de le rappeler, le moudjahid Taïeb Boulahrouf est de ceux qui ont fait de l’Algérie une nation indépendante. Son long parcours au service du pays aura été des plus brillants.
Arrivé en Italie en 1958 en provenance de Suisse, il connaît déjà la péninsule pour avoir pris part – en compagnie de feu Ahmed Boumendjel – à nombre de conférences et rencontres organisées par un des tout premiers amis de la cause nationale, Giorgio La Pira, maire de Florence, grand soutien du syndicaliste tunisien Farhat Hached, qui le pria dès 1950, que l’on commence enfin à parler de la longue nuit coloniale, qui risquait d’annihiler tout un peuple en Algérie.
Hached, qui appartenait à la direction de la CISL – La Confédération internationale des syndicats libres – enjoignit son successeur, Ahmed Ben Salah, d’agir avec La Pira pour faire admettre l’UGTA, ce qui fut fait en 1956.
Une grande victoire diplomatique pour le FLN, pour Giorgio La Pira et Boulahrouf, qui jouèrent un rôle central dans cet important acquis pour la cause algérienne.
A partir de 1958, il quitta Lausanne, dépêché par la direction du FLN à Rome et choisit de résider dans le quartier de Montesacro, non loin des ambassades de Libye et d’Egypte dont les responsables l’introduisent auprès des nombreux relais et sympathisants de la Révolution algérienne, tant de gauche que parmi les démocrates-chrétiens.
De fait, aux yeux des autorités italiennes officielles, il est un simple journaliste, correspondant de l’agence d’information de la branche politique des «rebelles» algériens, en guerre contre la France.
Au mois de septembre de la même année, le GPRA est proclamé et son charisme et ses qualités d’homme de réseaux lui valent de devenir le représentant à Rome du mouvement national naissant, ce qui provoque la colère des autorités françaises qui s’offusquent de la liberté d’action et des facilités qui lui sont accordées.
Les services secrets de Paris, SDECE et Service Action commencèrent dès lors à envisager à son égard toutes les options : son éloignement du territoire italien, son enlèvement, voire tout bonnement son assassinat.
Enrico Mattei intervient auprès du gouvernement italien, qui lui offre une protection policière et une surveillance permanente, ce qui n’empêcha pas les mises en garde des éléments de l’Algérie française, qui se multiplièrent à travers des sabotages le ciblant et des lettres anonymes.
Taïeb Boulahrouf, en militant de la première heure, fait face avec courage ; en tout, il y eut entre 1959 et 1961 au moins quatre tentatives d’attenter à sa vie, à Rome : à Via Quattro Fontane en 1959 – à Via di Villa Ricotti – à Via Val Savio, où il fut blessé et l’on frôla la crise diplomatique entre Paris et Rome et à Via Cavour, en 1961.
Selon Mario Pirani, homme de confiance d’Enrico Mattei et chargé de maintenir le contact avec la Direction nationale, basée à Tunis, en juin 1959, quelques jours avant la visite du général De Gaulle en Italie et alors que Mattei était au Caire, le président d’ENI était prévenu tard dans la nuit que Boulahrouf à Rome avait échappé aux tirs d’une voiture, de couleur noire, sur la Via delle Quattro Fontane et qu’il doit son salut à ses réflexes rapides, qui l’ont amené à se réfugier à l’intérieur du bâtiment en face du Palais Barberini.
On apprendra plus tard que ce fut La Main Rouge, proche du SDECE, qui tenta le coup.
Mario Pirani qui s’est rendu en Algérie en 2004 et 2006 a raconté cet épisode devant un parterre de vétérans de la Résistance. L’épisode a été raconté par Taïeb Boulahrouf à des collaborateurs après l’indépendance, et Pirani lui-même l’a raconté à trois journalistes algériens.
Malgré cela, son patriotisme l’amena à continuer à sillonner l’Italie, sans crainte pour sa personne et les nombreuses missions qui lui ont été confiées ont été toutes menées avec grande efficacité.
En effet, dès le 9 janvier 1961, au lendemain du référendum sur l’autodétermination de l’Algérie, il fut chargé de renouer le contact avec les autorités françaises et en coordination avec le diplomate suisse Olivier Long, il jeta les bases des rencontres d’Evian, qui aboutiront au cessez-le-feu et à la fin de la page coloniale dans notre pays.
A l’indépendance, il devint le premier ambassadeur de l’Algérie en Italie, et si quelques irréductibles de l’OAS, arrivés en avril 1962 en provenance d’Oran, voulurent l’éliminer, on leur fit comprendre que la moindre entorse aux accords pris par l’entremise de la CIA et ils seraient livrés aux «barbouzes» du général De Gaulle, qui menaient contre eux une guerre sans merci.
