S’il est un moment bien oublié de l’histoire de la guerre de Libération nationale, c’est assurément l’action menée par la cellule FLN d’Es-Sénia (Oran) contre un avion d’Air France qui effectuait la liaison entre Oran et Paris.
J’exprime ici toute ma reconnaissance à Mohamed Fréha qui, il y a quelques années déjà, avait attiré mon attention sur cet événement, alors hors champ historique, personne n’en avait fait mention. En effet, ni le récit national, ni les historiens, ni les journalistes n’ont évoqué «l’explosion en plein vol d’un avion commercial d’Air France !». Mohamed FREHA est bien le seul. Dans son ouvrage J’ai fait un choix, (Editions Dar el Gharb 2019, tome 2) il lui consacre sept pages. Ses principales sources étaient la mémoire des acteurs encore en vie, celle des parents des chouhada et la presse d’Oran de l’époque, (L’Echo d’Oran en particulier). Les archives du BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile), Fonds : Enquête sur les accidents et incidents aériens de 1931 à 1967 et plus précisément le dossier Accidents matériels de 1957 intitulé à proximité de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Armagnac (F-BAVH) 19 décembre 1957, conservées aux Archives nationales de France, ne sont pas encore consultables. Qu’en est-il des archives de la Gendarmerie française ? Qu’en est-il de celles de la Justice civile et militaire là-bas dont celles des Tribunaux permanents des forces armées (TFPA). Et ici ? Et chez nous ? Il reste à retrouver et travailler les minutes du procès.
C’est ainsi que le jeudi 19 décembre 1957, à 14 heures, affrété par Air France, un quadrimoteur « Armagnac SE » numéro 2010, immatriculé F-BAVH appartenant à la Société auxiliaire de gérance et transports aériens (SAGETA), avait quitté l’aéroport d’Oran-Es-Sénia pour Paris qu’il devait atteindre vers 20 heures. A 18 heures 15, il fut brusquement détourné vers Lyon alors qu’il survolait Clermont-Ferrand. Une déflagration venait de se produire à l’arrière de l’avion au niveau du compartiment toilettes. Selon le témoignage d’un passager, la vue des stewards et hôtesses de l’air, qui couraient dans l’allée centrale vers la queue de l’appareil avec des extincteurs à la main, inspira un moment d’inquiétude. Le vol se poursuivit normalement malgré une coupure d’électricité et la baisse soudaine de la température dans la cabine.
Un petit travail de recherches nous apprend que l’aéronef, l’Armagnac SE, avait une excellente réputation de robustesse. Il était le plus grand avion de transport français jamais construit à ce jour et avait la réputation d’avoir «servi à de très nombreux vols entre Paris et Saïgon (actuellement Ho-Chi-Minh-Ville) lors de la guerre d’Indochine, principalement dans le rapatriement des blessés et des prisonniers». A-t-il été repéré et choisi pour cela ?
Il n’en demeure pas moins que le commandant de bord décida alors de se poser à l’aéroport de Lyon-Bron, rapporte le journaliste du Monde (édition datée du 21 décembre 1957). Toujours selon le commandant de bord : «La robustesse légendaire de l’Armagnac nous a sauvés, car d’autres appareils dont la queue est plus fine auraient certainement souffert davantage ». Une photographie montre bien cette brèche de deux mètres carrés.
Débarqués, les passagers comprennent qu’ils ne sont pas à Orly et l’un d’entre eux remarque une « grande bâche qui recouvre le flanc droit du fuselage ». Ils apprennent qu’ils sont à Lyon et qu’il y avait eu une explosion dans l’arrière de l’avion. Ils sont tous interrogés par les enquêteurs de la police de l’Air. L’hypothèse d’un accident technique est écartée et celle d’une action (un attentat, disent-ils) du FLN s’impose, ce qui provoque l’intervention des agents du SDECE. Et pour cause, c’est bien une bombe qui avait explosé.
Mais il y avait aussi le fait que cet avion transportait 96 passagers et membres d’équipage parmi lesquels 67 étaient des militaires de tous grades, venus en France pour les fêtes de Noël. L’enquête reprend à l’aéroport d’Es-Sénia qui se trouvait, à cette époque encore, au sein d’une base de l’armée de l’Air. Elle est confiée dans un premier temps à la gendarmerie d’Es-Sénia et s’oriente vers le personnel civil algérien, femmes de ménage comprises. Mais les soupçons se portent vers les bagagistes qui étaient dans leur grande majorité des Algériens. Elle aboutit à la découverte d’une cellule FLN à Es-Sénia à laquelle appartenaient, entre autres, des bagagistes.
Dans son récit construit sur la base des témoignages, Mohamed Fréha nous donne des noms et un narratif assez détaillé de l’action de ces militants. Le chef de l’Organisation urbaine FLN d’Oran avait transmis à un membre de la cellule dormante d’Es-Sénia, un ordre du chef de Région. Ils devront exécuter «une action armée spectaculaire.» Lors d’une réunion, le 15 décembre, la décision fut prise de «détruire un avion de ligne en plein vol». Mais il fallait «trouver une personne insoupçonnable de préférence avec un faciès européen». Ce fut un Européen, Frédéric Ségura, militant du Parti communiste, bagagiste à l’aéroport. Mohamed Fréha nous donne six noms des membres de la cellule auxquels il ajoute un septième, Frédéric Ségura. Madame Kheira Saad Hachemi, fille d’Amar Saad Hachemi el Mhadji, condamné à mort et exécuté pour cette affaire, nous donne treize noms dont celui de F. Ségura et présente un autre comme étant le chef du réseau. Ce dernier n’est pas cité par Mohamed Fréha.
Lorsque les militants du réseau avaient été arrêtés l’un après l’autre suite à des dénonciations obtenues après de lourdes tortures, Frédéric Ségura, qui avait placé la bombe, est torturé et achevé dans les locaux de la gendarmerie. Selon un policier algérien présent lors de l’interrogatoire, Ségura n’avait donné aucun nom. «Je suis responsable de mes actes !» avait-il déclaré à ses tortionnaires du SDECE. Son corps n’a jamais été retrouvé. Après l’indépendance, le statut de martyr lui fut certes reconnu, mais son sacrifice n’est inscrit nulle part dans l’espace public d’Es-Sénia. Rien non plus sur cette action. La mémoire est impitoyable quand elle est courte et qu’elle laisse la place à l’oubli. Quant au chef de la cellule, Lakhdar Ould Abdelkader, il aurait trouvé la mort au maquis.
Lors du procès, fin mai 1958, Amar Saad Hachemi el Mhadji, gardien de nuit à l’aéroport, fut condamné à mort et guillotiné le 26 juin 1958. Il avait introduit la bombe, crime impardonnable. Dehiba Ghanem, l’artificier, qui avait fabriqué la bombe artisanale, fut condamné à la prison à perpétuité. Les quatre autres impliqués, Kermane Ali, Bahi Kouider, Zerga Hadj et Salah Mokneche, furent condamnés à de lourdes peines de prison. Quant aux quatre autres, la justice a condamné trois à des peines légères et en a acquitté un. Non seulement ils étaient dans l’ignorance de ce qui leur était demandé (transporter la bombe ou la cacher dans leur local) mais de plus ils n’étaient pas membres de la cellule FLN. Des questions restent en suspens faute d’avoir accès aux archives : l’avion a-t-il été choisi à dessein, à savoir le fait qu’il transportait des militaires ? L’objectif était-il vraiment de donner la mort aux passagers ? Sur cette question, Mohamed Fréha rapporte que, réprimandé par sa hiérarchie, l’artificier répondit : « Non seulement que le dosage n’était pas conforme à la formule, mais également la poudre utilisée était corrompue par l’humidité».
Pourtant, Le correspondant du Monde à Lyon avait alors écrit : «Des dernières portes de la cabine jusqu’à la cloison étanche, le parquet était éventré. Il s’en fallait d’une dizaine de centimètres que les gouvernes n’eussent été touchées, ce qui eut entraîné la perte du quadrimoteur». Enfin et curieusement, le passager avait conclu son témoignage en établissant un lien avec un autre événement survenu une année plus tôt: «Réagissant à la piraterie de la «France coloniale» le 22 octobre 1956, lorsqu’un avion civil qui conduisait Ahmed Ben Bella du Maroc à la Tunisie, en compagnie de Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf est détourné par les forces armées françaises, le FLN voulait une réciprocité spectaculaire».
Spectaculaire ? C’est bien ce qu’avait demandé le chef FLN de la Région. L’action le fut et à un point tel qu’aujourd’hui rares sont ceux qui croient qu’elle a vraiment eu lieu. Il est triste de constater que cette opération qui a causé la mort de deux militants : Frédéric Ségura et Amar Saad Hachemi, n’est inscrite ni dans notre récit national ni dans la mémoire locale. Il nous faut visiter le musée créé par Mohamed Fréha au boulevard Emir Abdelkader à Oran pour y trouver des traces. Ces martyrs et leurs frères du réseau d’Es-Sénia méritent la reconnaissance de la Nation. Peut-être alors que leurs frères d’Es-Sénia et d’Oran leur rendront hommage à leur tour. Inch’a Allah !
par Fouad Soufi
Sous-directeur à la DG des Archives Nationales à la retraite - Ancien chercheur associé au CRASC Oran
Lors d’un colloque organisé en l’honneur de l’emblématique président Boumediene par le ministère des Moudjahidines, sa femme Anissa a pris la parole pour raconter son défunt mari. Plus de détails seront dévoilés dans les lignes de cette édition du mercredi 28 décembre 2022.
Cela fait 44 ans que l’ancien président Houari Boumediene est décédé en laissant en émoi tout le peuple en Algérie, mais aussi sa femme Anissa, qui a tenu à prendre la parole pour rappeler la grandeur de cet homme lors de ce colloque organisé en son honneur par le ministère des Moudjahidines.
Il est à rappeler que l’emblématique chef d’État a marqué toute une époque. Même 44 ans après son décès. De génération en génération, on se souvient encore de l’homme qui a, par son passage, tenu à hisser le pays haut. Et ce, en lui donnant une place sur la scène internationale. D’ailleurs, feu Boumediene avait pour objectif de mettre fin à l’époque du colonialisme économique après avoir mis derrière lui l’ère du colonialisme politique.
Dans ce sillage, comme rapporté par le média francophone L’Expression DZ, Anissa Boumediene s’est prononcée pour revenir sur le parcours de son défunt mari. En tant que première Dame, elle a évoqué l’annonce de son décès qui a été vécue comme un drame par tous les Algériens.
Algérie : Anissa rappelle le « Zaïm » qu’était Boumediene
Avec beaucoup d’émotion, Anissa Boumediene se remémore le jour de sa mort, en révélant : « C’était un choc pour la veuve que j’étais, mais aussi pour tous les Algériens orphelins de leur président ». Sachant que l’annonce est tombée comme de la foudre sur les Algériens. « Les médecins m’avaient dit qu’il avait un rhume. Après 40 jours, il décède de façon subite », a-t-elle ajouté.
En outre, la première Dame a également rappelé le « Zaïm » qu’il était. Mais pas que. Elle a évoqué le fait que Mohamed Boukharouba, de son vrai nom, était un visionnaire. D’ailleurs, la preuve en est un de ses discours à l’ONU. « Le discours de Boumediene à l’ONU en est le meilleur exemple. Il parlait de ce que nous vivons aujourd’hui », a-t-elle lancé.
Témoignage, Yvon au service de la Nation Française muté d'office dans la 434 UFL-UFO
Hommage aux anciens combattants FSE 4ème BCP deTifelfel mutés d'office a la 434° UFL-UFO
Guerre d'Algérie: pas de repentance mais la vérité et de la reconnaissance (Macron)
On se demande comment des officiers expérimentés et intelligents ont pu élaborer ce projet
<<< Quand la vérité est remplacée par le silence , le silence est un mensonge>>>
"la mémoire est utile pour bien se conduire"
Par Omar Hamourit *
Le 8 janvier 1961 était organisé le premier référendum qui invitait les Français et les Algériens à se prononcer sur les réorientations de la politique algérienne de la France, amorcée par le général de Gaulle dans son discours du 16 septembre 1959. L'idée d'une Algérie algérienne commençait à prendre forme et dans son sillage les initiatives pour l'accompagner et la mettre en place. C'est dans ce climat, que le Comité des affaires algériennes (CAA), présidé par Louis Joxe, a développé l'idée d'une Force algérienne, pour assurer l'ordre et la sécurité en Algérie non encore indépendante mais plus totalement sous l'autorité française. Cette Force devait accompagner le projet de société esquissé par les accords d'Évian, en sécurisant les biens et le territoire d'une Algérie multiethnique. Elle était pensée également, comme le montre une note signée par le général Charles Ailleret, le haut responsable militaire en Algérie, pour constituer la future base de l'armée algérienne, et ce conformément aux orientations des accords d'Évian. Voyons comment cette armée a été mise sur pied par le gouvernement français et de quelle façon s'est-elle déployée dès le 19 mars 1962, date de la proclamation du cessez-le-feu.
Des harkis dans la Force locale Le référendum sur l'autodétermination de l'Algérie a ouvert donc la voie à une indépendance de l'Algérie. C'est ainsi, dès le 20 janvier 1961, qu'un groupe interministériel réuni à Paris, a prévu la constitution d'une armée d'un effectif qui oscillerait entre 30000 et 35000 hommes. Ensuite, à l'issue de la consultation et les propositions faites par les autorités militaires en Algérie, le Comité des affaires algériennes (CAA), a donné un corps à cette Force, lors de la réunion du 24 octobre 1961, en la dotant de 4500 gendarmes auxiliaires, 11000 hommes des Groupes mobiles de sécurité et 18000 Moghaznis. Cette configuration n'a pas été validée par les négociateurs du gouvernement provisoire de la révolution algérienne (Gpra), comme le souligne Redha Malek dans son livre Algérie à Évian, histoire des négociations secrètes, qui rejetèrent la présence des supplétifs (les harkis) dans les effectifs et proposèrent, à la grande surprise, d'intégrer dans cette Force locale, les appelés du contingent, des appelés aussi bien de souche européenne que nord-africaine. Ce fut un point d'achoppement entre les deux parties qui déboucha sur un accord et une instruction écrite envoyée le 26 février 1962 par Pierre Messmer, le ministre des Armées, au général Charles Ailleret, le haut responsable militaire en Algérie. Le cessez-le-feu survint le 19 mars appuyé par le décret 62-306 et fut suivi par l'arrêté interministériel du 30 mars 1962 précisant les contours de la Force locale. 40000 hommes répartis en 114 Groupes mobiles de sécurité «GMS», 110 pelotons de Garde territoriale,(PGT) et enfin 114 compagnies d'appelés ayant plus de 8 mois de service. Comme le prévoient les accords d'Évian, cette Force est mise à la disposition du l'Exécutif provisoire. Signalons que de nombreux appelés français de souche, ont accepté à reculons leur affectation aux unités de la Force locale. À partir d'avril 1962, le commandement de la Force locale fut confié à Omar Mokdad, ancien préfet de Saida, par un décret signé par Charles de Gaulle. Cependant, en raison de sa dépendance logistique et du financement français, l'autorité effective relevait davantage du représentant français en Algérie, Christian Fouchet, le haut-commissaire de la République, que de l'Exécutif provisoire, comme le résume si bien Robert Buron, dans Carnets politiques de la guerre d'Algérie par un signataire des accords d'Évian. Ce commandement bicéphale, a conduit à quelques divergences sur les missions de la Force locale. Si les missions de cette Force, conformément à l'arrêté du 30 mars 1962, étaient d'assurer la surveillance générale, la protection des personnes et des biens, et le maintien de l'ordre, Abdelkader Hassar, délégué à l'ordre public au sein de l'Exécutif provisoire, a demandé à ce que la Force locale soit impliquée dans la lutte contre l'organisation armée secrète (OAS). Christian Fouchet n'approuva pas cette demande.
Les Algériens exilés en Tunisie et au Maroc Abderrahmane Farès, le président de l'Exécutif provisoire souhaitait élargir les missions de la Force locale à la lutte contre ceux qui remettaient en question les accords d'Évian. Voilà un souhait qui présageait le futur affrontement entre les défenseurs des accords d'Évian et l'aile opposée lors du congrès à Tripoli du Conseil national de la révolution algérienne (Cnra), qui, les uns et les autres, portaient un projet de société fondamentalement différent. Ceci dit, au mois de mai 1962, devant l'intensité des actions de l'OAS, les soldats de la Force locale furent déployés dans les grandes villes, au grand dam des appelés de souche européenne, qui craignaient les affrontements avec les Français d'Algérie. Toujours est-il que la Force locale a joué un rôle très important dans cette Algérie où l'exercice du pouvoir était confus, en sécurisant des endroits stratégiques, comme les barrages de rétention d'eau, et gérant l'ouverture des frontières pour permettre aux Algériens exilés en Tunisie et Maroc, de rentrer au pays. Elle a protégé le départ les Européens, avec quelques manquements, notamment à Oran. Cette Force a joué un rôle essentiel dans l'organisation et la préparation du référendum d'autodétermination du 1er juillet 1962, sous l'autorité d'Omar Mokdad. Depuis sa mise en place à sa dissolution progressive à partir de juillet 1962, et l'intégration des soldats de souche algérienne aux wilayas, cette Force a été souvent entre le marteau et l'enclume. D'un côté, l'hostilité de l'OAS qui voyait en elle une armée avec des effectifs français et une logistique française, au service du Front de Libération nationale (le FLN). Et de l'autre, la véhémence de l'état-major de l'Armée de Libération nationale (l'ALN), du colonel Houari Boumediene. Amar Mohand Amer parle d'une opposition affirmée des wilayas à l'armée des frontières, en cet été 1962.
* Universitaire
En hommage à mon camarade Militaire du contingent FSE de la Force Locale 422 (de dos) DCD depuis peu, mais qui avait témoignez avec moi et sur Historia Magazine en 1972 mais occultée par la suite par tous les médias et tous les historiens
Les 25 et 26 juin 1962 dans la ville d'Oran recouverte par la fumée des incendies, les commandos de l’OAS attaquent et dévalisent six banques.
C'était le 15 juin 1962
Incroyable mais vrai
Le 15 juin 1962 en Algérie, Yvon, Militaire de 2ème classe se faisait conduire à Alger en jeep par un Capitaine (Commandant de la 434ème UFO de Guyotville) par la corniche de Guyotville - a Alger pour une mission (secrète) qui est resté secrète en ce qui concerne la participation d'un membre FSE de la Force locale a cette réunion ( FLN-OAS). Bernard Tricot et autres (Silence complet).
Aucun chauffeur n'étant disponible au cantonnement. J'étais donc seul à garder la jeep, à la Mairie d’Alger avec une frousse énorme (qu'une grenade me soit balancé dans les jambes, ou de me faire tirer dessus). D'autres militaires (de différents bords ?) FLN- ALN- Armée Française et (OAS peut être) étaient comme moi de faction, devant d'autres véhicules, mais personne n'avait ouvert la bouche....... IL fallait rester calme......! J’étais sur mes gardes. Je tressaillais un peu à chaque fois, ou le moindre bruit se faisait entendre, car je me préparais à intervenir à chaque instant. Scrutant des yeux le moindre endroit où un replie serait possible.
Je ne me rappelle plus combien de temps mon capitaine avait été retenu tellement j’étais sur le qui-vive, mais j’avais trouvé le temps très long
Et c’est sans aucune voix, le capitaine repris prestement le véhicule, et sans rien demander je grimpais dans la jeep. Le retour vers Guyotville, s’effectua plus sereinement sans aucun commentaire. Le capitaine s’emblait très préoccupé par l’entrevue qu’il venait d’avoir. S’il nous était arrivé le moindre malheur, personne ne nous aurait retrouvés pour nous rendre un dernier hommage.
Ce soir- là, une déflagration mutila l’Hôtel de ville, victime d’un plasticage Enormes dégâts sur les sept niveaux du bâtiment, 17 soldats français y trouvèrent la mort. Photo EPC Armées ; Livre de Vitalis Cros ; Presses de la Cité Paris 1971 retrouvé à Colmar qu'en 2009
*
Couvrir le conflit algérien ou l’évoquer s’avère périlleux lorsqu’on veut être un journaliste impartial. Joseph Pasteur en fait les frais.
La veille du JT de 20h00 du 16 mars 1962 où il doit commenter la politique intérieure, on l’averti qu’il ne présentera pas le journal du lendemain : "Au même moment, on apprenait que Pasteur devait être suspendu incessamment à la suite d'un conseil interministériel au cours duquel on avait trouvé qu'il avait une façon provocante de donner des nouvelles...la dernière provocation qu'on lui reprochait était l'annonce, au JT du samedi 10 mars, de la révocation de M. Rouve, secrétaire général du Syndicat de la Police..."
Joseph Pasteur est « invité » soit à partir en reportage loin de Paris, soit à accepter le poste de correspondant de la Rtf à Milan (où il n'y a pas de poste !). Des raisons de sécurité sont aussi invoquées (l'OAS. menacerait de plastiquer son appartement) (télé 7 jours du 24 au 30/03/1962).
Mais, suite à une grève générale d'1/2 heure sur toutes les chaînes de radio et de télévision, le journaliste revient à l'antenne le 07 mai 1962. Il y donne ses impressions sur l'Algérie, puis présente les reportages qu'il a réalisés sur l'Algérie du 08 au 10 mai 1962. Ce reportage est le premier de cette série. Il s’agit d’une rétrospective sur les attentats perpétrés par l'OAS à Alger depuis la signature des Accords d'Evian sur le cessez-le-feu et l'autodétermination en Algérie.
Cliquez ci-dessous pour avoir la chanson des combattants d'Algérie et mon intervention a la Radio sur France Bleu.
1961 Depart en camion de Tifelfel Rhassira >Aurès du Moustachu pour une opération !!
On peut remarquer que quatre de nos amis et camarades musulmans,n'ont pas voulu se faire photographié.
<<Sommes-nous aujourd’hui condamnés à vivre à jamais dans l’ombre de ce traumatisme pour nos deux pays ? Il est temps de clôturer ce deuil. Il faut pour cela avoir le courage de dire les choses et de ne céder à aucune simplification. »
Diplome obtenu l'année de la déclaration de Guerre en Algérie 01/11/1954
« La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. » (Paul Valéry)
Récemment dans la revue «Science & Vie» - «Algérie 1954-62 - La dernière guerre des français»
M. Paul Delouvrier (1914- 1995) ancien Délégué Général du Gouvernement en Algérie, révélait «post mortem» que la France, par l’intermédiaire des compagnies pétrolières, «arrosait»les fellaghas pour que les gazoducs ne soient pas sabotés. Cette révélation était un secret de polichinelle, depuis longtemps éventé, mais qui devait rester tabou sous le fameux sceau du «Secret Défense».
Un hors série de Science et Vie, publié en octobre 2004, les révèle au grand public.
Dans ses confidences, Paul Delouvrier détaille les conditions dans lesquelles il a été nommé en décembre 1958 délégué du gouvernement en Algérie et explique qu’il a demandé - et obtenu - « un milliard de francs lourds par an[...] pour sortir le gaz du Sahara et l’amener à la côte ». « Pourquoi les tuyaux n’ont pas été transpercés ?
C’était facile avec les fellaghas. Simplement parce que je me suis entendu avec Tunis », où siégeait le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), selon Paul Delouvrier.
« Et le gaz est sorti parce que je me suis entendu pour que jamais les fellaghas ne le touchent », selon l’ancien représentant français à Alger, ajoutant que les compagnies pétrolières « ont arrosé suffisamment [...] des gens qui, après, allaient acheter des armes pour tuer des Français ».
Copie du Numéro 434 L’ancien D’Algérie Nos lecteurs écrivent Ou est la vérité ? Récemment dans la revue «Science & Vie» - «Algérie 1954-62 - La dernière guerre des français» M. Paul Delouvrier (1914- 1995) ancien DGG (*) en Algérie, révélait «post mortem» que la France, par l’intermédiaire des compagnies pétrolières, «arrosait» les fellaghas pour que les gazoducs ne soient pas sabotés. Cette révélation était un secret de polichinelle, depuis longtemps éventé, mais qui devait rester tabou sous le fameux sceau du «Secret Défense».Il est évident que cet «impôt révolutionnaire» servait à acheter des armes, dont la fameuse copie du Mauser allemand en Tchécoslovaquie, qui reproduisait même l’aigle nazi avec la croix gammée.
