La Guerre d’Algérie et ses Mémoires - vidéo
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Rédigé le 21/11/2023 à 05:47 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Cette grande Dame qui fait la fierté du monde audiovisuel algérien et même de toute l’Algérie, considère la cause palestinienne comme une question nationale.
On la disait finie politiquement et médiatiquement après la guerre en Ukraine, elle est revenue en force depuis le début de l'opération «Déluge d'Al-Aqsa».
La chaîne de télévision qatarie Al Jazeera créée un certain 1er novembre 1996, est considérée aujourd'hui comme la seule fenêtre ouverte sur le massacre des Palestiniens à Ghaza. Depuis le 7 octobre, la chaîne est devenue même la seule source d'informations intra-muros dans ce territoire encerclé par l'armée sioniste. Aucun journaliste étranger sur place. L'arrivée de plusieurs chaînes dans le paysage audiovisuel arabe, ces dernières années, avec notamment l'entrée en lice des chaînes saoudiennes telle que Al Akhbaryia, ou encore égyptienne Extra News, ou dans le Maghreb, algérienne Al24news. Al Jazeera a su reprendre son terrain de prédilection, la Palestine, en mettant tous les moyens de son côté. Depuis le 7 octobre, début de la guerre entre la Résistance palestinienne et l'armée d'occupation sioniste, Al Jazeera a occupé tous les fronts de combat et diffuse en direct par Internet et par satellitaire à toute la planète.: Couverture 24h sur 24h, points de presse quotidiens avec les représentants du Hamas et même de l'armée sioniste avec le très controversé Avichay Adraee et s'est payée même les services d'un général jordanien à la retraite Faïz Douiri pour donner des analyses militaires sur le terrain des combats.
À la manoeuvre, c'est l'Algérienne Khadidja Bengana qui mène les opérations. Au front de la guerre, elle contre la propagande pro sioniste que mènent aveuglément les médias occidentaux et israéliens.
L'Algérie occupe le haut du tableau
Cette grande Dame qui défie Israël fait la fierté du monde audiovisuel algérien et même de toute l'Algérie qui fait de la cause palestinienne une question nationale. Imprégnée par cette cause, Bengana l'assume à l'antenne tout comme les autres Algériens par cette chaîne. À Doha, la chaîne regroupe plus de 40 nationalités. Dans les rédactions, c'est l'Algérie le haut du tableau avec plus de 10 journalistes confirmés, suivie de l'Égypte avec sept journalistes, le Liban avec six journalistes, la Syrie avec cinq journalistes et la Palestine avec trois journalistes vedettes. Dans le camp des Algériens, c'est la grande dame Khadidja Bengana, qui demeure l'une des fondatrices d'Al Jazeera à Londres avec Abdelkader Ayad. Khadidja Bengana qui est également l'icône de la chaîne d'info qatarie et la première femme voilée d'Al Jazeera, mais surtout grande spécialiste des entretiens des grandes personnalités. Elle avait notamment effectué l'interview du président de la République Abdelmadjid Tebboune, diffusée sur Al Jazeera.
Aujourd'hui sans Al Jazeera, le monde et l'opinion internationale n'auraient jamais découvert les horreurs de l'armée sioniste à Ghaza. Pour éviter que ses journalistes et présentateurs ne soient visés par des snipers ou des bombardements, la chaîne qatarie a placé des caméras robots sur les grandes tours du territoire ghazaoui afin de montrer toute la vérité et rien que la vérité en live.
Depuis que l'armée sioniste a ciblé ouvertement les journalistes, la majorité des free-lances palestiniens a dû quitter Ghaza-ville avec leurs familles pour le sud du territoire afin de fuir les bombardements.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) enquête sur tous les rapports faisant état de journalistes et de professionnels des médias tués, blessés ou portés disparus pendant la guerre, ce qui a conduit au mois le plus meurtrier pour les journalistes depuis que le CPJ a commencé à recueillir des données en 1992. Pas moins de 42 journalistes sont tombés en martyrs à Ghaza: 37 Palestiniens,quatre Israéliens et Un Libanais. L'offensive d'Al Jazeera.
En Palestine occupée, le gouvernement sioniste a recensé un nombre impressionnant de 2 050 journalistes venus couvrir le conflit, essentiellement des Américains (358) et des Britanniques (281) et les Français (221). Alors que les journalistes arabes se sont installés dans trois pays frontaliers: le Liban, la Jordanie et l'Égypte.