En 1965, Taïeb Boulahrouf quitta Rome pour un nouveau poste et une nouvelle mission, qui le mena à Belgrade. Il servit également à Buenos Aires, Lima et Lisbonne.
Le 26 juin 2005, le moudjahid Taïeb Boulahrouf nous quittait avec le sentiment, partagé avec ses compatriotes, du devoir accompli.
De Rome, Mourad Rouighi
août 20, 2022 -
https://www.algeriepatriotique.com/2022/08/20/une-plaque-commemorative-a-la-memoire-du-moudjahid-taieb-boulahrouf-a-rome/
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Rédigé le 21/08/2022 à 09:46 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Ce sont plusieurs incendies qui se sont déclarés depuis ce week-end, mettant en alerte les habitants de plusieurs wilayas du pays.
En effet, depuis le début de l’été, le pays connaît plusieurs incendies difficiles à maîtriser à cause des fortes températures. Cette année, l’été en a connu des records, ce qui a poussé l’Agence nationale de météorologie à sensibiliser la population face aux risques élevés de feux de forêt.
On se rappelle encore de l’été 2021, où le pays était impuissant face à des feux de forêts dévastateurs. Depuis ces épisodes traumatisants, le gouvernement a essayé de renforcer les équipements en matière de maîtrise d’incendie.
Pour lutter contre le feu, entre autres dispositifs nouveaux, l’État a fait appel à la Russie pour lui venir en aide. Il s’agit de l’apport dans la flotte algérienne du bombardier d’eau russe Beriev BE-200. Celui-ci n’a pas attendu longtemps pour déployer ses ailes, car depuis dimanche dernier, les incendies ne font que gagner du terrain.
D’une capacité de 12 000 litres, le Beriev BE-200, s’avère d’une très grande aide, mais reste esseulé face à la vaste étendue de forêt à recouvrir. Conscient du danger que ces conséquences climatiques représentent, l’État a mis fin à la tergiversation et a passé une commande de 4 autres bombardiers de la même spécificité, dont l’un rejoindra la flotte dès décembre prochain. Tandis que les trois autres ne seront arrivés qu’au premier trimestre de 2023.
https://www.maghrebemergent.com/incendie-en-algerie-un-avion-russe-a-la-rescousse/
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Rédigé le 20/08/2022 à 20:11 dans Incendies | Lien permanent | Commentaires (0)
Alger, capitale de l’Algérie, est une ville touristique paradisiaque idéale pour passer les vacances seul ou en famille. La diversité culturelle, la beauté des paysages et l’incroyable vue sur la Méditerranée rendent Alger une destination tant appréciée par les touristes.
Certes, voyager peut se faire à l’improviste, mais il est mieux de s’y préparer pour pouvoir profiter au maximum de votre séjour. Ainsi, si vous prévoyez de visiter Alger, prenez en compte ces 10 choses que vous devez faire durant votre voyage.
Casbah est classée parmi les patrimoines mondiaux de l’UNESCO. Elle est connue pour être une vieille ville qui date du 17e siècle.
Ce monument a une architecture impressionnante qui comprend trois mosquées :
Ainsi que le palais de la Casbah.
Cette église catholique datant des années 1800 est située sur une falaise au Nord d’Alger. Cette belle basilique vaut la peine d’être visitée, c’est un édifice qui regorge plein d’histoires.
En plus, elle sera magnifique sur vos réseaux sociaux.
La Grande Poste est réputée comme l’une des plus belles places en Alger, voire en Algérie. Le bâtiment a une architecture et un design néo-mauresque, ce qui la rend l’une des places les plus visitées par les touristes.
Découvrez l’histoire de l’Algérie en visitant le grand et beau musée du Bardo. Vous pourrez y voir des artefacts, des écrits et des expositions.
Cette rue est une attraction touristique sublime avec une architecture à la française. Elle s’étend tout au long de la Grande Poste jusqu’aux hauteurs d’Alger.
En vous promenant dans cette rue, vous pourrez visiter les boutiques, les resto et cafés.
Si vous séjournez à Alger, il est indispensable de visiter ce monument emblématique et historique de 92m construit pour rendre hommage aux personnes tuées lors de la guerre de l’indépendance.
Pensez également à explorer la plus vieille mosquée de la ville située dans le Casbah, datant de 1097. De plus, c’est l’un des rares monuments almoravides au monde.
Pensez à vous divertir ou à vous détendre. Le parc Aquafortland est l’un des meilleurs parcs aquatiques de la région, il est idéal pour s’amuser et pour se relaxer.
Sheraton Club des Pins Resort est un endroit idéal pour dîner ou passer une soirée, seul ou en groupe. Dégustez les meilleures cuisines algériennes, asiatiques et autres dans les restaurants localisés dans la station.
Le terrain de golf situé en Alger est accessible à tous. Elle séduit particulièrement les touristes et visiteurs grâce à sa vue splendide sur la côte et sur la ville d’Alger.