En caricaturant, on peut dire que nos proches, abonnés de GDF en France dans ces années-là, payaient les armes pour nous tuer !
Familier (**) du tronçon ferroviaire Biskra El Kantara-Batna je m’aperçus très vite, avec mes camarades, que les trains de wagons citernes de pétrole brut d’Hassi-Messaoud-Bône ou Philippeville n’étaient jamais l’objet de déraillements par mines, alors que, malgré des ouvertures de voies quotidiennes avec pelotons cynophiles, les trains de voyageurs ou de marchandises étaient périodiquement l’objet de ces attentats. D’autre part, ces mines, indétectables ou non détectées, étaient toujours placées dans des endroits où la voie ferrée était de part et d’autre très dégagée et jamais dans des zones au relief accidenté, pour que celle-ci ne soit pas trop longtemps obstruée... pour les convois pétroliers ! Pour ma part (**), je peux relater que le 30 novembre 1959, lors de la traversée de l’oléoduc, récemment achevé, au col du Foum el Zegag, le général d’armée Demetz (5 étoiles) vint en inspection par hélicoptère. Nous lui présentions les armes en tenue 46, sans aucune protection, sauf un GMC avec une tourelle de 12,7... Non montée et une quinzaine de militaires faiblement armés, et en pleine zone dite interdite Passivité des fells, efficacité du plan Challe, inconscience militaire ou accord tacite local avec les fells ? Suite aux révélations de M. Delouvrier, les Algériens ont réagi et rejeté - mollement et discrètement - ces arguments en insinuant que, sachant depuis 1954 l’indépendance de l’Algérie inéluctable, il ne fallait pas saboter les structures économiques du pays (ponts, barrages, gazoducs, oléoducs, etc.). Est-ce qu’un jour un historien digne de foi se penchera sur ce sujet que j’appellerai «La bataille du rail, du gaz et du pétrole en Algérie 1954-1962 » pour dire une vérité peut-être cruelle mais qui balaierait la fameuse Raison d’Etat, 40 ans après, pour devenir un fait historique ?
Jean Claude MARY 92370 CHAVILLE
Il y a 58 ans aujourd'hui, 19 mars 2020
Dans ce village des Aurès, il y a eu 59 ans qu'un détachement de l'armée Française avait eu la mission d'aller annoncé les accords d'Evian du 18 mars et le cessez le feu en ce jour du 19 mars1962 dans ce village de Ghassira .Au moins quatres militaires FSNA et FSE de cette mission sont toujours en vie, et pourrait témoigner ??
La lutte contre la pandémie du « coronavirus » conduit le gouvernement à prendre un certain nombre de mesures contraignantes.
Les cérémonies du 19 mars à l’occasion de la Journée nationale du Souvenir et de Recueillement à la Mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie, sont toutes annulées, sauf à Paris.
Les cérémonies prévues initialement au Mémorial du quai Branly et à l’Arc de Triomphe feront l’objet d’un simple dépôt de gerbe de la secrétaire d’Etat aux Armées, accompagné d’un responsable national de la FNACA.
Ainsi seront quand même honorés les 30 000 morts et disparus d’Afrique du Nord.
Le 19 mars est la Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Si la traditionnelle cérémonie n'a pas lieu cette année en raison du contexte actuel, la Secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, a tout de même tenu à adresser un message pour l'occasion.
" 19 mars 1962 !
Ce jour-là, le cessez-le feu, prévu par les accords d’Evian signés la veille, prenait effet. Il mettait fin à huit années de guerre. C’était il y a cinquante- huit ans.
Depuis, le souvenir de la Guerre d’Algérie est toujours vivace. Plusieurs millions de femmes et d’hommes, des deux côtés de la Méditerranée, ont vu leur vie bouleversée. Des milliers de familles ont été endeuillées.
Aujourd’hui, nous nous souvenons, nous nous recueillons et nous rendons hommage à toutes les victimes militaires et civiles de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.
Nous honorons la mémoire des combattants. Celle des appelés du contingent, des militaires de carrière, des membres des forces supplétives ou assimilés, celles des forces de l’ordre. Plus de 25 000 sont morts pour la France et plus de 70 000 ont été blessés.
Pour des milliers de soldats français, le 19 mars est avant tout la fin des combats. Un jour qui, pour beaucoup, signifiait le retour attendu dans leur famille. Mais, ils sont nombreux à avoir ramené jusque chez eux les douleurs et les traumatismes de la guerre.
Le 19 mars annonce l’indépendance de l’Algérie et est apparu comme une promesse de paix. Mais, nous le savons, comme trop souvent la sortie de guerre eut son lot de tragédies et de drames.
Nous pensons aux Français d’Algérie. Des familles entières ont quitté leur terre natale, une terre tant aimée, pour recommencer leur vie.
Nous honorons les membres des formations supplétives et assimilés qui ont loyalement servi la France. Beaucoup ont été victimes d’exactions, beaucoup d’autres ont été contraints de fuir l’Algérie. Déracinés, ils sont arrivés dans un pays qui n’a pas su les accueillir.
De nombreux civils de toutes origines et de toutes confessions ont souffert et ont été les victimes de violences. La France ne les oublie pas tout comme elle n’oublie pas le drame des disparus, dont la trace s’est perdue dans la guerre.
La mémoire de la guerre d’Algérie est diverse, plurielle et fragmentée. Elle est encore douloureuse pour beaucoup d’anciens combattants, de rapatriés et de familles. Ce drame – cette déchirure – est désormais une page de notre histoire. C’est pourquoi, il faut l’enseigner et la raconter. C’est pourquoi, il faut transmettre les mémoires et recueillir les témoignages des acteurs encore parmi nous. Le monde combattant et le ministère des Armées participent à cette tâche essentielle.
La Nation rassemblée poursuit la construction d’une mémoire apaisée et tolérante tout en développant des liens d’amitié entre les deux rives de la Méditerranée."
Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées
c'était bien la GUERRE qui ne disait pas son nom en Algérie
60 ans après on retrouve ???
J'ai de la peine a croire qu'il n'y a pas eu de liste de Militaires FSE, concerrnant les effectifs d'encadrement des 114 UFO, pour être fourni aux (Prefets Maires) lors de la mutation et de la passation des pouvoirs par l'ArméeFrançaise, aux administrations civiles Algériennes responsables de celles-ci (Accors d'Evian )
Il est vrai que Le General Philippe Ginestet prend le commandement du corps d'armée d'Oran, le 10 Mai 1962. Le 14juin1962, alors que le général est à l'hôpital militaire d'Oran pour rendre hommage au lieutenant-colonel Mariot tué par l'organisation de l'armée secrète, un jeune homme lié à l'OAS tire sur lui et le blesse mortellement, ainsi que le médecin-colonel Mabille. Le général succombe le 24 au Val-de-Grâce où il avait été hospitalisé. Il est élevé au rang de grand-officier de la Légion d'honneur à titre posthume.
mais ne figure sur aucun monument aux Morts en France!!.
Il en est de meme du Lieutenant Colonel Mariot assassiné par l'OAS le 13 juin 1962 Commandant le 5ème R I .Il avait commandé mon régiment le 4ème BCP en 1957, et ne figure pas encore sur le monument aux Morts de sa Commune de naissance
Naissance Date : 27/01/1909 Département : 86 - Vienne Commune : Buxerolles Décès Date : 13/06/1962 (53 ans) Pays : 9352 - Algérie Commune : Oran
‘Un peuple qui n’a plus de mémoire n’a pas d’avenir’’
Episode 1 : Belfort-Paris, en passant par l’Algérie Jean-Pierre Chevènement évoque son enfance pendant la guerre, sa famille d’instituteurs, ses études brillantes qui le conduisent à Sciences-Po et à l’ENA, puis le choc de la guerre l’Algérie qui marque son passage à l’âge adulte.
Intérrogé par Gerard Courtois en particulier cet extrait !!!
<<J'ai vu des officiers français tués par l'OAS le Général Ginestet etc..?>>
les rajouts en rouge sont de moi ainsi que << 11 officiers sont répertoriés DCD du 9 avril 1962 au 1er juillet 1962>>sauf erreur de ma part
En écrivant les lignes de ce site, j'ai toujours une pensée pour toute ma Famille - pour mes six petits-enfants en particulier les jumeaux.
Ils n’avaient pas 4 ans et au retour à la maison, à la suite d’une cérémonie Nationale Commémorative, où, ils avaient accompagnés Monsieur le Maire, pour le dépôt de la gerbe, devant le monument aux morts de la commune.
<< - Mais, tu n’as pas fait la guerre Papy ?>>
- Si..! <<- Mais t’ai pas mort..! >>
- Si..! <<- Mais t’ai pas mort..! >>
Donc, étant toujours en vie, n'en déplaise à certains, qui non pas répondu a mes courriers au cours de ces dix dernières années, je vais continuer à écrire sur ce site nouveau.
J'ai toujours une pensée aussi - pour tous ceux, qui pendant 50 ans, nous ont pas dit toute la vérité - et qui, - nous ont fait croire, par la presse, la radio, la télévision et tous les médias "qu'ils savaient tout"
- alors qu'ils n'étaient plus en Algérie, pendant la période transitoire du 19 Mars 1962, a l'indépendance de l'Algérie
- Ou bien , comme un certain historien, qui racontait encore en 2012 devant une vingtaine autres historiens et autres spectateurs responsables d'anciens Combattants,
a l’Espace Parisien Histoire Mémoire Guerre d’Algérie de Paris
"que la force locale était composée uniquement d'Algériens".
et nous oubliés, - nous - militaires du contingent FSE de métropole dans ces unités Algériennes
Une violation du principe d'égalité, pour la mutation d'office de certains militaires FSE de l'armée Française, dans cette force locale de l'ordre Algérienne.?????
Message du géneral de Brigade Prat de la Zone Nord Constantinois le 18 Avril 1962
Copie extraite d'un courrier envoyé << Les cadres européens n’échappent pas au climat psychologique décrit ci-dessus et , de plus ils en redoutent les effet Ils ont été en quasi- totalité désignés d’office et
j’ai prescrit que dans la mesure du possible, le choix s’exerce sur les meilleurs
Mais ils n’ignorent pas la difficulté de leur tâche, ni les conditions particulièrement ardues dans lesquelles leur commandement s’exercera Ils appréhendent de n’avoir en main qu’un outil qui se brisera a la première occasion sinon avant, ils redoutent les désertions, le refus d’obéissance, les manifestations collectives>>
Le 22 avril 1962 a tkout dans la 434unité de la force locale algérienne j'avais écris pour la France et pour la Vienne
Une semaine après la signature des accords d'Evian sur le cessez le feu en Algérie et le droit des Algériens à l'autodétermination, le Délégué général du Gouvernement en Algérie, Jean MORIN, remet à la cité administrative du Rocher Noir, ses pouvoirs au Haut Commissaire de France nommé par le président De GAULLE, Christian FOUCHET.
Christian Fouchet Haut commissaire de France en Algérie a bien dit le 21 Avril 1962
<< La France conformément aux Accords d'Evian, mets sous l'autorité de l'Exécutif Provisoire cette force locale, dont l'Exécutif Provisoire disposera comme elle l'entend >>
<<< On nous demandait de faire en trois mois, ce qui n'avait pu l’être en cent trente ans>>>
Je remercie bien sincèrement Monsieur Daniel Debris Ancien du 2 RCA et de la Force Locale 514 d'avoir mis sur Internet le fanion retrouvé de la 514 UFO
Et Christian Fouchet qui était a Rocher Noir - Bourmerdés a bien écris
Copie extraite du livre Au service du Général De Gaulle - de Christian Fouchet -1971
Algérie 1962 page 131 à191 (Fin des Empires)
- Témoignage de Christian Fouchet Haut-Commissaire en Algérie- mars-juillet 1962 représentant la Nation Française en Algérie en 1962
Pendant ces cent cinq jours Algérie 1962
« Le parachutiste français, le plus typé, au visage net et viril, à l’allure martiale dans sa tenue bigarrée, et souvent combattant en Algérie depuis des mois ou même des années, était maintenant affecté au peloton chargé de la sécurité du général commandant supérieur. Il côtoyait le combattant de l’Armée de Libération Nationale algérienne (A.L.N.), venu des maquis du bled, et devenu garde du corps des « chefs historiques » du F.L.N. (Ou des chefs F.L.N. non « historiques » mais non moins importants, car souvent plus au fait que leurs aînés des problèmes de l’administration moderne que le gouvernement algérien indépendant de demain allait avoir à affronter et à résoudre).
Le brillant sujet frais émoulu de l’E.N.A. est maintenant affecté, tout jeune, avec souvent de grosses responsabilités et beaucoup d’initiatives, à des directions où il n’avait jamais envisagé de servir, côtoyait le jeune Algérien, du même âge, dont l’apprentissage s’était fait dans la guerre clandestine ou dans l’action révolutionnaire des maquis et qui se préparait à devenir, presque du jour au lendemain, directeur de Cabinet des ministres. Tout cela avait commencé par se regarder avec curiosité, sinon avec méfiance, puis avait, très vite, fait bon ménage >>
- Un témoignage du plus haut représentant de France en Algérie, pendant la période transitoire, qui ne colle pas avec la date du 2 juillet 1962 fin de la Guerre d'Algérie dans la loi de décembre 1999
En effet, une loi adoptée par le parlement le 1er décembre 1999 ne modifie pas la date du 2 juillet qui était en vigueur depuis 1974 qui désignait la fin du maintien de l'ordre (et non la fin des combats en Algérie).
"Par ailleurs je vous précise que les difficultés auxquelles ont été confrontés les militaires des unités de force locale ne sont pas niées"". - Ministère de la Défense
<< Sommes-nous aujourd’hui condamnés à vivre à jamais dans l’ombre de ce traumatisme pour nos deux pays. Il est temps de clôturer ce deuil. Il faut pour cela avoir le courage de dire les choses et de ne céder à aucune simplification. »
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique (…) le droit de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. » (Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée à Paris le 10 décembre 1948.)
Courrier envoyé a la Direction de l'ONACVG le 20/06/ 2016, restait sans réponse
SUITE..........
Courrier envoyé par mon Député dont j'attends toujours une réponse au 14 Aout 2018
« Il y a deux histoires, l’une que l’on enseigne et qui ment, l’autre que l’on tait parce qu’elle recèle l’inavouable »(Honoré de Balzac)
Enfin le 1er septembre 2021, les mots " force locale" ont été prononcés pour une 1ère fois,devant un Monument aux Morts en France 59 ans après !!
Avec la présence du Maire du village, de deux maires de villages limitrophes, du représentant de la communauté de communs et de deux représentants du conseil départemental.
Nieuil (Charente) le 1er septembre 2021
Monsieur le Maire
Mesdames, Messieurs les Représentants des associations anciens combattants
Mes amis, Chasseurs de l’Aurès.
Notre pays sort d’une longue pandémie. L’éducation nationale, le travail, les associations ont été perturbées
Nous n’avons pas pu tenir notre date, et le lieu qui était prévu. Il fallait trouver une solution. C’est simple. Faire appel aux associations d’anciens combattants de CHASSENEUIL, ils ont cherché une solution pour nous. Et avec l'accord rd de La municipalité tout est possible.
Merci Monsieur le Maire, et le conseil municipal, merci les associations d’anciens combattants. Il est vrai que vous été les héritiers d’une région qui a su tendre la main aux autres.
Depuis plusieurs mois des médias parlent de l’ALGERIE. Et les historiens de chaque côté de la Méditerranée. Sans l’avoir voulu nous sommes entrés dans cette histoire.
Nous très jeunes, et témoins de ces moments de l’histoire de notre pays. Nous n’avons pas oublié, ainsi que la libération du pays, avec l’aide de la population locale. Devenus presque adultes, mais sans le droit de vote nos parlementaires nous ont envoyé, pour participer aux événements d’Algérie. La génération obéissante que nous étions a répondu présent. Sur les bancs de l’école et dans nos familles nous avions appris à obéir.
Notre bataillon nouvellement formé c’est retrouvé en juillet 54 sur la frontière Tunisienne pour les mines d’Ouenza. Ce fut ensuite la Kabylie avec le rappel des contingents qui avaient été libérés, puis Biskra les Aurès et T’kout.
En mars 1962 le gouvernement Français a engagé des négociations pour un cessez le feu. Un décret a été pris. Des membres de l’armée Française participeront avec des membres de l’A L N, organisation que nous combattions, à la création d’une force locale. Moment très difficile, celui qui il y a quelques mois était recherché, est maintenant un chef ! Les villages se couvrent de drapeaux vert et blanc. Pour le secteur de T’KOUT ce fut des éléments de nôtre 3ième compagnie qui ont dû participer.
Cela était différents des actions des anciens. Mais au combien difficile ils ont su garder leur sang-froid et leur honneur.
Avec l’indépendance de l’Algérie la force locale a été dissoute
Ce fut aussi l’abandon des Harkis et autres supplétifs, Ils avaient crus en la parole des représentants de la FRANCE. Le 4ième B C P avait quitté les Aurès, avec des souvenirs pour la vie ce fut GUYOTVILLE EL-BIAR ou la caserne de VITROLLES. En juin 1964 nous avons le dernier tué du 4 et l’adieu à l’ALGERIE. Avec presque dix ans de présence.
Retour en France. Particularité nous avons servi deux républiques. Un peu plus d’une centaine des nôtres y ont perdu la vie. Certains resteront handicapés à vie.
Ville d’accueil SARREGUEMINES en Moselle. Le 4ièmeBataillon de Chasseur à Pied est dissous et les éléments restant sont intégrés au 16ième Bataillon de Chasseurs Porté. Depuis quelques années l’administration militaire a décidé de mettre à l’honneur les Chasseur à Pied. Le 16ième à l’appellation Bataillon de Chasseur à pied. Il est en garnison à BITCHE.
Toujours dans l’histoire, J’ai appris qu’un certain Capitaine ROGEZ avait fait partie des organisateurs du maquis BIR HAKEIM. Il avait eu plusieurs blessures. Il a terminé la guerre dans l’armée du Général DE LATTRE. Il fut en 1956-58 Commandant du 10ième Bataillon de chasseurs dans les Aurès. Nous appartenions à la 2ième demi brigade. Nous étions voisins.
Nieuil. Les Aurès. Les Chasseurs à PIED Nous avons des points communs.
Merci de votre attention. Profiter de cette journée.
Maintenant hommage à nos morts.
5 juillet, fête de l’indépendance. (Témoignage d’un fils de Chahid)
58 ans après…
Je garde un souvenir indélébile de cette journée de proclamation de l’indépendance de l’Algérie. Le 5 juillet 1962, j’avais 7 ans et ne comprenait pas encore pourquoi mon père n’avait pas encore regagné la maison sise à la Cité Legendre (Fontaine Fraiche à proximité du Climat de France) ou moi, Feu ma mère, ma sœur et mon grand frère y résidaient. Ce n’est que quelques années après que j’avais réalisé que mon père ne reviendrait jamais. Je l’avais compris lorsque, en compagnie de ma mère, je m’étais rendu au cimetière El Kettar quelques années après. Aujourd’hui, 58 ans après, je pleure mon père comme le faisait ma mère devant la tombe de mon père. 58 ans après je réalise le chagrin de ma mère, de toutes les mères et enfants algériens dont les pères s’étaient sacrifiés pour que vive l’Algérie et que pour ses enfants recouvre leurs dignités. 58 années après, je réalise que je n’avais jamais prononcé le mot « papa ». 58 ans après je réalise que la France coloniale, assassine, avait privé des millions d’enfants algériens de jouir de l’amour paternel. 58 ans après, je me souviens de la grande liesse de peuple algérien et des larmes de joie. Je me souviens des accolades et du slogan « TAHYA ELDJAZAIR » scandé par les millions d’algériens de tout âge confondu qui avaient occupé les rues sous le regard impuissant des soldats français qui comprenaient la raison de l’euphorie du peuple algérien. Un jour ou la folie se confondait à l’hystérie. 58 ans après, je pleur ma mère et mon père, le martyr Salah Mentouri dont je suis fier d’être un des enfants. 58 ans après, je me rappel avoir été emporté par la foule au même titre que tous les enfants qui s’y étaient mêlé. 58 ans après je me rappel de la joie indescriptible des algériens de s’être débarrassé de l’oppression, de la mal vie imposée par les forces coloniales. Une armée coloniale à l’origine des crimes les plus abominables perpétrés contre un peuple contraint et soumis à toutes les exactions. 58 ans après, et alors que je n’étais qu’un enfant, je réalise pourquoi nos mères nous recommandaient de ne pas accepter les friandises que nous offraient les soldats français. 58 ans après, je réalise la portée de cette interdiction. 58 ans après avoir pris connaissance de certains faits post indépendance, je réalise qu’au moment ou le peuple fêtait le recouvrement de leur indépendance, les traitres et les harkis « fomentait des complots » pour s’accaparer le pouvoir, concrétiser les desseins des colonisateurs. 58 ans après, je réalise que ces derniers avaient confisqué cette indépendance pour imposer au peuple une autre forme d’occupation à dessein de s’accaparer et amasser des fortunes. 58 ans après, je réalise la portée du discours de Charles De gaule (Président Français de l’époque) dans lequel il promettait « d’en reparler (indépendance) dans quelques années », comme je réalise que « les campagnes de liquidation physiques de bon nombre de figures algériennes de la révolution » ne servaient que les intérêts de cette même France dont certains dirigeants algériens étaient assujettis. 58 ans après et tout en couvant la fierté d’être le fils d’un chahid, j’assiste et participe a la soudaine prise de conscience des algériens qui, une fois encore, ont envahis les rues de la Cité « Algérie » afin de réclamer une nouvelle indépendance. 58 années après, le drapeau algérien est redevenu la priorité du peuple algérien. 58 ans après, le mouvement « Hirak » est né pour réclamer le départ de ceux qui les ont dépossédés de toutes leurs libertés. Ceux-là même qui ne cessaient de « louer fallacieusement le sacrifice des chouhadas » aux seuls fins de piller les richesses de ce pays exactement comme l’ont fait précédemment les colonisateurs 132 années durant qui, leurs procuraient protection et asile. 58 ans après je réalise que ces mêmes dirigeants sans scrupules se sont rendus coupables d’autres forfaits autrement plus préjudiciables en imposant à l’algérien l’obligation de tourner leurs dos aux valeurs morales inculqués par leurs aïeux (respect, altruisme, tolérance, amour du prochain etc.) et se consacrer aux valeurs transactionnelles (argent, mobilier etc.). 58 ans après, j’en suis arrivée à condamner avec fermeté ces dirigeants non pour les fortunes qu’ils se sont accaparées mais pour le mal qu’ils ont fait à la nature de l’algérien. 58 ans après le Hirak populaire a réussi déjouer le complot diabolique ourdi par les membres de la bande de malfaiteurs (ISSABA) visant à entrainer le pays vers la déchéance et la faillite. 58 ans après je suis fier d’être algérien et fier d’être le fils du chahid Salah Mentouri. Tahya Eldjazair et gloire à nos valeureux martyrs.