L'offensive d'Al Jazeera sur le terrain médiatique dérange au plus haut lieu les Israéliens et surtout les Occidentaux, essentiellement les médias français et américains qui ont épousé les thèses sionistes.
Pour ce faire, Israël a pris des mesures pour mettre fin aux opérations du réseau d'information Al Jazeera dans le pays, a rapporté mercredi Middle East Eye, citant les médias israéliens.
Cette décision intervient après que le procureur général israélien, Gali Baharav-Miara, a approuvé mardi dernier, une réglementation d'urgence qui empêchera le média qatari de travailler en Israël.
Il faut dire que plusieurs journalistes d'Al Jazeera possèdent la nationalité israélienne,,notamment le grand reporter palestinien Elias Karam. Ce dernier subit depuis quelques années différentes plaintes pour lui retirer sa carte de presse. Le bureau de presse israélien à Al-Qods occupée avait menacé de révoquer l'accréditation du correspondant de la chaîne Al-Jazeera dans la ville d'Al-Quods,et ce pour avoir déclaré que le journalisme «est une partie intégrante de la Résistance».
Un mois meurtrier pour les journalistes
Dans une décision commune, le procureur israélien et le ministre des Communications ont établi la formulation du règlement visant à restreindre les reportages d'Al Jazeera sur le terrain dans les territoires occupés, notamment à Al- Qods et Ghaza. Curieusement, l'entité sioniste n'a jamais fermé le bureau d'Al Jazeera dans le pays.
Compte tenu de sa présence physique en Israël et à Ghaza et des limitations des voyages internationaux et de l'accès à la bande de Ghaza, Al Jazeera reste l'un des rares médias capables de fournir une couverture médiatique sur le terrain des bombardements israéliens dans la région.
Al Jazeera, seule chaîne arabe accrédité dans les territoires palestiniens occupés
Al Jazeera a eu des relations tendues avec Israël, particulièrement mises en évidence par la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, une correspondante chevronnée d'Al Jazeera, qui a été abattue alors qu'elle couvrait un raid israélien dans le camp de réfugiés de Jénine en mai 2022.
Même si ils ne sont pas visés directement, les journalistes d(Al-Jazeera sont intentionnellement attaqués. Le 25 octobre 2023, les membres de la famille de son correspondant à Ghaza, Wael al-Dahdouh, en l'occurrence sa femme, sa fille et son fils, ont été tués lors d'une frappe aérienne israélienne.
Al Jazeera a montré en direct les images de son correspondant pleurant sa femme et ses enfants à l'hôpital Deir Al-Balah, dans le sud de la bande de Ghaza. Cet épisode de la guerre médiatique a une nouvelle fois renforcé l'image de la chaîne d'info qatarie.
Il y a quelques jours, Al Jazeera a fait l'objet d'une frappe aérienne israélienne sur Ghaza qui a démoli le bâtiment abritant la chaîne ainsi que l'agence de presse américaine Associated Press. «Il est clair que ceux qui mènent cette guerre ne veulent pas seulement semer la destruction et la mort à Ghaza, mais aussi faire taire les médias qui sont témoins,se documentent et rapportent la vérité sur ce qui se passe à Ghaza», a déclaré Walid al Omari, chef du bureau d'Al Jazeera à Al-Qods.
https://www.lexpressiondz.com/nationale/cette-algerienne-qui-defie-israel-375766
Poésie et résistance
Palestine - Palestine
Pour toi nos cœurs saignent d’une écharde pleine d’épines.
Les peuples du monde entier assistent en direct.
À l’accomplissement d’ actes abjeçts
Que te font subir les sionistes en bombardant
Sans état d’âme, dites hommes femmes et enfants
Àvec bravoure et détermination tes dignes combattants
Résistent vaille que vaille avec obstination
Pour s’apposer au plan sioniste d’extermination
Ourdi méthodiquement et depuis longtemps
Consistant à effacer toute trace des légitimes séculaires habitants
De ce territoire depuis des siècles convoité par différents occupants
Le plus dégoûtant dans ce Conflit.
C’est la posture occidentale de ses dirigeants
Prétendument être les chantres de la liberté
Et les voilà défendant et justifiant les crimes des bourreaux.