K. Sofia
https://www.maghrebemergent.com/les-10-choses-a-faire-absolument-lorsquon-visite-alger-4/
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Rédigé le 20/08/2022 à 18:43 dans Alger, Algérie, Tourisme | Lien permanent | Commentaires (0)
Après avoir reçu le Goncourt du premier roman en 2021 avec Que sur toi se lamente le Tigre, le récit de la dernière journée d’une jeune Irakienne avant son exécution par son frère, Emilienne Malfatto publie Le colonel ne dort pas, un roman glaçant sur le quotidien dans un pays en guerre d’un « spécialiste de l’interrogatoire ». Il paraît le 19 août aux Editions du sous-sol.
L’histoire : dans un pays en guerre –il n’est jamais nommé- un colonel effectue méthodiquement sa tâche dans le cercle de lumière d’une pièce en sous-sol : torturer des hommes pour les faire avouer. Le colonel est un « spécialiste », le meilleur dans son domaine. Mais la nuit, le colonel ne dort pas. Il est hanté par ceux qu’il appelle ses « Hommes-poissons », tous ceux qu’il a tués « il y a dix ans, ou dix jours, ou ce matin ».
Un jeune ordonnance assiste tous les jours, dans l’ombre, aux séances de torture. Il sent au moindre geste, au moindre signe, l’humeur du colonel. Pendant que le tortionnaire « coupe, taille, sectionne des heures durant », le jeune homme pense aux filles du village, ou encore « se récite intérieurement les lettres de sa mère qu’il a reçues depuis son arrivée ». Il désapprouve ce qui se passe dans le cercle de lumière mais « n’envisage à aucun moment de demander une réaffectation ».
« En cette période de reconquête, rares sont ceux qui osent réclamer un changement, protester. Les fous qui s’y risquent ne durent pas longtemps et l’ordonnance est, au fond, un lâche qui tient à la vie. Même si de plus en plus, il a l’impression d’avoir déjà trop vécu. »
Page 55
Et puis le temps passant, « il y a de moins en moins d’hommes à transformer en choses ». Les nouvelles de l’extérieur se raréfient. Personne ne sait plus très bien où en est la « Reconquête », le Palais, déserté, prend l’eau et le général, obnubilé par les fuites dans le plafond, a perdu la raison…
Le récit, une narration classique, alterne avec la voix intérieure du colonel, comme un long chant déployé en italique avec des retours à la ligne. Ce monologue intérieur raconte les nuits sans sommeil, et la lutte contre l’assaut des « Hommes-poissons », ses anciennes victimes qui viennent hanter le colonel.
En ne nommant ni les personnages, ni les lieux, ni le temps, ni l’ennemi, la romancière fait une peinture universelle de la guerre. Comme dans un décor de théâtre esquissé par petites touches, un huis-clos coupé de la réalité où se déchaîne le pire des hommes, la romancière met évidence l’absurdité de la guerre, qui au-delà de ses buts, ouvre des brèches dans la folie des hommes. Ainsi même si la « Reconquête » ressemble à un concept vidé de sens, le colonel continue à accomplir sa macabre mission, avec « professionnalisme », avec zèle, jusqu’à épuisement.
Avec ce roman impressionniste, Emilienne Malfatto réussit paradoxalement à dessiner avec une netteté rarement égalée la barbarie de la guerre. Car si le décor est nébuleux, les visages flous, la romancière entre au microscope dans l’intériorité de ses personnages, dans leur noirceur, dans leurs lâchetés, traçant des contours bien nets à leurs retranchements les plus intimes. Elle fait ainsi surgir d’une atmosphère de brouillard, presque atone, presque surréaliste, avec une incroyable acuité, avec un réalisme glaçant, les horreurs de la guerre, révélant une part de la vérité ultime de l’homme.
On pense au Désert des Tartares du romancier italien Dino Buzzati, lui aussi journaliste et reporter de guerre, comme Emilienne Malfatto, Prix Albert Londres en 2021 pour Les serpents viendront pour toi : une histoire colombienne.
