Mes amis, mes frères de cœurs, depuis hier je ne fais que penser à vous. Toi qui as fui la Syrie, la Libye, l'Afghanistan, la Guinée, la Somalie, le Soudan car on y massacrait les tiens, souvent par ceux qui devaient vous protéger.
Mes amis, mes frères de cœurs, depuis hier je ne fais que penser à vous.
Toi Jamal, toi Ousman, Sileiman, Ibrahim, Omar, Alsadeg, Youssouf, Hassan.
Toi qui as fui la Syrie, la Libye, l'Afghanistan, la Guinée, la Somalie, le Soudan car on y massacrait les tiens, souvent par ceux qui devaient vous protéger.
Toi qui as fui Alep, Homs, Palmyre, Kandahar, Mogadiscio.
Toi qui m'as raconté tes trois années de souffrance pour rejoindre notre pays où tu étais certain de trouver accueil.
Toi qui m'a témoigné du naufrage de ton bateau en Méditerranée, la main de ton ami mort dans la tienne, de ta capture en Lybie, de ta vente en tant qu'esclave, de ton viol.
Vous que j'ai modestement aidé avec les associations Toulousaines car vous n'aviez ni toit, ni vêtements, ni nourriture.
Je pense à vous et j'ai mal. J'ai honte de ma France. Honte de ceux qui nous gouvernent, qui ont tant promis pour votre accueil, pour que vos bébés ne dorment plus dans la rue, pour que vos enfants ne dorment pas en centres de rétention. Honte de ceux qui nous ont toujours dit vouloir lutter contre l'extrémisme xénophobe du RN. Honte de ceux qui viennent par simple calcul politicien, de s'emparer des plus abjectes demandent du RN et des Républicains. Honte de ceux qui viennent de pactiser avec un parti qui tente de maquiller ses pires aspirations fascisantes, ceci pour flatter des politiciens racistes et xénophobes et leur électorat, en bafouant les principes fondamentaux de la république.
Honte de ceux qui veulent criminaliser ceux dont le seul tord est d'avoir fuit la mort et la famine, d'être venu demander aide et secours, mais qui n'ont que pour seul délit de ne pas avoir les bons papiers.
Non Madame Born, non Monsieur Macron, ce n'est pas dans mon « attente » (comme vous le proclamez à tout va !) ni dans celle de très nombreux amis, de vouloir désigner l'étranger comme bouc émissaire des problèmes de la France. Je serai toujours à côté de celui qui attend une aide et non une vile dénonciation.
Enfants à la rue
Kiki PUECH
21 DÉCEMBRE 2023
https://blogs.mediapart.fr/kiki-puech/blog/211223/jai-honte-de-mon-pays
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