Tipaza

N o c e s @ T i p a z a

À propos de l'auteur

Ma Photo

Les notes récentes

  • 31 juil 2024 12:27:22
  • Wassyla Tamzali présente son dernier livre à Montréal
  • Assia Djebar (1936-2015) par Maïssa Bey
  • Ce que l'on sait de la mort de dizaines d'anciens mercenaires de la compagnie "Wagner" au Mali, leurs pertes les plus importantes depuis le début de leur présence en Afrique
  • الحمد لله مابقاش استعمار في بلادنا
  • La tragique histoire de Cléopâtre Séléné, fille de la plus célèbre reine d'Egypt
  • Mythologie Berbère
  • G a z a
  • Albert Camus . Retour à Tipasa
  • ALBERT CAMUS - L'étranger

Catégories

  • Décennie noire (10)
  • Gaza (155)
  • Mahmoud Darwich (1)
  • Proche-Orient (3)
  • SANTÉ MENTALE (1)
  • «Europe (2)
  • Accueil (4)
  • Afghanistan (21)
  • Afique (7)
  • Afrique (7)
  • Afrique du Nord (1)
  • AGRICULTURE (2)
  • Alger (91)
  • Algérie (716)
  • Angleterre (3)
  • Arabie Saoudite ou maud;.. :) (10)
  • Armée (9)
  • Assia Djebar (26)
  • Autochtones (1)
  • AZERBAÏDJAN (1)
  • Biens mal acquis (1)
  • Bombe atomique (6)
  • Camus (679)
  • Canada (29)
  • changements climatiques (13)
  • Chansons (92)
  • Cherchell (20)
  • Chine (19)
  • Cinéma (65)
  • Climat (11)
  • colonisation (634)
  • COP15 (1)
  • corruption (36)
  • Covid-19 (80)
  • Culture (666)
  • Curiel, (4)
  • De Gaulle (1)
  • Divers (579)
  • Donald Trump (7)
  • Décennir noire (66)
  • Egypte (9)
  • Femmes (3)
  • France (1944)
  • Frantz Fanon (2)
  • Féminicides (10)
  • Guerre d'Algérie (3769)
  • Hadjout / Marengo (36)
  • Haraga (4)
  • Harkis (3)
  • HIRAK (26)
  • Histoire (494)
  • Immigration (86)
  • Incendies (16)
  • Inde (1)
  • Indochine (3)
  • Irak (3)
  • Iran (39)
  • Islam (170)
  • Islamophobie (6)
  • Israël (712)
  • Italie (2)
  • J.O (1)
  • Japon (2)
  • Jean Séna (2)
  • Jean Sénac (1)
  • Justice (1)
  • Kamala Harris a-t-elle des chances de gagner ? (1)
  • L'Algérie Turque (31)
  • L'Armée (4)
  • Lejournal Depersonne (209)
  • Les ruines (98)
  • Liban (3)
  • Libye (9)
  • Littérature (175)
  • Livres (164)
  • Ll’information (2)
  • L’autisme (2)
  • L’extrême-droite (2)
  • Macron (25)
  • Maghreb (5)
  • Mahmoud Darwich (6)
  • Mali (1)
  • Maroc (137)
  • Mayotte (2)
  • Moyen-Orient (21)
  • Musulman (1)
  • Nanterre (1)
  • Nelson Mandel (1)
  • Nicolas Sarkozy (2)
  • Niger (2)
  • Nouvelle-Calédonie (2)
  • Oran (1)
  • Otan (2)
  • ouïghoure (1)
  • ouïghoure » (3)
  • Palestine (488)
  • Paléstine (540)
  • Pirates informatique (2)
  • Plastique (7)
  • Police (3)
  • Politique (183)
  • Poésie/Littérature (695)
  • Pétrole (2)
  • QATAR (5)
  • Québec (47)
  • Racisme (178)
  • Religion (73)
  • Russie-Ukraine (82)
  • RÉFUGIÉS (1)
  • Sahara Occidental (25)
  • SANTÉ MENTALE (1)
  • Santé (1)
  • Société (459)
  • Souvenirs (64)
  • Sport (12)
  • Suisse (1)
  • Syrie. (1)
  • séisme (1)
  • Séismes (17)
  • Tipaza (52)
  • Tourisme (201)
  • Tsunami (1)
  • Tunisie (72)
  • Turquie (3)
  • Ukraine (65)
  • USA (94)
  • Vietnam (13)
  • Violences policières (100)
  • Wilaya de Tipaza (214)
  • Yémen (3)
  • Zemmour (1)
  • Éducaton (2)
  • Égypte (4)
See More

Les commentaires récents

  • ben sur Qu’est-ce que l’indépendance au XXIe siècle?: les défis du prochain quinquennat
  • ben sur En Quête D’Identité
  • ben sur À la Cour internationale de justice, un revers pour Israël
  • ben sur Le spectre d’une seconde Nakba en Cisjordanie
  • ben sur Tremblements de terre ! Incertitudes et enseignements
  • GONZALEZ Francis sur Attentat du Drakkar : 58 paras meurent pour la France
  • anissa sur Camus - Kateb Yacine, deux frères ennemis !?
  • Rachid sur La femme dans la guerre d’Algerie
  • Daniele Vossough sur Moi, Roberte Thuveny et le rêve algérien de mon père
  • Seddik sur Le poison français (2e partie)

Archives

  • juillet 2024
  • juin 2024
  • mai 2024
  • avril 2024
  • mars 2024
  • février 2024
  • janvier 2024
  • décembre 2023
  • novembre 2023
  • octobre 2023

L’Algérie à la recherche de ses biens détournés

 

La question de la récupération des fonds et des biens issus de la corruption d’hommes d’affaires, de militaires et des politiciens véreux ainsi que des parties influentes incarcérés pour corruption était une promesse de campagne du président mal élu Abdelmadjid Tebboune.

Aujourd’hui le bonhomme s’en remet à ses bons souvenirs et relance ce va-t-en guerre à la recherche de Dinars perdus dilapidés  dans le cadre de la récupération des fonds dissimulés frauduleusement à l’étranger ou même en Algérie à travers des biens éparpillés çà et là. C’est d’ailleurs de l’un de ceux-là d’où est repartie cette affaire. Dimanche dernier, effectivement, le chef d’état lors du Conseil des ministres tenu sous sa présidence, avait sommé ses troupes d’accélérer la remise en production de l’usine des huiles végétales de Jijel, qui appartenait aux frères Kouninef, actuellement en détention pour corruption, lançant ainsi la première étape d’un début du processus de récupération.

C’est que l’histoire va chercher loin elle couterait au bas mot estiment les experts, plus de 7,5 milliards d’euros et 600 milliards de DA, un joli pactole pour des caisses assoiffées. Si pour ce qui est de récupérer l’argent volé et dissimulé à l’étranger, autant en faire son deuil tant les procédures complexes prendraient du temps pour le rapatrier, les démarches à entamer, se déroulant sous la houlette diplomatique.  Au Bled c’est un autre son de cloche et cela semble plus envisageable. Mais dans cette histoire du voleur volé, et entre nous, le vrai pactole est en devises fortes et donc entre de bonnes mains chez les autres. Ce qui reste au pays va avec les pertes et profits. Et l’Exécutif algérien en ces temps durs est tout aise de rencontrer le fameux « limaçon » de la fable.

Sauf que là, la problématique de la récupération des biens et fortune des richissimes oligarques et hauts responsables du régime Bouteflika ne pourrait se faire, qu’après que toutes les voies de recours eussent été épuisées. D’ailleurs, seule la cour d’Alger « une voix de son maître sans équivoque », où se déroulent les procès en appel des accusés concernées par la confiscation de biens mal acquis, est apte ou non de confirmer les demandes de la partie civile, qui est  le Trésor public en ordonnant donc la confiscation de biens précisément identifiés et localisés. Ce qui toutefois peut prendre parfois plusieurs mois, voire des années mais bien moins que pour l’autre opération de rapatriement.

Ces grands dossiers qui s’élèvent à 7,5  milliards d’euros, ont pour hommes d’affaires des sommités comme, Ali Haddad, Mahieddine Tahkout , Mourad Eulmi, Abdelghani Hamel, les frères Kouninef ainsi que des accusés de parts et d’autres, notamment ceux dont les biens ont fait l’objet d’un ordre de saisie dans l’affaire du montage automobile. La majorité de ces biens à confisquer se trouve dans la capitale Alger et ses environs, il s’agit de terrains, usines, sièges de sociétés ou bureaux… L’opération est, sauf retournement de situation comme c’est souvent le cas en Algérie, certes, des plus plausibles sur le plan juridique car la justice est toute acquise à l’exécutif qui n’est autre que l’uniforme en Algérie, mais elle restera dans le temps complexe à appliquer. Mais qu’on se le dise ! dans l’état actuel des choses ce n’est qu’une passation de mains ou de pouvoir. Les nouveaux « ayant droit » se bousculent déjà aux portillons de la bonne fortune que partage volontiers le parrain. C’est comme ça en Algérie depuis plus de six décennies. Les bonnes habitudes ne se perdent pas.