- Le lundi 19 mars 2018 - commémoration du cessez le feu en Algérie
Par contre dans cette commune de VER-sur Mer,aucune cérémonie n'a été organisé pour le 19 Mars a ce jour, par les Anciens Combattants de la Commune, qui, pourtant aurait fait plaisir a son fils Michel Ailleret qui est récemment DCD en décembre 2016
Cessez-le-feu lundi 19 Mars midi. Stop Instruction pour application exécutoire même jour, même heure. Signé Ailleret, commandant en chef
« Le cessez-le-feu qui vient d’intervenir met fin à plus de sept années de combats au cours desquelles notre armée avait la mission de s’opposer aux actes de force d’un adversaire souvent exalté mais toujours courageux. Elle a combattu les bandes armées des djebels. Elle les a réduites à de petits groupes acculés à la défensive. Elle a tenu à distance les forces rebelles de l’extérieur. Elle a étouffé la menace d’une guérilla généralisée. Ainsi ont été assurées les conditions militaires nécessaires à la solution d’un très grave problème politique. La mission est donc remplie. L’Armée peut être fière des succès remportés par ses armes, de la vaillance et du sens du devoir déployés par ses soldats, réguliers et supplétifs, de son œuvre d’aide aux populations si durement éprouvées par les événements. Son rôle, ici n’est pas terminé. Elle doit, par sa présence et, si cela est nécessaire par son action, contribuer à empêcher que le désordre l’emporte quels que soient ceux qui tenteraient de le déchaîner de nouveau. Aujourd’hui comme hier, dans la paix comme dans les combats, l’Armée française reste fidèle à la tradition du Devoir. »
Par le lien -- http://www.ina.fr/audio/PHD94017840 voir, la preuve de la mise sous l'autorité de l'Exécutif provisoire Algérien, la force locale de l'ordre Algérienne
(dont 10% de militaires FSE mutès d'office, par l'armée Française, après le 19 mars 1962 )
Une photo d'une partie des FSE de la 434 UFO à Guyotville à la baignade,
le soir à la débauche lors de notre MISSION le 18 juin 1962
Le 27 octobre 2020, sur ce site - créé il y a 5 ans, il y a eu-
89 049 visiteurs et 243 216 pages vues
Il y a maintenant a la date du 24 /08/ 2021 99 761 visiteurs et 262 489 pages vues
et 139 700 visiteurs et 293 153 pages vues sur l'autre site
ou Il y a maintenant 150 843 visiteurs et 312 680 pages vues
Mais le 1er juillet "c'était un très grave incident" qui s'est produit en Algérie, après les élections, pour la bataille pour l'accés au pouvoir. contre le Président du GPRA Ben Khedda
Ecouter l'Audio de la 8 minutes a la 11 minutes, ce que vous pouvez voir avec le lien surwww.ina.fr/video/CAF90002960
Christian Fouchet Haut commissaire de France en Algérie a bien dit le 21 Avril 1962
<< La France conformément aux Accords d'Evian, mets sous l'autorité de l'Exécutif Provisoire cette force locale, dont l'Exécutif Provisoire disposera comme elle l'entend >>
Le 30 novembre 2019, pour retrouver l'info de l'audio du 21 avril i 1962 il faut chercher ???????
<<< On nous demandait de faire en trois mois, ce qui n'avait pu l’être en cent trente ans>>>
Un article avec une photo sur la Nouvelle République du Centre Ouest du 14 Mai 2017
Oublié ! Oublié ! Toujours OUBLIE ! mais comptabilisé (DESERTEUR) En effet le 1er juillet 1962, à 23 heures ??nous étions plus dans les effectifs de notre régiment d'origine (voir rapport sur la désertion de la force locale 434 pour l'heure) .
Lorsque le Capitaine Lucien Goetz, Commandant la 434 UFO, appela par le téléphone, le PC du 4ème BCP à El Biar pour venir à notre secours, en renfort, il avait obtenu un refus. Les Militaires FSE dans la Force Locale, avaient complétements disparus de leurs effectifs et surtout de leurs soucis.
Il avait fallu que notre Capitaine décroche et apppelle le 4ème RIMA (je crois), pour obtenir de l'aide. Pendant ces quelques instants nous avions eu le temps d'être ensuite submergés au PC de Guyotville des armes automatiques tiraient dans toutes les directions dans un vacarme assourdissant
Car moi j'avais été réveillé le Capitaine au PC, Ces cadres militaire FSE (8) laissés sur place, suite a la prise d'otage des militaires FSNA et, à l'abandon des militaires FSE sur place a plusieurs endroits autour de Guyotville, où ils étaient cantonnés, nous ayant alertés au PC de la 434èmeUFO à la Permanence téléphonique, tenue par A.B..qui était accompagné, ce soir là par deux autres beloteurs et moi même.
Ces huit militaires FSE, durent rentrés par leurs propres moyens, a pied, au PC de l' UFO de la 434 (dont au moins 4 peuvent toujours témoignés) et ne furent pas comptés parmi les 28, les 22 ou les 19 Militaires FSE déserteurs (pris en otage) annoncés par toute la presse, la Radio ou la télévision les jours suivants début juillet 1962, mais furent aussi très traumatisés.
Avant la fin des accords d'Evian une délibération communale
11 Mars 1962
- Registre des délibérations du Conseil Municipal de Vouneuil sous Biard
Séance ordinaire le 11 mars 1962 du conseil municipal de Vouneuil sous Biard 86 France
« L’An mille neuf cent soixante deux , le onze mars à 20 h 30 le conseil municipal légalement convoqué, s’est réuni en session ordinaire à la Mairie sous la présidence de M Hablizig Marcel Maire »
« Le Président ouvre la séance et demande d’approuvé la liste des jeunes gens Morts pour la France en Algérie, pour être inscrit sur la plaque, au Monument aux Morts - Demande approuvée » 4 noms figurent sur le Monument aux Morts de la commune
Il ne pouvait plus avoir de doute, pour un de mes quatre camarades d'école fait prisonnier du FLN en 1960 - depuis le 18 février 1962, l'O.A.S avait utilisé deux avions T 28 français basés à la Senia, prés d'Oran, pour bombarder le cantonnement F.L.N. d'Oujda au Maroc ou étaient envoyés les militaires français prisonniers
Que sont devenus les militaires Français métropolitains qui étaient prisonniers du FLN, et qui étaient encore vivants ce jour là ? le 18 février 1962 au camp de Oujda au Maroc??????
<<Sommes-nous aujourd’hui condamnés à vivre à jamais dans l’ombre de ce traumatisme pour nos deux pays ? Il est temps de clôturer ce deuil. Il faut pour cela avoir le courage de dire les choses et de ne céder à aucune simplification. »
Décret N° 62-306 du 19 mars 1962 portant organisation provisoire des pouvoirs publics en Algérie
TITRE IV De la force de l'ordre.
Art. 19. — Il est créé une force de l'ordre propre à l'Algérie. Cette force de l'ordre est placée sous l'autorité de l'exécutif provisoire, qui décide des conditions de son emploi.
Art. 20. — La forcé de l'ordre aura un effectif global de 60.000 hommes. Son effectif initial sera de 40.000 hommes. Il comprendra :
Les auxiliaires de la gendarmerie et les groupes mobiles de sécurité actuellement existants ; Des unités constituées par les appelés d'Algérie et, éventuellement, par des cadres pris dans les disponibles. L'exécutif provisoire a le pouvoir de compléter la force de l'ordre par rappel de réserves instruites.
.Art. 21. — Le directeur de la force de l'ordre est nommé par décret en accord avec l'exécutif provisoire
Vice-président : Roger Roth, avoué. Délégué aux affaires Générales : Chawki Mostefai, docteur en ophtalmologie, représentant le GPRA. Délégué aux affaires économiques : Belaid Abdesslam, étudiant, représentant le GPRA. Délégué à l’agriculture : M’hamed Cheikh, agriculteur et éleveur. Délégué aux affaires financières : Jean Mannoni, docteur en médecine. Délégué aux affaires administratives : Abderrazak Chentouf, avocat représentant le GPRA. Délégué à l’ordre public : Abdelkader El Hassar, avocat. (force locale) Délégué aux affaires sociales Hamidou Boumediène, docteur en radiologie représentant le GPRA. Délégué aux travaux publics : Charles Koenig, professeur de CEG. Délégué aux affaires culturelles : El Hadj Bayoud Brahim, chef religieux du Mzab. Délégué aux postes : Mohammed Benteftifa, pharmacien, représentant du GPRA.
Archives de la bibliotheque nationale ( recueil des actes administratives d'algérie 1962)
Voir tous les autres membres nommés, par arrêtés, auprès du délégué à l'ordre public
Radio- Extrait de l'Audio de 27 minutes INA.Fr « Inter actualité de 19h 30 du 21 avril 1962 » consulté en 2011 et 2013. http://www.ina.fr/audio/PHD94017840
"Algérie- Rocher Noir 21 avril 1962 il est 11 heures et c’est l’installation officielle de la force locale en présence de
Monsieur Fouchet Haut- Commissaire
Monsieur Farès Président de l'exécutif Provisoire
Monsieur le Préfet Mokdad Directeur de cette force locale, ainsi que tous les membres de l’exécutif provisoire
Le Haut-commissaire prend maintenant la parole
- Je salue vos formations gendarmes, dont la présence en ce lieu est l’émouvant symbole de la naissance d’une force, dont nous attendons beaucoup de biens pour l’Algérie.
Vous serez avec vos camarades, et, à côté de l’armée française dont vous êtes issus, le garant de la paix et de l’ordre.
Monsieur le Président – La France, conformément aux accords d’Evian, mets sous l’autorisé de l’exécutif provisoire cette force locale, dont l’exécutif provisoire disposera comme elle l’entend
Monsieur Farés - Président de l’exécutif provisoire algérien
- Monsieur le haut- commissaire – C’est avec émotion, au nom de l’exécutif provisoire dont j’ai l’honneur de présider, que je prends en main cette force locale conformément
aux accords d’Evian Officiers sous- officiers gardes et soldats, je compte sur vous pour être en effet en Algérie le garant de l’ordre public et de la paix enfin d’assure sur
cette terre de nos frères, le bonheur de tous les algériens sans exception
Monsieur le Préfet Mokdad <<Ancien Commandant de l'Armée Française>> Directeur de la force locale va lire son premier ordre du jour
Officiers, Sous-Officiers, Soldats, Gardes, Gendarmes de la Force de l’ordre,
Du 12 avril 1962, au 3 juin 1962,l'unité 434 de la force locale Algérienne s'était installé à Tkout
25 militaires français du contingent de métropole, avaient été muté d'office dans cette unité Algérienne.
Pas de garde pour nous militaires FSE dans ce cantonnement au début jusqu'a la mi-Mai. Suite aux tragiques événements d'Alger, l'OAS continuant les attentas, nous avons repris celle-ci.... pour la forme !
Je devais recevoir pour le rassemblement le matin, un lieutenant de l'ALN émissaire du GPRA de Tunise. Par un salut réglementaire d'acceuil a la porte de la cour, que l'on vois au pied de ce batiment, j'allais le chercher pour l'accompagner auprès de notre capitaine Français FSE, près du rassemblement.
<< Il n'y avait pas que le Chasseur Priou Yvon qui recevait un lieutenant de l'ALN de Tunis, à Tkout dans les Aurès>>
de
Par un journal du Jeudi 5 Avril 1962 ci-dessus, on peut lire que Cinq Officiers de l'ALN étaient attendus a Rocher Noir, et dire qu'on nous a toujours dit que la guerre n'était pas finie au 19 mars 1962
Ces Officiers militaires de l'ALN ont bien été acceuillis à Rocher Noir, par des Officiers Militaires de l'armée Française ??? et, ont donc cotoyés aussi, des personnalités politiques Françaises pendant trois mois au moins??
Mais ils ont perdu la mémoire ensuite...?? comme d'autres
Comme ceux des Cabinets du Haut-Commissaire de la République en Algérie à Rocher Noir Avril 1962
Est nommé Directeur de cabinet militaire du haut- commissaire de la République en Algérie
M le Colonel Buis Georges
Est nommé Chef de cabinetmilitaire du haut- commissaire de la République en Algérie
M le Commandant Poillot André
Attachés au cabinet militaire du haut- commissaire de la République en Algérie
M le Chef d’escadrons Pont Jacques
M le Chef de bataillon Monie Jérome
M le Chef de bataillon Dauphin Gilbert
Chargés de mission cabinet militaire du haut- commissaire de la République en Algérie
M le Colonel Saint -Martin jean
M le Chef d’escadrons Guyard Raymond
Est nommé Directeur du Cabinet civil du haut-commissaire de la République en Algérie
M Jean Dours préfet de Bône
Chargé de mission auprès du haut- commissaire de la République en Algérie
M Teyssot
Sont nommés Conseillers techniques au cabinet civil
M Jonquères procureur General militaire
M Monteil directeur de l’institut d’études islamiques de l’université de Dakar
M Marquis diplomé de l’école des hautes études
Est nommé Chef de cabinet civil
M Guillon secrétaire des affaires étrangères
Chargés de mission au cabinet civil
M Poujol sous préfet hors classe
M Burlot sous préfet 2ème classe
M Bondoux auditeur au conseil d’etat
M Harel secrétaire des affaires étrangères
M Seillieres licencié en droit, diplômé d’institut d’études des politiques (Ancien Président du MEDEF)
Bonne Lecture, et, Merci de me dire par un petit mot en fin de page, si vous avez appris des choses sur cette période de la fin de la Guerre d'Algérie
*******************************************
Concernant l' Organisation provisoire des pouvoirs publics en Algérie, cela était prévu par le Décret N°60-1299 du 8 décembre 1960
Loi n°61-44 du 14 janvier 1961 CONCERNANT L'AUTODETERMINATION DES POPULATIONS ALGERIENNES ET L'ORGANISATION DES POUVOIRS PUBLICS EN ALGERIE AVANT L'AUTODETERMINATION
Article premier.
Dès que les conditions de la sécurité en Algérie permettront d'y rétablir le plein exercice des libertés publiques, les populations algériennes feront connaître, par la voie d'une consultation au suffrage direct et universel, le destin politique qu'elles choisiront par rapport à la République française.
Les conditions de cette consultation seront fixées par décret pris en conseil des ministres.
Les actes qui seraient éventuellement établis en conséquence de l'autodétermination seront soumis au peuple français conformément aux procédures constitutionnelles.
Article 2.
Jusqu'à l'accomplissement de l'autodétermination, tel que prévu à l'article premier, des décrets pris en conseil des ministres régleront l'organisation des pouvoirs publics en Algérie suivant les dispositions de l'article 72 de la Constitution et d'après les conditions suivantes :
a. Attribuer aux populations algériennes et à leurs représentants les responsabilités relatives aux affaires algériennes, tant par l'institution d'un organe exécutif et d'assemblées délibérantes ayant compétence pour l'ensemble des départements algériens, que par celle d'organes exécutifs et délibérants régionaux et départementaux appropriés ;
b. Assurer la coopération des communautés ainsi que les garanties appropriées à chacune d'elles.
c. Instituer des organismes ayant compétence relativement aux domaines concernant en commun la métropole et l'Algérie et assurer, au sein de ces organismes, la coopération de représentants de la métropole et de représentants de l'Algérie.
Organisation provisoire des pouvoirs publics en Algérie suite aux "Accords d'Evian 18 Mars 1962"
Yvon muté d'office dans la 434° UFL- UFO, aprés le 19 mars 1962
Et ensuite
Rapport du 5 juillet 1962 A S.P 86934 le 05 Juillet 1962
L’Adjudant-Chef LAZARD Roger de la 434ème U.F.O du 4ème Bataillon de Chasseurs à Pied.
A Monsieur le Lieutenant-Colonel Mairal Bernard Commandant le 4ème Bataillon de Chasseurs à Pied.
Rapport concernant la désertion de la 434ème U.F.O avec la participation d’éléments extérieurs (A. L.N. et civils en armes) et, l’enlèvement de plusieurs Sous-Officiers et Chasseurs métropolitains dans la nuit du 1er au 2 juillet 1962 vers 23 heures.
Après le scrutin sur l’autodétermination qui aboutit le 1er juillet à l’indépendance de l’Algérie, nous étions le Sergent-Chef Joliff, les radios Boissard, Allard et moi même occupés à jouer aux cartes au foyer du soldat. Il était approximativement 22h50, quand soudain deux individus firent irruption dans la salle nous menaçant de leurs armes approvisionnées et armées, nous intimant de nous lever et de nous ranger le dos au mur les bras en l’air. Nous n’avons pu obtenir d’explications sur leurs motivations, les intervenants étant trop excités. Néanmoins, j’ai personnellement reconnu dans l’un deux le Chasseur Musulman Kourougli accompagné d’un individu extérieur à l’Unité, puis en cours de déroulement du Chasseur Ouraghi ainsi que de plusieurs soldats de la 434ème U.F.0 gardant toutes les issues.
Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, nous fûmes rejoints par les autres Chasseurs Métropolitains capturés en plein sommeil par les mutins, ils furent conduits sans discussion vers le foyer. Dès cet instant, tout le monde étant réuni, le Chasseur Kourougli toujours très menaçant nous demanda de lui remettre tous les fonds dont nous disposions, il mit cet argent dans la poche de sa veste.
Plus tard dans la soirée on nous dirigea deux par deux vers les véhicules de l’Unité pour notre embarquement, les uns dans la camionnette du C.F.J.A, les autres dont moi même dans le 4X2 de la Compagnie puis, départ vers une destination inconnue dans la nuit noire escorté de véhicules ayant à leur bord des hommes armés (un mélange de civils et de membres de l’A.L.N ) dès cet instant le convoi de deux véhicules pris des directions sensiblement différentes et nous fûmes séparés en deux groupes.
En ce qui concerne notre voiture la direction suivie est approximativement la suivante, Guyotville, Chéraga, Déli-Ibrahim, Les Quatre Chemins, Boufarik, itinéraire jalonné par des hommes en armes. Lieu de stationnement pour cette première nuit, région de l’est de Blida installation pour la nuit dans une petite Mechta, un café nous à été servi des couvertures ainsi que de l’habillement pour les Chasseurs qui avaient été pris en slip.
Le lendemain matin 2 Juillet vers 7 h 00 un petit déjeuner nous à été donné, repas à midi et dans l’après midi à 14 h 00 environ un responsable de l’A.L.N nous à fait embarqué dans un 4X2 civil et, nous avons rejoint l’autre .groupe qui se trouvait dans un moulin à environ un kilomètre de la souma (à noter que pendant toute cette période nous avons été gardé par un civil en arme)
A cet endroit, j’entre en contact avec le Lieutenant Benhati ainsi qu’avec un cadre responsable de l’A.L.N, il me dit que nous allons être libères le lendemain 3 Juillet 1962 dans la matinée ou la soirée de ce même jour. Nous sonnes donc au complet en ce lieu et heureux* ? de nous re trouvés en assez bonne forme malgré les événements de la veille.
Les Chasseurs et cadres Musulmans de la 434ème U.F.0 sont également cantonnés au moulin dans un bâtiment annexe situé sur le coté mais, nous n’avons pu entrer en contact avec eux.
Dans la soirée le responsable de la Zone 1 de l’A.L.N nous déclare que nous sommes libres et que des éléments de la commission mixte du cessez le feu viendrons nous chercher, je lui demande alors de bien vouloir faire restituer les sommes volés lors de l’enlèvement. Il convoqua sur le champs le Chasseur Kourougli qui ne nia pas les fait et restitua cet argent immédiatement (A la fin de cet épisode j’ai dû écouter une diatribe révolutionnaire).
Vers 19 h 00 nous sommes rassemblés pour assister aux couleurs Algériennes et ensuite repas du soir, après une deuxième nuit passée dans des conditions d’anxiété bien compréhensibles la libération promise ne s’étant pas produite ce jour.
Le 3 juillet 1962, petit déjeuner et à 7 h 00 rassemblement pour la levée des couleurs Algériennes, le Lieutenant Benhati ayant reçu l’ordre de présider cette cérémonie.
Aux alentours de midi deux responsables de l’A.L.N de la commission mixte de contrôle nous emmènent. en camionnette et nous remettent à la Gendarmerie de Boufarik après nous avoir demandé si nous avions été bien traités.
Cette affaire s’est heureusement terminée le même jour par la visite de notre Chef de Corps qui nous à fait le plus grand plaisir, en fin de soirée le 3 juillet 1962 nous avions rejoint notre unité.
Signature ; Illisible
*********************************
Extrait de courriers envoyés au Colonel BOISHERAUD Commandant le 153° R.I.M. SOUK-AHRAS ZNC, hospitalisé, trouvés sur Internet le 30 Novembre 2016, qui prouve aussi, que tous les Généraux, Colonels, et les Commandants de l'armée Française en Algérie …savaient bien ??
9 Mars 1962 Mon Colonel
<<<Le plus inquiétant n’est pas là – c’est plutôt l’approche du cessez le feu qui me tarabuste, et dans tout cela, c’est la constitution des compagnies de force locale qui risque d’être le plus dramatique, ( il faudra désigner les officiers, faute de volontaires )>>> Commandant Lefevre
17 Mars 1962 Mon Colonel
<<<Ici nous sommes toujours aux prises avec les problèmes que va poser l’application du cessez le feu, que l’on dit imminent (maintien de l’ordre, constitution de la force locale, etc..)>>> Colonel Degas
Le 22 Mars Un responsable du Corps d'Armée d'Oran, chargé de mettre en place les unités UFO <<<La mise en place du personnel FSE est réalisable car ils sont désignés d'office. Elle ne posera que des problèmes psychologiques >>>
Note du Corps d'armée d'Oran :On peut lire aux Archives Nationales de Vincennes Cote N°3040 D2
Un responsable du Corps d'Armée d'Oran, chargé de mettre en place les unités UFO le 22 mars 1962
"La mise en place du personnel FSE est réalisable car ils sont désignés d'office. Elle ne posera que des problèmes psychologiques"
"".""Une note 824 CSFA/EMI/ORG prévoyait expressément la désignation d’office des cadres européens militaires Français pour encadrer les musulmans dans les Forces locales. ""
"C'est en gardant le silence, alors qu'ils devaient protester que les hommes devinrent des lâches" A. Lincoln.
Un sourire ne coûte rien et produit des merveilles
Il enrichit celui qui le reçoit, sans appauvrir celui qui veut le donner
Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel
Personne n'est pas assez riche pour pouvoir s'en passer
Et n'est pas assez pauvre, pour ne pas le donner
Il crée le bonheur de notre coeur et de la société
Il est le signe sensible de l'amour partagé
"Un sourire donne du repos a l'être fatigué,
Rend du courage au plus découragé"
Et.. - il m'en a fallu..... du courage !!!!!, pour enfin retrouver des articles de la force locale !!
Extrait du message reçu le 23 Mars 2013 de l'historien Guy Pervillé, qui confirme l'utilité de ce site.
" j'ai eu tort de ne pas parler des soldats du contingent français qui ont été affectés dans ces unités
(Unités de la Force locale de l'ordre Algérienne) et qui ont eu le sentiment d'y être des sortes d'otages.
A ma décharge, je dois dire que ce sujet à fait l'objet d'une véritable conspiration du silence
Sur les écrits de la Guerre d'Algérie, comme celui-ci ci dessous, dans guerre d'ALGERIE magazine avec le numéro 6 de 2002, ou les cent jours dans la Force locale sont évoqués, par Jacques Macé Historien et ex-sergent au 3ème bataillon de Zouaves.
Ce magazine fut interrompu ?? et ne réapparu que plusieurs années plus tard en 2007 avec le numéro 8 !
