Les commémorations du Débarquement du 6 juin 1944
Ces héros maghrébins oubliés (volet 2), le temps des massacres
Les clichés sont saisissants, de ces soldats américains lourdement armés à l’assaut de nos côtes normandes et pris sous le feu nourri de l’ennemi nazi, au matin du 6 juin 1944. Sur nos écrans, dans nos colonnes se multiplient depuis quelques semaines les témoignages émus et édifiants de vétérans américains et de résistants de la première heure, beaux visages graves et lumineux. À leur image, les cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement se conjuguent, pour une large part, au masculin. Les femmes constituèrent pourtant près de 20 % du contingent français de la Résistance.
Dans son souhait de « réconcilier les mémoires », Emmanuel Macron entend rendre hommage, au long des trois jours de commémorations, aux combattants comme aux résistants et jusqu’à la société civile qui paya un lourd tribut à la Libération. Il honorera aussi quelques figures féminines de la Résistance. Car ni la guerre ni l’engagement ne furent jamais l’affaire que d’hommes. Charlotte Delbo, Madeleine Riffaud, Germaine Tillion ou Geneviève de Gaulle-Anthonioz et tant d’autres, anonymes ou non : elles furent nombreuses à composer avec leurs pairs masculins l’armée de l’ombre, à subir comme eux la torture et le martyre des camps de concentration.
Agentes de liaison ou combattantes, elles furent aussi, comme Marie-Madeleine Fourcade, à la tête de réseaux de résistance. La Croix a récemment dressé le portrait de sept d’entre elles, figures de la Résistance bretonne (1). Grandes absentes de nombreux domaines de l’histoire officielle, les femmes se fraient, là comme ailleurs, un chemin incertain vers la reconnaissance. Elles jouèrent pourtant un rôle décisif dans la libération de la France. La force de leur discernement contribua hier à inverser le cours des choses : elle demeure aujourd’hui un exemple pour chacun.
https://www.la-croix.com/a-vif/resistantes-20240605
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