 

 

Mohamed Jaouad EL KANABI 06 Mar 2021 

https://fr.hespress.com/193074-coronavirus-pres-de-26-millions-de-deces-dans-le-monde-depuis-lapparition-de-lepidemie.html

 


Rédigé le 07/03/2021 à 10:16 dans Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)

Algérie-Maroc :) : La guerre sur la labellisation du couscous reprend de plus belle

 

image from www.ptitchef.com

 

 

Alors que les relations entre l'Algérie et le Maroc traversent une période de tension extrême, une nouvelle affaire risque d'ajouter de l'huile sur le feu. Il s'agit de la labellisation du couscous, ce plat traditionnel de l'Afrique du Nord.

En effet, la bataille autour de la labellisation de ce plat est relancée par le ministre marocain de la Culture, Mehdi Bensaid. Ce dernier demande un label spécifique pour inscrire le couscous marocain comme patrimoine immatériel de l’Unesco, l'organisation onusienne pour l’éducation, la science et la culture.

Ainsi, dans une intervention sur la chaîne marocaine 2M, le ministre marocain de la Culture octroie à son pays la paternité de ce plat traditionnel millénaire en Afrique du Nord. Mehdi Bensaid a affirmé que ce label devrait définir « ce qui entre dans le patrimoine marocain ». Il ajoute qu’après cette labellisation il faut « interagir avec les institutions internationales, parmi lesquelles l’Unesco, afin d’obtenir une reconnaissance internationale du patrimoine marocain et de l’histoire marocaine ».

Ce ministre remet donc à l’ordre du jour une querelle ancienne sur laquelle l’Unesco a tranché. En effet, l'organisation a inscrit ce plat au patrimoine immatériel de l'Unesco grâce aux efforts conjugués des pays de l’Afrique du Nord. Rappelons que l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie avaient mis de côté leurs querelles et divergences pour s’unir, en décembre 2020, dans une candidature commune et inscrire le plat au patrimoine immatériel de l’Unesco.

Le ministre marocain en agissant de la sorte remet en cause la démarche collective de ces pays. Selon lui « L’idée est de créer un "label Maroc" pour mettre fin au débat sur la question de savoir si le couscous est marocain ou tunisien », en allant jusqu'à éviter de citer l’Algérie.

Il faut aussi souligner que l’équipe censée préparer le dossier pour le label est précisément celle qui avait préparé, entre 2018 et 2019, le dossier marocain pour la candidature commune avec l’Algérie, la Tunisie et la Mauritanie. Cette équipe, dont le travail a été remis en cause, a souligné les contradictions du ministre.

Elle avait aussi mentionné que le couscous est « un élément du patrimoine culturel immatériel caractéristique de toutes les communautés du Maroc et des pays de l’Afrique du Nord » et « le symbole privilégié de l’art de recevoir, de la commensalité et de la convivialité chez toutes les familles marocaines et maghrébines ».

 

 

 

 

Pica2 Décembre 2021

 

https://observalgerie.com/2021/12/02/societe/algerie-maroc-labellisation-couscous/

 

 

 

 

 

.

 

Rédigé le 02/12/2021 à 10:56 dans Algérie, Maroc | Lien permanent | Commentaires (0)

L’Etat d’Israël livre des drones sophistiqués au Maroc

 

 La coopération entre Israël et le Maroc s’est considérablement renforcé ces derniers temps. Les deux pays souhaitent renforcer leurs partenariats afin de s’élargir des perspectives. Dans la zone du Maghreb, les deux pays partagent un aspect en commun.

En effet, Rabat et l’État hébreu ont des relations extrêmement tendues avec l’Algérie. On se rappelle qu’il ya quelques mois, l’Algérie avait décidé de rompre de façon fracassante toutes relations diplomatiques avec le Maroc. Dès lors, il ya eu une escalade de tension entre les deux pays.

 

Israël a toujours entretenu de bonnes relations avec le Maroc, ce qui n’a pas toujours été du goût des autorités algériennes. Il ya quelques jours, le ministre de la Défense israélien a effectué un déplacement au Maroc et cela a provoqué l’ire d’Alger.

Tout récemment, nos confrères d’Algérie Part ont révélé que l’État hébreu a paraphé un important contrat militaire avec le Maroc. En outre, Israël a fourni la dernière version de drones kamikazes au Maroc.

Est ce que l’Algérie doit s’inquiéter ?

Cet équipement militaire fait partie de la crème des crèmes. Il est extrêmement redoutable et peut infliger des dégâts considérables sur différents théâtres d’opérations. Le montant de cette acquisition militaire s’élève à 22 millions de dollars.

Selon les sources d’Algérie Part, ils ne sont que quatre nations à produire des drones kamikazes. Les mastodontes de ce secteur sont les États-Unis, la Chine, la Turquie et Israël. C’est la société Israël Aerospace Industries qui a livré les drones kamikazes au Maroc.

Ces équipements militaires ont déjà fait leurs preuves sur différents terrains de conflits comme la guerre qui a opposé l’Azerbaïdjan à l’Arménie au niveau du Haut-Karabakh. Selon de nombreux experts en armement les drones kamikazes représentent le futur de la guerre. Ce récent accord entre le Maroc et l’Algérie ne va pas du tout plaire aux autorités algériennes. Vu les relations exécrables entre Rabat et Alger, il va sans dire que l’Algérie va se sentir menacée.

 

 

AMOS - 30 NOVEMBER 2021

https://algerie7.com/letat-disrael-livre-des-drones-sophistiques-au-maroc/

 

.

 

 

 

Rédigé le 01/12/2021 à 19:57 dans Algérie, Maroc | Lien permanent | Commentaires (0)

L’aventure de l’Algérie et son Amoureux

 


Durant la nuit du 31 novembre 2012, j’étais sur le chemin du retour de chez ma tendre mère, quand, je fus accosté par une inconnue. Sa tête était voilée mais laissait apparaitre quelques mèches de ses cheveux noirs.

Ses yeux étaient un amalgame de gris, de bleu, de noir et de vert. Un nez droit d’une statue antique remontait sa bouche fine mi ouverte, d’où jaillissait un sourire plus sucré que le miel du ciel.

Et je me suis dit que cette femme ne devrait être qu’une fée évadée d’un conte. Ou peut-être une Houri d’un paradis. Elle était là, avec un haïk d’antan qui l’enveloppait et qui la rendait encore plus désirante que toutes les belles et douces princesses que les châteaux des monarques gardaient jalousement.

La dame en question était revenue pour fêter le 1 er novembre de cette année et qui devrait avoir un goût un peu spécial. Sublime, elle avançait avec des pas sûrs. On dirait une biche au milieu d’une oasis. Elle était souriante et l’éclat de son visage rendait le lieu comme un jour sans lune et sans soleil. Son regard n’était qu’une caresse, une invitation à un monde merveilleux et féerique. C’était l’Algérie la Reine de toute l’Afrique.

Elle était revenue à ma ville d’El Khemis pour juste m’inviter à l’accompagner à Alger, où tout le monde l’attendait. Elle avait honte de partir seule à la rencontre de tous ses amants, ses amis et fans. Elle voulait aussi lire un poème et faire passer un message à tous les responsables que toute âme quittera un jour ce monde et que le plus heureux est celui qui gère pas la misère des autres. Elle voulait aussi prévenir les vivants que les martyrs de l’Algérie ne sont pas des morts. Ils sont chez le Maître des deux mondes. Ils sont satisfaits.

La belle Algérie était si élégante dans son kaftan blanc et j’avais la chair de poule en tenant sa main de soie et de velours. Alors, je me suis vite rappelé tous les martyrs qui avaient succombé au charme de cette Reine : L’Emir Abdelkader et son armée. El Mokrani et Cheikh Bouamama. Lala Fatna Nesoumer la tigresse du Djurdjura. Ahmed Bey et tous les héros qui avaient combattu pour elle. J’étais submergé par un flot d’images et je n’avais même pas le temps de reconnaitre toutes les personnes qui défilaient dans ma tête.

Le documentaire inédit commençait par un attroupement de femmes au maquis qui préparaient de la galette et du café pour nos Djenoud. C’étaient des femmes qui avaient cru à l’indépendance et qui avaient contribué à côté des hommes pour l’obtention de notre liberté. Un peu plus loin se tenaient des essaims de Maquisards. J’avais vite reconnu leur chef qui n’était que le Lion Ben Boulaid. Il était si content de cette visite. Le Lion des Aurès avait toujours ce regard vif et cet air d’un père généreux et tendre. Il avait le pouvoir de reconnaitre la douce Algérie. Le grand Ben Boulaid savait que la construction d’un Etat de droit n’était pas une affaire facile et que la satisfaction de tous était un but utopique. En quittant le chef de la révolution nous avions accédé chez d’autres éléments de L’ALN.