J'ai mis cette photo (dessin) récupérée sur le Web, qui indique la présence de cinq formations distinctes pour la Periode Transitoire, pour faire comprendre, a ceux qui n'étaient plus en Algérie en 1962, et a ceux qui ont voulu nous oublier ou ne pas savoir notre dessaroi, que notre position dans la force locale n'était pas des plus réjouissantes. Comme les cheminots sur le dessin, nous, FSE dans la force Locale Algérienne, il n'y avait plus qu'a attendre...... notre dernière heure
Sur le dessin, il manque l'incription l'ALN, qui aurait du ëtre incrite sur la "locomotive" force locale
Les Forces militaires présentes sur le terrain en Algérie après le Cessez le Feu du 19 Mars 1962 à midi, suite aux accords d’Evian du 18 Mars 1962 du 5 Avril 1962 au 1 juillet 1962
Militaires de l’Armée Française
Encadrement de militaires de métiers et Militaires du contingent maintenus
O.A.S organisation de l’armée secrète
Civils Pieds Noirs + déserteurs Militaires Gradés de métiers ou engagés
A.L.N Armée de Libération Nationale
responsables et représentants militaires envoyés de Tunis, aux ordres de l’exécutif provisoire Algérien du Rocher Noir et le G.P.R.A
F.L.N Front de Libération Nationale
Militaires des six Wilayas (Fellagas) renforcées par les Militaires Musulmans déserteurs, des Harkis et des maquisards (marsoins) +les militaires de la Zone autonome d’Alger
U.F.L Union des Forces locales
Militaires Musulmans de l’armée Française Harkis et anciens de S.A.S 90% + 10% Militaires Français européens du contingent (dont des maintenus) pour l’encadrement de cette future armée Algérienne, prévue par les accords d’Evian et aux ordres de l’Exécutif Provisoire Algérien du Rocher Noir
U.F.O Unions des Forces de l’Ordre (dénominations des Forces locales envoyés dans les villes)
Le 19 mars 1962, Yvon était dans les Aurés, avant de se retrouver muté, avec tous ses camarades, militaires musulmans et militaires métropolitains, dans une unité de la force locale
Témoignage de cette journée mémorable
Yvon 2ème classe a la 3ème compagnie opérationnelle du 4ème Bataillon de chasseurs à pied à Tifelfel a reçu l'ordre le 19 mars 1962 dans le début d’après-midi, avec six autres camarades, d'aller au village de Rhassira pour annoncer à la population, le cessez le feu et les Accords d'Evian qui avaient été signés la veille.
Lorsque l’aspirant est venu nous chercher quelques instants plus tard, nous étions équipé du minimum, c’est à dire que chacun avait pris un fusil et quelques cartouches dans les poches.
Nous n’avions pas accepté d’y aller, sans arme à feu,( comme l'Aspirant nous l'avait demander) ( et nous n'avions pas le droit de patrouiller sans fusil)
Là-bas ou en route, des problèmes auraient pu nous arriver. Car, même avec les armes et les quelques munitions, que nous avions prises et que nous avions dissimulées dans nos poches, ce n’était pas suffisant. Car, pour notre arrivée, au village de Rhassira, tous les habitants sortaient de leurs mechtas, vivement.
Nous n’étions pas assez nombreux, vis a vis, de toute cette innombrable population, en effervescence qui sortait de partout des mechtas ! Celle-ci, était déjà, bien informée, par les fellagas et les hommes du maquis qui étaient déjà de retour, dans leurs foyers.
Heureusement, toute cette nouvelle population n’a pas eu à notre égard de mauvaises réactions, car, à sept, nous n’étions pas en nombre suffisant, pour pouvoir faire quelque chose et nous défendre valablement et nous avions que le petit poste radio
Par obligation, des poignées de mains furent échangées, après quelques paroles banales de circonstances.
Mais que ce moment avait été dur, pour Yvon
Que notre position était délicate ? Se retrouvait, face à nos adversaires du matin, qui ne portaient pas d’armes, qu’il était facile d’identifier à leurs visages, et nous, qui étions obligés, de leur tendre la main par politesse. Nous avions pris le chemin du retour, avec un immense soulagement, pour cette dernière patrouille « armée »
Nous avions rejoint notre campement, pour rendre compte, de ce que je croyais être, notre dernière mission, en Algérie
Pour une fois, nous avions été, des bons informateurs et des vrais pacificateurs
Depuis, devant un monument aux morts où je me recueille toujours le 19 mars depuis 1963 je ne peux s’empêcher de penser à cette « entrevue historique de Rhassira » où nos adversaires du matin avaient été, et étaient restés dignes
Cette mission et cette rencontre que l’armée française nous avait commander d’accomplir cet après-midi-là, « fut occultée » par la suite, par beaucoup de responsables politiques et militaires et n’a pas été à l’honneur de l’Armée Française et de la France
Aucun gouvernement Français, n’a encore voulu reconnaître ensuite, pour ce cessez le feu, une logique commémoration officielle avant le 6 décembre 2012.
« Car ensuite sur Internet on peut lire - 23 Mars 1962 : 23 attentats, 15 morts, 42 blessés. (manquent bien sûr les chiffres censurés - Nombreux holdup (le plus rentable, celui de la banque de France à Oran, deux milliards d'anciens francs). Il y avait beaucoup plus d'argent, mais le commando manquait de sacs. Il est vrai que le 23 mars 1962, à Bab El Oued les assassinats des militaires du contingent, que Yves Courrières à raconter dans ses ouvrages en 1970 ont pu passer "pour pertes de guerres" et, permet, avec les innombrables - Morts pour la France - suites de Blessures et de Maladies - après le cessez le feu du 19 mars 1962 de comptabiliser un nombre considérable de disparus DCD »
Témoignages d’Yvon un ancien du 4ème BCP
Moi, qui a eu la chance, de revenir de « là-bas » je ne peux, que me « réjouir » de pouvoir écrire maintenant cette « mission spéciale de l'Armée Française,nous avez damandé d'effectuée ce 19 Mars 1962», que, très peu de militaires n’ont pût effectuer ce jour-là en Algérie
Cette mission « délicate » ne fut pas la dernière que j’ai effectuée en Algérie.
Car d’autres missions tous aussi périlleuses m’ont été confié ensuite, sans qu’on me demande mon avis.
Du 19 mars au 10 avril 1962, à Tifelfel, il n’y eut plu de complications, l’arme était enchaînée au poste de surveillance ;
Personne, ne fit d’objection à nos chefs militaires, mais cela faisait insolite, d’être sentinelle et ne pas avoir, d’armes pour se défendre. Nous n’avions plus qu’une grenade à dégoupiller, au milieu de ce magnifique djebel nouvellement coloré.
De partout, des drapeaux vert et blanc, flottaient, sur toutes les mechtas dispersées autour du village et dans le village.
Nous « réapprenions » au poste de Tifelfel, à marcher au pas, et à « présenter » les armes. Des revues de paquetage, souvent inutiles, et des nettoyages d’armes, étaient programmés presque tous les jours, pour meubler le temps et rester sages, mais plutôt, pour nous énervés.
Quelques patrouilles dans le voisinage, avec très peu de munitions, étaient encore effectuées, sans véritables protections. Grâce à « nos anciens ennemis », du F.L.N, ce ne fut pas, comme à Alger, le carnage !
En passant dans le village de Tifelfel, Yvon et ses camarades croissaient quelquefois, ces anciens adversaires, souvent d’un regard interrogateur Des patrouilles ont été effectuées jusqu’aux Gorges de Tirhanimine pour prendre des photos ! Ou sont-elles ???
Photo capturée sur Internet, en 2015........ avec mes remerciements
Une journée entière à Tifelfel, fut consacrée à l’élimination des munitions en surnombre, et là, au moins, j’ai appris à enfin bien tirer
Le 3 Avril 1962
Tifelfel -J'écrivais - "Je te dis comme cela en passant"
- le capitaine de notre compagnie a eu une entrevue ce tantôt avec le chef fellaga du secteur
- il était encore armé il était accompagné de quelques hommes.
- .Il y a 5 ans qu'il était dans le secteur, « « Alors tu vois c'est presque incroyable de voir cela » et alors – « c'est donc fini ! » pour cela,
- espérons que quand même, maintenant, je pourrais m'en sortir
En effet en novembre 2016, par Internet, j'ai obtenu confirmation du nom du Colonel de l'ALN, qui s'était entretenu avec notre Capitaine Français.
avec sa montre qui devait briller au soleil
Retour d'une opération exténuante (pour se faire voir), sur l'hamard kdraddou (canyon de Rhoufi)
Tifelfel
Le 5 avril 1962 - j’écrivais
- Ici il y a des précisions sur ce que nous allons faire maintenant
- des cadres resteront ici, qui, avec les musulmans feront de la force locale.
Il y aura 25 cadres européens, pour 300 musulmans
« Pour moi, c’était la première fois que j’entendais parler de la force locale »
Ce qui n’était pas le cas des parlementaires français, ceux-ci, avaient adopté des crédits pour celle-ci au mois de novembre 1961
La 3ème compagnie sera dissoute, et nous allons être mutés à partir de demain dans les autres compagnies
J’avais écrit aussi - Je viens d’apprendre que je reste ici, avec une vingtaine d’européens pour deux cent musulmans.
Organisation provisoire des pouvoirs publics en Algérie, Accords d'EVIAN
Dans un livreLe dernier jour de l'Algérie française 1972
Le Colonel Georges Buis sera chargé de mettre sur pied la force locale Algérienne prévue par les Accords d’Evian. Ce ne sera pas une tâche facile
Pour cela, il faut avoir recours à l'armée et à ses cadres. On ne peut pas dire que l'idée de former une force algérienne soit agréable à l'armée française d'Algérie. . Certes, les militaires ne tenteront pas un nouveau putsch de dernière minute, mais il ne faut pas leur demander de collaborer très étroitement à la politique du général de Gaulle. A tous les échelons, à chaque moment de son action, le colonel Buis se heurte à un sabotage instinctif de l'armée. Les hommes sont équipés de bric et de broc, les tenues ne sont pas pareilles, les casques datent de la guerre 14 et si on avait pu trouver à Alger des bandes molletières, il est probable que la force locale en eût été dotée. Quant à la formation, les officiers objectaient : Faut-il enseigner nos méthodes de combat, notre école du soldat, transmettre les valeurs de discipline et de fidélité propres à l'armée française ? Bref, cette armée algérienne devant représenter la puissance de l'exécutif provisoire ne ressemble à rien, elle n'a aucune gueule.
Un point pourtant préoccupe en particulier Georges Buis, les liaisons radio. Il est indispensable que le Rocher Noir puisse donner ses ordres à cette force même disparate et qu'il contrôle efficacement les déplacements et les interventions. Alors le colonel Buis a tapé sur la table, la chose est arrivée jusqu'à Paris et un matériel moderne a bien vite été remis aux unités. Dans l'esprit du Cabinet de Christian Fouchet, ce matériel devait également servir à établir des liaisons avec les unités F. L. N. très peu nombreuses et très dispersées dans le pays. Le jour venu le Bocher Noir devrait pouvoir contrôler ces petites unités.
Malgré l'aide que lui apporte Mohamed Khemisti, frère de lait de Ben Bella, et le colonel Navelet, un polytechnicien remarquablement intelligent, Buis ne peut que constater en ce mois de mai que la force locale n'est pas encore au point. Ah! si l'armée comprenait que renforcer l'équipe Farès, c'est éviter la cassure définitive entre l'Algérie et la France, tout serait possible. L'armée pourrait par exemple aider à retrouver les éléments des katibas errant dans le pays, les informer, les contenir, les habituer à l'idée d'une Algérie algérienne. Elle pourrait aussi empêcher les désertions qui affectent la force locale. A peine recrutés et équipés, des hommes abandonnent leurs unités et vont rejoindre l'A. L. N. qui ainsi reprend peu à peu une vigueur qu'elle a perdue depuis les opérations conçues et exécutées par le général Challe. Hélas, l'armée boude dans son coin, elle pense au décrochage qui est pour elle un véritable déchirement...
Sur le plan civil, les choses ne vont pas beaucoup mieux. Des préfets musulmans sont installés un peu partout, mais, comme l'exécutif provisoire, ils sont dépourvus de toute autorité véritable parce qu'ils n'ont pas de forces à leur disposition. Des villes comme Alger, comptant plus d'un million d'habitants, sont pratiquement sans police depuis des semaines. On a bien créé un nouveau corps de police, les A. T. O. (Auxiliaires Temporaires Occasionnels), mais ces hommes ont la détente facile et, faute de sang-froid professionnel, ils sèment un désordre indescriptible dans les quartiers où ils sont affectés.
Ainsi l'armée française rumine sa rancœur dans ses cantonnements, l'A. L. N. des maquis est pratiquement inexistante, l'armée du colonel Boumediene est maintenue hors de l'Algérie par un barrage toujours hermétique, la force locale et les A. T. O. tout à fait inefficaces. L'Algérie est sans filet protecteur, tout va à vau-l'eau. La partie sera gagnée par ceux qui, les premiers, sauront se doter d'une force efficace. Le pouvoir est à prendre.
Le colonel Buis n'est pas très optimiste quant à l'avenir. Il conçoit pourtant sa mission de façon positive, sans être un romantique de l'Orient, il veut servir efficacement une politique qu'il approuve. Il sait qu'autour de Christian Fouchet, il n'y a que des hommes animés du même état d'esprit sauf peut-être Vincent Monteil, grand arabisant qui voit dans le réveil musulman une des grandes chances de l'Occident civilisé et qui va même jusqu'à tout mélanger en laissant entendre que les services israéliens aident, en sous-main, l'O. A. S.
Extrait de courriers envoyés au Colonel BOISHERAUD Commandant le 153° R.I.M. SOUK-AHRAS,ZNC, hospitalisé, trouvés sur Internet le 30 Novembre 2016, qui prouve aussi, que tous les Généraux, Colonels, et les Commandants de l'armée Française en Algérie …savaient bien ??
9 Mars 1962 Mon Colonel
<<<Le plus inquiétant n’est pas là – c’est plutôt l’approche du cessez le feu qui me tarabuste, et dans tout cela, c’est la constitution des compagnies de force locale qui risque d’être le plus dramatique, ( il faudra désigner les officiers, faute de volontaires )>>> Commandant Lefevre
17 Mars 1962 Mon Colonel
<<<Ici nous sommes toujours aux prises avec les problèmes que va poser l’application du cessez le feu, que l’on dit imminent (maintien de l’ordre, constitution de la force locale, etc..)>>> Colonel Degas
Le 22 Mars Note du Corps d'armée d'Oran :On peut lire aux Archives Nationales de Vincennes Cote N°3040 D2
Un responsable du Corps d'Armée d'Oran, chargé de mettre en place les unités UFO le 22 mars 1962
"La mise en place du personnel FSE est réalisable car ils sont désignés d'office. Elle ne posera que des problèmes psychologiques"
Effectivement ces" Problèmes psychologiques" m'ont colé (a la peau) et ne m'ont quittés, que lorsque j'ai commencé a écrire
<<<On comprend que ceux qui ont été contraints de subir cette triste expérience restent toujours marqués et que plus d’un demi-siècle après la fin de cette guerre, ils continuent de faire en sorte que leur histoire, qui est sans doute l’un des aspects les plus troubles de la guerre d’Algérie, reste toujours présente dans les mémoires.>>>
- Les titres - Claude-Paul PAJARD : à la veille d'une offensive générale des forces de l'ordre en Algérie. Au sein de l'OAS on se bat pour savoir quel sera celui qui remplacera SALAN. Interrogatoire de SALAN. Rentrée parlementaire le 24 avril (2'05 "). - Jean-Pierre JONDEAU et Claude-Paul PAJARD : Mr POMPIDOU a reçu Mr GISCARD D'ESTAING, ministre des Finances. Mr Jean FOYER, garde des Sceaux et Mr JOXE, ministre d'Etat charge des affaires algériennes. Mr Christian FOUCHET a remis le commandement de la force locale a messieurs FARES et au Préfet MEKTA qui en est le directeur (1'45"). - Claude-Paul PAJARD et Jean-Pierre JONDEAU : libération, à Rennes, des détenues algériennes. Tunis : Réunion des membres de l'exécutif FLN. Activités OAS. Manifestation à la prison de Caen par l'OAS (3'50 "). - Jean-Pierre BIONDI et Claude-Paul PAJARD : Grèce : bagarres anti-gouvernementales. Sujet : dernières élections truquées (50"). - Pascal ROSSINI et Claude-Paul PAJARD : le pape donnera sa bénédiction ubi et orbi pour la fête de Pâques, de la basilique St Pierre. Informations générales. Faits divers. Exposition internationale de Seattle "La fenêtre ouverte sur le futur". Turin : expédition du "temps oublie" (4'). - Correspondant de Rome : 2 cas de troubles enregistrés. Une vingtaine de volontaires italiens sont restes une semaine sous terre. L'opération aurait pu durer plus longtemps, mais il y a eu des infiltrations d'eau (1'10 "). - Claude LAPLAUD : Lille : foire internationale placée sous le signe du Marché commun et de l'expansion départementale (1'40"). - Paul LAPORTE : football, tennis (45 ").
26 avril 1962, à la suite du rassemblement, les musulmans avaient déclenchée une grève de la faim et une grève générale, après la levée des couleurs, prenant un peu au dépourvu tout l’encadrement impuissant.Pour une histoire de café pas assez sucré !
Au bout d’un certain temps, et après plusieurs altercations, rien ne s’était arrangé
Le capitaine Goetz Lucien commandant cette unité de force locale, avec le lieutenant Musulman de l’armée de libération nationale l’A.L.N, l’émissaire du GPRA, envoyé de Tunis qui venaient de quitter ce rassemblement contestataire matinal, qui fut l’objet de beaucoup de discutions « litigieuses », et qui n’était pas terminées, m'interpellent moi et B.. A .. l’armurier dans la cour de la prison de Tkout;
Un briefing a quatre, un Capitaine Français de métropole, le Lieutenant musulman de l’A.L.N. de Tunis et deux 2ème Classe militaires français du contingent étaient réunis ;
Ceux-ci devaient prendre une position irréprochable, devant cette fâcheuse situation qui voulait perdurée.
Tous les quatre réunis, dans cette cour de Tkout, a 100 m du rassemblement en grève qui n’avait pas bougé; yvon et son camarade B…A….. armurier avaient approuvé dans la discussion, que l’internement du « meneur » soit décidé.
Et ce fut fait, immédiatement, grâce a notre accord, les musulmans étant toujours restés rassemblés pour continuer la grève, qu’ils avaient décrété, sous la surveillance de l’Adjudant L.. ( Celui-ci n’étant encore parti se reposer en France, avec une permission).
Huit où dix jours de cellule dans la « prison » furent signifiés, à B….. instigateur de la désobéissance pour « non respect de la discipline militaire »
Mais pour nous,Militaires FSE, il a fallu se reconvertir en gardiens de prison
A Tkout le bâtiment avait bien été construis pour une prison
Nous avions accepté les ordres, de dormir dans l’armurerie
Pour en même temps, garder toutes les armes de la compagnie,
Celles-ci n’ont pas put servir, pendant ces dix jours
Attachés au râtelier, elles n’étaient d’aucuns recours
Pendant cette période, on s’était bien barricader
À coté de la cellule, le PM, jour et nuit sous l’oreiller
Mais, il y avait que nous, qui étions armés
Et cela ne pouvait pas trop nous rassurés
Heureusement, avec de la lecture pour passer les journées
En attendant que la punition du meneur soit terminée
Le 30 Avril 1962, dans ce coin perdu des Aurés, au P.C de la Force locale 434 à Tkout nous avions eu la visite d’une journaliste.
Elle été accompagnée par des responsables ? Et les autorités militaires du secteur dont un colonel qui était venu nous voir dans « notre prison »
Cette femme, fut par nous tous, déshabillée des yeux. Une femme dans un poste de l’armée, à Tkout dans les Aurès !
Le 15 mai 1962, dans l’après-midi sur l’Hamard Kraddou, dans les Aurès à 1550 m d’altitude, Yvon le Planton avait eu droit à une balade. Au bord de ces nombreuses falaises pleines de rudesse où un Nord Atlas pendant la guerre avait été abattu ou s’était écrasé quelle merveilleuse sortie de « rêve », dans le djebel de l’Hamard Kraddou, j’avais effectué, en service commandé, incroyable ! Mais vrai !
Avant, sur ces sommets de l’Hamard Kraddou, cette montagne tant redoutée, il fallait y aller, toujours très nombreux, un bataillon au moins, très bien armé, souvent et même toujours, avec l’aviation au- dessus de nous.
En jeep ce jour-là, j’étais seul, planton avec mon régime de faveur, avec le chauffeur M…. Jacques et le Capitaine Goetz Lucien pour cette promenade « non organisée ».
Quelle sensation ? De se retrouver dans le calme, dans un lieu où s’étaient déroulés des durs combats,avec presque a chaque fois 5000 hommes sur le terrain, sans l’aviation au-dessus de nou
J’étais dans « les nuages » ! Dans cette nouvelle circonstance.
Je repensai a tout, dans cette situation-là, qui était..... inespérée !.
Le capitaine Commandant de la Force locale voulait voir avec ses jumelles je crois, si des mouvements de troupe ou de foule, avait lieu autour du village de Tifelfel
Rien ne pouvait empêcher par la suite, que je m’en souvienne
Inimaginable presque seul, au milieu de cet immense djebel
Bien sûr, avec le chauffeur de la jeep M…. originaire de la Vienne
A contempler, quelques minutes la vallée de « Rhassira », sur Tifelfel
Dans la jeep immobilisée, en réfléchissant
Pendant l’espace de quelques instants
Il m’est venu en cette circonstance, en mémoire
Tous ceux qui de France, dans les Aurés, ici,
Sur cette montagne, y avaient laissé leur vie
Pour une période et un moment d’histoire
Le 23 mai 1962 A Koléa a l'issue d'une prise d'armes, en présence de trois officiers supérieurs de l'armée Française, dont un Général 3 étoiles voir vidéo sur Ina sans le son, mais le texte est retranscrit ci-dessous
Dépêche A.F.P. du 23 mai 1962. Du ROCHER NOIR publiée par La Charente Libre
- L'Algérie indépendante coopérant avec la France, grâce à la volonté et a la détermination de tous les algériens dignes de ce nom, naîtra dans 38 jours et vivra. a déclaré M. Farés en conclusion de l'allocution qu'il a prononcé ce matin à Koléa à l'issue d'une prise d'armes d'une unité de la force locale - Dans allocution qu'il adressa aux officiers, sous-officiers, et soldats le président de l’exécutif provisoire à déclarer...des accords signés à Evian au nom du peuple Français par le gouvernement Français et au nom du peuple algérien par le gouvernement provisoire de la République Algérienne constituent les bases nouvelles des rapports entre les deux pays . Nous avons tous, a dit M Farés l’impérieuse mission de réaliser l’étape de transition qui nous conduira à partir du 1 juillet à la constitution d'une Algérie libre, souveraine et indépendante coopérant avec la France Le rôle qui nous est assigné, avec toute l'autorité conférée par le gouvernement Français et le GPRA à l’Exécutif provisoire Algérien est d'une importance historique
************************************************
Le 5 juin 1962 parti de Tkout Aurés, l'unité UFL 434 arrivait à Guyotville- Alger, par la route, en convois d'une vingtaine de camions, et se faisait accueillir par une immense population rassemblée sur le bord des routes, pour s'installer dans l'ancien Centre de moniteurs de la jeunesse Algérienne qui avait été plastiqué par l'OAS.
Arrivant des Aurès, en traversant les villes, Quel fabuleux souvenir encore ! Dans les camions en convois avec les musulmans de l’unité 434, de la force locale, D’être acclamés en triomphateur ! Par toutes les populations locales.
Je cherche toujours un article et des photos de cet accueil chaleureux et inimaginable ! Pour cela, jusqu’à maintenant, à ce jour je n’ai pas été chanceux ! Si, de notre arrivée, toute la population avait été avertie ! La presse et la radio, l’avait bien été aussi ? (Censure?)
Le 10 juin 1962 à l’infirmerie du cantonnement de le 434 UFO, à Guyotville le capitaine G…. commandant la compagnie, vient me trouver, j’étais avec Jacques C……. l’infirmier nous logions ensemble dans la même pièce avec le Sergent G….., responsable de l’armement pour surveiller le râtelier d’armes. Il nous confit la mission d’aller a l’infirmerie de la ville de ALN, pour leur faire une offre de médicaments, que notre compagnie pouvait se procurer où avait en surplus. J’avais "emprunté" le ceinturon, et, le P.A du Capitaine comme armement, qui m’allait à merveille. Pour ma tenue, cela faisait mieux que le P.M. Mais, s’il avait fallu que je m’en serve cela aurait été laborieux sans doute
En ce jour de Pentecôte 1962, moi, et mon camarade des Deux-Sèvres, nous prenions donc la direction de la ville, ou été installé une infirmerie provisoire, au pied d’un H.L.M de la citée. Pour cette occasion avec mon camarade, j’avais enfilé le brassard, de la croix rouge des armées dans le bras
A notre arrivée, on fut reçu en « diplomate », par un détachement de l’ALN armait, et qui nous firent une haie d’honneur. Et c’est avec une grande émotion que nous faisions une dizaine de pas, pour suivre le responsable de l’ALN, et rejoindre l’entrée d’un bâtiment d’un H.L.M.
