Une double explosion s’est produite mercredi dans cette ville du pays, alors qu’une foule importante se rendait sur la tombe du général Ghassem Soleimani, le commandant des opérations extérieures des gardiens de la révolution, tué il y a quatre ans.
Une double explosion a provoqué la mort de 84 personnes à Kerman, en Iran, le 3 janvier 2024. L’organisation Etat islamique a revendiqué l’attentat le lendemain.
L’attentat perpétré mercredi en Iran a été revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI) jeudi 4 janvier. La double explosion a eu lieu près de la tombe du général Ghassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, dont le pays commémorait la mort, survenue en 2020. Le dernier bilan de cette attaque fait état de 84 morts.
Sur ses chaînes Telegram, le groupe djihadiste a fait savoir que deux de ses membres ont « activé leur ceinture explosive » au milieu « d’un grand rassemblement d’apostats, près de la tombe de leur leader Ghassem Soleimani hier à Kerman, dans le sud de l’Iran ».
Cet attentat s’inscrit dans le cadre d’une campagne baptisée « Et tuez-les partout où vous les trouvez », selon le communiqué de l’EI. Quelques minutes avant la revendication, l’organisation avait diffusé un enregistrement audio de son porte-parole affirmant que cette campagne était menée « en soutien aux musulmans où qu’ils se trouvent, notamment en Palestine ».
Jeudi, le ministre de l’intérieur iranien, Ahmad Vahidi, avait fait savoir à l’agence officielle IRNA que la sécurité serait renforcée aux frontières poreuses avec l’Afghanistan et le Pakistan, points de passage pour les groupes armés combattant le pouvoir iranien.
Attaque la plus meurtrière en Iran
Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière en Iran depuis 1978, selon les archives de l’Agence France-Presse, quand un incendie criminel avait fait au moins 377 morts dans un cinéma d’Abadan.
Outre les 84 morts, l’attentat a fait « 284 blessés, parmi lesquels 195 sont toujours hospitalisés », a fait savoir à la télévision d’Etat le chef des services d’urgence du pays, Jafar Miadfar. Selon lui, l’état dégradé de certains corps après l’explosion a rendu difficile le recensement des victimes.
Cette dernière a eu lieu près de la mosquée Saheb Al-Zaman, qui abrite la tombe du général Soleimani, tué en janvier 2020 dans une attaque de drone américaine en Irak.
L’agence IRNA, citant « une source informée », avait rapporté qu’une première déflagration avait été provoquée par un kamikaze, dont le corps a été déchiqueté. Pour la seconde, l’enquête se poursuit mais il s’agirait également très probablement de l’acte d’un kamikaze, toujours selon l’IRNA.
L’attentat étant survenu dans un contexte régional très tendu depuis le début du conflit en octobre entre Israël et le Hamas, des responsables iraniens ayant accusé Tel-Aviv et Washington. Aux Etats-Unis, le département d’Etat avait jugé « absurde » toute suggestion d’une implication des Etats-Unis ou d’Israël, qui n’a, de son côté, pas réagi.
Le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, avait promis avant la revendication de l’EI une « réponse sévère » à cet acte. Le chef de L’Etat, Ebrahim Raïssi, a annulé un déplacement prévu jeudi en Turquie, selon un média d’Etat.
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