En effet, le camp du Tigre Amirouche était juste à la rentrée d’un ravin boisé. Le fabuleux Amirouche était un bel Homme fort et serein. Un personnage digne de respect et d’amour. Il m’avait pris dans ses bras et j’avais vite compris que cet homme était un vrai chef. Avant de quitter ce chef militaire nous avions eu la chance de saluer un autre lion qui n’était que l’unique et le brave colonel El Houas. Le camp voisin était celui d’un homme de ma ville natale : Le colonel Si M’hamed Bougara. Le héros était là, devant moi avec son sourire énigmatique. Le valeureux combattant de mon enfance était devant mes yeux et sans me retenir des larmes échappèrent et mes jambes perdirent le contrôle et j’allais tomber. Heureusement le fabuleux colonel Si Djilali Bounaama était tout près et m’avait aidé à reprendre mon équilibre. J’avais pris mon mal en main et j’avais discuté avec ces deux lions de la wilaya IV.

La nuit tirait les pendules et il fallait voir les autres héros qui attendaient notre visite. A ma sortie de chez mes amis, je me suis retrouvé en face d’une grotte, où se tenait un autre groupe. Je m’étais rapproché sans faire de bruit et c’était vraiment une bonne surprise. C’était le chahid Zabana qui me tendait sa main pour m’éviter un piège. Le sourire comme d’habitude à la bouche et le coran à la main. Le premier guillotiné savait que son sang était répondu sur cette terre et que son nom avait aussi fait le tour du monde. Il était plus connu que son idole Zapata. En nous voyant au seuil de la grotte, Un officier était rapproché de nous pour nous inviter à le suivre à l’intérieur. C’était un certain Djilali Boudernane, le héros de la ville de « mille chahid » : théniet el had de la wilaya de Tissimsilt.

En pénétrant encore plus, grande fut ma surprise, car le chef de ce groupe était Abane Ramdane. Le génie qui avait préparé le congrès de la Soummam et ce dernier venait de m’inviter à venir m’asseoir à côté de lui. Il était si beau et ses paroles étaient buvables telle une tisane au miel. J’avais absorbé ses propos et j’ai vite compris pourquoi ce génie avait tant de jaloux. Il voulait juste que la nouvelle génération sache que son unique vœu était la libération de l’Algérie et que Dieu avait exaucé son vœu. En quittant Abane, un autre officier était là, pour m’aider à passer à un autre endroit un peu mystérieux.

En entrant à la seconde grotte je ne voyais pas bien, mais je savais que deux hommes voulaient me voir. En effet, le colonel Lotfi était là, à m’attendre avec le héros Chaabani. Ils étaient en tenu militaire. Le colonel Chaabani m’avait invité à partager son repas. C’était un Lion fier qui ne reculait devant rien. Il était heureux d’avoir participé à la guerre de libération de son pays. Son ami Lotfi, le sourire à la bouche paraissait très heureux pour la victoire de sa patrie, mais il n’avait rien dit. Quinze minutes plus tard, une jeune femme était venue pour nous emmener voir d’autres responsables. Le premier de ces hommes n’était rien que le fabuleux Larbi Ben M’hidi. Un homme que j’avais rêvé de juste lui dire comment il avait étonné tous les généraux Français. Avec son sourire courtois, il m’avait tiré dans ses bras pour m’avouer que sa force était spirituelle et que sa foi en Dieu était plus forte. Il venait de m’apprendre qu’il était mort sur la table de torture et qu’il avait su battre ses bourreaux qui n’avaient rien gagné de sa mort, sauf la haine et le mépris des Français eux-mêmes. Au fond de la grotte j’avais pu faire la rencontre du reste de la troupe des chouhada : Didouche Mourad, Audin, Ziroud Youcef, Ali la pointe, Issat Idir, mohamed Bouras, Hassiba Ben Bouali, Souidani Boudjemaa, Ali Mellah, Belouazdad,, et d’autres héros connus et d’autres inconnus du grand public. Cette fiction a été inventée pour juste vous renseigner sur notre éloignement du serment fait aux martyrs.

Une imagination qui devrait nous protéger contre la France qui avait juré de nous ruiner tôt ou tard. Cette France qui avait entravé toutes les bonnes démarches que l’Algérie avait entamé pour l’unité des pays maghrébins. Cette France qui avait encouragé Le Maroc à prendre le Sahara Occidental et de n’écouter que sa propre raison. Ce Roi du Maroc qui gagnerait tout s’il avait freiné ses ambitions démesurées. Ce Roi du Maroc aurait l’aide et le soutien de sa sœur ainée l’Algérie. Il ne fallait pas écouter les la voix de la France qui voulait régner au nord de l’Afrique en le divisant. La France qui avait investi en Tunisie et qui avait acheté l’honneur des notables d’une part et en semant son venin au cœur des démunis d’une autre part. Elle voulait que l’Algérie coule après 50 ans. Cette France la revoilà à nos frontières du Sud pour juste commencer une guerre sans fin et que notre pays s’embrase à nouveau et que les avions de l’OTAN viennent pour détruire nos bases de vie sous prétexte de bavures. Ils savent tous que nous sommes riches et ils sont à nos frontières pour nous protéger contre le vent et notre pays doit payer une taxe qui se résume à des milliards de dollars.

C’est la mafia internationale qui menace les pays riches, mais qui ne possèdent pas les armes nucléaires. Il faut prendre en compte que la crise qui touche certains pays d’Europe aura des répercussions sérieuses sur notre pays et les Algériens devraient prendre conscience de ce danger imminent qui nous menace ? Aujourd’hui, nos ennemis tuent nos frères à Ghaza et aucun pays Arabe n’a eu le courage de critiquer ouvertement cet Etat voyou qui assassine des enfants et des femmes. Cependant, tant de pays Arabes étaient pour le renversement du régime Syrien et ils avaient eu l’audace d’armer les enfants d’un même pays pour s’entretuer. On jubile pour le départ du président Syrien, car il est l’ami des Iraniens, mais on oublie ceux qui méritent le soutien et l’aide. Ceux qui mènent une guerre avec des pierres contre des obus de tank. Il est temps pour nous les Arabes de dire non à tous ces faux amis qui ne sont chez nous que pour semer la discorde. Nous avons l’amour de Dieu, car sous nos terres nous avons des trésors. Alors, nous devrions scruter les cieux pour l’installation de nouvelles technologies, telles les énergies éoliennes et solaires.

Nous avons tout pour réussir un essor qui nous mettra à l’abri de nos ennemis qui attendent la moindre faute pour revenir nous coloniser comme ils l’ont fait en 1830. Donc, ce premier novembre 2012 devrait être un événement spécial qui nous rappelle nos fautes et notre égarement du droit chemin. Un rappel qui nous offre la chance d’une révision de notre carte de route. Un retour vers la démocratie réelle et non pas celle du maintien du clanisme et de la répression.
Laissons de côté ce sujet écœurant et revenons à cette fameuse nuit et mon aventure avec cette Reine. La douce femme qui m’accompagnait avait assisté à toutes mes rencontres. Elle était si triste et si touchée du film qui venait de passer sous ses beaux yeux. La douce femme ne voulait plus partir sur Alger qui était notre première destination. Elle n’avait pas aimée tous ces dépenses inutiles et qui avaient dénaturé cet événement qui devrait être purement historique pour éveiller le sentiment du patriotisme chez la nouvelle génération. Un événement qui devrait aussi frapper les consciences des hommes qui sont au pouvoir : Qu’est-ce qu’ils ont fait de l’Algérie ? La dame voulait que cet événement touche les cœurs et les esprits. Sans trop tarder, un vent formidable était venu de je ne sais où, pour nous transporter vers un ailleurs. En ouvrant mes yeux, j’ai reconnu l’endroit grâce à ce palmier qui décorait le lieu. Nous étions au Mausolée de Sidi Lakhdar Ouled Ekhlouf à Mostaganem. Je me suis dit que cette femme ne devrait être que Nedjma de Kateb Yacine. Je m’attendais à revoir le nègre protecteur de la tribu des Kelbout. Je me prêtais à voir la forêt du Nador de Guelma et Souk-Ahras.

0Non, Il n’y avait pas de nègre, mais juste une femme nommée Nekhla. Après le diner, la femme qui m’accompagnait avait entendu des appels qui venaient du dehors. Sans un mot, elle était partie. Le lieu était si doux et j’entendais des voix qui lisaient du coran. J’avais pris un livre d’un étalage et sous l’éclat de la lumière d’une bougie je m’étais mis à lire sourate El Moulk. Sans prendre conscience, je m’étais endormi sous l’envoûtement du lieu et je me voyais dans la cour du mausolée avec le maitre des lieux. C’était un homme d’un certain âge et je ne pouvais discerner les contours de son visage, car il y avait comme un éclat auquel je ne pouvais faire face. Le saint homme était venu pour juste m’inviter à revenir me ressourcer chez lui quand je ressentirai le besoin. Il venait de m’apprendre que la Reine qui était avec moi voulait le retour aux sources et aux traditions.