Ce détachement était en possession, d’armes automatiques éblouissantes qui brillaient, que j’aurai aimé posséder de son côté, pendant la guerre. Au regard des vieux Mas 36 et les P.M. que nous avions à notre disposition, pour faire la guerre.Ensuite ces armes nous les avions « récupérés » en force locale.
Le 10 juin 1962 donc j’ai toujours encore en ….mémorisation
Avec l’infirmier d’avoir été mis à contribution
Brassard de la croix rouge des armées aux bras, sur recommandation
Visite à l’infirmerie provisoire de l’ALN,* où, ce fut….. L’improvisation
ALN (armé de libération nationale algérienne)
Devant une garde richement armée, qui à l’entrée, était de faction
On fut invité à entrer, pour les informer…. de notre mission
Avec des responsables de l’ALN autour d’une table on nous fit asseoir,
Dans la pièce d’à côté, était installée une infirmerie provisoire -,
Autour de nous, nous étions surveillés par une dizaine d’hommes toujours bien armés
Après quelques discussions, nous avions eu droit, à une tasse de café
Qui nous a été servi par….. Deux infirmières et j’étais un peu troublé
Comme, elles, …. Les événements… récents et anciens, furent aussi évoqués
Ce 10 juin 1962 jour de la Pentecôte, à Guyotville ils nous revenaient en mémoire,
De chaque côté, tout ce que nous avions dû endurer de déboires
Ces infirmières au bord des larmes par moment
Dans mes yeux, resteront gravés éternellement
De notre visite diplomatique, il nous restera que l'honneur
D’avoir été de notre nation, un ambassadeur avant " l'heure
11 juin 2012 Interview du ministre de l'Information du GPRA du 11 juin 1962 :
Le 15 juin 1962 en Algérie, Yvon, Militaire de 2ème classe se faisait conduire à Alger en jeep par un Capitaine (Commandant de la 434ème UFO de Guyotville) par la corniche de Guyotville - a Alger pour une mission (secrète) qui est resté secrète en ce qui concerne la participation d'un membre FSE de la Force locale a cette réunion ( FLN-OAS). Bernard Tricot et autres (Silence complet).
Aucun chauffeur n'étant disponible au cantonnement. J'étais donc seul à garder la jeep, à la Mairie d’Alger avec une frousse énorme (qu'une grenade me soit balancé dans les jambes, ou de me faire tirer dessus). D'autres militaires (de différents bords ?) FLN- ALN- Armée Française et (OAS peut être) étaient comme moi de faction, devant d'autres véhicules, mais personne n'avait ouvert la bouche....... IL fallait rester calme......! J’étais sur mes gardes. Je tressaillais un peu à chaque fois, ou le moindre bruit se faisait entendre, car je me préparais à intervenir à chaque instant. Scrutant des yeux le moindre endroit où un replie serait possible.
Je ne me rappelle plus combien de temps mon capitaine avait été retenu tellement j’étais sur le qui-vive, mais j’avais trouvé le temps très long
Et c’est sans aucune voix, le capitaine repris prestement le véhicule, et sans rien demander je grimpais dans la jeep. Le retour vers Guyotville, s’effectua plus sereinement sans aucun commentaire. Le capitaine s’emblait très préoccupé par l’entrevue qu’il venait d’avoir. S’il nous était arrivé le moindre malheur, personne ne nous aurait retrouvés pour nous rendre un dernier hommage.
Ce soir- là, une déflagration mutila l’Hôtel de ville, victime d’un plasticage Enormes dégâts sur les sept niveaux du bâtiment, 17 soldats français y trouvèrent la mort. Photo EPC Armées ; Livre de Vitalis Cros ; Presses de la Cité Paris 1971 retrouvé à Colmar qu'en 2009
(Petite erreur de date et moins de morts, déclarés ce jour-là, mais non pas survecus a leurs blessures ensuite !!)
Ouverture du journal d’information de 8h de Radio France Bleu Poitou du 5 juillet 2012
« Il y 50 ans, un poitevin vivait l’indépendance de Algérie, son nom, Yvon Priou, Il témoigne dans ce journal »
« Il y a cinquante ans l’Algérie célébré son indépendance, un événement vécu par un poitevin Yvon Priou 71 ans. A l’époque cet habitant de Vouneuil sous Biard est soldat dans l’armée Française, au cessez le feu, il va participer à la pacification du pays, une pacification marquée toutefois par la mort de plusieurs de ces camarades………..
Aujourd’hui, il demande la reconnaissance de tous ces soldats tombés à cette période
Je demande depuis 1992, une reconnaissance de cette mission aux autorités de notre Nation, pour cette Mission que nous avions éffectués dans les unités de la force locale Algerienne et je ne suis pas seul
Dans un livre écrit en 1972, sur le Web, on me signale qu'il est écrit 19 fois les mots "force locale" et je l'ai constaté.
Ou en serait-on ?? si je n'avais pas écrit, ces sites sur ce sujet
Gérard Israël Le dernier jour de l'Algérie française. 1er juillet 1962 (327 pages Laffond Editeur)
Ci-dessous extrait mis mis a la lecture du visiteur ( les trois pages)
*****
On peut lire aussi dernièrement de Soraya Laribi - La force locale après les Accords d'Evian dans le numéro 259 de la revueGuerres Mondiales et Conflits contemporains l'Armée d'Afrique
******************************************
Un article sur un nouveau livre sorti dernièrement extrait de deux pages lisibles.
Une autre copie d'un Message ausi important qui en dit + où moins ?
Monsieur
Je vous retransmets le message que vient de m'envoyer un de mes camarades
Début du message transféré :
Objet: Rép : AFN
Bonjour mon Général
En mars 1962 le 4è escadron a été transféré de Ben Kérama (barrage marocain) à Nédroma où il a pris le cantonnement du 8è. On y a regroupé nos appelés FSNA et après un apport extérieur, surtout en cadres, il a donné naissance à la 513è UFO. Cette unité a connu un destin tragique puisque les fells l'ont capturée avant même le référendum sans que le régiment intervienne. Quelques cadres ont réussi à s'évader (j'en ai récupéré deux à Nemours que j'ai ramenés à Hammam Bou Hadjar) dont le CDU, un LTT.La 513è a été dissoute officiellement fin juillet 62.
NB : Ayant beaucoup souffert de cette affaire car 4 jeunes de mon peloton dont un excellent caporal étaient du lot je ne souhaite pas "témoigner".
----------------------------------------
Il est vrai aussi que le Général De Balorre Chef du SHAT (Service Historique de l'Armée de Terre) ( 2 juin 2010) n'a rien mis sur le livre qu'il a écrit sur le 6ème RCA, en ce qui concerne la 490°UFL.UFO.
Un général, Chef du Service Historique de l'Armée de Terre (SHAT), qui ne savait pas ????? Voir sur la page de la 490 UFO
Le general De Balorre ne connaissait rien de la Force Locale de l'Ordre Algérienne,(entretien teléphonique avec mon camarade Camille) et donc, ne parle pas de la dernière phase de PACIFICTION !
« 28 militaires européens, sous-officiers ou gendarmes appartenaient pour la plupart, a des unités de la force locale de l’ordre Algérienne qui ont désertés dans la nuit de dimanche a lundi. Ces militaires étaient manquants, hier soir.
Ces militaires appartenaient pour la plupart, à une unité stationnée à Guyotville, dans la banlieue, à l’ouest d’Alger.
Explication de ces disparitions,- Ces sous-officiers ont été fait prisonnier par leurs troupes »
********************************************
" Sur Wikipédia Guerre d'Algérie, on peut lire - La guerre a mobilisé plus de 1,5 million de jeunes appelés entre 1954 et 1962avec l'allongement de la durée du service militaire.
À ces effectifs, il faudrait ajouter les personnels de l'armée de l'Air, de la marine et de la gendarmerie, soit 56 000 hommes à la fin de 1959. Ce qui donne le chiffre, hors supplétifs, de 464.000 hommes en 1959 et qui estime les forces militaires françaises engagées en Algérie entre 735 000 et 805 000 hommes.
Ces troupes sont encadrées par un nombre considérable d'officiers: 60 généraux, 600 à 700 colonels et lieutenants-colonels, 1300 à 1500 commandants.
Sur le site de Montréal (Tipaza Force locale) on peut lire aussi "On se demande comment des officiers expérimentés et intelligents ont pu élaborer ce projet."
Cliquez ci-dessous pour écouter une chanson "Souvenir Algérie"
Ecoutez la fin et le dernier refrain surtout !!
Fin de la chanson (dernier refrain )
Aujourd’hui derrière leurs bannières Algérie pays du soleil
Ils défilent jusqu’aux monuments Il ne faudrait pas
Pour les unir a ceux de hier Oublier ceux qui sont au ciel
Dans un même recueillement sont tombés là-bas
Oui,mais voilà dans l’avenir Algérie pays du soleil
Quand il en restera aucun Il ne faudrait pas
Qui va se souvenir Oublier ceux qui sont au ciel
De ceux qui sont morts pour rien Sont tombés là-bas
Passage du Canyon de Ghoufi, ou le lieutenant C G était chef de poste. Captures ci-dessous d'articles ayant servis a ce ( lieutenant) devenu Colonel pour une conférence a Grenoble en 2012
Captures d'articles ayant servis pour une conférence a Grenoble en 2012, ce dernier article, n'a pas eté évoqué, par notre ancien chef de Harkas de Rhoufi, lors de cette conférence ............." - LES FORCES LOCALES ....PASSONS ! ! " Trois mois de l'Histoire de la guerre d'Algérie et de la force locale occultée
Environ 4000 militaires français de métropole, mutés d'office en force locale Algérienne, ont bien dû recevoir un courrier de France, pendant cette période de trois mois, avec l'adresse de l'unité de la force locale, ou il avait été muté par + de 100 régiments?
Voilà ce que j'écrivais a Tkout lors de l'installation de la 434 UFL.
On se retrouve à six militaires européens de la Vienne. Mais il y en a un qui doit être muté ailleurs, l’effectif européen étant trop élevé.
Trois ont été retrouvès, deux chauffeurs sur trois manquent "a l'appel " ?
Enveloppes de mon courrier de Poitiers, reçus pendant la période transitoire en Algérie, avec l'adresse de l'UFL et avec l'adresse de l'UFO !
Dernier courrier de Moreau Albert envoyé a sa famille avant sa disparition dans l'unité 470° UFO le 2 juillet 1962
Ci-dessous - Document un peu spécial, qui m'a permis de retrouver six de mes anciens camarades Français de Souche Européenne, FSE - 434° UFL-UFO
Les six FSE de la Classe 60 I /b de la 434° UFO n'étant pas libérés le 3 juillet, durent faire du "RAB" car la date du 20 mars figure sur ce document.
Ces anciens combattants militaires FSE, a "100 jours au jus", furent mutés d'offices aussi, dans les Forces Locales Algériennes, nous en avons la preuve avec ce document.
Sur ce deuxième document, ci-dessus, en bas de de page, figuraient les noms de tous les militaires du 4ème BCP de la 3ème Compagnie de la Classe 60 / I B
Les images ci-dessous viennent du documentaire La guerre d'Algérie de Peter Batty, 1984. Documentaire couleur d'un ancien envoyé de la BBC pendant la guerre. Diffusé par la chaîne britanique Channel 4 en septembre 1984, il faudra attendre 1990 pour être programmé sur FR3, une chaîne du service public en France
Capturées sur You Tube - La guerre d'Algérie 5- La valise où le cerceuil
mais ou le mot Force Locale n'est jamais prononcée dans ce documentaire ?
Que fallait-il pensé a la vue de ces écritures ?
Changement de programe dans l'OAS ensuite Pris sur Internet 2016 <<<<< L'idée maîtresse du colonel Gardes est qu'il faut obtenir l'incorporation dans la force locale de dix mille Européens de manière que ces derniers s'organisent à Alger et à Oran pour éviter les déferlements des masses musulmanes et redonner confiance à la population. Il veut obtenir la nomination d'un officier à l'état-major de la force locale, chez le préfet Mokdad, pour y représenter les Français d'Algérie et être chargé de leur incorporation. Laffont pense que cette revendication est impossible à satisfaire en raison de la brièveté des délais (il ne reste que cinq jours avant le 1er juillet), mais il promet d'en parler d'urgence au général Fourquet.>>>
Appel du Président du GPRA, Monsieur Ben Khedda au peuple algérien
Après plusieurs mois de négociations difficiles et laborieuses, un accord général vient d’être conclu à la Conférence d’Evian entre la délégation algérienne et la délégation française. C’est là une grande victoire du peuple algérien dont le droit à l’indépendance vient enfin d’être garanti. En conséquence, au nom du Gouvernement provisoire de la République algérienne, mandaté par le Conseil national de la révolution algérienne, je proclame le cessez-le-feu sur tout le territoire algérien à partir de lundi 19 mars 1962 à 12h. J’ordonne, au nom du Gouvernement provisoire de la République algérienne, à toutes les forces combattantes de l’armée de libération nationale l’arrêt des opérations militaires et des actions armées sur tout le territoire algérien
************************************************
Le 19 mars 1962, à midi, le cessez-le négocié dans le cadre des accords d’Evian prend effet et met ainsi fin à un conflit qui a duré 8 ans. La veille, le gouvernement français a cédé au GPRA (gouvernement provisoire de la République Algérienne) l’ensemble de ses pouvoirs et prérogatives sur l’Algérie et le Sahara. un double référendum – en France et en Algérie – viendra bientôt entériner cette décision. Le 8 avril 1962, les Français de métropole approuveront à plus de 90% le choix du général de Gaulle et le 1er juillet 1962, les Algériens se prononceront encore plus massivement pour l’indépendance de leur pays.
********************************************
Le 23 mai 1962 A Koléa a l'issue d'une prise d'armes, en présence de trois officiers supérieurs de l'armée Française, dont un Général 3 étoiles voir vidéo sur Ina sans le son, mais est retranscrit ci-dessous
Dépêche A.F.P. du 23 mai 1962. du. ROCHER NOIR publiée par La Charente Libre
- L'Algérie indépendante coopérant avec la France, grâce a la volonté et a la détermination de tous les algériens dignes de ce nom, naîtra dans 38 jours et vivra. a déclaré M. Farés en conclusion de l'allocution qu'il a prononcé ce matin à Koléa a l'issue d'une prise d'armes d'une unité de la force locale
- Dans allocution qu'il adressa aux officiers, sous-officiers, et soldats le président de l’exécutif provisoire à déclaré...des accords signés à Evian au nom du peuple Français par le gouvernement Français et au nom du peuple algérien par le gouvernement provisoire de la République Algérienne constituent les bases nouvelles des rapports entre les deux pays .
Nous avons tous, a dit M Farés l’impérieuse mission de réaliser l’étape de transition qui nous conduira à partir du 1 juillet à la constitution d'une Algérie libre, souveraine et indépendante coopérant avec la France
Le rôle qui nous est assigné, avec toute l'autorité conférée par le gouvernement Français et le GPRA à l’Exécutif provisoire Algérien est d'une importance historique
************************************************
Le 5 juin 1962 de Tkout, Aurés, l'unité UFL 434 arrivait à Guyotville- Alger, par la route, en convois d'une vingtaine de camions, et se faisait accueillir par une immense population rassemblée sur le bord des routes, pour s'installer dans l'ancien Centre de moniteurs de la jeunesse Algérienne qui avait été plastiqué par l'OAS.
Arrivant des Aurès, en traversant les villes, Quel fabuleux souvenir encore ! Dans les camions en convois avec les musulmans de l’unité 434, de la force locale, D’être acclamés en triomphateur ! Par toutes les populations locales.
Je cherche toujours un article et des photos de cet accueil chaleureux! Pour cela, jusqu’à maintenant, à ce jour je n’ai pas été chanceux ! Si, de notre arrivée, toute la population avait été avertie ! La presse et la radio, l’avait bien été aussi ?
Le 10 juin 1962 à l’infirmerie du cantonnement de le 434 UFO, à Guyotville le capitaine G…. commandant la compagnie, vient me trouver, j’étais avec Jacques C……. l’infirmier nous logions ensemble dans la même pièce avec le Sergent G….., responsable de l’armement pour surveiller le râtelier d’armes. Il nous confit la mission d’aller a l’infirmerie de la ville de ALN, pour leur faire une offre de médicaments, que notre compagnie pouvait se procurer où avait en surplus. J’avais emprunté le ceinturon, et, le P.A du Capitaine comme armement, qui m’allait à merveille. Pour ma tenue, cela faisait mieux que le P.M. Mais, s’il avait fallu que je m’en serve cela aurait été laborieux sans doute
En ce jour de Pentecôte 1962, Yvon et son camarade des Deux-Sèvres, prenaient donc la direction de la ville ou été installé une infirmerie, au pied d’un H.L.M de la citée. Pour cette occasion avec mon camarade, j’avais enfilé le brassard, de la croix rouge des armées dans le bras
A notre arrivée, on fut reçu en « diplomate », par un détachement de l’ALN armait, et qui nous firent une haie d’honneur. Et c’est avec une grande émotion que nous faisions une dizaine de pas, pour suivre le responsable de l’ALN, et rejoindre l’entrée d’un bâtiment d’un H.L.M.
Ce détachement était en possession, d’armes automatiques éblouissantes qui brillaient, que j’aurai aimé posséder de son côté, pendant la guerre. Au regard des vieux Mas 36 et les P.M. que nous avions a notre disposition, pour faire la guerre et ensuite, car nous les avions « récupérés » en force locale.
(Copie du rapport concernant la prise d’otages de Guyotville)
A S.P 86934 le, 05 Juillet 1962
L’Adjudant-Chef …….. de la 434ème U.F.O du 4ème Bataillon de Chasseurs à Pied.
A Monsieur le Lieutenant-Colonel Mairal Bernard Commandant le 4ème Bataillon de Chasseurs à Pied.
Rapport concernant la désertion de la 434ème U.F.O avec la participation d’éléments extérieurs (A. L.N. et civils en armes) et, l’enlèvement de plusieurs Sous-Officiers et Chasseurs métropolitains dans la nuit du 1er au 2 juillet 1962 vers 23 heures.
Après le scrutin sur l’autodétermination qui aboutit le 1er juillet à l’indépendance de l’Algérie, nous étions le Sergent-Chef …..les radios…………. et moi même occupés à jouer aux cartes au foyer du soldat. Il était approximativement 22h50, quand soudain deux individus firent irruption dans la salle nous menaçant de leurs armes approvisionnées et armées, nous intimant de nous lever et de nous ranger le dos au mur les bras en l’air. Nous n’avons pu obtenir d’explications sur leurs motivations, les intervenants étant trop excités.
Néanmoins, j’ai personnellement reconnu dans l’un deux le Chasseur Musulman ……. accompagné d’un individu extérieur à l’Unité, puis en cours de déroulement du Chasseur …. ainsi que de plusieurs soldats de la 434ème U.F.0 gardant toutes les issues.
Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, nous fûmes rejoints par les autres Chasseurs Métropolitains capturés en plein sommeil par les mutins, ils furent conduits sans discussion vers le foyer. Dès cet instant, tout le monde étant réuni, le Chasseur …….toujours très menaçant nous demanda de lui remettre tous les fonds dont nous disposions, il mit cet argent dans la poche de sa veste.
Plus tard dans la soirée on nous dirigea deux par deux vers les véhicules de l’Unité pour notre embarquement, les uns dans la camionnette du C.F.J.A, les autres dont moi-même dans le 4X2 de la Compagnie puis, départ vers une destination inconnue dans la nuit noire escorté de véhicules ayant à leur bord des hommes armés (un mélange de civils et de membres de l’A.L.N ) dès cet instant le convoi de deux véhicules pris des directions sensiblement différentes et nous fûmes séparés en deux groupes.
En ce qui concerne notre voiture la direction suivie est approximativement la suivante, Guyotville, Chéraga, Déli-Ibrahim, Les Quatre Chemins, Boufarik, itinéraire jalonné par des hommes en armes. Lieu de stationnement pour cette première nuit, région de l’est de Blida installation pour la nuit dans une petite Mechta, un café nous à été servi des couvertures ainsi que de l’habillement pour les Chasseurs qui avaient été pris en slip. Le lendemain matin 2 Juillet vers 7 h 00 un petit déjeuner nous à été donné, repas à midi et dans l’après-midi à 14 h environ un responsable de l’A.L.N nous à fait embarqué dans un 4X2 civil et, nous avons rejoint l’autre .groupe qui se trouvait dans un moulin à environ un kilomètre de la souma (à noter que pendant toute cette période nous avons été gardé par un civil en arme)
A cet endroit, j’entre en contact avec le Lieutenant ….. ainsi qu’avec un cadre responsable de l’A.L.N, il me dit que nous allons être libères le lendemain 3 Juillet 1962 dans la matinée ou la soirée de ce même jour. Nous sommes donc au complet en ce lieu et heureux (?) de nous retrouvés en assez bonne forme malgré les événements de la veille.
Les Chasseurs et cadres Musulmans de la 434ème U.F.0 sont également cantonnés au moulin dans un bâtiment annexe situé sur le coté mais, nous n’avons pu entrer en contact avec eux. Dans la soirée le responsable de la Zone 1 de l’A.L.N nous déclare que nous sommes libres et que des éléments de la commission mixte du cessez le feu viendrons nous chercher, je lui demande alors de bien vouloir faire restituer les sommes volés lors de l’enlèvement. Il convoqua sur le champ le Chasseur …… qui ne nia pas les faits et restitua cet argent immédiatement (A la fin de cet épisode j’ai dû écouter une diatribe révolutionnaire).
Vers 19 h 00 nous sommes rassemblés pour assister aux couleurs Algériennes et ensuite repas du soir, après une deuxième nuit passée dans des conditions d’anxiété bien compréhensibles la libération promise ne s’étant pas produite ce jour.
Le 3 juillet 1962, petit déjeuner et à 7 h 00 rassemblement pour la levée des couleurs Algériennes, le Lieutenant …. ayant reçu l’ordre de présider cette cérémonie.
Aux alentours de midi deux responsables de l’A.L.N de la commission mixte de contrôle nous emmènent. en camionnette et nous remettent à la Gendarmerie de Boufarik après nous avoir demandé si nous avions été bien traités.
Cette affaire s’est heureusement terminée le même jour par la visite de notre Chef de Corps qui nous à fait le plus grand plaisir, en fin de soirée le 3 juillet 1962 nous avions rejoint notre unité. Signature ; Illisible
Nota
1 °- A signaler que la totalité des européens n’a pas été retenues, que quelques uns ont réussis miraculeusement à échappés aux mutins et de ce fait ont rejoint la Base du 4ème B.C. P.
( " Comme l'auteur de ces lignes, qui connaissait un portillon, par où, il recevait le Lt de l'ALN l'émissaire de Tunis. Sous les rafales de mitrailleuses, avec son capitaine qu'il venait de réveiller et ses trois camarades qui jouaient aux cartes ce soir-là. Tous en slip a " la Permanence Téléphonique du poste de Guyotville", un peu a l'écart dans le camp, il doit la vie qu'a la fuite "d'un commun accord "dans un champ de pommes de terre en rampant sur 300m dans les fanes de celles-ci, sous les tirs de fusils mitrailleurs")
2°- En marge de cet enlèvement, après notre retour au cantonnement du 4ème B.C.P , quelques Chasseurs ont signalés la disparition de certains objets tels que postés radios, Appareils photos et divers objets personnels. (Nous n'avions plus rien)
3°- La Gendarmerie de Boufarik nous a pris sous son contrôle avec circonspection ne sachant exactement à qui elle avait à faire, vu les évènements troublants qui s’étaient produits dans l’Armée.
Ce rapport demande d’autres commentaires écris de mes camarades présents ce jour-là que je demande qu’ils mettent en commentaires, sans mettre leurs noms, leurs message sera enregistré quand même !
