Gaston Donnat, l’auteur du document
J’ai reçu d’Yvan Donnat, un Pied Noir Progressiste, un document que j’ai trouvé intéressant que l’on doit à son père, Gaston Donnat, un métropolitain parti en tant qu’instituteur en Algérie. Il y a épousé une Pied Noir d’origine espagnole et la famille s’est engagée pour l’indépendance de l’Algérie.
Il est fait état de la naissance du peuple Pied Noir. Il y a à l’origine diverses composantes dans cette communauté. On y voit des Espagnols, ils doivent y être majoritaires, des Français de France, des Italiens, des Maltais. Il faut y ajouter les Juifs dont les statuts sont différents selon leur ancienneté dans le pays.
Ces gens se considèrent comme Algériens. Ils font ainsi l’impasse sur les autochtones et cela a des relents d’apartheid. Ils s’opposent aux Français de métropole qui les appellent « Les Français à un franc ». Un franc c’est le prix à payer pour obtenir le dossier de naturalisation.
Ces communautés ne se mélangent pas et à Alger par exemple en 1930 les quartiers sont distincts. Il n’y a pas de mariage mixte et chacun parle sa langue. Il y a quand même un moyen de communication commun, un français qui emprunte à diverses sources, y compris arabes, de nombreux mots ou expressions. C’est le pataouète, parlé à Bab el Oued.
La fusion des diverses composantes s’opère au cours du temps. Il en résulte une civilisation méditerranéenne teintée d’orientalisme. Elle est enrichie de l’apport culturel des diverses communautés qui la constituent. Dans l’Oranais l’ouverture sur l’Espagne est patente.
La situation internationale avec la montée de l’antisémitisme, les risques de guerre, et les atteintes aux droits sociaux, mobilise les Pieds Noirs qui s’organisent. La CGTU est majoritaire en Algérie. Il y a une amélioration de la situation matérielle des travailleurs européens, plus favorable que celle des « indigènes ».
Les événements de 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata ne sont pas compris tant on avait conditionné les Pieds Noirs à l’idée que le colonialisme apportait une amélioration au pays dans lequel ils vivaient. Une situation qui va se renouveler avec le déclenchement de la guerre d’indépendance en 1954.
Il se trouvera dans la communauté européenne des individus plus conscients qui comprendront l’évolution de la situation et la justesse des revendications des Algériens qui réclament la fin de l’ère coloniale et l’accès du pays à son indépendance. Certains d’entre eux participeront même à la lutte armée.
J’ai effectivement connaissance de tels Européens d’Algérie qui ont fondé l’ANPNPA, l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et de leurs Amis qui n’a rien à voir avec les héritiers de l’OAS, organisation terroriste dans laquelle se reconnaissent aujourd’hui encore plusieurs de ces Rapatriés.
SOURCE : Regards sur les Européens d’Algérie
Par micheldandelot1 dans Accueil le 19 Mars 2024 à 11:05
http://www.micheldandelot1.com/perpignan-le-mur-de-la-discorde-a215563811
.
Les commentaires récents