Que l’Algérie souffrait du problème de la défaillance des consciences chez les citoyens. Nous assistons au départ des nobles valeurs. On ne valorise plus le savoir. On n’applique la loi que sur les faibles. Les riches ont tout corrompus. Les menteurs et les escrocs ont pris les postes de commandes, les élites ont pris la fuite et le reste contre la pauvreté mène la lutte. En me réveillant j’avais ressenti le désir pressent d’écrire quelque chose pour apaiser mon chagrin. Je voulais que cette Reine sache l’amour que j’avais pour elle. Tu dois savoir douce Algérie que mon amour vient d’un cœur de chair et que tu restes l’amante, la sœur et la mère. Tu dois Apprendre aussi, que ton amour est plus sucré et plus doux que le miel du ciel. O toi la rose qui ne fait que me fuir ? Cela fait des années que je cherche ta voie, pour juste écouter le timbre de ta voix. Ton silence de musée fait de toi une femme sage, qui tue ses amants de tous les âges. Et oui, tes paroles, douce Algérie ne sont que des parfums cueillis d’un jardin inconnu. Tu es cette histoire de Houri évadée d’un conte et moi tel Homère je la conte à ce merveilleux beau monde qui m’écoute, afin que tu demeures éternelle. Tu es cet amour entre la rosée et la fleur. Tu es cette passion entre une vague et un vieux rocher. Tu es ce langage divin entre les nuages et les monts. Tu es le repos d’une mosquée et la quiétude d’un quai. Tu es cette étoile qui poursuit son chemin sans tenir compte des radotages des envieux. Tu es le soleil d’un jour pluvieux. Je t’ai aimée jeune et je t’aimerai davantage en étant plus vieux.


Dis-moi comment te séduire o toi femme qui me fait tant courir ? J’ai juste envie de te revoir pour te parler de ce soir. Pour juste humer ton parfum de gazelle, sous le regard captivant de tes beaux yeux gris et noirs. J’ai toujours adoré fouiner dans tes notes. Je voulais lire les noms de tous tes amants. Je voulais connaitre les noms de tous les aèdes et de tous les écrivains qui avaient assez de courage pour dénoncer les affres des colons et ensuite les déviations de certains djenoude. Je voulais t’écrire des missives nocturnes pour t’informer des pilleurs de ta fortune. Ceux qui prétendaient êtres tes héritiers et qui avaient dilapidé tes richesses sans relâche et sans pitié. O toi douce Algérie que j’ai tant aimée. Toi l’amante, la sœur et la copine. Mon cœur ne peut retenir l’ampleur de cette douleur. Il ne peut tolérer les cris moqueurs, ni les coups bas d’une poignée de loups débarqués de je ne sais où et qui font la pluie et le beau temps. Tes vrais héros je les connais et je suis fier de les rencontrer dans mes rêves, mes lectures et mes évasions nocturnes. Je connais aussi les noms des lâches et des traitres. J’irai apprendre la critique littéraire, la prose et la poésie chez notre professeur en littérature Hadj Nacer Malika. Pour juste avoir une place au palais du savoir, au moment où les gens d’aujourd’hui font la course derrière l’argent et les bourses. Ils font la queue pour juste dénicher un siège dans une mairie et faire des affaires sur le dos du peuple. Pour toi l’Algérie j’irai me battre avec les géants et je ferai jaillir la lumière du néant. Dis-moi douce Algérie comment te séduire et comment t’aimer aussi fort. Montre-moi comment pardonner à tous ces responsables qui avaient manqué à leur devoir.

Comment faire passer mon respect et mon admiration pour les vrais moudjahine qui avaient tout donné pour ce pays. Douce Algérie, enseigne-moi la voie du pardon afin que mon cœur se vide de toute cette rancune. Montre-moi le chemin de l’oubli et de la réconciliation. Tu sais bien que mon cœur n’est qu’une fleur et que ma tête n’a qu’un secret : celui de t’aimer tout en versant des pleurs. Douce Algérie, qui me laisse solitaire. Douce image charmante et évanouie. Rose parfumée par le vent d’automne, au fil des ères toujours épanouie. Lors que s’enfuit rapidement une sirène, triste, triste est le marin, qui reste seul avec ses douleurs et ses peines, qui s’abandonne à son malheur et chagrin. Souvenir, amer et cruel souvenir. Le grand bonheur fait de tant de tendresse, qui ne devait jamais finir, pleure aujourd’hui sur ma détresse. Demain, j’irai au mont pour parler au ciel. Humble, je me prosternerai. Soumis, devant vous, l’Eternel. Vous le savant, de mes peines et mes cris. L’Unique et le Maître de nos destins. Et pour toi, l’Algérie, je prierai, quand naîtront les beaux matins, et que la brise berce les douces prairies.
BOUTARAA- Farid

 

 

Rédigé par : BOUTARAA Farid | 22/11/2012 à 02:11

 

.

Rédigé le 01/12/2021 à 11:38 dans Algérie, Divers, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)

Algérie : Le rêve collectif et ses mille morceaux brisés

 

 

Les rêves algériens, quels sont-ils ? Le plus connu est celui de prendre la mer, puis la terre qu’il y a derrière et y rester comme si on était né et même le croire. L’autre rêve est le paradis. Rêve de l’âge mûr, des bras baissés, genoux au sol, front collé au ciel des prières. Il se nourrit de soupirs, de fatalismes, de proximité avec l’âge de retraite ou de névroses sexuelles. 
De crises et de cris aussi car, peut-être, parfois c’est parce qu’on en doute qu’on veut que tous y croient et qu’on menace ceux qui n’y croient pas. C’est un rêve un peu mainstream, nourri de prêches et de frustrations, d’espoir et d’écologie pour après la mort : femmes, visage d’un Dieu, fleuve de vins et éternité sans factures, arbres géants et peaux en cristal. Depuis peu, ce rêve a remplacé les plus anciens. Ceux de la liberté. Ceux nourris par Boumediène et le socialisme. À l’époque, le rêve était le socialisme accompli, l’égalité du pain et du ventre, une graisse abdominale équitablement répartie entre tous, l’auto-suffisance qui a conduit à trop de suffisance et “l’avenir”, culte collectif et slogan d’un parti unique pour un but unique. Ce rêve démodé l’a été par le temps, la religion et le retour triomphal du rêve du paradis, la corruption et les faux bilans annuels.
D’autres rêves ? Devenir maire, wali, ministre ou Président. Mais depuis qu’on sait que cela mène à la prison, peu y vont par amour. Ce rêve reste pour ceux qui sont trop rusés pour le paradis et trop lâches pour la mer. Alors viendra à naître en eux une sorte de monologue sur les attraits érotiques et patriotiques du “Pouvoir”. Mais “Changer le pays” est surtout un choix vestimentaire, disent les mauvaises langues. Ce rêve, quand on le réalise, vous fait perdre le silence, le sommeil et l’adresse de votre maison natale.
On peut aussi rêver de ne rien faire, renoncer, épouser une femme et un tapis, ses cheveux et ses chaussures, se retirer et rester calme, en mode algues sous l’eau, lire son journal, attendre le virement et prier 5 fois par minutes à chaque pas. C’est le vieux rêve de la paix qui remonte au colonisés puis encore plus loin aux vaincus, tous les vaincus de notre longue histoire de guerre et de pertes des puits, du bétail et de nez. 
On peut rêver de réussir, mais là, c’est déjà rêver de nager ou ramer. Ou rêver du rêve de son père et de sa Mère, mais c’est déjà partir en Norvège. Ou rêver d’une terre dans un désert à Timimoun, mais c’est comme renoncer, épouser le Sud pour contrer le Nord, se rétracter vers l’infini pour fuir le trop mal fini du pays. Ou rêver de prendre un morceau du pays et l’interdire aux autres. Sous forme de lots de terrain, d’Autonomie, de ferme ou de seuils d’immeuble ou cages d’escalier ou terrasse ou buanderie. Le rêve est alors un bien-vacant. Tout simplement. Quelque chose qu’on prend parce qu’on l’a pris. 
On peut rêver de liberté, mais cela ne suffit pas pour l’avoir. Juste en ressentir le manque et le cri. La liberté est un travail, pas une chanson. On peut rêver de rêver. C’est alors qu’on fait des films (hors guerre et hors catégories vétérans), des livres, des danses ou des loteries pour la carte verte américaine. Ou rêver de ne plus rêver. S’amoindrir comme une mèche et refuser le deal. Alors on meurt, on tue ou on prend un café seul ou on se tait quand tous crient. C’est une forme de rêve contre-rêve.
Tout est question de rêves alors. Celui qui détaille le plus le sien, à coups de versets ou de lois, de tarifs ou de puissance de moteur pour sa chaloupe, à coups de pied ou de ruse, c’est lui qui vaincra et réunira une foule, et fera croire qu’il va l’épouser. Aujourd’hui, le rêve, le bonheur sont définis par les courtiers du paradis. Ils sont en pole position. Suivent les gardiens du rêve des martyrs : ils sont les plus riches et les plus puissants. Puis les rêves de chaloupes, très nombreux, mais trop coûteux. Et enfin, les autres rêves : d’amour, de virement, de Sahara, de renoncement, de silence ou de ses propres parents.
J’oubliai le rêve de guerre : puissant, visible dans les stades et aux frontières, dans l’usage de la langue et la façon de conduire, dans la coupe de cheveux et la haine de la France que l’on aime en la haïssant d’amour. Il peut réunir les autres comme un anneau : on y rêvera alors de paradis, de refaire la guerre à la France en libérant la Palestine qui se trouve à Oujda et on pourra de suite aller vers l’Espagne en épousant la Norvège et y attendre un virement en comparant la neige et Timimoun. Délire. Mais les rêves sont des délires sains et le délire est un rêve malade. 
De tout ça, on aboutit à l’essentiel de la question : le rêve algérien est à redéfinir, sainement, clairement, sans la dictée des névroses et des morts, de la rancune ou du vide. Un rêve sain, possible, humble et à portée de main, pour tous et pour chacun en particulier. Les pays qui ne rêvent pas d’eux-mêmes ne font pas rêver les leurs ni les autres. Proverbe d’un pays rêvé.