Et toute honte, à vous, à ses criminels à vous donner raison
Palestine - Palestine
Tes valeureux enfants n’ont pas démérité
Ils sont en train d’écrire une page glorieuse de ton identité
Que Dieu Tout-Puissant leur vienne en aide
Et que leur sacrifice ne soit pas vain
Et qu’ils pourront être maîtres de leur destin
Malgré les mille obstacles dressés sur leur chemin
Le monde entier est en train d’assister
Et pourra en leur faveur, de leur volonté, témoigner
De faire face à cette race bête immonde
Qui veut régenter et gouverner le monde
Courage enfants de GHAZA et de Cisjordanie
Tôt ou tard vous aurez votre propre patrie
Sur la terre bénie de vos valeureux ancêtres
Et le bonheur d’être votre propre maître
Honte aux vils collabos qui ont vendu leur honneur
En rejoignant les rangs des sinistres sionistes usurpateurs
Opprobe éternel sur vous sales charognards
Vos noms seront inscrits dans la poubelle de l’Histoire !
Auteur : Monsieur BOULMERKA Mohammed Larbi El-Mili
Alger le 16 Novembre 2023
Rédigé le 20/11/2023 à 22:16 | Lien permanent | Commentaires (0)
Nous en parlions dans un précédent article : dans le Val-de-Marne, vendredi 17 novembre, un retraité a attaqué un jardinier franco-algérien qui nettoyait des branches chez une cliente. L’homme a proféré des cris racistes avant de planter un coup de cutter dans la gorge de Mourad, causant une plaie très profonde au cou. Si la victime n’avait pas eu le réflexe d’esquiver le cutter, sa jugulaire aurait été tranchée, il serait mort en quelques instants.
Cette attaque extrêmement choquante est suivie d’un deuxième choc. Ce lundi après-midi, le tribunal judiciaire de Créteil a relâché l’égorgeur raciste. La justice a renvoyé l’affaire au 26 mai 2024, dans 6 mois. D’ici là, l’agresseur est en liberté et bénéficie d’une clémence hallucinante de la justice.
D’abord, le parquet n’a pas retenu pas la tentative d’homicide, alors que Mourad présente un énorme bandage au niveau de la gorge et qu’il a filmé l’intégralité de l’attaque, qui ne laisse aucun doute : le raciste est allé chercher son cutter dans sa voiture, l’a brandi à plusieurs reprises avant de frapper au niveau d’une partie vitale.
L’assaillant ne sera jugé que pour «violences volontaires avec armes» et «injures à caractère racial». Et d’ici son procès, il a seulement l’obligation de pointer toutes les deux semaines au commissariat de police. Il n’a ni interdiction de port d’arme, ni interdiction de paraître sur les lieux de l’agression.
Ce contrôle judiciaire est infiniment plus léger que pour n’importe quel manifestant arrêté lors des dernières mobilisations, ou que pour la jeunesse qui s’est révoltée après la mort de Nahel. La justice envoyait alors derrière les barreaux sans aucun complexe, lors de procès expéditifs basés sur des dossier sans autre élément que la parole de policiers.
Ici, redisons-le, tout est filmé, prouvé, avéré, et les blessures sont gravissimes : la justice protège l’agresseur sans même se cacher. Rappelons aussi que les policiers avaient d’abord refusé de prendre la plainte de Rajaa, la cliente de Mourad qui lui avait porté secours.
Mourad «n’en revient toujours pas», écrit Mediapart. Rajaa, d’origine marocaine, explique : «J’ai vu un vieux qui criait “bougnoule” mais je n’ai pas tout de suite réagi car, tristement, j’ai un peu l’habitude de ça. J’ai ensuite ouvert la fenêtre et j’ai vu l’altercation puis Mourad revenir en sang. L’agresseur, qui est le père de ma voisine, est retourné très tranquillement vers sa voiture et est reparti pour prendre la fuite». Le retraité raciste a déclaré en garde à vue avoir fait la guerre d’Algérie et a tenté d’accuser la victime.
La justice est complice des violences d’extrême droite. «Si j’avais tailladé la gorge de cet homme, je ne serais pas là à vous parler. Je serais incarcéré et ma tête serait déjà sur BFMTV et CNews», explique Mourad à Médiapart. Impossible de lui donner tort.