Comme celui-ci "Rapport bref et incomplet. Responsable par son grade le plus élevé, il semble ignorer une partie de son effectif (6 chasseurs) qui n'était pas au moulin situé près de la Souma. En effet, nous sommes arrivés à cet endroit que le 2 juillet à la tombée de la nuit, escortés d'une compagnie de l'ALN. Ce fait n'est signalé à aucun passage de ce rapport."
Je remercie notre ami Bernard Landry ancien FSE de la 446 UFL pour l'envoie (ci-dessous) de ce document explicite, et merci aux anciens responsables Militaires du 13 ème R A pour cette (Décision N°19)
Je fais appel aux anciens militaires des + de 90 autres régiments qui ont constitués aussi ces 114 unités, pour qu'ils se rappellent ou regardent dans les archives de leurs unités
Ceci, - pour savoir s'ils ont "complimenté" leurs militaires, qu'ils avaient mutés dans ces UFL-UFO, et...le faire savoir !
" ""Tous les efforts sont tendus pour effacer de la mémoire collective les héros de la guerre de Libération, y compris leur œuvre monumentale, à savoir la proclamation du 1er Novembre 1954 dans son texte original, la plate-forme de la Soummam, les dates du 19 mars 1962 la joie n’a été vécue que par les combattants de l’intérieur, les détenus libérés et les populations emprisonnées dans des centres de regroupement. Il fallait proscrire les noms de Abane Ramdane, de Krim Belkacem, signataire des accords d’Evian, de Benyoucef Ben Khedda, dernier président du GPRA à qui revenait l’honneur de la proclamation de l’indépendance, le 3 juillet 1962. Couvrir une date — le 5 juillet 1830 — par une autre fictive — le 5 juillet 1962 — procède de la pire falsification de l’histoire.
Seule la vérité est révolutionnaire. Nous devons, au contraire, instruire nos enfants sur les causes et les faiblesses qui ont amené nos ancêtres à capituler devant les différents envahisseurs. Et l’une des causes importantes, sinon la principale, c’était la dispersion des rangs, le sauve-qui-peut et le manque flagrant de l’unité nationale.
Si je suis aussi affirmatif dans cet écrit, c’est que j’ai vécu la période transitoire, qui s’étalait du cessez-le-feu (19 mars à midi et non à minuit, comme le disent certains qui le confondent avec minuit du 1er Novembre 1954) en plein dedans, en langage populaire. Cela m’amène à en parler puisque peu d’écrits existent sur la composition et le rôle des commissions mixtes de cessez-le-feu.
Après notre sortie, le 22 mars 1962, du PC Wilaya, installé à Bounamane (commune de Zekri) face au poste militaire de Azouza (Aït-Chafaâ), nous nous dirigeâmes, sous la conduite du colonel Si Mohand Oulhadj, dit Amghar, vers deux destinations différentes, après avoir eu un mort – Si Mohand Amiziane — et un blessé — Si Beramdane — de par la faute d’un capitaine de zone et de son escorte, qui n’ont pas obéi aux instructions du respect du cessez-le-feu, en nous tirant dessus, croyant avoir affaire à des soldats français.
Le colonel, chef de la Wilaya III, qui venait de perdre son épouse, se dirigeant avec un détachement, vers son village natal Bouzeguen. Le deuxième détachement, dont je faisais partie, prit le chemin de Tigoutine (Ath Fliq). Une semaine après, les deux détachements se ressoudaient au village Ait Bouadda (Azazga). Nous ne tarderons pas à transplanter le PC de Wilaya, au hameau de Tinqicht, village de Cheurfa N’bahloul (Azazga).
Le 2 avril 1962, notre colonel nous invita à accueillir le commandant Mohammed Allahoum qui devait arriver par hélicoptère à Aït-Bouhini (Yakouren). Là, se tint une réunion pour définir le rôle et les attributions des commissions mixtes de cessez-le- feu, instituées à trois niveaux (national, wilaya historique et départementale).
Ces commissions mixtes étaient composées, à nombre égal, d’officiers de l’armée française et d’officiers de l’ALN. Si le commandant Ahcène Mahiouz et le capitaine Hamel étaient installés le jour même, au niveau de la Wilaya III historique, nous le serons à notre tour – Izri Mohand Oubelkacem, Aït-Ahmed Ouali et Siagh Saïd — au niveau du département de la Grande- Kabylie (wilayas actuelles de Tizi-Ouzou, Bouïra et une grande partie de Boumerdès)). Il en sera de même pour ceux du département de Sétif, Béjaïa et Bordj-Bou-Arréridj (Hadi Ali Boubekeur, Ferhani Abdennour, Adjaoud Rachid, Atoumi Djoudi qui seront rejoints, par la suite, par Mouloud Ben Moufok).
Du fait des réunions à tenir avec nos vis-à-vis français, le colonel nous a acheté des costumes, chemises, cravates et chaussures. Si nous avons installé notre PC chez Timsiline Mohamed au village Ath-Ziri (Aïn-El-Hammam) avec une section de protection, celle de l’est de la Wilaya III historique l’a été au niveau d’Igrane, chez Arezki Hmimi.
En accord avec les trois officiers français, dont un capitaine, nous avons convenu de nous réunir, une fois par semaine, à l’école d’Aït-Hichem, récemment libérée par la SAS. En outre, les délégations seront renforcées une fois tous les quinze jours par deux officiers supérieurs du côté français (un commandant et un colonel : le colonel Derienic) et deux officiers (le commandant Ahcène Mahiouz et le capitaine Lamara Hamel), de notre côté.
Nos réunions portaient sur les solutions à mettre en application pour résoudre d’éventuels incidents entre nos combattants et les soldats français. Bien entendu, pour en éviter, des instructions étaient données de part et d’autre pour réduire les contacts entre les adversaires d’hier : en aucun cas les soldats ne devaient sortir de leurs postes, si ce n’était en convoi pour se ravitailler. De notre côté, aucun maquisard en tenue militaire ne devait rentrer dans un village doté d’un camp militaire. Il est à préciser qu’entre deux réunions successives, nous parcourions le territoire de la Grande-Kabylie, M’Barek N’Ath Atelli (Larbaa-Nath- Irathen) mettait à notre disposition sa Peugeot 404. Et dans nos déplacements, toujours armés de PA, la vigilance était de rigueur, car l’OAS (Organisation de l’armée secrète), créée en 1961 à Madrid, ne cessait d’activer, en mitraillant ou en posant des bombes.
Ce climat de tension baissa d’un cran, lors de la signature le 17 juin de l’accord entre cette organisation terroriste et le président Abderrahmane Fares de l’exécutif provisoire chargé de la gestion de la période transitoire. En outre, dans nos tournées, nous contactions les responsables municipaux pour suivre l’évolution dans l’établissement de listes électorales.
Lors des réunions hebdomadaires avec les officiers français, nous nous retenions pour éviter de nous serrer les mains.
Ce n’était qu’à la dernière réunion, tenue le 30 juin 1962, que des amabilités ont été échangées de part et d’autre, et ce, après la prise de parole par le colonel Derienic et du commandant Si Ahcène Mahiouz, dont je rapporte fidèlement la teneur ci-après :
- Le colonel Derienic : «Mon commandant, j’ai appris à vous apprécier durant les deux mois et demi que nous avons passés ensemble. Je me permets de vous faire part de notre appréhension de vous voir à la tête de la Wilaya III, durant les années de plomb. Inéluctablement, l’Algérie aura son indépendance, après le référendum d’autodétermination prévu pour demain, 1er juillet. Mais, permettez-moi de vous dire que vous vous entredéchiriez. »
- Le commandant Si Ahcène Mahiouz : «Merci pour l’éloge. Laissez-nous nous entredéchirer, pourvu que vous partiez pour ne plus revenir !...»
Le lendemain, se déroula le référendum. Le surlendemain, le 2 juillet 1962, les résultats sont publiés. Le 3 juillet, la proclamation de l’indépendance est faite par la voie des ondes, à partir de Tunis par Benyoucef Ben Khedda. De Gaulle en prit acte au même moment, à partir de Paris. Je conclus, sans commentaire, par le titre de cette mise au point «Maâza wa law târet» et 5 juillet wa law de 1830, puisqu’il est de notre nature d’Algérien de mépriser tout ce qui vient de nous, pour porter aux nues tout ce qui vient de l’étranger, à tel point que nos terres restent incultes comme l’est d’ailleurs notre pensée. Il est vrai, qu’avec le temps qui s’écoule inexorablement, des faisceaux de lumière sont projetés pour éclairer des zones d’ombre
**************************************
Vidéo INA voir et écouter "Algerie, 1er juillet 1962 : Chevallier"
Force locale : Service historique de la Défense (courrier du 23 juillet 2015)
Documents concernant les unités de la force locale (UFO communicables en salle de lecture.
GR IH : Algérie
Cote:
1H 1334 1 unités de la force locale et de la force de l’ordre…… 1962
1H 1335 1 FSNA dans les unités de la force de l’ordre et de la force locale 1961-1962
2 Unités de la force de l’ordre : encadrement, mutations ;
Bulletins de renseignements ; désertions ; incidents graves……….1962
1H 2708/ 2 Effectifs nécessaires à l’organisation du maintien de l’ordre : Création d’unités de la force de locale et
d’unités de la force de l’ordre ………..1962
1H 2807/2 Création d’une force locale chargée d’assurer la protection des personnes et des biens, et le maintien de
l’ordre ; organisation des unités de la force de l’ordre ….1962
1H 3040/2 Mise sur pied et dissolution des unités de la force locale et de la force de l’ordre… 1962
Rapport nominatif sur la situation de la force de l’ordre ….1962
1H 3149/2 Unités de la force locale : situation, incidents et dissolution ……..avril – octobre 1962
1H 3990 Unités de la force locale :
1 Mise sur pied, organisation, effectifs …..1962
2 C R. d’incidents ……….1962
3 C R d’incidents après le cessez le feu …1962
1 H 4415/2 Problèmes posés par la mise en place des unités de la force locale ….1962
L’historien Marc André vient de publier une enquête passionnante sur la prison de Montluc (Lyon 3e), dans laquelle il montre comment différents chapitres de notre histoire peuvent se lier et se retrouver dans un « récit commun ». Une approche brillante et utile alors que la prison, où Jean Moulin fut enfermé et torturé par Klaus Barbie, devenue Mémorial national de la Seconde Guerre mondiale en 2010, est l’objet de discordes. L’exposition permanente doit, en effet, être repensée pour inclure l’ensemble de l’histoire du lieu, dont la période de la guerre d’Algérie. Mais certains redoutent une « dilution » de la mémoire.
Vous nous avez donné rendez-vous dans un restaurant algérien à la Guillotière. Pourquoi avoir choisi ce lieu ? Marc André : « Pour plusieurs raisons évidentes à mes yeux. J’ai vécu rue d’Aguesseau (Lyon 7e) et j’affectionne particulièrement ce quartier, son caractère cosmopolite. C’est aussi ici que tout est né : mon projet de thèse sur les femmes algériennes et l’idée d’un livre sur la prison de Montluc. Tout est parti de là, de mes rencontres avec les témoins. Et puis, j’ai aussi choisi ce restaurant car ça me faisait tout simplement plaisir de manger un couscous !
Comment est née l’idée d’un livre sur Montluc ? Au début des années 2010, alors que j’étais prof au lycée international de Lyon et doctorant, je travaillais sur un champ très large : Lyon et l’Afrique du Nord. Pour trouver un sujet plus précis, j’ai décidé de faire du terrain, de rencontrer des gens. En allant manger un couscous à Vaulx-en-Velin, dans une réunion organisée pour les 50 ans du massacre du 17 octobre 1961 (répression par la police française d’une manifestation d’Algériens indépendantistes à Paris, NDLR) j’ai rencontré une dame algérienne dans la voiture sur le chemin du retour. C’était pur hasard. Elle m’a parlé d’elle, de sa vie qui était “un roman” : elle était arrivée en France en 1949, avait connu la guerre… J’ai cherché à la revoir pour échanger plus longuement mais à chaque fois elle a annulé le rendez-vous. Après notre troisième rencontre manquée, je suis allé, un peu par dépit, dans un café de chibanis. Et elle était là… Je lui ai dit “c’est mektoub !” (“c’était écrit !”, NDLR).
Et elle a accepté de témoigner ? Oui ! De là est né mon sujet sur les femmes algériennes venues en France, à Lyon, avant l’indépendance. Il se trouve que la deuxième femme que j’ai interrogée avait été raflée et enfermée dans le fort de Montluc (actuel hôtel de police, distinct de la prison, NDLR). Assez rapidement, je découvre donc Montluc. La prison, fermée en 2009, venait tout juste de se transformer en mémorial. J’ai alors poursuivi ma thèse sur les femmes algériennes et j’ai enclenché, en parallèle, un autre projet sur Montluc. J’ai notamment interrogé une femme française, Jeannine Belhadj-Merzoug, qui a découvert, fin 1957, que trois criminels de guerre nazis y étaient enfermés à côté de son mari algérien indépendantiste. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose de fort à comprendre à Montluc.
Comme quoi ? Les interconnexions du temps. Habituellement, les historiens séparent les événements : la Seconde Guerre mondiale, la guerre d’Algérie… De la même façon, en tant que prof dans le secondaire, j’avais le choix entre enseigner telle période ou telle autre. Mais, ce qui m’intéressait et qui a déclenché cette grande enquête, c’est l’idée de travailler sur les “nœuds de mémoire”, les interconnexions temporelles, sur la façon dont ces différentes périodes peuvent entrer en résonance.
Par quoi se traduisent ces nœuds ? Des exemples, il y en a plein comme quand, après 1944, des responsables nazis sont emprisonnés à côté d’anciens résistants hostiles à la colonisation ou quand un militant communiste est enfermé pour sa critique de la guerre d’Indochine dans la cellule même où il était détenu sous Vichy… Au-delà du concret et du matériel, au-delà des gens qui sont ensemble dans la même prison, il y a des analogies et des symboles, des mots.
Le terme « rafle », par exemple ? Oui. Quand on parle de rafle d’Algériens dans le quartier de la Guillotière (durant la guerre d’indépendance algérienne, NDLR) cela réactive les souvenirs des rafles de la Seconde Guerre mondiale, même si ce n’est pas la même chose. L’idée d’une “prison pour mémoire” c’est ça : Montluc réactive tout le temps des mémoires du passé.
Votre livre explique aussi que ces « collisions temporelles forgent des solidarités imprévues entre les victimes de différentes répressions ». Comment s’expriment ces solidarités ? Ce sont des choses très importantes mais souvent très discrètes qu’on ne voit pas beaucoup dans les archives. Un exemple : après la libération de la prison en 1944 (elle a été occupée et dirigée par les nazis entre février 1943 et août 1944, NDLR), d’anciens prisonniers ayant souffert dans ces lieux vont écrire à des condamnés pour l’indépendance de l’Indochine ou de l’Algérie afin de leur témoigner leur soutien.
« Il existe une manière de croiser les mémoires, qui permet de rendre justice à tout le monde sans négliger personne »
La parution de votre ouvrage arrive à un moment particulier : le projet de refonte du mémorial national suscite un vif débat. L’exposition permanente aujourd’hui axée sur l’époque de la Seconde Guerre mondiale devrait s’étoffer pour embrasser l’ensemble de l’histoire de la prison. Et cela ne plaît pas à tout le monde ! C’est vrai que l’année a été ponctuée de controverses. Aujourd’hui, une fenêtre s’ouvre pour faire autre chose, une nouvelle exposition, une nouvelle scénographie. J’espère que ce livre pourra être une source d’inspiration. Il existe une manière de croiser les mémoires, qui permet de rendre justice à tout le monde sans négliger personne. Pour moi, Montluc, c’est un microcosme pour comprendre l’Histoire de France et ses violences de 1921 à aujourd’hui. C’est à la fois l’histoire des violences de guerre, de la prison, de l’antimilitarisme, des conflits mémoriels… C’est un prisme incroyable pour comprendre bon nombre d’enjeux.
L’association des rescapés de Montluc redoute pourtant une dilution du message. Qu’en pensez-vous ? C’est un problème qui n’a même pas lieu d’être ! Qu’est-ce que cela veut dire “diluer” l’Histoire ? L’Histoire n’est pas soluble ! Il n’y a pas de mélange, pas de dilution : il y a un processus historique dont on doit tenir compte avec des étapes fortes et des interconnexions temporelles. Une histoire n’en chasse pas une autre. Dire qu’il y a des places comptées dans le mémorial et qu’à chaque fois qu’on cite un Algérien, on enlève un résistant, c’est vraiment inapproprié.
Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) a lui-même déploré « un grand méli-mélo de la mémoire »… Il a fait beaucoup de mal en prenant ainsi parti. Je pense qu’il ne connaît, ni de près ni de loin, le sujet. Je ne sais même pas s’il a visité Montluc ! Ce sont des sujets graves : doit-on vraiment faire de la récupération politique avec des propos à l’emporte-pièce ?
Au final, si on devait retenir un message de votre livre, quel serait-il ? Je pense que ce serait le suivant : la société française est plurielle. Montluc n’est pas simplement un lieu lyonnais, c’est un concentré de l’Histoire de France. Il y a eu le criminel nazi Klaus Barbie (il dirigea la prison sous l’occupation avant d’y être lui-même enfermé, NDLR), le résistant Jean Moulin, l’historien Marc Bloch, les enfants d’Izieu, la guillotine pour les Algériens… Ce livre montre aussi qu’il est nécessaire de retrouver le message porté par les détenus de la Gestapo : un message de solidarité, d’entraide entre les victimes de répression et non d’opposition ou de concurrence. Regardons la France d’aujourd’hui : dans les salles de classe, il y a des Français — avec peut-être des descendants de résistants ou de collaborateurs — mais aussi des Algériens, des Tunisiens, des Marocains, des Chinois, des Vietnamiens, etc. Avec Montluc, on peut parler à tout le monde. Et tout le monde peut se dire : j’ai ma part d’histoire ici. »
Il a fait le déplacement rien que pour nous. Enseignant en histoire contemporaine à l’université de Rouen, Marc André vit à Paris mais garde un lien chaleureux avec Lyon, où il a été prof et où sont nées toutes ses interrogations. Bien entendu, il a profité de son petit voyage pour aller fouiller dans les archives départementales du Rhône ce matin et, après notre rencontre, il prendra la direction de Givors pour épauler une étudiante dans une enquête orale. « Quand j’ai reçu votre invitation à déjeuner, j’ai dit “oui” tout de suite, raconte l’historien. D’abord parce que vous avez l’air sympa, même par texto. Ensuite parce que, bien que je m’exprime rarement sur mon travail dans les médias, je me suis rendu compte que j’adore parler de ce livre. L’histoire de la prison de Montluc est tragique mais, en même temps, si on regarde bien, on peut y voir quelque chose de beau. »
572 pages et 930 g. Autour d’un couscous, Marc André s’exprime, le verbe facile, comme entraîné par les rythmes algériens diffusés en fond sonore. Il nous raconte avec une passion touchante ses années d’enquête dans le passé de la prison située rue Jeanne-Hachette dans le 3e arrondissement. « Je suis vraiment dans une démarche de recherche : je veux comprendre Montluc et je me laisse habiter par le lieu, s’enthousiasme notre invité. Je ne fais pas une histoire de Montluc, je fais une histoire dans Montluc. C’est comme les ethnologues : ils ne font pas une histoire du village, ils posent des questions à partir du lieu. Je me laisse donc habiter par Montluc et je laisse les questions qui se posent guider ma recherche. Et à partir de là, je les suis. » En se plongeant dans les archives et recueillant des témoignages pendant des années, Marc André estime avoir mené une étude qui oblige à « recadrer » l’actuelle controverse autour du projet de rénovation du mémorial. « Avec des faits, des documents, une histoire, on ne peut plus faire des polémiques hors-sol, lance-t-il. Il y a une histoire de 572 pages, un livre de 930 grammes. Et cela oblige à repositionner le débat. »
Romain DESGRAND - 26 décembre 2022mis à jour le 27 décembre 2022
L'historien Benjamin Stora et Emmanuel Macron. D. R.
«L’histoire est une conjuration permanente contre la vérité.» En catimini, et au milieu d’une actualité des plus mouvementées, Emmanuel Macron a reçu la liste des cinq historiens français qui seront membres de l’équipe franco-algérienne chargée d’étudier les documents en possession des deux pays sur la colonisation et la guerre d’Algérie. (1)
La création de ce groupe de travail et de recherche mixte chargé d’étudier les archives algériennes et françaises portant sur la période coloniale fut annoncée lors de la visite de Macron en Algérie en août 2022.
Cette commission aux fragrances d’une Pax Judaica est l’œuvre de l’indéboulonnable Benjamin Stora. Il en est l’initiateur, le rapporteur et futur président.
Il est tout à fait clair que l’Algérie est en face d’une nième cabale, véritable orchestration de l’ennemi d’hier qui ne veut pas lâcher prise. Il rêve d’un chimérique apaisement dans la servitude pour réhabiliter son rôle assassin dans les terribles supplices des Algériens au cours de la longue nuit coloniale.
La pauvre France est en droit de se faire conduire comme bon lui semble dans l’écriture de son histoire, mais le peuple algérien refuse d’emprunter ce même chemin tracé par Benjamin Stora, ses semblables et ses aïeux.
Ceux-là mêmes qui furent à l’origine de la prise d’Alger, les Bacri et les Busnach – commerçants véreux convoitant l’immense trésor de la Régence pour leurs maîtres, les Rothschild, les Seillière et les Schneider.
Ceux-là mêmes auxquels le décret Crémieux octroya la nationalité française, moyennant services rendus durant les terribles enfumades et génocides des grandes tribus entre 1847 et 1884, date à laquelle l’Algérie fut déclarée «pacifiée».
Ceux-là mêmes qui œuvrent à travers un matraquage académique et médiatique tous azimuts à justifier l’existence utopique de tribus berbères judaïsées ou encore mythifier des hauts faits historiques en leur faveur, comme c’est le cas dans l’Opération Torch et le débarquement anglo-américain à Alger en 1942.
Ceux-là mêmes qui organisèrent et dirigèrent les milices assassines responsables des grands massacres du 8 Mai 1945 dans le Grand Constantinois.
Ceux-là mêmes auxquels Abane Ramdane et Larbi Ben M’hidi adressèrent une lettre ouverte en octobre 1956, leur demandant clairement de définir leur position vis-à-vis de la Révolution algérienne. Lettre qui resta sans réponse de leur part, et témoigne de leur trahison immuable.
Ceux-là mêmes qui, à l’aube de l’indépendance en 1961, fomentèrent l’OAS et appliquèrent la politique de la terre brûlée.
Ceux-là mêmes qui, après la libération, tapis dans l’ombre et surfant sur les manquements réels et objectifs d’une construction nationale à marche forcée, mais surtout en mal d’une souveraineté qu’ils n’ont pu se pardonner, relancèrent dans les années 1990, guidés par le perfide duo Mitterrand-Attali et leurs relais sur place, la défunte stratégie de la terre brûlée. Mais la grande déferlante fut défaite.
L’immensité du sacrifice fut à consonance biblique. La haine de cette clique envers un paradis, rêvé et perdu qui est l’Algérie, est immuable.
L’écriture de l’histoire du colonialisme français de l’Algérie n’est nullement un exercice intellectuel de salonards, forgeant des élucubrations qui ne valent même pas le papier sur lequel elles sont imprimées. Elle est avant tout, et surtout, l’éminence de la mémoire toujours vive des blessures éternelles gravées à jamais dans l’imaginaire de la nation algérienne ; des enfumades, massacres et exodes de centaines de milliers de nos compatriotes au cours d’une colonisation des plus génocidaires de l’histoire.
Le peuple algérien ne peut que récuser cette commission qui n’est en fin de compte qu’un dispositif afin de promouvoir une vision révisionniste de notre histoire portée par l’ennemi de toujours en marche, forçant sur l’imaginaire de la nation algérienne la sempiternelle tarte à la crème de la réconciliation mémorielle et autres mystifications pour en citer qu’une autre : les cloisonnements mémoriels entre les deux peuples.