Avec Francetvinfo
Le colonel ne dort pas, d’Emilienne Malfatto (Editions du sous-sol, 112 pages, 16 €)
Extrait :
« Le colonel arrive un matin froid et ce jour-là il commence à pleuvoir. C’est cette époque de l’année où l’univers se fond en monochrome. Gris le ciel bas, gris les hommes, grise la Ville et les ruines, gris le grand fleuve à la course lente. Le colonel arrive un matin et semble émerger de la brume, il est lui-même si gris qu’on croirait un amas de particules décolorées, de cendres, comme s’il avait été enfanté par ce monde privé de soleil. On dirait un fantôme, pense le planton de garde en le voyant descendre de la jeep. Et l’ordonnance se met au garde-à-vous et se dit que le colonel ressemble à ces hommes qui n’ont plus de lumière au fond des yeux et qu’il croise parfois depuis qu’il est à la guerre. Seul son béret rouge rappelle que les couleurs n’ont pas disparu. » (Le colonel ne dort pas, page 15)
20/08/2022
https://lematindalgerie.com/le-colonel-ne-dort-pas-un-roman-impressionniste-demilienne-malfatto/
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Rédigé le 20/08/2022 à 16:48 dans Littérature, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
La plupart des incendies ayant fait 38 morts dans le nord-est de l'Algérie sont maîtrisés vendredi, mais des habitants ont été évacués en raison de nouveaux départs, notamment dans la région d'El Tarf, près de la frontière tunisienne, dévastée par les flammes.
"Nous luttons actuellement contre 11 incendies", a déclaré en soirée le directeur général de la protection civile, le colonel Boualem Boughlef
La Protection civile avait fait état plutôt de départs de feu notamment dans la zone d'El Tarf-El Kala, après avoir annoncé que "la totalité des incendies" des 48 heures précédentes étaient éteints.
Selon la gendarmerie, "plusieurs routes à El Tarf ont été fermées à cause du retour des feux". Des familles du village d'Oued El Hout, près d'El Kala, ont été évacuées de leurs habitations proches d'une forêt en feu, selon des images publiées sur les réseaux sociaux.
Plus de 1.000 familles ont été évacuées depuis mercredi des zones sinistrées, a indiqué le colonel Boughlef.
Le bilan de deux jours de gigantesques incendies dans le nord du pays reste officiellement de 37 morts, dont 30 dans la zone d'El Tarf, 5 à Souk Ahras, à 200 km de là, et deux à Sétif (est). Les médias ont fait état d'une 38e victime, un homme de 72 ans, à Guelma (est)
- Plus de 1.700 pompiers -
Chaque été, le nord algérien est touché par des feux de forêt mais ce phénomène s'accentue d'année en année sous l'effet du changement climatique qui se traduit par des sécheresses et des canicules.
Des experts ont aussi pointé du doigt des lacunes dans le dispositif anti-incendie: un manque d'avions bombardiers d'eau et des forêts mal entretenues.
Plus de 1.700 pompiers ont dû être mobilisés pour venir à bout de plus de 70 foyers.
Plusieurs médias parlent de disparus, sans confirmation officielle pour le moment.
Des familles entières ont péri, en particulier une douzaine de personnes prises au piège d'"une tornade de feu", dans un car devant le parc animalier d'El Kala, près d'El Tarf.
Une équipe AFP a vu la carcasse carbonisée du car et rencontré des paysans qui ont tout perdu, comme Hamdi Gemidi, 40 ans, encore sous le choc de voir son cheptel brûlé vif.
"C'est notre gagne-pain, nous sommes agriculteurs, nous élevons du bétail comme des moutons, des vaches, des poulets et des bovins. Nous n'avons nulle part où aller et rien pour gagner notre vie", a-t-il dit à l'AFP.
- Solidarité
"Des gens sont venus me dire d'évacuer la maison car je risquais de brûler, mais je m'en fichais à cause de mon chagrin. J'avais accepté mon sort, mais les sauveteurs m'ont fait sortir avec quelques animaux qui ont été épargnés. Je ne sais pas où aller maintenant, dois-je rester dans les champs, les forêts ou les montagnes?"
Le ministère de la Solidarité nationale a annoncé "une prise en charge psychologique et sociale" des victimes.
Des collectes de vêtements, de médicaments et de nourriture ont démarré.
Des particuliers en Algérie ou à l'étranger ont relayé des appels sur les réseaux sociaux et orienté vers des sites où déposer ces dons.
Jeudi, des dizaines de camions chargés de plusieurs tonnes d'aide humanitaire sont arrivés à El Tarf, selon un communiqué de cette préfecture.
Par solidarité également, toutes les activités artistiques du pays ont été reportées.
Le ministère de la Justice a ouvert une enquête sur l'origine des incendies suspectant des causes criminelles.
Ils sont accusés d'avoir incendié les récoltes d'un voisin, sans lien établi pour le moment avec les feux dans la zone. Selon le code pénal algérien, un pyromane risque entre 10 ans de prison et la perpétuité.
Depuis le 1er juin, 1.242 incendies ont détruit 5.345 hectares de forêts et taillis, selon le colonel Boualem Boughlef.
Jusqu'ici, l'été 2021 a été le plus meurtrier depuis des décennies: plus de 90 personnes avaient alors péri dans des feux de forêt ayant dévasté le nord, en particulier la Kabylie.
Rédigé le 20/08/2022 à 16:24 dans Algérie, Incendies | Lien permanent | Commentaires (0)
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