 

 

Publié par Kamel DAOUD

le 25-11-2021 

https://www.liberte-algerie.com/chronique/le-reve-collectif-et-ses-mille-morceaux-brises-574

 

 

image from cdn.liberte-algerie.com

 

.

Par : KAMEL DAOUD

https://www.liberte-algerie.com/chronique/le-reve-collectif-et-ses-mille-morceaux-brises-574

 

 

.

 

Rédigé le 25/11/2021 à 14:37 dans Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)

Crise entre l’Algérie et la France : Jean-Yves Le Drian calme le jeu

 

Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères tente de rétablir le dialogue après la crise du mois d’octobre et propose un « partenariat ambitieux ». 

 

image from static.lpnt.fr

 

La brouille entre l’Algérie et la France continue de faire couler beaucoup d’encre sur les deux rives de la Méditerranée. Après que le président algérien Abdelmadjid Tebboune a affiché son intransigeance en affirmant qu’il ne ferait pas le premier pas pour rétablir des relations diplomatiques plus cordiales avec la France, Paris enchaîne les gestes d’apaisement. La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron avait entrepris de recoller les morceaux avec Alger et fait savoir qu’il « regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés » et était « fortement attaché au développement de la relation ». Dans un premier signe de détente, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, avait salué ces déclarations, y voyant du « respect pour la nation algérienne ».

Cette semaine, c’est le ministre de L’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui est monté au front. Dans une interview au quotidien Le Monde, ce dernier a affirmé que la France souhaitait une relation « confiante » et un « partenariat ambitieux » avec l’Algérie, au-delà des « blessures » mémorielles qui peuvent « parfois » resurgir.

 

 

Paris propose « un partenariat ambitieux »

Le président Emmanuel Macron a déclenché l’ire d’Alger en octobre en accusant, selon des propos rapportés par Le Monde, le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » autour de la guerre d’indépendance et de la France, ancienne puissance coloniale.

 

D’après le quotidien, il s’est également interrogé sur l’existence d’une « nation algérienne » avant la colonisation française, suscitant de vives réactions dans la société algérienne. L’Algérie a alors rappelé son ambassadeur à Paris et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel.

Le président français a depuis fait part de ses « regrets » devant la polémique engendrée et s’est dit « fortement attaché au développement » de la relation bilatérale. Des déclarations saluées par Alger, qui a finalement envoyé son chef de la diplomatie Ramtane Lamamra à la conférence de Paris sur la Libye le 12 novembre. « Il y a parfois des malentendus, mais cela n’enlève rien à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays », a souligné Jean-Yves Le Drian. « Il faut conserver ce lien fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les contentieux pour retrouver une relation apaisée », a-t-il ajouté.

« Nous avons des liens ancrés dans l’histoire. Nous souhaitons que le partenariat franco-algérien soit ambitieux », a lancé Jean-Yves Le Drian dans cet entretien mis en ligne vendredi 19 novembre sur le site du journal. « Il est logique, quand on connaît notre histoire, qu’il y ait parfois des résurgences de blessures, mais il faut dépasser cela pour retrouver une relation confiante », a-t-il insisté.

 

 

Acteur régional influent

Selon Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève (Suisse), plus que la relation bilatérale elle-même, ce sont les dossiers régionaux, de la Libye au Mali, qui justifient cette main tendue de Paris. L’Algérie est un acteur régional influent au Mali, mais aussi en Libye.

Jean-Yves Le Drian a en tout cas plaidé pour une implication plus grande de l’Algérie dans la résolution du conflit au Mali – les accords de paix entre Bamako et les groupes armés du nord du pays ont été signés à Alger en 2015 – alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est dit prêt à « venir en aide » aux Maliens, confrontés à l’extension des attaques djihadistes, s’ils en font la demande.

 

« Nous ne voyons que des avantages à ce que l’Algérie s’inscrive plus fortement encore dans la mise en œuvre de ces accords », a relevé le chef de la diplomatie française, sans plus de précisionS.

 

 

 

Par Le Point Afrique (avec AFP)

Publié le 21/11/2021 à 17h18

https://www.lepoint.fr/afrique/crise-entre-l-algerie-et-la-france-jean-yves-le-drian-calme-le-jeu-21-11-2021-2453040_3826.php

 

.

 

Rédigé le 21/11/2021 à 11:57 dans Algérie, France | Lien permanent | Commentaires (0)

Les fins de l'Algérie :)

 