Le seul moyen pour lui faire barrage, c’est d’établir, d’une manière sérieuse, un autre cadre indépendant pour éclairer notre peuple afin que notre nation se dégage de ce web de mensonges et autres équivoques historiques, échafaudées par l’ennemi de toujours.
Ces équivoques sont distillées sciemment par une tribu d’historiens autoproclamés pour faire glisser le peuple algérien dans le désarroi et l’absurde.
Benjamin Stora et compagnie sont les membres incontestables et chefs de file de cette tribu ; une tribu de prestidigitateurs de l’histoire.
Renoncer à jouer à la Coupe du monde pour un tour du monde, ils l’ont fait !
e de Saint-Étienne se font la malle un lendemain de match de Championnat de France. Direction la Suisse. Sur le chemin, ils passent prendre des camarades footballeurs à Lyon. À la frontière, les agents de la douane reconnaissent le populaire Mustapha Zitouni et le félicitent pour ses récentes performances. Peu de temps après, une dépêche annonce la désertion de footballeurs algériens.
De la Suisse, ces derniers prennent un train pour Rome puis un avion jusque Tunis, ville où siège la direction du Front de Libération Nationale (FLN). Le lendemain, le quotidien sportif L’Équipe fait sa une sur leur disparition. La Fédération française de football (FFF) les condamne dans un communiqué furieux : « Les joueurs indigènes mordent à pleines dents dans le pain du football que nous leur distribuons ». Dans la capitale tunisienne, ils sont dix à se retrouver pour fonder le « Onze de l’indépendance algérienne ». C’est que dans la lutte pour la libération du peuple et de la terre algérienne, le football occupe une place importante.
De gauche à droite : Mustapha Zitouni, Kadour Bakhloufi, Abdelaziz Ben Tifour, Abdel Rahman Boubaker, et Ammar Rouei en Tunisie en 1958
En Algérie, sous domination coloniale depuis 1830, le football est un outil de contrôle social pour les autorités coloniales. « Le sport doit être le lien qui permet d’unir Français et Musulmans dans le même désir de performance et de nobles aspirations, en éliminant toute rivalité de religions et de races » [1] affirme le général Henri Giraud en 1936, alors qu’il est à la tête de la division d’Oran. Bref, sur un même terrain, sous un même maillot, colonisateurs et colonisés auraient des intérêts communs : le mélange comme outil d’acculturation.
Ce qui explique que la création, dans les années 1920, des premiers clubs de foot composés uniquement d’« indigènes » ait été vue d’un mauvais œil. Ils ne sont tolérés par les autorités coloniales que tant qu’ils restent neutres par rapport à la question de l’indépendance et qu’ils se concentrent sur leur occupation récréative et hygiéniste. Ce qui n’empêche pas les tribunes de se politiser petit à petit. Dès 1928, les rencontres entre équipes européennes et « indigènes » sont interdites par le gouverneur général de l’Algérie.
En 1937, le Parti du Peuple Algérien est créé et, de manière générale, le mouvement indépendantiste gagne en puissance. L’État colonial répond par la violence : le 8 mai 1945, des milliers d’algérien·nes sont assassiné·es par l’armée française et des colons suite à une manifestation indépendantiste. En 1954, le FLN fait le choix de l’insurrection armée. Le football ne reste pas à l’écart des combats. Deux ans plus tard, le FLN appelle les équipes musulmanes de football à boycotter toutes les compétitions du colonisateur. Des joueurs rejoignent la lutte, comme Mohamed Benhamed de l’Union sportive musulmane d’Oran qui devient dirigeant du FLN au Maroc. En février 1957, l’organisation commet des attaques à la bombe dans des stades lors de matchs de pieds-noirs à Alger. La même année, en métropole, le député loyaliste Ali Chekkal est assassiné par un membre du FLN au coup de sifflet de la finale de la coupe de France.
Le FLN cherche à convaincre des footballeurs professionnels jouant en France de rejoindre la lutte en constituant une équipe de l’indépendance. Parmi la quarantaine, nombreux sont ceux qui versent déjà une « taxe révolutionnaire » qui représente jusque 15 % de leur salaire. En avril 1958, une dizaine rejoint donc Tunis en héros. Le choix de la date est tout réfléchi : la défection a lieu quelques jours avant un match de préparation à la coupe du monde, auquel devaient participer au moins deux d’entre eux, et affaiblit donc l’équipe française sur le terrain.
Pour le FLN, ces ralliements permettent de constituer sur le terrain une équipe nationale algérienne, et de montrer que des stars sont prêtes à sacrifier leur carrière. En quelques jours, ces derniers passent en effet du statut de vedette du football français avec une vie confortable à celui de joueurs clandestins. Dès le 7 mai, la Fédération Internationale de Football association (FIFA) suspend les joueurs et prévoit des sanctions pour toute équipe nationale qui accepterait de les rencontrer. En plus de renoncer à la Coupe du monde en Suède, Rachid Mekhlouli risque la cour martiale pour désertion en tant que militaire.
Le 9 mai 1958, a lieu le premier match du « Onze de l’indépendance » contre l’équipe marocaine, dans le cadre d’un tournoi qui porte le nom de la prisonnière politique algérienne Djamila Bouhired. « La tribune était pleine d’Algériens combattants, se rappelle Rachid Mekhlouli. Quand j’ai vu notre drapeau se soulever, entendu l’hymne retentir, et les maquisards qui tiraient tout autour du terrain, j’ai été pris d’une énorme émotion ».
Pendant 4 ans, le onze de l’indépendance joue plus de 80 matchs dans 14 pays, de la Libye à l’Asie en passant par l’Europe de l’est, et comptera jusqu’une trentaine de joueurs. L’équipe devient le porte-drapeau de la libération algérienne. « Quand on partait dans les pays de l’Est ou les pays arabes, les politiques étaient au courant de cette guerre mais pas les populations des pays qu’on visitait, poursuit Rachid Mekhloufi. Attention, on ne faisait pas que jouer au football ! On allait visiter les usines, on discutait avec les populations, on expliquait ce qui se passait en Algérie. On était le bras de la révolution à travers le football. Nos résultats et notre manière de jouer nous aidaient énormément. Les gens qui nous voyaient débarquer se posaient des questions : « C’est quoi cette équipe ? D’où ils viennent ces diables ? » On avait une équipe du tonnerre ».
Sur le terrain justement, le jeu proposé se veut à l’image de la lutte indépendantiste : offensif. Et ça marche : en moyenne, l’équipe marque 4 buts par match. « Sur le plan tactique, une constante : l’attaque dans le spectacle, analyse Rachid Mekhloufi. Venus d’horizons différents, nous n’avons pas de problèmes pour réussir l’amalgame puisque nous vivons ensemble, partageons les mêmes joies et les mêmes peines. Autant de conditions idéales à un jeu collectif »
Petit à petit, la fatigue s’accumule, en raison des conditions précaires d’accueil et de voyage, et la lassitude d’affronter des formations moins talentueuses pointe le bout de son nez. D’autant que la direction du FLN se désintéresse petit à petit de ses ambassadeurs à crampons. Au printemps 1961, une dernière tournée de matchs les mène en Bulgarie, Yougoslavie, Roumanie, Hongrie et Tchécoslovaquie. La FIFA reconnaît l’équipe algérienne dans la foulée de l’indépendance gagnée le 18 mars 1962. Une fois leur suspension levée, la plupart des joueurs rebelles retournent jouer dans le championnat français.
Antoine Klein, Toulouse
Un timbre imprimé par le gouvernement algérien lors de l’anniversaire de son indépendance
Conseils de lecture :
La BD Un maillot pour l’Algérie de Ray, Galic et Kris, 2016
« Le Onze de l’indépendance algérienne. Une lutte de libération en crampons », chapitre du livre Une histoire populaire du football, M. Correia, La Découverte, 2018
Emmanuel Macron avait promis d’organiser un hommage national à la célèbre avocate peu après son décès, en 2020. Mais le projet semble au point mort. En raison des dissensions entre ses trois fils ? L’Elysée craint-il de fâcher harkis ou pieds-noirs ? Ou est-ce la militante subversive de la légalisation de l’IVG qui dérange ?
Emmanuel Macron s’est pris d’affection pour le Panthéon, cette église devenue temple de la liturgie républicaine. Il aime y faire résonner ses discours au ton d’homélie. Ce 4 septembre 2020, le chef de l’Etat fête les 150 ans de la proclamation de la République. Il préside une cérémonie de naturalisation, l’occasion de louer quelques parcours républicains méritants de l’histoire récente.
« Comment ne pas évoquer Gisèle Halimi, disparue cet été, souffle le locataire de l’Elysée. De sa chère Tunisie à notre Assemblée nationale, des prétoires, des hémicycles, de plaidoyers en manifestes, celle qui était née Zeiza Taïeb plaida pour l’émancipation des peuples et fit faire des bonds de géant à la cause des femmes. Un hommage national lui sera prochainement rendu dans la cour des Invalides. »
Le président de la République avait prévu de l’organiser la veille, mais l’explosion dans le port de Beyrouth, début août 2020, l’a conduit à effectuer un déplacement au Liban, bouleversant son calendrier. L’ancienne avocate est morte le 28 juillet 2020, à 93 ans. Plus de deux ans après, l’hommage promis n’a toujours pas été rendu.
Un mystérieux mutisme
La perspective des 50 ans du procès de Bobigny, le 8 novembre 1972, aurait pu réveiller l’Elysée. Certains intimes du chef de l’Etat lui ont même sonné les cloches. Pourquoi ne pas saisir l’occasion de célébrer le combat mené par Gisèle Halimi en défense de Marie-Claire Chevalier et de sa mère, poursuivies pour l’avortement illégal de la jeune femme, victime d’un viol à l’âge de 16 ans ?
Ce procès retentissant, qui s’était terminé par l’acquittement de l’adolescente (sa mère a été condamnée mais dispensée de peine), ouvrit la voie à l’autorisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), en 1974. Quelques années plus tard, l’avocate utilisa les prétoires pour inviter, cette fois, le législateur à faire du viol un crime.
Mais les suppliques de ses proches n’y font rien : Emmanuel Macron est enfermé dans un mutisme qui confine au mystère. Craint-il de déplaire aux descendants de harkis et de pieds-noirs, dont certains se montrent, aujourd’hui encore, effarouchés par le souvenir d’une femme qui défendit les militants de l’indépendance algérienne ? Fuit-il un dossier piégé par les divisions familiales du clan Halimi ? Les associations féministes, elles, ne décolèrent pas. Elles accusent le président de la République de volontairement oublier cette figure de proue du féminisme français du XXe siècle.
Lundi 4 avril, 20 heures. La foule se presse sur les gradins rouge, orange et jaune du studio 104 de la Maison de la radio. Des jeunes femmes, en particulier, qui viennent assister à l’émission spéciale consacrée par France Inter à une « visionnaire ». « Entre ici, Gisèle Halimi ! », clame la journaliste Sonia Devillers. L’ancienne militante du Front de libération nationale (FLN) algérien Djamila Boupacha, icône de la guerre d’indépendance – elle a été torturée et violée par des militaires français –, a obtenu un visa pour venir parler de sa sœur de lutte, qui l’a défendue devant la justice.
Au procès de Bobigny, le 21 novembre 1972, Gisèle Halimi obtient l’acquittement de Marie-Claire Chevalier (ici à droite de l’avocate), 16 ans, accusée d’avoir avorté après avoir été violée. VILLEDIEU / SIPA
Violaine Lucas, présidente de l’association Choisir la cause des femmes, fondée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir en 1971, prend sa suite. « Gisèle Halimi n’a pas eu son hommage national, elle n’est pas entrée au Panthéon ; ça pose problème, déplore la militante. Peut-être que son discours tellement subversif, sa triple conscience, de classe, de genre, de race, ne sont pas dignes, encore, d’entrer au Panthéon. Nous pensons le contraire. Ce soir, vous nous permettez de rendre cet hommage national. »
Les micros s’éteignent. Jean-Yves et Serge Halimi, les deux premiers fils de la défunte, se sont glissés dans la salle, chacun de son côté, sans s’annoncer. « Manu a bien fait les choses », félicite le premier, en avocat habitué des mondanités. « Manu », c’est Emmanuel Faux, son petit frère, né du troisième mariage de leur mère avec Claude Faux, ancien secrétaire de Jean-Paul Sartre. Un enfant de l’amour, rond, gentil, dont l’érudition et la voix douce firent des merveilles pendant trente ans à Europe 1, où il officia comme correspondant à Moscou et à Jérusalem avant de présenter, jusqu’à son départ, en 2017, les journaux sur la plupart des tranches d’information.
Une mère ambitieuse
Emmanuel Faux a conçu cette soirée d’hommage comme un palliatif aux absences d’Emmanuel Macron. Il l’a préparée pendant des mois avec les responsables de France Inter. Seul, sans ses frères. Emmanuel est en froid avec Jean-Yves depuis les obsèques de leur mère. Ils s’écharpent sur la succession. Une triste histoire immobilière.
Contrairement à son aîné, le benjamin ne souhaitait pas, par ailleurs, que le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, assiste aux funérailles, par refus de se plier à un défilé de politiques. Serge Halimi, lui, se tient éloigné de ces débats. Ce militant de gauche, réputé intransigeant, directeur du Monde diplomatique depuis 2008, goûte peu aux compromis.
Chez Jean-Yves Halimi, à Paris, une photographie de lui enfant, avec ses frères et leur mère. Ici, le 25 octobre 2022. LOUISA BEN POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE
Rien n’est simple dans la famille Halimi. A commencer par le fait d’être un garçon. Combien de fois les trois frères ont-ils entendu Gisèle se lamenter de ne pas avoir eu de fille, pour l’éduquer en féministe ? Pour rattraper, aussi, le rejet dont sa propre mère l’avait accablée. Elle l’aurait appelé Marie, dans un pied de nez à ses origines juives et tunisiennes. « Je n’aurais alors pas désiré d’autre enfant », a écrit un jour l’ancienne avocate. « A la longue, ça peut blesser un peu… », soupire Jean-Yves Halimi, attablé dans un restaurant du quartier de la Bastille, à Paris.
L’aîné de la fratrie voit le jour en 1952. Son cadet, Serge, arrive trois ans plus tard. Les deux frères, nés du mariage de leur mère avec un haut fonctionnaire, Paul Halimi, vivent une enfance ballottée au rythme de la guerre d’Algérie. L’avocate, qui défend des militants FLN, multiplie les allers-retours des deux côtés de la Méditerranée. Elle est menacée par les partisans de l’Algérie française, harcelée par les militaires. Pour sa sécurité, la famille change régulièrement d’appartement. Des étudiants de l’UNEF, le syndicat étudiant, montent la garde devant l’immeuble et escortent les enfants à l’école.
Gisèle Halimi n’a « pas peur ». « Sauf une nuit, je l’avoue, au centre de torture du casino de la Corniche, à Alger, où des militaires m’avaient jetée dans une cellule et où j’ai attendu mon exécution en pensant avec culpabilité à mes petits garçons de 3 et 6 ans », racontera-t-elle dans le livre Une farouche liberté (Grasset, 2020), écrit avec la journaliste du Monde Annick Cojean
Les frères vivent en pension. Ils s’habituent, parfois avec amertume, aux absences de cette mère ambitieuse, qui veut « tout », selon ses propres mots, « agissant comme un homme mais jugée comme une femme ». Le petit dernier, Emmanuel, naît en 1964. La guerre est terminée. Une vie de famille plus classique s’installe à Paris. Si tant est qu’il soit classique de voir François Mitterrand danser à la maison pour une boum.
Une politique mémorielle sensible
Les parrains d’Emmanuel Faux se nomment Louis Aragon et Jean Lurçat, artisan du renouveau de la tapisserie en France. Son père, Claude Faux, a mis sa carrière d’avocat entre parenthèses pour soutenir celle de sa femme. L’appartement du 102, rue Saint-Dominique, un triplex situé entre les Invalides et la tour Eiffel, est un lieu de vie, de travail et de mondanités. Les garçons grandissent au milieu de débats enfiévrés sur la liberté, le féminisme, l’ouverture au monde.
Le chanteur Julien Clerc et l’humoriste Guy Bedos sont des amis. Maxime Leforestier vient fredonner quelques airs pour l’anniversaire d’Emmanuel, féru de chanson française. Dans un reportage d’Antenne 2 consacré à sa mère, en 1979, on voit l’adolescent, avec son pull rouge et un col pelle à tarte, chanter un texte d’Henri Tachan raillant les « z’hommes » et « leur p’tit sceptre dans leur culotte » : « Et au nom de ce bout d’bidoche/qui leur pendouille sous la brioche/ils font des guerres, ils font des mioches/les z’hommes. »
Emmanuel Faux a partagé, au quotidien ou presque, la fin de vie de sa mère, au cours de soirées ciné et de confidences qui les ont rapprochés. Si bien que certains amis de la famille ont été surpris de voir son frère aîné, Jean-Yves, dont les relations avec Gisèle étaient tumultueuses, prendre en main l’organisation de l’hommage national à partir de l’été 2020.
L’avocat Jean-Yves Halimi, fils aîné de Gisèle Halimi, à Paris, le 25 octobre 2022. LOUISA BEN POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE »
Des trois fils, Jean-Yves était certes le préféré, « dans le sens d’inoubliable », confessait-elle, car arrivé le premier. Mais les motifs de brouille ont été nombreux. S’il est le seul à avoir embrassé, comme elle, la carrière d’avocat – il est spécialisé en droit de la presse –, leur collaboration s’est mal terminée.
La naissance de sa fille – une fille, enfin ! – a aussi mis à mal l’équilibre familial. La grand-mère a voué à l’enfant une passion dévorante, dont son père tenta de l’extraire en l’empêchant de la voir pendant trois ans. Aujourd’hui, la jeune femme, devenue productrice audiovisuelle, parle de son aïeule avec une admiration distante. Elle n’a pas repris le flambeau du militantisme.
C’est pourtant vers Jean-Yves Halimi que l’Elysée se tourne après le décès de Gisèle. Le directeur du cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, l’appelle pour lui présenter les condoléances du président de la République. Le 28 août 2020, à 8 heures du matin, l’intéressé est reçu au palais par le haut fonctionnaire, flanqué, entre autres, de Bruno Roger-Petit, le conseiller mémoire.
Des idées sont évoquées : fonder un prix Gisèle Halimi, pourquoi pas inaugurer une statue, le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes… Le principe d’une cérémonie dans la cour des Invalides est acté. Comme pour Jean-Paul Belmondo, Jean d’Ormesson, Jean Daniel… Comme pour Simone Veil, surtout, se dit Jean-Yves Halimi, qui ne veut pas voir sa mère traitée avec moins d’égards que l’ancienne ministre de la santé, dont elle était proche.
Le fils s’amuse de l’ironie consistant à commémorer dans l’enceinte militaire celle qui dénonça les exactions de l’armée française. Il rejette la proposition d’un hommage à la Sorbonne. Selon l’Elysée, l’aîné se présente alors comme le porte-voix de la famille. Ce qu’il réfute.
Une proposition de Benjamin Stora
Après le raté du 3 septembre 2020, une date est envisagée pour le printemps 2021. Elle est une nouvelle fois repoussée, cette fois en raison de l’épidémie de Covid-19. Entre-temps, l’historien Benjamin Stora a remis un rapport à Emmanuel Macron, à sa demande, afin de sortir des tourments de l’histoire franco-algérienne. « L’entrée au Panthéon de Gisèle Halimi, grande figure féminine d’opposition à la guerre d’Algérie », figure dans la liste des recommandations adressées au président de la République.
Gisèle Halimi a défendu la jeune militante algérienne torturée Djamila Boupacha – ici, à Rennes, lors de sa sortie de prison, le 21 avril 1962. AFP
« J’étais persuadé que c’était consensuel, comme Simone Veil », rembobine après coup Benjamin Stora. Mais la pétition en faveur du projet stagne à 35 000 signatures. Les voix de gauche et à l’intérieur du gouvernement – à l’exception de la ministre de l’égalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno – sont rares ou peu audibles.
Une semaine après la remise du rapport, quarante-neuf « filles et femmes de harkis », ces supplétifs de l’armée française abandonnés à leur sort à la fin de la guerre, publient une tribune dans Le Figaro. Elles reprochent le dédain exprimé par Gisèle Halimi à l’endroit des « femmes harkis ». « Est-ce ainsi que Benjamin Stora veut favoriser la réconciliation ? Gisèle Halimi, qui a affiché en plusieurs autres occasions son mépris pour les harkis, n’est pas une femme de réconciliation », tranchent-elles.
La polémique tombe mal. Emmanuel Macron, après avoir reconnu au nom de l’Etat français plusieurs exactions commises pendant la guerre, veut rééquilibrer sa politique mémorielle en concédant, aussi, un geste en direction des harkis et des pieds-noirs. Des actes « contradictoires », conviennent les trois frères. Dans ce contexte, comment célébrer Gisèle Halimi, accusée en son temps par certains partisans de l’Algérie française d’avoir été une porteuse de valises du FLN ?
Gisèle Halimi, dans les tribunes de l’Assemblée nationale, lors du débat du projet de loi Veil dépénalisant l’avortement, le 26 novembre 1974. GILBERT UZAN / GAMMA-RAPHO
« Pour certains harkis, Gisèle Halimi, c’est une sorcière ! Emmanuel Macron ne veut pas fâcher un électorat marqué par l’Algérie », croit savoir l’ancienne ministre de la culture Roselyne Bachelot, qui a combattu auprès de la militante en faveur de la parité en politique.
Dans le magazine Elle, en juillet 2021, Emmanuel Macron semble évacuer l’hypothèse du Panthéon. « Je n’ai aucun tabou pour faire entrer des femmes au Panthéon, je l’ai d’ailleurs fait à parité, avec Maurice Genevoix et Simone Veil. Mais je ne le ferai jamais sous la pression. Je rendrai un hommage à Gisèle Halimi, mais on ne doit pas considérer que la panthéonisation est la seule manière », élude-t-il.
En réalité, le chef de l’Etat a en tête une figure plus consensuelle : Joséphine Baker (qui entrera au Panthéon le 30 novembre 2021). La relative faiblesse des soutiens en faveur de Gisèle Halimi a convaincu l’Elysée de temporiser. « En accord avec sa famille, la nation lui rendra hommage début 2022 aux Invalides », réitère néanmoins Emmanuel Macron. Une promesse sans lendemain, une fois de plus.
Des dissensions familiales
Fin 2021, Emmanuel Faux, le benjamin de la fratrie, entre en contact avec l’Elysée pour faire état de ses divergences avec son frère Jean-Yves : il ne souhaite pas que la cérémonie soit organisée aux Invalides. Le froid bâtiment militaire ne résonne pas, à ses yeux, avec la vie de sa mère.
Une opinion partagée par Serge Halimi, mais ce dernier se garde d’intervenir dans le débat. Emmanuel Faux plaide alors en faveur du palais de justice de Paris, plus approprié, selon lui, aux combats menés par sa mère en tant qu’avocate. Ce dont le conseiller mémoire, Bruno Roger-Petit, convient.
« Toutes sortes de lieux ont déjà honoré ma mère. Sa mémoire et sa place dans l’histoire peuvent donc parfaitement se dispenser d’un discours d’hommage d’Emmanuel Macron. » Serge Halimi
Le 31 janvier, Patrick Strzoda prend la plume pour signifier à Jean-Yves Halimi que, en raison des « graves dissensions » entre les trois frères, aucune cérémonie ne peut être organisée. « Je ne peux que vous suggérer de vous mettre d’accord avec vos frères pour identifier un lieu qui permettra au chef de l’Etat de rendre à votre mère l’hommage que méritent ses engagements et de me faire connaître votre choix », griffe, dans un courrier au ton sec, le directeur du cabinet d’Emmanuel Macron.
