« Netanyahou a un intérêt direct dans les conflits et l'instabilité sans fin. «Il veut que le monde accuse Israël de génocide et d'apartheid, d'occupation violente et de nettoyage ethnique» afin que les Israéliens croient que «le monde nous déteste, et il est le seul à pouvoir les sauver» (dans Bradley Burston: « La fin d'Israël : les dépêches d'un chemin vers la catastrophe », Freeman Press, New York Décembre 2023).
Le sentiment d'indignation révèle-t-il une âme noble, qui ne saurait s'empêcher d'exprimer son profond dégoût face à un fait, une scène, un acte particulièrement odieux et qui ne peut qu'être l'objet d'une condamnation sans appel ?
L'indignation : une arme de combat démontrant plutôt l'hostilité que la vertu blessée
Ou est-ce la manifestation d'une immoralité, d'un cynisme, d'une mauvaise foi, d'une fourberie, sans vergogne, et irrémédiables, tournant in ridicule et exploitant ce noble sentiment et son fondement profondément humaniste, le tout enveloppé dans une hostilité insatiable qui vise d'abord et avant tout le perpétrateur et non le crime objet de l'indignation.
On sait l'attachement que manifestent les « démocraties avancées » à l'égard de la liberté d'information et du libre exercice de la profession de journaliste, comme de la sécurité absolu dont doivent jouir ceux qui exerce cette profession. Et cet attachement s'exprime, dans les cas où ces principes sont violés, par une indignation qui prend tant la forme de représentations diplomatiques comme de mobilisation des médias, des réseaux sociaux et des milieux intellectuels dans ces «démocraties».
Tout juste si ce vaste tumulte ne saccompagne pas de menaces de rupture de relations diplomatiques et de menaces d'interventions militaires direct.
Mais apparemment, dans la réalité, ce qui importe c'est moins la violation de principes sacro-saints que l'occasion de s'en prendre à des états ou à des régimes qui, pour une raison ou une autre, sont l'objet d'une hostilité manifeste de la part des « donneurs autoproclamés » de leçons de vertu politique « désintéressée ! »
L'Etat a le droit, dans le cadre de ses lois, de défendre ses citoyens contre la propagande séditieuse étrangère
On se souvient, sans doute, de la vaste manifestation d'indignation internationale qu'ont soulevée, à travers les médias et les réseaux sociaux, les poursuites judiciaires et les condamnations à des peines de prison et à d'autres sanctions de journalistes stipendiés par l'étranger.
Leur jugement s'est fait en public et sur la base de chefs d'accusation et de preuves patentes, et leur condamnation a eu pour source des lois publiées. Ils n'ont subi ni sévices physiques, ni tortures, et le procureur a demandé, non leur exécution, mais leur condamnation sur la base de la loi. Rien qui pourrait susciter des soupçons d'arbitraire contraire aux droits de l'homme ou de rancune politicienne sans rapport avec les faits reprochés.
L'Algérie a aussi le droit de se défendre et de protéger son peuple contre les interventions étrangères qui, sous couvert de « défense des droits de l'homme, et de la démocratie, n'ont pour autre objectif que la mise de notre pays sous leur tutelle par la manipulation de l'opinion publique nationale.
On constate la même ligne d'attaque dans un cas similaire se passant sous d'autres cieux, toujours au nom de nobles principes et contre le « totalitarisme hostile aux valeurs démocratique ! »
Sous des cieux plus neigeux, ce journaliste jouit d'une procédure judiciaire transparente
Sous le slogan : « être journaliste n'est pas un crime », une vaste campagne internationale, médiatique et politique a été lancée récemment pour forcer un pays « hostile aux valeurs occidentales de liberté de la presse et du droit à l'information » à libérer un journaliste, accusé d'espionnage par ce pays, accusation qu'évidemment il nie.
Il faut souligner que la procédure judiciaire qui frappe ce journaliste est étalée au grand jour, que des images de cette procédure sont prises et diffusées dans les chaines de télévision du «monde libre» et que, donc, aucune censure ne frappe la couverture du procès. Les preuves contre ce journaliste, sur la base desquelles les autorités de sécurité et le système judiciaire le poursuivent, n'ont rien de secret et ont été présentées publiquement.
Ce journaliste bénéficie également de l'assistance et de la présence d'un conseil juridique chargé d'assurer sa défense. A souligner que, dans le même temps, les journalistes de ce même pays sont interdits d'exercer leur « métier » et qu'ils sont accusés d'être des « agents de propagande au profit du chef d'Etat de leur pays ».
