Au 138e jour de l'agression israélienne contre Ghaza, le bilan des victimes s'est alourdi à 29.313 martyrs et 69.333 blessés, a indiqué mercredi le ministère de la Santé de l'enclave, ajoutant que l'occupation a commis la veille 11 massacres, faisant 118 martyrs et 163 blessés.
Hier, l'armée sioniste a bombardé Khan Younes et Rafah au sud de Ghaza, Deir Al-Balah et le camp Nuseirat au centre, et le camp Al-Tuffah dans la ville de Ghaza. A Rafah, l'aviation, l'artillerie et la marine de guerre israéliennes ont mené des bombardements dans plusieurs quartiers de ce gouvernorat situé à la frontière avec l'Egypte et qui abrite actuellement près de 1,4 million de déplacés.
Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté hier que le nombre de martyrs suite à un raid israélien contre une maison du quartier d'El Djeneina, à l'est de Rafah, s'est élevé à 8.
Les navires de guerre ont bombardé la côte de Rafah, tandis que des drones israéliens ont visé la zone de Khirbet Al-Adas, dans la ville de Rafah.
Le correspondant d'Al Jazeera a également indiqué que 9 corps de martyrs, dont ceux de 3 enfants, de la région Al-Mawasi de Khan Younes, ont été transférés à l'hôpital Abou Youssef Al-Najjar à Rafah.
La même source a indiqué que 6 martyrs sont tombés et d'autres blessés lors d'un bombardement israélien contre une voiture civile dans la rue Abou Hosni, dans la ville de Deir al-Balah, dans le centre de l'enclave de Ghaza. Al Jazeera a également rapporté que 52 Palestiniens sont tombés en martyrs dans les bombardements israéliens continus contre des maisons dans la région centrale de la bande de Ghaza depuis mardi soir.
Hôpital Nasser: 8 patients décèdent faute d'électricité
Le ministère de la Santé de Ghaza a déclaré mercredi que 8 malades sont décédés des suites de l'arrêt de la pompe d'oxygène suite à l'arrêt du générateur électrique au complexe médical Nasser. La même source a indiqué que l'occupation israélienne refuse de laisser retirer les corps des martyrs du complexe pour les enterrer.
Le ministère de la Santé a appelé les institutions internationales à faire pression sur l'occupation, qui assiège l'hôpital Nasser, pour qu'elle enterre les huit martyrs. Le porte-parole du ministère de la Santé, Ashraf Al-Qudra, a qualifié la situation à l'hôpital Nasser de réel danger pour la vie du personnel médical et des patients. «L'occupation retarde le transfert de 110 patients de l'hôpital Nasser vers d'autres hôpitaux. Nous appelons les institutions internationales à faire pression sur l'occupation pour mettre fin à la militarisation de l'hôpital Nasser».
De son côté, le Croissant-Rouge palestinien a déclaré avoir pu évacuer 21 blessés du complexe médical Nasser après sa mise hors service, en coordination avec l'Organisation mondiale de la santé.
Par ailleurs, Médecins Sans Frontières (MSF) a exprimé sa vive inquiétude quant à la situation des patients de l'hôpital Nasser, à l'ouest de Khan Younes, et a appelé les autorités israéliennes à permettre leur évacuation en toute sécurité.
Famine: l'ONU sonne l'alarme
Le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a déclaré mercredi qu'un demi-million de personnes à Ghaza sont au bord de la famine, et privées des besoins les plus élémentaires en nourriture, en eau et en soins de santé.
« Les privations dont souffre la population de Gaza sont graves et profondes, et aucune aide ne suffira à répondre à ses besoins. Nous avons demandé à Israël, en tant que puissance occupante, de faciliter l'arrivée de l'aide, en vain. Nous appelons les membres du G20 à contribuer à mettre fin à cette guerre et à sauver la population de Ghaza », a-t-il déclaré.
Pour M. Griffiths, l'incapacité du G20 à prendre des mesures « entraînera la mort d'un plus grand nombre d'enfants et de femmes à Ghaza ».
« Ce qui s'est passé à Ghaza au cours des 137 derniers jours est sans précédent par sa gravité, sa brutalité et son ampleur. Ce qui se passe à Ghaza a été fait pour dépouiller toute une communauté de son humanité », a-t-il ajouté, réclamant des « garanties de sécurité pour mener à bien notre travail et répondre aux besoins de la population de Ghaza ».
« Les attaques du 7 octobre ne justifient pas ce qui arrive aux enfants, aux femmes et aux hommes de Ghaza », a souligné M. Griffiths.
Le Conseil de sécurité appelé à assumer ses responsabilités
Le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU), Amar Bendjama, a exprimé, mardi, son regret après un nouvel échec du Conseil de sécurité, assurant que l'Algérie « ne s'arrêtera pas jusqu'à ce que le Conseil de sécurité assume pleinement ses responsabilités et appelle à un cessez-le-feu ».
Après l'utilisation par les Etats-Unis de leur veto face au projet de résolution présenté par l'Algérie au Conseil de sécurité, lequel appelle à un cessez-le-feu à Ghaza et rejette tout déplacement forcé des Palestiniens, M. Benjama a exprimé sa profonde gratitude à tous les membres pour leur participation constructive, tout au long du processus de négociation, et présenté ses remerciements à tous les Etats qui ont voté en faveur du projet de résolution et ceux qui ne se sont pas opposés à l'adoption de ce projet.
«Ce projet de résolution véhicule un message fort aux Palestiniens, à savoir que le monde ne peut rester silencieux face à leur détresse, mais malheureusement, le Conseil de sécurité a échoué encore une fois à s'élever à la hauteur des appels et aspirations des peuples», «un échec qui ne le dispense pas d'assumer ses responsabilités, ni la communauté internationale de ses obligations envers le peuple palestinien désarmé, ni même les autorités d'occupation du devoir de mise en œuvre des mesures conservatoires de la Cour internationale de justice (CIJ)», a-t-il précisé.
Il a affirmé dans ce contexte qu'»il est grand temps pour que l'agression cesse et que nous puissions faciliter l'acheminement des aides humanitaires vers toutes les régions de Ghaza».
Précisant que «les deux résolutions 2712 et 2720 n'ont pas abouti aux résultats escomptés et que les aides ne couvrent pas le minimum des besoins des Palestiniens», M. Bendjama a souligné la nécessité de reconnaitre que «seul un cessez-le-feu permettrait d'atteindre l'objectif escompté». «Interrogez-vous sur le résultat de vos décisions et sur la façon dont l'histoire vous jugera», a-t-il ajouté. «Ce soir, nous enterrons nos martyrs en Palestine. Demain, l'Algérie reviendra au nom de la nation arabo-musulmane et des hommes libres de par le monde, et avec nous, les âmes des milliers d'innocents assassinés par l'occupant israélien dans l'impunité la plus totale, pour frapper aux portes du Conseil et exiger l'arrêt du bain de sang en Palestine. Nous ne nous arrêterons pas tant que ce conseil n'aura pas assumé son entière responsabilité et appelé à un cessez-le-feu, car notre volonté est de fer et notre détermination est inépuisable», a conclu M. Bendjama.
par Mohamed Mehdi
Jeudi 22 février 2024
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