Je l'ai vue blanche la ville
où l'homme devient oiseau
où qu'il soit il ne perd pas la mer
et le ciel toujours à la hauteur
un coup d'ailes sur les jardins pentus
l'arche et le pont sont des corps
qui étendent des passerelles
entre les morts et les vivants
je monte et je descends
je remonte encore je vois son ombre
je la hèle la nuit sur l'autre trottoir
elle a peur dans sa rue pressant le pas
elle ne se retourne pas ses talons résonnent
et vibrent dans le silence
miroir où j'entends frémir les palmes
les arcs dansent au cœur de l'automne
sur la chaussée noire humectée de larmes
le chœur des pleureuses crie sa douleur
elles se déchirent le sein autour de la tombe
pierre blanche coffre de terre
qui enferme le corps du poète
je suis venu te célébrer un an après
ils se querellent autour de ta dépouille
les paroles rassemblent tes reste
et les emportent pour l'adhésion posthume
pour toi j'ai exhumé un vieux poète
qui chantait l'ivresse l'herbe dansait
au pied de sa tombe un cep avait crû
le poids des os avait écrasé les fruits
le sang de la vigne s'était mêlé au sang du poète
dans la coupe j'ai trempé le doigt
j'ai inventé des ablutions pour errer
dans la nuit je cours les tempes battent
derrière l'interrogation j'ai espoir
de lever un voile oh seulement un
des mille voiles qui couvrent l'énigme
le poète ancien avait dit les mots
qui t'éclairent en un petit nombre de vers
je les ai clamés devant les pleureuses
dans la blancheur où l'homme se change oiseau
survolant l'enceinte entre les coupoles
et les tombes les femmes sortent leurs bras
hors du voile l'olive entre les doigts
elles sèment des graines de chènevis
au creux du nombril entre les deux stèles
quittant le kiosque dans le jardin des morts
je marche avec mes compagnons du cru
je m'étonne de l'humanité divisée
désœuvrée dans les bas quartiers
je dis aux amis je vois en cette race
deux peuples parlant deux fonds de langues
portant deux formes de costumes
astiquant deux types de signes
où sont les passerelles comment traverser
entre les deux moitiés le gouffre béant
sera comblé par le fracas des corps
jetés selon le calcul et la cruauté
qui traquent la portée des cadavres
carcasses de fer blanc tordu
les crânes seront les pavés de vos ponts
l'autre peuple est chassé de vos cènes
le gardien de la nuit me prévient
il n'y aura pas de table commune
ne rôdez pas près de la rade
sous les arcades il y a ceux qui mordent
laissant des traces de sang en pleine joue
les deux peuples ne se parlent plus
ils n'échangent plus dans le même alphabet
chacun cache un couteau sous le manteau
les ères se succèdent les fins se suivent
les trappes s'ouvrent ils tuent la mémoire
sans avoir le temps de découvrir
qu'ils disparaissent maîtres et serfs
les pasteurs occupent la ville bâtie
par des aïeux dont les enfants étaient partis
leur don échoue sur les récifs
les formes chantent la gloire du site
les ciseaux avaient taillé dans la barrière
une tunique parée de lettres et de pierres
le linge flotte dans les fenêtres
le sang de la bête immolée est avalé
par la bonde des baignoires
les murs tremblent les ongles creusent
peintures et crépis s'effritent
le prurit atteint la chair du bâti.
migrants des plateaux ils sont nombreux
dans la ville qui tourne le dos à la mer
en ouest je parviens à une gare d’Orient
serait-ce Taormina ou Tolède
au lieu de monter la ville descend
la mer est la dernière marche
à tous les degrés de l'échelle
je rencontre la fin des tribus
les pasteurs sont des lances mobiles
foule solitaire patiente austère
il s'en dégage un silence de cauchemar
les pas sont bus par le goudron
sous la halle le marché est maigre
je n'ai pu tirer le fil de l'enfance
les emblèmes des colons bâtisseurs
recensent une abondance désormais
couverte par une nappe de naphte
le cavalier enturbanné brandit le sabre
dont l'ombre coupe les seins de la République
devant l'opéra hanté par les fantômes
et la synagogue prédestinée à être mosquée
coup d'ailes et je renoue avec l'oiseau
de la première ville je frôle le bleu
de la mer avant de revenir sur terre
et survoler la caserne où siégea la légion
recevant à ses vingt ans un sage allemand
qui avait décrit le bordel et ses fugues
apprenti infini qui parfait la vie
je traverse le spectre de mon initiateur
vers l'exil du nord il me révéla
que le midi est déserté des dieux
c'est un orphelin sans patrie
qui mettait son cœur à sauver les siens
dans le mystère de la pauvreté
il leur donnait place dans le pays
prolongé par le vaste désert
je lui offre le partage
et je répare son ignorance
lui montrant la ville que porte le soufi
comme Le Grec porte Tolède
une ville qu'avivent les mots du poète
qui y dort depuis mille ans
un voyageur anglais dit dans le texte
qu'elle n'est pas la dernière venue
je la visite avec le spectre de mon aîné
à côté d'un lac vide derrière le barrage
la cascade est sans remous ni chute d'eau
le froid n'a pas fixé la poussière
j'ai restauré la saison avec les mots
de mille ans qui irriguent les rues
ces mots je les avais clamés
à la mémoire de l'ami poète
mots ramassés sur la hauteur blanche
face à la ville blessée saignée
détruite conservant des pierres
arrachées à l'ancien labyrinthe
palpitant grâce aux mots
qui brûlent la bouche de l'illustre mort
et qu'entendent les patios rescapés
la nuit le silence l'errance la question
l'ivresse l’es seulement tels sont les mots
de la veille vestiges millénaires
perlant sur la peau de la gazelle
nourrice du poète qui les proférait
toutes les nuits dans la caverne
il allait à sa mamelle étancher sa soif
après un jour studieux en ville
un soir elle s'est détournée de lui
elle l'a même chargé de ses cornes frêles
comme par distraction il avait gardé
en poche les pièces d'une offrande
alors gazelle le bouda l'agressa
elle ne lui avait pas tendu le pis
avant qu'il eût jeté l'obole
au-delà du porche après les marches
un patio parfait m'offre une page bleue
j'y appose des lettres vertes qui m'ouvrent
une salle blanche portant une robe
aux franges violines leur dentelle m'égare
une toile d'araignée avale les cinq horloges
de carton les barres de néon les lustres toc
les exaltés qui en tirent fierté
sont les malades du siècle
courroux et rire secoueraient le dieu
au nom duquel ils jugent et tuent
il les expulserait du temple
dont ils ont usurpé la régence
et les enfermerait dans des garages
ou dans des halls de gare
clos sur leur malsaine odeur
affublés d'insignes origines
des cohortes d'orphelins sortent
de tous les pores de cette terre
il me serait pénible de trancher tes bouts
en coupant les lignes qui tailladent ta peau
pays qu'une de tes langues étrangères
nomme les îles archipel de comptoirs
endigue tes vagues recense tes fossiles
élargis l'intervalle contre tes haltes
dans tes césures accueille tous les tien
accorde-leur la sérénité du dehors
alors ils retrouveront l'innocence
entre fils et filles entre pères et mères
ils entendront la musique du monde.

 

 

Abdelwahab MEDDEB

 

 

 

 

 

 

Rédigé le 19/11/2021 à 04:42 dans Algérie, Poésie/Littérature | Lien permanent | Commentaires (0)

Miss Univers Maroc 2021 accablée sur les réseaux sociaux à cause de ses origines algériennes

 

 

© Fournis par franceinfo

 

La nouvelle Miss Univers Maroc 2021 se retrouve au cœur d'une campagne de dénigrement sur les résaux sociaux marocains pour avoir fait état d'une grand-mère d'origine algérienne. Kawtar Benhalima est la première dauphine qui a remplacé la miss Univers Maroc 2021 en titre, victime d'un accident. "La question d’une identité de souche n’a pas lieu d’être ni au Maroc, ni ailleurs dans le monde au demeurant. Comment a-t-on pu applaudir l’élection d’une Miss Univers Espagne d’origine marocaine quelques semaines auparavant et retirer ce même droit à une marocaine d’origine algérienne par sa grand-mère?", s'indigne Zineb Ibnouzahir, éditorialiste du site 360. "Des milliers de tweets avec le hashtag "Kawtar n’est pas marocaine" ont inondé les réseaux sociaux. Aussitôt élue Miss Univers Maroc, Kawtar Benhalima a été victime d’une véritable campagne de haine", constate, pour sa part, H24 info.

Les raisons de la colère


Vidéo: Crise algéro-marocaine: le Sahara occidental "n'est pas à négocier" affirme le roi du Maroc (AFP)

 

Qu'est-ce qui a donc choqué les internautes au point de lancer le hashtag en arabe (mot-dièse) "Kawtar n’est pas marocaine" et de mettre en ligne des pétitions appelant à son boycott ? La jeune diplômée en administration des entreprises de 22 ans a confié dans une vidéo l'histoire de sa grand-mère qui a fui son pays pendant la guerre d'Algérie. "Ma grand-mère s’est installée au Maroc avec peu de moyens en compagnie de ses frères et sœurs. Elle a grandi dans une famille où elle a appris à coudre. À fil du temps, elle a utilisé ça comme une qualité pour aider les femmes au Maroc à construire leur indépendance", dit la nouvelle Miss.

Aussi l'attaque générale a commencé. "Cette vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux, portait un message de fraternité entre les deux peuples marocain et algérien. Malheureusement, la première dauphine de Miss Univers Maroc 2021 a été mal comprise ou du moins, ses propos ont été mal interprétés par les internautes marocains. Certains d’entre eux sont même allés jusqu’à mettre en place une pétition pour demander sa révocation et son remplacement par la deuxième dauphine", se désole Bladi.net.

 

 
 
image from www.bladi.net

Contexte tendu

Cette polémique intervient à un moment de forte crispation des relations entre l'Algérie et le Maroc. "La révélation de ses origines algériennes, bien que lointaines, a réveillé une colère auprès des Marocains. Il faut dire que cette intervention de Miss Maroc arrive dans un contexte très tendu. Les deux pays voisins s’opposent politiquement depuis des mois", explique Visa-Algérie. Traditionnellement difficiles, les relations entre l'Algérie et son voisin de l'ouest ont connu une récente dégradation en raison, notamment, de l'épineux dossier du Sahara occidental. Le 24 août, l'Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, après des mois de tensions exacerbées.

 

 

 

2021 11 18

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/miss-univers-maroc-2021-accabl%C3%A9e-sur-les-r%C3%A9seaux-sociaux-%C3%A0-cause-de-ses-origines-alg%C3%A9riennes/ar-AAQOoP5

 

.

 

 

.

 

 

 

Rédigé le 18/11/2021 à 04:16 dans Algérie, Maroc | Lien permanent | Commentaires (0)

Une inquiétante montée des tensions entre l’Algérie et le Maroc

 

Depuis plusieurs mois, les relations entre le Maroc et l’Algérie se durcissent. La mort de trois camionneurs algériens dans un bombardement marocain, en territoire sahraoui, constitue une escalade sans précédent obscurcissant l’avenir dans une région de plus en plus instable. 

 

 

image from d3n8a8pro7vhmx.cloudfront.net

 

 

Les relations entre ces deux pays sont tendues depuis longtemps. Les nationalistes marocains de l’Istiqlal ont constamment exalté le « grand Maroc » incluant la Mauritanie, le Sahara occidental, le nord-est du Mali et un tiers de l’Algérie. La revendication sur la ville algérienne de Tindouf, notamment, a provoqué la guerre des Sables (1963), particulièrement meurtrière.