Le 9 décembre 2022, un retraité raciste abattait son voisin, Mahamadou Cissé, d’une balle de fusil à Charleville-Mézières. Le Procureur en personne avait qualifié ce crime raciste de «meurtre par exaspération» et le tueur avait été remis en liberté. L’accusé, un ancien militaire, était membre des commandos marines et avait participé à la Guerre d’Algérie.
Le 5 février 2022 dans les Pyrénées-orientales, Yanis, 8 ans, était percuté par un véhicule qui traîne son corps sur 22 mètres en roulant à très vive allure. La conductrice est la mère de deux gendarmes. L’enquête a été confiée à la gendarmerie, qui ne l’a même pas placée en garde à vue. Elle avait d’abord déclaré s’être rendu compte qu’elle avait percuté l’enfant avant de modifier sa version. La famille réclamait une vraie enquête, ce que la justice a refusé. La chauffarde a bénéficié d’une peine avec sursis en septembre 2022. «C’est comme si on exécutait une deuxième fois Yanis» a déclaré le père du petit garçon défunt après le verdict.
Le 26 décembre 2022 à Évry, en banlieue parisienne, un homme de 61 ans tirait sur une jeune fille de 13 ans maghrébine qui rentrait chez elle. Le forcené armé avait été arrêté tout en douceur. En garde à vue, il avait affirmé qu’il voulait rendre hommage à l’homme qui avait assassiné par balles trois militants kurdes deux jours plus tôt. Les services de renseignement avaient aussi relevé des «propos tenus sur une ”voisine bougnoule” à laquelle il voulait s’en prendre», et que le retraité dénonçait son quartier comme étant «progressivement transformée en “califat”». Là encore, malgré tous ces éléments, le tireur n’avait pas été poursuivi pour racisme !
D’un côté, les institutions répriment et enferment avec une extrême sévérité les personnes non-blanches et les opposant-es politiques. De l’autre, elles relâchent la même semaine le policier qui a tué Nahel et le vieillard raciste qui a égorgé Mourad. En envoyant le message que la vie des arabes et des noirs ne compte pas, les autorités mettent en danger des millions de personnes dans ce pays.
https://www.infolibertaire.net/il-tranche-la-gorge-dun-jardinier-franco-algerien-la-justice-le-relache-et-ecarte-le-mobile-raciste/
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Rédigé le 20/11/2023 à 22:01 dans France, Racisme | Lien permanent
Zehira Berfas Houfani est née le 16 septembre 1952 à M’kira, petit village Kabyle d’Algérie, alors colonie française. Après l’arrestation et l’emprisonnement en 1957 du père, militant pour l’indépendance de son pays, la famille a dû quitter le village pour s’installer à Alger. Après une enfance marquée par la terrible et longue guerre de libération qui opposa son pays à la France coloniale, l’auteure grandit dans un contexte où s’entremêlaient l’euphorie post-indépendance de l’Algérie et les grâces d’une époque dédiée aux valeurs humaines par la jeunesse mondiale des années soixante. Une formidable époque dans laquelle Zehira se forge à la fois une conviction et une passion pour l’écrit et la communication. À l’occasion du 8 mars 1974, Zehira expose ses poèmes. Le premier qu’elle signa dans la presse nationale portait le titre : Afrique, réveille-toi ! Plus tard, au tout début des années 1980, elle rédigea son roman L’incomprise qui parut en 1989, bien après les deux autres, Le portrait du disparu et Les pirates du désert, écrits plus tard. Dès la révolte d’octobre et la répression sauvage qui s’en est suivie, l’auteure se consacre essentiellement au journalisme, à l’écriture, et par la suite à la production d’émissions sur la littérature féminine pour le compte de la Radio publique de langue française.