On est tout à fait disposé à croire que les animateurs de cette campagne ne font que défendre un noble principe, qui est, faut-il le souligner, un élément important de la démocratie, et surtout dans les pays qui se targuent de la symboliser. Mais, on constate que ce principe sacro-saint de préservation de la sécurité et de la liberté du journaliste n'est soulevé que lorsqu'il entre dans une campagne de propagande hostile au pays « délinquant par définition » et qui, pour diverses raisons, est l'objet d'une hostilité sans réserve de la part de « la communauté internationale ».
Israël exécute sommairement, sans jugement ni condamnation judiciaire les journalistes et leurs familles
Cette « défense du droit du journaliste » est plus une manifestation de cynisme et d'effronterie que d'adhésion à un principe.
Comment peut-on prouver que cette campagne n'a rien de sincère et qu'elle s'inscrit dans une stratégie d'isolement internationale se couvrant de principes de « moralité médiatique » acceptés à l'échelle universelle?
Tout simplement en rappelant que dans la colonie de peuplement juive génocidaire d'Israël, l'exécution sommaire des journalistes, et parfois même le massacre de toutes leur familles, est une pratique courante, qui, pourtant, n'a attiré ni la condamnation, ni même la compassion pour les victimes et leurs épouses et leurs enfants, de la part de ces autorités et de ces médias « libres », si prompts à hurler de douleur et d'indignation lorsqu'un de leurs collègue est soumis à une procédure judiciaire claire et transparente.
Ces exécutions sommaires n'ont rien ni de secret, ni de méconnu. C'est l'organisation « Reporters Sans Frontières » qui les rapporte, sous la plume de leur secrétaire général Christophe Deloire, qui rend directement responsable de l'exécution sommaire de 103 journalistes palestiniens, par « l'armée la plus morale du monde», qui suscite une admiration béate de certains membres de l'élite cinématographique et intellectuelle de la « patrie des droits de l'homme ».
La citation tiré du site internet de cette organisation est longue, mais mérite d'être reproduite dans son intégralité :
« Ces 103 journalistes ne sont pas des chiffres, ce sont 103 voix qu'Israël a réduites au silence, 103 témoins de moins de la catastrophe qui s'est déroulée en Palestine, 103 vies éteintes. Si les chiffres montrent quoi que ce soit, c'est que depuis le 7 octobre, aucun endroit à Gaza n'est sûr, aucun journaliste à Gaza n'est épargné et le massacre ne s'est pas arrêté. Nous réitérons notre appel urgent à la protection des journalistes à Gaza.
Au moins 22 de ces journalistes ont été tués dans le cadre de leur travail ou à cause de leur travail, selon les informations recueillies jusqu'à présent par RSF. Beaucoup d'entre eux faisaient des reportages sur le terrain et étaient clairement identifiables comme des journalistes. D'autres ont été tués par des frappes qui ciblaient spécifiquement leurs maisons. RSF a soumis à la Cour pénale internationale et à deux reprises les crimes commis contre les journalistes par Israël.
(dans https://rsf.org/en/103-journalists-killed-150-days-gaza-tragedy-palestinian-journalism#:~:text=At% 20least%20103%20 journalists%20have,RS F% 20has%20so%20
far%20established.)
Les « médias du monde libre », des tracts soutenant sans réserve le droit des sionistes au génocide du peuple palestinien
Les médias du « monde libre » se sont transformés, de puis le 7 octobre 2023, en tracts se contentant de reproduire, en les plagiant toute honte bue, la thématique de la propagande sioniste, justifiant l'extermination du peuple palestinien comme la simple application du « droit d'Israël de se défendre », synonyme en fait de « droit au génocide du peuple palestinien » et faisant croire que les tueurs en masse juifs ne feraient que répondre à une agression non provoquée, et qui n'aurait d'autres motifs qu'une haine irrationnelle contre « la seule démocratie du Moyen Orient » qui, de plus, partagerait les mêmes valeurs que les « démocraties avancées ».
Il est évident que le communiqué de « Reporters Sans Frontières », fondée sur des enquêtes faites sur le terrain même où ont eu lieu ces exécutions, a été mis sous quasi-embargo total. Quand les « médias du monde libre » y ont fait allusion, c'est en passant et sans commentaires.