La « Marche verte » par laquelle le tyran Hassan II s’est emparé illégalement de l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental (1975) a envenimé profondément les relations. Les résolutions de l’ONU ne laissent pourtant planer aucune ambiguïté : le Sahara occidental est un territoire non autonome en voie de décolonisation dans lequel un référendum d’autodétermination doit être organisé, permettant au peuple sahraoui, et à lui seul, de choisir son destin, y compris l’indépendance. Les obstacles constants qu’oppose Rabat à la résolution du conflit ont contribué à son enlisement en dépit de l’immense sens des responsabilités du Front Polisario en faveur de la paix.

Le retrait relatif de l’Algérie de la scène internationale à la fin du règne d’A. Bouteflika a permis par ailleurs au roi Mohammed VI de promouvoir une diplomatie unilatérale et particulièrement agressive. Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine a favorisé le développement d’accords commerciaux avec la CEDEAO et le retournement de certains pays africains qui ont ouvert des consulats dans les territoires occupés du Sahara occidental. Un nouveau cap a été franchi avec le « deal de la honte » entre Mohammed VI, D. Trump et B. Netanyahou. En échange d’une normalisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv, sur le dos des Palestiniens, l’administration américaine, en violation du droit international, a reconnu la « marocanité » du Sahara occidental. La nouvelle idylle s’est concrétisée par des propos particulièrement menaçants du ministre des Affaires étrangères israélien à l’égard d’Alger. Le scandale mondial d’espionnage de plus d’un millier de personnalités algériennes par l’intermédiaire du logiciel israélien « Pegasus » a suscité l’indignation générale. De plus, Rabat ne cesse de multiplier les provocations. Son représentant à l’ONU, Omar Hilal, s’est déclaré en faveur de l’autodétermination du peuple kabyle. Le 13 novembre 2020, l’armée marocaine a annexé la zone tampon du poste frontière de Guerguerat provoquant la rupture du cessez-le-feu avec le Front Polisario. Enfin, ces jours-ci, le roi Mohammed VI a encore soufflé sur les braises en déclarant qu’il n’entendait rien négocier sur le Sahara occidental.

La réaction algérienne ne s’est pas fait attendre. Déjà en 1994, la frontière terrestre avait été bloquée. Les développements récents ont conduit Alger à fermer son espace aérien, à rompre ses relations diplomatiques et à ne pas renouveler son contrat de gaz avec le Maroc. Cette situation est fortement préoccupante, d’autant que ces deux pays ont multiplié les dépenses d’armement ces dernières années.
Ces tensions sont à mettre en relation avec les situations de crise que ces pays connaissent. L’exacerbation des chauvinismes est un moyen de détourner l’attention des opinions publiques des problèmes internes pour des régimes qui expriment depuis toujours une aversion pour la démocratie. Mohammed VI dirige d’une main de fer son pays, violant avec férocité les droits humains dans le Rif et les territoires occupés du Sahara occidental. Quant à l’Algérie, elle a engagé une répression impitoyable à l’égard des militants du Hirak. Ces régimes prédateurs et corrompus entravent le développement et empêchent les réformes structurelles qu’attendent les populations, souvent désespérées, en faveur de la liberté, de la démocratie et du progrès. Les peuples n’ont rien à gagner dans cette montée des tensions.

Dans ce contexte, l’attitude des puissances occidentales, et plus particulièrement de la France, est irresponsable. Paris a pesé de tout son poids en faveur de la ratification d’accords commerciaux entre l’Union européenne et le Maroc intégrant les territoires occupés. La Cour européenne de justice vient de les condamner. Par ailleurs, la France a saboté la mission des Nations unies au Sahara occidental et a entravé l’extension des prérogatives de la MINURSO relative aux droits humains dans les territoires sous contrôle colonial. Alors que la situation en Libye et au Sahel se révèle d’une grande instabilité, l’instrumentalisation des divisions pourrait avoir des conséquences funestes.

Alors que la Tunisie du président Kaïs Saïed dérive vers l’autoritarisme, l’immobilisme et le blocage des situations nourrissent des oppositions croissantes et dangereuses. La France serait la troisième perdante dans ces affrontements qui se dessinent. Pour les endiguer, elle doit radicalement changer de politique : défendre le droit international sur le Sahara occidental et cesser de prendre parti inconditionnellement pour le régime marocain qui écrase les droits humains, effectue un chantage aux migrants et promeut des trafics de toutes sortes. Paris doit entendre les revendications de la jeunesse du Maghreb, éduquée, ouverte sur le monde, qui est en première ligne pour réclamer la justice, la liberté et la paix.

Les peuples du Sahara occidental, du Maroc, d’Algérie et de Tunisie peuvent compter sur la solidarité des communistes.

 

 

 

 

Publié le 15/11/2021 par PCF

https://www.pcf.fr/une_inquietante_monte_des_tensions_entre_l_algerie_et_le_maroc

 

 

 

Rédigé le 15/11/2021 à 14:39 dans Algérie, Maroc | Lien permanent | Commentaires (0)

« France-Algérie : une histoire en chansons » par Rebecca Manzoni

 

image from focus.nouvelobs.com

 

A quelques mois du 60e anniversaire des accords d’Evian, les relations franco-algériennes restent passionnelles et complexes. Rebecca Manzoni, aux manettes de « Pop n’ Co », le samedi à 11 heures sur Inter, a eu la bonne idée de mettre en lumière ce qui réunit ces deux peuples plutôt que ce qui les sépare.

 

Avec l’aide de l’historienne Naïma Huber-Yahi, de la chanteuse Yelli Yelli et de Magyd Cherfi, du groupe Zebda, elle retrace en deux épisodes près de soixante-dix ans d’un répertoire musical commun, particulièrement riche et varié. Celui-là même qui soude la diaspora maghrébine autour des chansons évoquant l’exil, l’immigration, l’amour, la guerre et, surtout, la nostalgie du pays, chantée au début des années 1960 par Slimane Azem - tandis qu’Enrico Macias devient la voix des rapatriés. Trente ans plus tard, le raï envahit les ondes, et les enfants d’immigrés se réapproprient leur patrimoine culturel, celui de la mémoire combattante. Avec l’album « Origines contrôlées » en 2007, Zebda reprend les chants de lutte pour rappeler que leurs aïeux aussi se sont battus dans les rangs françai

 

 

 

 

 

https://www.nouvelobs.com/podcast/20211113.OBS50966/france-algerie-une-histoire-en-chansons-escorts-et-feministes-les-podcasts-de-la-semaine.html

 

 

.

 

Rédigé le 14/11/2021 à 09:45 dans Algérie, France | Lien permanent | Commentaires (0)

Les raccourcis historiques d'Eric Zemmour sur De Gaulle et l'Algérie

 

 
Selon Eric Zemmour, Charles de Gaulle aurait "donné" l'indépendance à l'Algérie pour éviter une vague migratoire qui aurait risqué de transformer son village en "Colombey-les-deux-Mosquées". Nouvelle variante de la théorie du "grand remplacement", cette affirmation repose toutefois sur l'extrapolation de propos privés qui ne reflètent pas la politique algérienne du Général, selon plusieurs historiens interrogés par l'AFP.

Comme avant chaque échéance présidentielle, la bataille pour la captation de l'héritage gaulliste bat son plein et Eric Zemmour entend revendiquer sa part. Invité de CNews le 4 novembre, le polémiste d'extrême droite et quasi-candidat à la présidentielle a tenté d'établir une filiation entre la théorie du "grand remplacement" --qu'il promeut activement-- et la politique du général de Gaulle pendant la guerre d'Algérie (1954-1962).

Selon M. Zemmour, le premier président de la Ve République aurait ainsi "donné" l'indépendance de l'Algérie en 1962 par crainte d'une vague migratoire qui aurait menacé l'identité de la France et pour séparer deux peuples aux moeurs inconciliables.

"Je rappelle que le général de Gaulle (...) a donné l'indépendance à l'Algérie parce qu'il ne voulait pas que son village devint Colombey-les-deux-mosquées. Il a écrit, il a dit : +Regardez les Français et les Arabes c'est comme l'huile et le vinaigre, vous les mettez ensemble, après ça se sépare+", a-t-il déclaré, sans être contredit par son intervieweuse et ancienne collègue Christine Kelly.


Contactés par l'AFP, plusieurs historiens, spécialistes du Général ou de la guerre d'Algérie, contestent toutefois cette vision en rappelant que ces propos prêtés à Charles de Gaulle n'ont pas guidé sa politique et en affirmant que c'est notamment le coût humain et économique de la guerre ainsi que les dégâts qu'elle causait à l'image de la France qui l'ont conduit à ouvrir la porte à l'auto-détermination du peuple algérien.

D'où viennent les déclarations prêtées au Général de Gaulle?