Zehira Houfani Berfas, vit au Canada depuis 1994. Elle est mère de trois enfants et grand-mère de trois petits-enfants. Elle a signé de nombreux textes journalistiques dans la presse canadienne, notamment sur la notion de solidarité internationale, ainsi que sur les différents aspects de la tragédie algérienne, souvent réduite au terrorisme islamiste. Avec « Lettre d’une musulmane aux Nord-Américaines » Zehira Houfani Berfas réagit à la politique de haine et de racisme anti-musulmans née des attentats du 11 septembre 2001. Dans la foulée, l’auteure veut sensibiliser les Nord-Américaines en particulier, et les Occidentaux en général, à la politique de violence pratiquée par l’administration américaine à l’encontre des pays arabes, musulmans et du Sud de la planète.
https://www.vitaminedz.com/fr/Algerie/biographie-de-zehira-houfani-berfas-29337-Articles-0-0-1.html
Depuis le 11 septembre 2001, dit-on, le monde a changé. Vraiment ? Un peu de la violence qui accable le reste de la planète a frappé le cœur du monde industrialisé, mais « comment expliquer que 3000 victimes américaines puissent causer tant de bouleversements et changer la face du monde alors que 800 000 victimes rwandaises n’aient même pas eu droit à une minute de silence de la part du monde civilisé, le Nord en l’occurence ? », s’interroge Zehira Houfani-Berfas.
Cette lettre est comme l’émouvant cri du cœur d’une mère qui ne peut accepter le sort réservé à ses enfants. Le témoignage lucide de l’une de ces innombrables victimes du pillage systématique du tiers-monde. Un appel à vraiment comprendre : « Derrière le discours de compréhension et d’acceptation des différences, l’Occident ne cesse de nous accabler par le mensonge et le dénigrement systématique de nos valeurs. »
Voilà un livre courageux qui ose nommer les atrocités par leur nom. L’auteure regrette son Algérie qu’elle a dû abandonner tellement la violence et la guerre civile y étaient intenables, et ose aussi voir son pays d’accueil, le Canada, tel qu’il est, de plus en plus distant de sa réputation. Mais pour cette femme engagée, qui a participé à la Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence, en octobre 2000, il ne faut pas désespérer : en se parlant, en s’organisant et en travaillant ensemble, les femmes et les hommes de bonne volonté réussiront à « restaurer le respect, la générosité, la paix, la démocratie, la tolérance et la solidarité, enfin toutes ces valeurs qu’on a expulsées des résolutions de la politique internationale ».
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Rédigé le 20/11/2023 à 21:21 dans Algérie, Québec | Lien permanent | Commentaires (0)
P comment il se fait que 15 millions environ de Juifs à travers le monde mettent à genoux 1 milliard environ de musulmans. à travers le monde ?
"Quand annoncera-t-on la mort des Arabes ?"
1
J'essaie, depuis l'enfance, de dessiner ces pays
Qu'on appelle-allégoriquement-les pays des Arabes
Pays qui me pardonneraient si je brisais le verre de la lune...
Qui me remercieraient si j'écrivais un poème d'amour
Et qui me permettraient d'exercer l'amour
Aussi librement que les moineaux sur les arbres...
J'essaie de dessiner des pays...
Qui m'apprendraient à toujours vivre au diapason de l'amour
Ainsi, j'étendrai pour toi, l'été, la cape de mon amour
Et je presserai ta robe, l'hiver, quand il se mettra à pleuvoir...
2
J'essaie de dessiner des pays...
Avec un Parlement de jasmin...
Avec un peuple aussi délicat que le jasmin...
Où les colombes sommeillent au dessus de ma tête
Et où les minarets dans mes yeux versent leurs larmes
J'essaie de dessiner des pays intimes avec ma poésie
Et qui ne se placent pas entre moi et mes rêveries
Et où les soldats ne se pavanent pas sur mon front
J'essaie de dessiner des pays...
Qui me récompensent quand j'écris une poésie
Et qui me pardonnent quand déborde le fleuve de ma folie...
3
J'essaie de dessiner une cité d'amour
Libérée de toutes inhibitions...
Et où la féminité n'est pas égorgée... ni nul corps opprimé
4
J'ai parcouru le Sud...
J'ai parcouru le Nord...
Mais en vain...
Car le café de tous les cafés a le même arôme...
Et toutes les femmes-une fois dénudées
Sentent le même parfum...
Et tous les hommes de la tribu ne mastiquent point ce qu'ils mangent
Et dévorent les femmes une à la seconde
5
J'essaie depuis le commencement...
De ne ressembler à personne...
Disant non pour toujours à tout discours en boîte de conserve
Et rejetant l'adoration de toute idole...
6
J'essaie de brûler tous les textes qui m'habillent
Certains poèmes sont pour moi une tombe
Et certaines langues linceul.
Je pris rendez-vous avec la dernière femme
Mais j'arrivai bien après l'heure.