Le hic, c’est qu’Emmanuel Faux et Jean-Yves Halimi ne se parlent plus. L’aîné trouve la proposition de son cadet « paresseuse ». « Aucun des procès célèbres » que leur mère a plaidé n’a eu lieu sur l’île de la Cité, défend-il. L’avocat charge le député macroniste de Paris Gilles Le Gendre de jouer les intermédiaires avec l’Elysée. En vain. « La décision d’un hommage, quels qu’en soient la forme, le moment et le lieu, appartient au seul représentant de la nation qu’est le président de la République et il ne saurait y avoir de “captation d’héritage” par la famille, dans laquelle naturellement je m’inclus », répond Jean-Yves Halimi à Patrick Strzoda, le 2 mars. Depuis, le canal est rompu.
Emmanuel Faux meurt d’un arrêt cardiaque, le 6 août, à 58 ans. Ses amis, journalistes ou pas, d’Europe 1 et d’ailleurs, lui rendent hommage, trois semaines plus tard, dans une cérémonie où son frère, Serge, prend la parole. Jean-Yves, lui, reste assis au dernier rang, muet. La situation est bloquée.
Le visionnage de cette vidéo est susceptible d'entraîner un dépôt de cookies de la part de l'opérateur de la plate-forme vidéo vers laquelle vous serez dirigé(e). Compte-tenu du refus du dépôt de cookies que vous avez exprimé, afin de respecter votre choix, nous avons bloqué la lecture de cette vidéo. Si vous souhaitez continuer et lire la vidéo, vous devez nous donner votre accord en cliquant sur le bouton ci-dessous.
L’Elysée assure que, en l’absence de la « preuve irréfutable » qu’Emmanuel Faux se serait finalement rangé au choix des Invalides, rendre hommage à Gisèle Halimi paraît improbable. Plusieurs sources proches du dossier accusent Bruno Roger-Petit, proche de l’hebdomadaire réactionnaire Valeurs actuelles et partisan d’un rapprochement avec la droite culturelle, de freiner l’organisation de l’événement. Ce dont l’intéressé se défend, arguant que le différend familial empêche toute initiative.
Aucune perspective d’hommage officiel
« Il y a une sorte de cynisme de la part d’Emmanuel Macron et de l’Elysée à instrumentaliser les nuances pouvant exister entre les frères pour ne pas prendre leurs responsabilités à l’égard de la mémoire de Gisèle Halimi », estime pour sa part l’avocat William Bourdon, chargé par Jean-Yves Halimi, avec son confrère Jean-Pierre Mignard, de construire un dossier en faveur de la panthéonisation de la féministe.
« La façon dont le président de la République a justifié l’entrée de Joséphine Baker au Panthéon pour en écarter plus facilement ma mère, moins consensuelle, m’a paru relever du calcul politicien d’un candidat se souciant surtout de sa réélection », nous assure de son côté Serge Halimi dans un e-mail.
« Je ne vois pas pourquoi, à un moment où les Iraniennes et les Afghanes se battent, Gisème Halimi ne serait pas reconnue par la nation pour ce qu’elle a fait pour notre pays. » Elisabeth Moreno, ex-ministre
Le directeur du Monde diplomatique laisse toute latitude à l’Elysée pour prendre une décision. « L’entrée au Panthéon ne relève pas de moi, ne réclame pas mon accord et, à vrai dire, n’a pas une si grande importance, estime-t-il. Toutes sortes de lieux ont déjà honoré ma mère et le feront à l’avenir. Sa mémoire et sa place dans l’histoire peuvent donc parfaitement se dispenser d’un discours d’hommage d’Emmanuel Macron. »
Comme l’indique Philippe Bélaval, président des Monuments nationaux, le choix de panthéoniser une personnalité appartient « au secret de l’entourage du président de la République et de son cœur, c’est sa prérogative ». Le 18 octobre, Emmanuel Macron a reçu, le temps d’un déjeuner, des proches de l’ancien président du Conseil Pierre Mendès-France. Un rendez-vous lors duquel a été évoquée la perspective de faire entrer dans le monument de la montagne Sainte-Geneviève l’ancien héraut de la gauche modérée. Comme si Gisèle Halimi était déjà oubliée.
Le 2 novembre, le peintre Pierre Soulages, lui, a eu droit à un hommage national au Louvre. Tout juste une semaine après sa mort. « Je ne vois pas pourquoi, à un moment où les femmes iraniennes ou afghanes se battent, où les Etats-Unis reculent sur le droit à l’avortement, cette femme ne serait pas reconnue par la nation pour ce qu’elle a fait pour notre pays », s’émeut l’ancienne ministre Elisabeth Moreno. Aucune perspective d’hommage n’a été dessinée dans le communiqué publié par l’Elysée, le 8 novembre, pour les 50 ans du procès de Bobigny.
« Je suis frappée de voir qu’on refuse Gisèle Halimi, après que François Hollande en a fait de même avec Olympe de Gouges, s’indigne la philosophe Geneviève Fraisse, spécialiste de la pensée féministe. Qu’ont-elles en commun ? D’être “impures”, d’avoir fauté, l’une sur la guerre d’Algérie, l’autre car elle ne souhaitait pas que Marie-Antoinette soit guillotinée. A la place, on va chercher des femmes qui cochent les bonnes cases, des résistantes, comme Joséphine Baker. Les hommes ont droit à la faute, pas les femmes. » « Aux grands hommes la patrie reconnaissante », proclame le Panthéon sur son fronton. Comme un rappel involontaire que les femmes figurent souvent parmi les oubliées de l’histoire.
Le visionnage de cette vidéo est susceptible d'entraîner un dépôt de cookies de la part de l'opérateur de la plate-forme vidéo vers laquelle vous serez dirigé(e). Compte-tenu du refus du dépôt de cookies que vous avez exprimé, afin de respecter votre choix, nous avons bloqué la lecture de cette vidéo. Si vous souhaitez continuer et lire la vidéo, vous devez nous donner votre accord en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Publié le 16 novembre 2022 à 06h00, mis à jour le 18 novembre 2022 à 18h28https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/11/16/a-gisele-halimi-la-patrie-peu-reconnaissante_6150054_4500055.html.
A partir de janvier 2023, les affaires de viol ne seront plus jugées par une cour d’assises, mais par les cours criminelles. Ce dont s’insurge, dans une tribune au « Monde », Laure Heinich, pour qui les parlementaires réclamant sa panthéonisation détruisent dans le même temps son combat.
Soixante-seize parlementaires interpellent Emmanuel Macron pour faire entrer Gisèle Halimi au Panthéon. De qui se moquent-ils ? L’avocate est la figure de trois luttes principales : la défense des militants du FLN pendant la guerre d’Algérie, le droit à l’avortement et, enfin, le fait que le viol soit jugé comme un crime.
Il est aujourd’hui question de constitutionnaliser le droit à l’avortement, mais que faisons-nous du viol ? S’il a toujours été considéré comme un crime au sens de la loi, l’institution judiciaire le disqualifiait en délit, celui de « violences » dans les années 1970 puis d’« agressions sexuelles » dans la période plus récente.
Pourquoi ? Parce que les cours d’assises compétentes pour juger les crimes, composées de juges professionnels et de jurés-citoyens, coûtent trop cher et que les viols y sont trop nombreux, ils encombrent la société autant que la justice. Par manque de moyens – ce qui n’est rien d’autre qu’un choix politique –, les délais d’attente pour un procès aux assises sont devenus déraisonnables et les juges proposent aux femmes la « correctionnalisation » de leur « affaire », ils gomment la pénétration, et le crime se transforme en simple agression.
Le viol ne sera plus jugé par une cour d’assises
Les femmes acceptent souvent, le consentement contraint par la volonté que le procès se tienne dans un délai qui ait encore du sens. Je me souviens du regard de Gisèle Halimi sur moi, stupéfaite et qui m’interpellait lorsque je lui disais que celle que nous défendions acceptait : « Mais Laure, qu’est-ce que vous faites ? Je me suis battue toute ma vie pour que le viol soit jugé comme un crime. »
A partir de janvier 2023, sous le regard bienveillant des parlementaires qui prétendent panthéoniser l’avocate, plus aucun viol ne sera jugé par une cour d’assises, trop chère pour ce crime dans lequel on investit finalement peu malgré le bruit dont on l’entoure. Et la question de l’avocate au Panthéon n’est rien d’autre que du bruit pour cacher la forêt.
Pour faire taire tout le monde, et d’abord les femmes, le législateur a décidé de se dispenser des jurés, qui siègent pourtant depuis la Révolution française, et de créer, pour les crimes punis de moins de vingt ans d’emprisonnement – ce sont à 90 % des viols –, une juridiction spéciale : la cour criminelle, composée de cinq juges professionnels uniquement.
Cette loi fait violence aux femmes
Exit les jurés. Exit le regard public, l’œil extérieur, les témoins. Exit l’oralité des débats et la pédagogie citoyenne. Trop cher pour le viol. Les crimes « les plus graves », selon l’expression de l’ancienne garde des sceaux, punis de plus de vingt ans d’emprisonnement, demeureront jugés par une cour d’assises et sa démocratie directe, tandis que les viols seront, eux, disqualifiés d’office. Au moins, on ne demandera plus aux femmes leur consentement.
Une réforme annoncée prétendument « pour leur bien » puisque les délais devraient se trouver raccourcis, que les femmes se rassurent donc, on jugera « vite fait ». Il ne s’agit pas que des femmes, bien sûr, des enfants et des hommes sont victimes aussi, mais puisqu’on parle d’honorer une féministe, on me pardonnera de parler des femmes pour ce crime dont j’ignore s’il est « moins grave », mais dont je comprends qu’il « ne vaut pas ».
C’est donc au moment précis où ils détruisent et déshonorent le combat de Gisèle Halimi que les parlementaires réclament sa panthéonisation. Il faut reconnaître que construire des mythes, y compris au mépris des causes, ne coûte pas bien cher. Plutôt que de s’arroger leur symbole, on attend surtout des politiques qu’ils reconsidèrent cette loi qui fait violence aux femmes. Chacun sait que l’avocate se retournerait dans sa tombe à l’évocation de ces cours criminelles. Elle n’aurait pas moins mal dans son Panthéon.
Habitant le sud des Yvelines, Bernard Marchal a servi lors de la guerre d'Algérie. Il tient à raconter son histoire pour dénoncer les affres des combats armés.
A 84 ans, Bernard Marchal ne cherche pas les honneurs. Cet habitant du sud des Yvelines tient à uniquement à souligner les horreurs de la guerre. Et à transmettre ce qu’il a vécu pendant la guerre d’Algérie.
Et en matière de conflits armés, Bernard Marchal n’est pas en reste lorsqu’il s’agit de raconter des anecdotes. Celui qui est né le 13 janvier 1938, un jeudi enneigé, a vécu de près la Seconde Guerre mondiale.
Elevé par des parents communistes et résistants, il a assisté dès son plus jeune âge aux affres de la guerre, de la haine et de la bestialité de l’être humain.
Appelé sous les drapeaux en 1958
« J’ai été appelé le 5 mars 1958. J’étais attendu à 15h à la caserne Charras de Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. Ma mère et les parents de ma femme m’ont accompagné », se souvient-il.
Deux heures plus tard, il était à la gare de Lyon, direction Marseille. Bernard arrive le lendemain à la caserne Sainte-Marthe.
Puis vient l’Algérie. « Ils m’ont embarqué sur le Kérouan, le bateau le plus rapide de l’époque, pour rallier Alger en 18 heures. Nous étions tous dans les cales du bateau, avec une odeur de vomi ».
Il se souvient : » J’ai fait mes classes. C’était rapide, un mois et demi, pas plus. Je pilotais le char ». A la fin de ses classes, Bernard Marchal et les autres soldats, plusieurs milliers, étaient réunis en escadrons. J’entends : ‘Deville-Chabrol et Marchal sortez des rangs’. »
A cet instant, le jeune homme fraîchement converti en soldat se demande ce qui va lui arriver. Alors que son camarade sort le sourire aux lèvres de son entrevue avec un général à deux étoiles, il se détend.
« Je crois que vos parents ont été des Résistants mais étaient de notoires communistes. Donc vous allez crapahuter comme tous vos collègues. Vous allez voir ce que c’est que la guerre. Je n’aime pas les communistes », lance l’officier à Bernard Marchal. Ce dernier remarque : « Je regrette de ne pas me souvenir de son nom. Parce que cela fait partie des gens qui se comportent mal et qui ont parfois des postes importants. J’ai été frappé par cette réaction ».
Le soldat est emmené dans le sud algérois, à Aumale. Installés des guitounes, les soldats accueillent le nouvel arrivant. Il est nommé pilote du char de commandement. Une affectation qui réjouit Bernard Marchal. Mais il comprend très vite qu’il sera plus exposé que les autres. » C’est le premier char. J’avais moins de poussière dans la figure mais quand on va au charbon, on est le premier aussi », se remémore-t-il.
Les balles, le sang et les morts
Au cours de ses 26 mois de service, Bernard Marchal participe à de très nombreuses opérations militaires. Il y voit ses camarades y être tués ou blessés grièvement comme lorsqu’ils encerclent une katiba d’une centaine de personnes.
Une opération reste clairement dans la mémoire de Bernard Marchal.
« Un jour, mon commandant m’intime de descendre dans la katiba. Mon commandant me guidait. Il avait la tête hors du char. Il a pris une balle en pleine tête. Mort sur le coup. Le chef de char se prend sept balles et tombe du char », raconte-t-il.
Au final, les hommes sortent du char pour poursuivre leur mission. Parmi la centaine d’ennemis qui leur font face, un seul est fait prisonnier. Une opération qui lui vaut la Croix de la Valeur militaire.
Ce qu’il s’est passé en dehors du char, Bernard Marchal le résume en un « no comment ». Une formule qu’il emploie pour ne pas revenir sur les atrocités inévitablement liées à la guerre. « Une guerre ce n’est pas beau. On était des bêtes et j’en ai fait partie. C’était moi ou lui. Quand on a peur on devient une bête pour sauver sa peau », estime l’Yvelinois.
D’autres images le heurtent encore comme celle de son collègue mort au combat dont le corps est resté sous une bâche toute la nuit.
Après plusieurs opérations, il lui est proposé de faire l’école des sous-officiers, il en sort Maréchal des logis. On lui proposera même de faire l’école des officiers mais il décline l’offre. Il rentre en France en juin 1960.
« Je ne regardais que les voitures et les femmes quand je suis rentré. Je ne voulais pas quitter mes rangers. J’ai mis huit jours à m’en remettre », se souvient-il.
Et l’Yvelinois remarque : « Les hommes politiques font des erreurs énormes qui engagent des combats armés ».
Avec cette conclusion, très philosophique : » La minorité agissante fera toujours du tort à la majorité silencieuse ».
Le nouveau stade de Baraki, situé dans la banlieue ouest d’Alger, portera le nom de Nelson Mandela. Les autorités algériennes ont décidé de le baptiser du nom de l’ex-leader de l’ANC et ancien président de l’Afrique du Sud en raison de ses relations particulières avec l’Algérie.
D’une capacité de 40 000 places, construit par l’entreprise chinoise China Railway Construction Engineering Group pour un montant avoisinant 200 millions d’euros, ce stade fait partie des six enceintes retenues dans le cadre du dossier de candidature déposé par la Fédération algérienne de football (FAF) pour l’organisation de la CAN 2025.
FLN, ANC, même combat
Les liens entre Nelson Mandela et l’Algérie remontent à l’époque qui a précédé la proclamation du cessez-le-feu de mars 1962. Dans ses Mémoires, Conversations avec moi-même, parus en 2010 et préfacés par Barack Obama, l’ancien président sud-africain s’est épanché sur cet épisode qui l’avait amené à côtoyer les dirigeants de la révolution algérienne. Il y racontait aussi l’impact que celle-ci avait eue sur la lutte armée contre le régime de l’apartheid. « La situation en Algérie était pour nous le modèle le plus proche du nôtre parce que les rebelles affrontaient une importante communauté de colons blancs qui régnait sur la majorité indigène », écrit-il dans ses Mémoires.
Après un voyage en Tunisie, où il rencontre le président Habib Bourguiba, Nelson Mandela arrive à Rabat le 18 mars 1962 avec un faux passeport éthiopien au nom de David Modsarmayi. Les représentants du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et du gouvernement français signent à Évian les accords qui aboutiront à la proclamation le lendemain du cessez-le-feu en Algérie.
Sur invitation d’Ahmed Ben Bella, un des dirigeants du FLN, Nelson Mandela prend ce jour-là le train à Rabat en direction d’Oujda en compagnie de Robert Resha, ancien journaliste et membre de l’ANC, pour visiter le QG de l’état-major de l’Armée de libération nationale (ALN).
À son arrivée à Oujda, Nelson Mandela est accueilli par Noureddine Djoudi, chef de section politique à l’ALN et futur ambassadeur d’Algérie en Afrique du Sud, qui lui servira d’interprète et de guide au cours de ce bref séjour parmi les combattants et dirigeants algériens.
Au QG d’Oujda, Nelson Mandela aura de longues discussions avec le docteur Chawki Mostefaï, chef de la mission diplomatique du GPRA auprès de l’État marocain. Il rencontre également un dirigeant de l’ALN, Cherif Belkacem, qui deviendra plus tard ministre et un des amis intimes du président Houari Boumédiène.
Théorie de la guérilla
Mandela raconte la teneur de ces échanges : « Le Dr. Mustafa nous a raconté comment le FLN avait commencé la lutte avec quelques attentats en 1954, ayant été encouragé par la défaite des Français à Diên Biên Phu, au Vietnam. Au début, le FLN croyait pouvoir vaincre les Français militairement, puis il s’est rendu compte qu’une victoire purement militaire était impossible. Les responsables du FLN ont donc eu recours à la guerre de guérilla. Il nous a expliqué que ce genre de guerre n’avait pas comme objectif de remporter une victoire militaire mais de libérer les forces économiques et politiques qui feraient tomber l’ennemi. Le Dr. Mustafa nous a conseillé de ne pas négliger le côté politique de la guerre tout en organisant les forces militaires. »
Hébergé dans une ferme d’orangers appartenant à un Algérien, Nelson Mandela visite ensuite le centre d’entraînement de l’ALN, à Zeghanghane, dans la province de Nador. Ici, le chef de l’ANC, habillé en tenue safari, reçoit une brève initiation au maniement des armes et des mines. Il y rencontre un officier du nom de Mohamed Lamari, qui sera, des années plus tard, chef d’état-major de l’armée et l’un des généraux les plus puissants des années 1990.
C’EST L’ARMÉE ALGÉRIENNE QUI A FAIT DE MOI UN HOMME
Flanqué de son interprète et de Cherif Belkacem, Nelson Mandela visite ensuite le musée d’armements de l’ALN, ainsi que le centre de transmissions. À la fin du diner organisé en son honneur, il assiste à des représentations théâtrales qui glorifient la lutte pour l’indépendance. Le lendemain, ses hôtes lui organisent une virée dans un camp de l’ALN, à quelques encablures des troupes françaises stationnées aux frontières avec le Maroc. Dans ses Mémoires, Nelson Mandela se souvient de ce moment si particulier : « Nous avons visité une unité sur le front ; à un moment, j’ai pris une paire de jumelles et j’ai vu des soldats français de l’autre côté de la frontière. J’avoue que j’ai pensé voir les uniformes des forces de défense sud-africaines. »
Les totems de Y'Oudaïène. Récit (Romancé ?) historique de Aziz Mouats, El Qobia Editions, Alger 2022, 339 pages, 1200 dinars
Durant plus ou près de 5 années (souvent entrecoupées de relâchement), l'auteur, universitaire mais aussi journaliste de terrain - éternel «mordu» de l'Histoire de la guerre de libération nationale et, grâce à lui, les «enfumades» coloniales du Dahra sont mieux connues du grand public... ainsi que les massacres du 20 août 55 à Skikda - a mené son enquête (par l'intermédiaire de son pseudo, Alim) afin de présenter, à travers le résistance armée dans la région de Cherchell, le parcours d'une héroïne -hélas jusqu'ici peu connue par le reste du pays-qui a pourtant fait l'objet de plusieurs ouvrages (Voir plus bas) : Zoulikha Oudaï... Lalla Zoulikha !
Une femme étonnante, native de Hadjout - comme Annie Steiner l'autre moudjahida- fille de propriétaires terriens, épouse d'un maquignon aisé, connue dans la ville (de Cherchell) pour sa classe et ses tenues élégantes, qui fut nommée, par le Fln, responsable de réseau dans la région. L'unique femme responsable politico-militaire durant la guerre ! Un poste imposant très exposé. Après la mort, au combat, de son mari, Larbi Oudaï, et le démantèlement de l'un de ses réseaux, elle fut conduite à prendre à son tour le maquis.
Capturée par l'armée française en octobre 1957, elle est exposée, attachée à un véhicule blindé et elle se serait adressée à la foule... Elle aurait été exécutée le 25 octobre à 15 h à Sidi Semiane sans que la date soit certaine... et son corps manque... Ses restes (?) «ont beaucoup voyagé» : D'abord un coin perdu du Dahra oriental, son corps en lambeaux et sans vie alors éjecté sans aucun égard, et enterrée par des habitants dans une fosse commune. Puis, au cimetière des Martyrs de la région de Boukerdane et, enfin, en juin 1984, au cimetière de Menaceur. «Une femme sans sépulture» (si l'on emprunte au titre de l'ouvrage de Assia Djebar, publié en 2002). Mais, une femme encore bien vivante dans l'imaginaire populaire de la région et sur les totems nationaux de la résistance populaire. A noter que si Lalla Zoulikha est le personnage central du récit, d'autres personnages, héros de la lutte de libération nationale sont présentés, certains (rares) encore en vie, et ils enrichiront le récit grâce à leurs témoignages (comme Ahmed Ghebalou, comme les propres enfants de Zoulikha...) et bien d'autres (dont le fils aîné de Zoulika, mort au combat).
L'Auteur : Aziz Mouats, né en 1950 à Skikda, est de formation agronome. Installé à Mostaganem, après ses études à l'Ita (dont il fut aussi le directeur), il a été, fort longtemps, journaliste (dont El Watan) et enseignant universitaire (il est docteur en physiologie animale) et... surtout, un infatigable militant de la mémoire (A cinq ans, il a été témoin de l'insurrection du 20 août 55 et à la destruction de la mechta de sa famille, à Beni Melek : 23 hommes de sa famille sont enlevés par l'armée coloniale et assassinés). Déjà auteur de plusieurs ouvrages... dont, en 2021, «Les galets de Sidi Ahmed» (Editions El Qobia).
Table des matières : Remerciements/ Préface de Malika Rahal/ 34 chapitres
Extraits : «Comme elle le fait depuis le début de la guerre de conquête, l'armée française n'allait pas faire dans le détail.Le principe est très simple ; pour chaque soldat français tué, on éliminait entre cinq et dix indigènes» (p 101), «Chez les Oudaï, les U'lhandi, les Mokaddem, les Imalhaïene, on naît rebelle, on ne le devient pas» (p 167), «Le Mouloudia de Cherchell est sans doute le club de football qui compte le plus de martyrs de l'Algérie» (p 186).
Avis : Des infos'. Beaucoup d'infos'. Un style (assez journalistique relevant du reportage et de l'enquête de terrain), une méthode (qui relève tant de la science que de l'expérience), un engagement (qui apporte plus d'éclairages sur le déroulement de la guerre). Roman historique ? De l'Histoire romancée ? Se lit d'un seul trait. Attention, quelques coquilles (dont celle p 234, en italiques)
Citations : «Ce pays (l'Algérie) possède une histoire, et l'Histoire possède ce pays qui a peut-être plié mais jamais rompu devant les Phéniciens, les Romains, les Turcs et les Français, qui sont tous repartis pitoyables, l'illusion sous le bras et le rêve en berne» (Hosni Kitouni, 2017. Cité p 133), «Un bon témoignage est un témoignage sans témoins. Combien de fois, la présence d'une tierce personne a été à l'origine d'une complète déconfiture de l'interviewé» (p 170), «Le problème n'est pas le rêve en soi, mais son explication» (p245)
Les commentaires récents