Eric Zemmour ne le précise pas mais ces déclarations n'ont jamais été publiquement prononcées par le Général. Elles auraient été formulées dans un contexte très particulier et strictement privé : celle d'une entrevue le 5 mars 1959 - en pleine guerre d'Algérie - entre de Gaulle, revenu au pouvoir un an auparavant, et Alain Peyrefitte, qui était alors un jeune député de droite et deviendra quelques années plus tard son "ministre de l'Information".

Ces propos n'ont par ailleurs été rendus publics qu'en 1994, au moment de la publication du premier tome de l'ouvrage "C'était de Gaulle" signé d'Alain Peyrefitte, soit près de vingt-cinq ans après la mort du Général, le 9 novembre 1970. Ils n'ont donc jamais pu être confirmés ou infirmés par le principal intéressé même si les historiens interrogés par l'AFP jugent leur véracité très plausible.

Dans cette conversation --retranscrite sous forme de verbatim--, de Gaulle fustige, en termes peu diplomatiques, les partisans de l'Algérie française qui plaident pour une intégration plus poussée de ce qui est alors un département français, où cohabitent quelque 10 millions de "Français musulmans" et un million d'Européens.

L'Algérie française serait une "élucubration abracadabrante des colons d'Algérie, et de quelques colonels acquis à leur cause", aurait affirmé de Gaulle, une position qui tranche alors avec ses positions publiques à l'époque, lui qui déclarera ce même mois de mars 1959 que "l’Algérie et la France marchent ensemble vers l'avenir, un avenir qui appartient à tout le monde et où nulle porte ne sera fermée".

A l'époque, les "Français musulmans d'Algérie" peuvent s'installer à peu près librement en métropole et disposent du droit de vote, même si c'est au sein d'un collège qui leur est réservé, mais les partisans de l'Algérie française poussent pour une plus grande intégration pour solidifier ce qui rester de l'empire colonial. D'après M. Peyrefitte, le général y est toutefois opposé.

"Si nous faisions l'intégration, si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé?, aurait-il déclaré. Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées !".

"Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante?", aurait-il également ajouté.

Quelle portée accorder à ces déclarations ?

Prenant le contrepied d'Eric Zemmour, quatre historiens contactés par l'AFP assurent que ces propos --s'ils étaient avérés-- n'ont jamais constitué l'axe majeur de la politique algérienne gaullienne dans sa gestion du conflit armé avec le FLN.

"Le Général a pu tenir ces propos mais ce sont des propos privés qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre et qui n'expliquent en rien sa politique algérienne", résume Chantal Morelle, docteure en histoire, auteure de plusieurs ouvrages sur de Gaulle et ancienne chargée de mission à la Fondation Charles-de-Gaulle.

"C'est une petite phrase que tout le monde ressort quand on veut utiliser De Gaulle à des fins anti-migratoires ou islamophobes mais elle ne fait pas une politique: Si de Gaulle a fait la paix en Algérie, ce n'est pas simplement pour des considérations démographiques", ajoute-t-elle.

Ces propos "n’ont pas valeur d'axe de la politique algérienne de la France", renchérit Bernard Lachaise, professeur émérite d’histoire contemporaine à l'Université Bordeaux-Montaigne et spécialiste du gaullisme.

Seul un des cinq historiens interrogés par l'AFP adoube peu ou prou cette vision "zémmourienne" de l'indépendance algérienne. "Ces propos ne correspondent absolument pas au discours public du général de Gaulle mais on voit qu'il a fait tout ce qu'il pouvait pour s'opposer à l'immigration algérienne en France et qu'il a accordé l'indépendance pour séparer les deux peuples", assure Guy Pervillé, professeur émérite à l'université de Toulouse et spécialiste de la colonisation.

Une chose semble à peu près certaine: la politique algérienne du général de Gaulle ne peut être simplifiée à outrance. Dans le livre qu'il a consacré à cette question en 2009, le grand spécialiste de l'Algérie Benjamin Stora évoque le genre de "mystères qui s'épaississent à mesure qu'on s'échine à tenter de les résoudre" et soutiendra, dans un entretien au Point, que le général "n'avait pas de plan tout prêt" et qu'il a "évolué en fonction des circonstances".

Le poids de la guerre et l'image de la France

Selon les historiens contactés par l'AFP, le cheminement politique de Charles de Gaulle -- de la première référence à "l'autodétermination" algérienne en septembre 1959 à l'ouverture des négociations de paix avec le FLN en janvier 1961-- tient avant tout à l'évolution du conflit armé en Algérie et à ses répercussions.

"Sur le terrain, il y a une guerre et la France est en difficulté, la France perd. Les opérations d'éradication des maquis sont quasiment achevées fin 1959 mais il y a un terrain sur lequel la France n'a jamais réussi à vaincre, c'est la lutte contre tous les réseaux du FLN, de propagande, de collecte de fonds comme d'attentats. Sur ce terrain-là, la France est totalement défaite et se trouve dans l'impasse", détaille Sylvie Thénault, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de la guerre d'indépendance algérienne.

Avec la dislocation de l'empire britannique et l'indépendance du Maroc et en Tunisie en 1956, l'air du temps est par ailleurs à la décolonisation et la France se trouve mise en cause à l'ONU ou par certains de ses alliés pour les exactions commises en Algérie et son refus d'accorder au pays son auto-détermination. Votée en 1957, la résolution 1012 des Nations Unies reconnaissait ainsi "le droit du peuple algérien à l'autodétermination" et une seconde, adoptée en 1960, assimilait la colonisation à "un déni des droits fondamentaux".

image from www.ipreunion.com

"De Gaulle est très attaché à la place de la France dans le concert des nations et cette place ne peut alors s'accommoder de mises en cause récurrentes à l'ONU pour de faits de massacres et exactions diverses liés à la guerre d’Algérie", analyse Emmanuel Blanchard, professeur à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, historien des colonisations et auteur d'un ouvrage sur l’immigration algérienne. "Il sait aussi qu'il faut bien mettre fin à une guerre".

L'évolution de sa politique algérienne "s'inscrit dans une vision plus large sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et sur un pragmatisme dont (de Gaulle, ndlr) a fait preuve sur plusieurs sujets", abonde Bernard Lachaise.

Du point de vue stratégique, de Gaulle est par ailleurs convaincu que la puissance d'un pays sur la scène internationale ne se mesure plus à l'aune de son empire colonial.

"Du point de vue de la puissance internationale de la France, qui est cruciale pour de Gaulle, ce qui compte alors c'est de travailler à la formation de l'Europe et de développer l'arme nucléaire en modernisant l'armée", souligne Sylvie Thénault. "Or du point de vue budgétaire, la guerre d'Algérie plombe la modernisation de l'armée".

Dans le cadre des négociations menant aux accords d'Evian de mars 1962, le pouvoir français s'assurera d'ailleurs qu'il pourra continuer à mener des essais de sa bombe atomique dans le Sahara, débutés en février 1960, même après l'indépendance algérienne et qu'il pourra également y conserver une base militaire. Ces accords vont aussi accorder des droits privilégiés aux sociétés françaises dans l'exploitation des hydrocarbures algériens.

"Il avait compris que ce qui faisait la force d'un pays à la fin des années 50, ce n'était plus l’empire colonial mais c'était la force de frappe, l'arme nucléaire. En clair, il n'y avait plus de raison que l'Algérie reste un département français", complète Chantal Morelle.


Selon Emmanuel Blanchard, les discussions des accords d'Evian ont d'ailleurs accordé une bien plus grande place aux questions militaires et économiques qu'à celles relatives à la circulation des populations entre la France et l'Algérie, contrairement à ce que suggère Eric Zemmour.

A l'époque, le nombre d'Algériens en France est estimé à environ 400.000 sur une population globale de 42,6 millions. "De Gaulle n'a jamais eu l'intention de se débarrasser des Algériens en France", affirme l'historien, rappelant ainsi que les populations algériennes ont pu choisir, après 1962 et jusqu'en 1967, de conserver la nationalité française.

Affirmer que de Gaulle aurait été mû par des seules considérations démographiques constitue donc "un raccourci malhonnête", tranche Chantal Morel.

Plus généralement, Bernard Lachaise déplore la tendance des politiques à "faire parler (de Gaulle, ndlr) ou à le citer sans contextualiser et par bribes". "De l'extrême droite à l'extrême gauche, surtout dans les périodes pré-électorales, c’est très contestable, méthodiquement et scientifiquement".



Jérémy Tordjman, AFP France
 
Publié le Mardi 09 Novembre à 14H12 / Actualisé le Mardi 09 Novembre à 14H12
https://www.ipreunion.com/factchecking/reportage/2021/11/09/-les-raccourcis-historiques-d-eric-zemmour-sur-de-gaulle-et-l-algerie,143134.html
 
.
 
 
 
 
 

Rédigé le 11/11/2021 à 09:36 dans Algérie, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)

« | »