Je n'ai pas peur de leurs menaces de mort... J'ai déjà vécu plus que prévu. Nous sommes dans notre droit de combattre l'occupation. Nous n'arrêterons pas de résister quelles que soient les menaces des sionistes. Au Hamas, nous faisons partie de notre peuple. Nous sommes prêts, comme lui, au martyre. Il y a tous les jours des martyrs à Ghaza et en Palestine occupée. Le plus jeune des martyrs est une couronne sur nos têtes, parce qu'il nous a précédés», ce sont les paroles de Salah Al-Arouri, dans une interview accordée à la chaîne de télévision al-Aqsa, en août dernier, assassiné mardi soir dans la banlieue sud de Beyrouth.
Pas besoin d'une confirmation ou d'une revendication : l'assassinat de Salah Al-Arouri, chef adjoint du Bureau politique du Mouvement de la Résistance islamique (Hamas), est bien une signature de l'entité terroriste Israël. Il faut juste se rappeler que les officiels sionistes menacent, depuis le début l'agression contre Ghaza, de cibler les dirigeants du Hamas «où qu'ils se trouvent». Et quand Mark Regev, un des conseillers du sinistre Netanyahu, déclare sur MSNBC que l'attaque «visait uniquement le Hamas et non pas le Liban ou le Hezbollah», il ne fait aucun doute que c'est bien là une confirmation que l'assassinat d'Al-Arouri, d'une frappe de drone, avec d'autres membres du Hamas au Liban, est une signature israélienne.
Il faut se rappeler aussi que l'attaque terroriste fait partie de la doctrine sioniste de cibler, en Palestine et à l'étranger, les dirigeants palestiniens qu'ils soient de l'OLP, du Fatah, du FPLP, du FDLP, du Hamas ou du Jihad Islamique. C'est le même «modus operandi» qui a mené à l'assassinat de Khalil al-Wazir «Abou Djihab» en 1988, à Tunis, par un commando israélien, et d'autres dirigeants du Hamas, comme Salah Shehadeh (2002), puis du Dr. Abdelaziz Al-Rantissi et de Cheikh Ahmed Yassine en 2004.
L'attentat contre Salah Al-Arouri, dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah ne passera pas sans représailles. Le Hezbollah libanais a déclaré mardi que le meurtre d'Al-Arouri «ne restera pas impuni».
Selon Al Jazeera, le journaliste israélien Barak Ravid du média américain Axios, citant un responsable israélien anonyme, a affirmé que l'entité sioniste se préparait à des «représailles importantes» de la part du Hezbollah y compris par le «lancement de missiles à longue portée par le Hezbollah sur des cibles en Israël».
Pour le directeur du Bureau d'Al Jazeera à Beyrouth, Mazen Ibrahim, l'assassinat d'Al-Arouri devrait conduire à un changement de la situation sur le front libanais avec Israël.
Rappelons que le Secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, avait déjà mis en garde l'entité sioniste suite aux menaces proférées, en août dernier, par Netanyahu contre les dirigeants palestiniens au Liban.
«Tout assassinat sur le sol libanais d'un Libanais, d'un Palestinien, d'un Iranien ou d'un Syrien fera l'objet d'une réponse ferme. Nous ne pouvons pas rester silencieux et permettre l'ouverture de la scène libanaise aux assassinats», avait alors déclaré le Chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
ONU : SITUATION «EXTREMEMENT PREOCCUPANTE»
En annonçant l'assassinat par Israël de Saleh Al-Arouri, et deux dirigeants des Brigades Al-Qassam, lors d'une attaque de drone contre un bâtiment de la banlieue sud de Beyrouth, mardi soir, le Hamas, par la voix de Izzat Al-Rishq, membre du Bureau politique du Mouvement, a déclaré que les «lâches assassinats perpétrés par l'occupation sioniste contre les dirigeants et les symboles de notre peuple palestinien, à l'intérieur et à l'extérieur de la Palestine, ne parviendront pas à briser la volonté et la fermeté de notre peuple de lutter contre l'occupation».
Au Liban, le Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati a déclaré que l'attentat est «un crime israélien visant à amener le Liban dans une nouvelle phase». Dans un communiqué, le Premier ministère libanais a indiqué que M. Mikati avait demandé au ministère libanais des Affaires étrangères de déposer une plainte urgente auprès du Conseil de sécurité de l'ONU, concernant l'explosion de Beyrouth.
L'Iran, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a appelé les Nations Unies à réagir en urgence à l'assassinat d'Al-Arouri qui «est le résultat de l'échec majeur de l'entité sioniste face à la résistance à Ghaza». «Nous condamnons fermement l'assassinat d'Al-Arouri, et l'entité sioniste porte la responsabilité des répercussions de sa nouvelle aventure», affirme l'Iran. De son côté, l'ONU a affirmé que la situation est «extrêmement préoccupante» suite à l'attentat contre Salah Al-Arouri et d'autres dirigeants du Hamas au Liban. Interrogée par Al Jazeera, Florencia Soto Nino, la porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, a appelé «toutes les parties à faire preuve d'un maximum de retenue». «Nous ne voulons pas d'actions irréfléchies qui pourraient déclencher de nouvelles violences», a déclaré Mme Soto Nino.
L'ESCALADE AURA UNE RECIPROCITE
Pour Marwan Bishara, chroniqueur et analyste politique pour Al Jazeera English, «Israël qui a mené des assassinats ciblés contre des dirigeants palestiniens, pendant des décennies, mais sans réussir à éliminer des groupes armés tels que le Hamas et le Hezbollah». «Cela fait 50 ans que les programmes d'assassinat sont menés par les renseignements militaires israéliens et le Mossad dans le monde entier», a déclaré Bishara, soulignant que les attaques réussies contre des personnalités telles que le fondateur du Hamas, Cheikh Ahmad Yassine, et le commandant du Hezbollah, Imad Mughniyeh, en 2015. Ajoutant : «Quel a été le résultat ? Israël aurait pu crier victoire à chaque fois qu'il assassinait l'un de ces dirigeants. Mais si vous regardez son ampleur et son histoire, le Jihad islamique est devenu plus fort. Le Hamas est devenu plus fort. Et le Hezbollah est devenu plus fort.»
Marwan Bishara est convaincu que «le fait que cela se soit produit dans la banlieue sud de Beyrouth, dans leur fief du Hezbollah, constitue une escalade encore plus grande. C'est une escalade contre le Hezbollah et contre le Hamas, et je pense qu'il y aura une réciprocité à cet attentat».
par Mohamed Mehdi
Jeudi 4 janvier 2024
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