Une recherche pourra, sans doute, prouver que l'omerta qui couvre tous les crimes sans nombre commis par l'entité sioniste juive n'a pas manqué de passer sous silence également le fait que ces exécutions de journalistes font suite à une décision hautement politique de supprimer, même par l'exécution des « coupables », toute autre source d'information que celle provenant des autorités sionistes.
Quant aux gouvernements du « monde libre », ils ont fait preuve d'un silence assourdissant valant approbation de ces exécutions, car elles vont dans le sens de ce qu'elles visent: l'élimination du peuple palestinien pour mettre fin à ce problème, et donc l'acceptation et l'appui à toute action des autorités juives d'Israël, qui cacherait les crimes commis par Israël contre ce peuple martyr, et donc limiter la mobilisation de leurs propres opinions publiques face au génocide en cours !
Une complicité évidente des gouvernements et médias du monde libre dans ces exécutions sommaires de journalistes
On ne peut tout de même pas accuser « Reporters Sans Frontières » de partialité, ou même « d'antisémitisme ». C'est une institution non gouvernementale qui est financée par les médias et les gouvernements du monde libre, et qui, de manière quasi-systématique, dirige ses critiques les plus virulentes contre les « gouvernements autoritaires », qui considèrent que la liberté d'expression, et la liberté de la presse constitueraient de menaces à leur pouvoir.
On ne se souvient pas que cette ONG ait jamais soulevé le problème de la main mise quasi-totale de l'ensemble des médias de ces pays avancés par quelques groupes financiers qui ont le quasi-monopole de la collecte et de la diffusion des informations au public, et qui censurent toute information ou toute opinion pouvant porter préjudice à leurs intérêts économiques et financiers.
Parce qu'elle est tenue par sa propre déclaration de mission, Reporters Sans Frontières ne pouvait que dénoncer un crime patent contre la liberté d'information, mettant devant leurs propres responsabilité tant les gouvernements que les médias.
La censure qui a frappé cette dénonciation révèle, sans le moindre doute, la complicité des gouvernements comme des médias des « démocraties avancées », dans l'embargo mis sur ces exécutions sommaires perpétrés par l'armée sioniste, est évidente.
En conclusion
En cinq mois d'opérations, entre octobre 2023 et ce jour, l'armée sioniste a exécuté sommairement 103 journalistes palestiniens, allant parfois et dans certains cas jusqu'à exterminer leurs familles, tuant femmes et enfants dont le seul crime est que le chef de famille était un journaliste!
Devant ces crimes patents contre l'exercice d'un droit considéré comme faisant partie des « valeurs occidentales », supposées être partagées par la colonie de peuplement juive d'Israël, pas une seule expression d'indignation, pas le moindre mot de condamnation à travers les « démocraties avancées », si promptes à agiter le noble slogan de la « liberté d'information » quand leurs propres intérêts sont en jeu.
Ces exécutions, accompagnées de la destruction par bombes des domiciles des victimes, n'ont rien d'accidentel, car leur nombre est trop important pour laisser croire à « des effets collatéraux ». Cette suppression criminelle par la colonie de peuple juive génocidaire d'Israël du droit à l'information est une violation flagrante de l'obligation à la fois morale et légale de la part des autorités sionistes de veiller à la sécurité physique des journalistes !
L'armée sioniste ne fait sans doute qu'obéir à des ordres stricts de la bande de criminels dirigée par Netanyahou qui est à la tête de la colonie de peuplement juive.
Ceux-ci ne menaient aucune activité jugée criminelle et ne faisaient que leur travail de recueil sur le terrain du conflit, des informations permettant au public du monde entier, d'être objectivement informé sur le déroulement des évènements et la réalité du terrain où ces évènements se déroulent.
Le droit d'exécuter les journalistes, sans jugement et sans condamnation, fait-il partie des privilèges accordés unilatéralement par les « démocraties avancées » à Israël, en application de « son droit de se défendre ? ». Ou est-ce un élément indispensable à la finalisation du projet sioniste de génocide du peuple palestinien ? Questions légitimes en direction des leaders et médias des ces « démocraties avancées » dont les valeurs-caméléons changent avec leurs intérêts stratégiques et leurs animosités du moment.
Finalement, l'indignation est-elle la marque d'une haute moralité et le respect quasi-religieux pour des principes fondateurs de la démocratie ou la manifestation d'un rejet de toutes les règles qui définissent la décence politique et les sentiments d'humanisme, et un cynisme qui se nourrit d'un sentiment de bonne conscience appuyée par une puissance militaire écrasante ?
par Mourad Benachenhou
Samedi 6 avril 2024
https://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5328868
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