7
J'essaie de renier mon vocabulaire
De renier la malédiction du "Mubtada" et du "Khabar"
De me débarrasser de ma poussière et me laver le visage à l'eau de pluie...
J'essaie de démissionner de l'autorité du sable...
Adieu Koraich... Adieu Kouleib... Adieu Mudar...
8
J'essaie de dessiner ces pays
Qu'on appelle-allégoriquement- les pays des Arabes,
Où mon lit est solidement attaché,
Et où ma tête est bien ancrée,
Pour que je puisse différencier entre les pays et les vaisseaux...
Mais... ils m'ont pris ma boîte de dessin,
M'interdisent de peindre le visage de mon pays...;
9
J'essaie depuis l'enfance
D'ouvrir un espace en jasmin.
J'ai ouvert la première auberge d'amour... dans l'histoire des Arabes...
Pour accueillir les amoureux...
Et j'ai mis fin à toutes les guerres d'antan entre les hommes.et les femmes,
Entre les colombes... et ceux qui égorgent les colombes...
Entre le marbre... et ceux qui écorchent la blancheur du marbre...
Mais... ils ont fermé mon auberge...
Disant que l'amour est indigne de l'Histoire des Arabes
De la pureté des Arabes...
De l'héritage des Arabes...
Quelle aberration!!
10
J'essaie de concevoir la configuration de la patrie ?
De reprendre ma place dans le ventre de ma mère,
Et de nager à contre courant du temps,
Et de voler figues, amandes, et pêches,
Et de courir après les bateaux comme les oiseaux
J'essaie d'imaginer le jardin de l'Eden?
Et les potentialités de séjour entre les rivières d'onyx?
Et les rivières de lait...
Quand me réveillant... je découvris la futilité de mes rêves.
Il n'y avait pas de lune dans le ciel de Jéricho...
Ni de poisson dans les eaux de l'Euphrate...
Ni de café à Aden...
11
J'essaie par la poésie... de saisir l'impossible...
Et de planter des palmiers...
Mais dans mon pays, ils rasent les cheveux des palmiers...
J'essaie de faire entendre plus haut le hennissement des chevaux;
Mais les gens de la cité méprisent le hennissement !!
12
J'essaie, Madame, de vous aimer...
En dehors de tous les rituels...
En dehors de tous textes.
En dehors de tous lois et de tous systèmes.
J'essaie, Madame, de vous aimer...
Dans n'importe quel exil où je vais...
Afin de sentir, quand je vous étreins, que je serre entre mes bras le terreau de mon pays.
13
J'essaie -depuis mon enfance- de lire tout livre traitant des prophètes des Arabes,
Des sages des Arabes... des poètes des Arabes...
Mais je ne vois que des poèmes léchant les bottes du Khalife
pour une poignée de riz... et cinquante dirhams...
Quelle horreur!!
Et je ne vois que des tribus qui ne font pas la différence entre la chair des femmes...
Et les dates mûres...
Quelle horreur!!
Je ne vois que des journaux qui ôtent leurs vêtements intimes...
Devant tout président venant de l'inconnu..
Devant tout colonel marchant sur le cadavre du peuple...
Devant tout usurier entassant entre ses mains des montagnes d'or...
Quelle horreur!!
14
Moi, depuis cinquante ans
J'observe la situation des Arabes.
Ils tonnent sans faire pleuvoir...
Ils entrent dans les guerres sans s'en sortir...
Ils mâchent et rabâchent la peau de l'éloquence
Sans en rien digérer.
15
Moi, depuis cinquante ans
J'essaie de dessiner ces pays
Qu'on appelle-allégoriquement- les pays des Arabes,
Tantôt couleur de sang,
Tantôt couleur de colère.
Mon dessin achevé, je me demandai : Et si un jour on annonce la mort des Arabes...
Dans quel cimetière seront-ils enterrés?
Et qui les pleurera?
Eux qui n'ont pas de filles...
Eux qui n'ont pas de garçons...
Et il n'y a pas là de chagrin
Et il n'y a là personne pour porter le deuil!!
16
J'essaie depuis que j'ai commencé à écrire ma poésie
De mesurer la distance entre mes ancêtres les Arabes et moi-même.
J'ai vu des armées... et point d'armées...
J'ai vu des conquêtes et point de conquêtes...
J'ai suivi toutes les guerres sur la télé...
Avec des morts sur la télé...
Avec des blessés sur la télé...
Et avec des victoires émanant de Dieu... sur la télé...
17
Oh mon pays, ils ont fait de toi un feuilleton d'horreur
Dont nous suivons les épisodes chaque soir
Comment te verrions-nous s'ils nous coupent le courant??
18
Moi, après cinquante ans,
J'essaie d'enregistrer ce que j'ai vu...
J'ai vu des peuples croyant que les agents de renseignements
Sont ordonnés par Dieu... comme la migraine... comme le rhume...
Comme la lèpre... comme la gale...
J'ai vu l'arabisme mis à l'encan des antiquités,
Mais je n'ai point vu d'Arabes !!
Nizar Qabbani
Nizar Qabbani
On nous accuse de terrorisme
Si nous prenons la défense
D’une rose, d’une femme
Et d’un infaillible poème
D’une patrie qui n’a plus
Ni eau ni air
Ni tente ni chamelle
Ni même de café noir.
On nous accuse de terrorisme
Si nous avons le courage de défendre
La chevelure noire de Balqis
Les lèvres de Maysoun …
Hind, Daâd
Ou Loubna et Rabab
Et une pluie de khôl noir
Tombant de leurs cils comme une inspiration !
Vous ne trouverez pas chez moi
De poème secret…
De langage secret
Ni de livre secret enfermé derrière portes closes
Et je ne garde pas de poème
Arpentant les rues, voilé par un hijab.
On nous accuse de terrorisme
Quand nous écrivons sur les dépouilles de notre patrie
Foulée, démembrée, déchiquetée
Aux moignons dispersés
Une patrie cherchant son nom
Et un peuple innommé
Une patrie qui a perdu ses anciens grands poèmes
À l’exception de ceux de Khansa
Une patrie qui a perdu sa liberté rouge, bleue ou jaune
Une patrie qui nous interdit
D’acheter un journal
D’écouter les informations
Une patrie où les oiseaux sont interdits de pépiement
Une patrie
Dont les écrivains écrivent
Sur le vent, par peur.
Une patrie
À l’image de notre poésie
Faite de mots abandonnés
Hors du temps
Importés
Avec une face et une langue étrangères…
Sans début
Ni fin
Sans lien avec son peuple ou son pays
Impasse de l’humanité
Une patrie
Allant aux négociations de paix
Sans dignité
Nu-pieds
Et sans aucune dignité
Une patrie
Où les hommes pris de peur se sont pissé dessus
Et où seules restent les femmes !
Nizar Qabbani
Je me souviens...
https://www.youtube.com/watch?v=d5bLvDkQDT4
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Rédigé le 20/11/2023 à 19:57 dans Israël, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
« J’ai collecté soixante six témoignages auprès de l’ensemble des acteurs de ce conflit aussi bien auprès des Algériens que des Français, aussi bien en Algérie qu’en France.
Je voulais saisir ce conflit dans son ensemble. Je voulais ainsi rendre compte de toute la complexité de cette guerre à travers les différentes facettes que sont chacun des acteurs. Mon propos était de vouloir permettre à chacun de ces derniers quelle que soit son appartenance de pouvoir raconter sa « guerre ».
J’ai pu ainsi couvrir la palette d’acteurs que je souhaitais : enfants à l’époque, femmes algériennes, françaises et pieds noirs, Français ayant soutenu le FLN, harkis, insoumis, membres du FLN et de l’ALN, membres du MNA, membres de l’OAS, militaires appelés et de carrière.
En s’appuyant sur les témoignages, on découvre autant de guerres d’Algérie que de tém
oins car le vécu de chacun est unique. Le témoignage nous amène au cœur de la subjectivité puisque c’est une parole « je » qui s’exprime sur un événement.
Au-delà des idées toutes faites, des a-priori sur les engagements des uns et des autres, je découvrais ainsi que chacun avait eu non pas raison mais sa raison d’agir comme il l’avait fait.
Quelque soit l’idéal de chacun, on retrouvait la même sincérité, la même conviction, le même sacrifice, le même courage, le même devoir, la même peur.
A partir de ces témoignages, j’ai réalisé un documentaire de 59’ « Algérie, Facettes d’une guerre (1954-1962) », produit par Les Films d’un Jour. Le DVD est disponible chez le producteur 74 rue du Cardinal Lemoine 75005 Paris Tel : 01 80 89 90 00″
Pour faciliter le choix du témoignage à visionner, je présente en quelques lignes chaque témoin. Il suffit alors de cliquer sur extraits afin de le voir apparaître.
Né en 1937. Harki.
De famille « au service de la France », il s’engage comme harki en juillet 1957. Il participe à de nombreuses opérations. Il s’oppose à un de ses capitaines au sujet de la torture et sauve un couple de la mort. Le cessez le feu le surprend. En juillet 1962, il est arrêté et torturé par le FLN. Le fils du couple qu’il a sauvé le sauve à son tour en lui permettant de s’évader. Il se cache chez sa tante et il ne pourra quitter l’Algérie qu’en juin 1964 avec de faux papiers.
Extrait : l’engagement
Né en 1936. Appelé.
Il est appelé en 1958. Il se marie pendant ses classes. Reçu à l’examen pour être officier, il part pour l’école de formation de Cherchell (juin-décembre 58). A sa sortie, il choisit une affectation comme instructeur à Clermont-Ferrand (décembre 58-septembre 59). La naissance de son fils reculera d’un mois son départ pour l’Algérie où il est affecté comme lieutenant dans un commando de chasse (octobre 59-juin 60) situé dans l’Ouarsenis. La vie est rythmée par les opérations continuelles. Il subira l’épreuve du feu lors de sa première opération. Il est libéré en juin 60 et met quelques mois à récupérer et à se sentir en sécurité.
Extrait : l’épreuve du feu
Née en 1940.
Elle baigne dans un milieu nationaliste et en 1955, après différentes actions, âgée de 15 ans, elle pose une bombe dans un café fréquenté par des militaires français. Elle s’enfuit et gagne le maquis. Elle devient infirmière. Elle va circuler dans différentes willayas dont la une, celle des Aurès où elle va être blessée en 1960. Elle est évacuée en Tunisie. Elle rejoint Le Caire où grâce à une bourse du gouvernement égyptien, elle suit une véritable formation d’infirmières à l’issue de laquelle elle reçoit son diplôme des mains de Nasser. Elle reste au Caire et travaille au ministère des Affaires étrangères algérien. Elle regagne l’Algérie et quitte le ministère pour entrer à la mairie de Maison-Blanche dont elle en devient le maire en 1975.
Extrait : L’hôpital souterrain
Né en 1922. Prêtre. Soutien du FLN.
Polytechnicien, il est ordonné prêtre de la mission de France en 1953 et est engagé au CEA. Très rapidement, par le biais de prêtres de la mission de France en Algérie, il apprend le développement de la torture. Robert Davezies, dont il est proche, lui demande d’héberger un Algérien pour une nuit. Suite à l’arrestation de celui-ci quelques mois plus tard pour une tentative d’assassinat contre Jacques Soustelle, il est lui-même arrêté en octobre 58 par la DST, inculpé d’atteinte à la sécurité extérieure de l’État et association de malfaiteurs puis mis en prison à Fresnes.
Il y restera quatre mois et sera mis en liberté provisoire en février 59 puis son dossier sera perdu. Il reprend son travail au CEA et s’occupe jusqu’à l’indépendance des enfants algériens orphelins.
Extrait : l’arrestation
Née en 1947. Pied-noir.
La guerre se fait sentir par la mise en place du couvre-feu. le 20 août 1955 est une journée terrible où elle voit des cadavres dans les rues. Pourtant cela ne change pas le rapport avec les Arabes de son village. Son flirt est tué d’un coup de feu juste à côté d’elle. Elle en gardera le silence pendant des années. Elle vit avec beaucoup de peur. Ali, un jeune algérien qu’elle ne voyait plus à l’école, revient quelques mois plus tard dans un camion de l’armée, prisonnier et la mère d’Hilda lui donne à boire et à manger et s’oppose ainsi à l’armée. Elle se souvient avec effroi des colliers d’oreilles rapportés par la Légion. La famille reste jusqu’en septembre 62. Ils rejoignent Marseille puis Besançon où ils prendront racines. L’intégration est difficile y compris avec la communauté juive.
Extraits : le flirt
Yves GEOFFROY
Né en 1943. Pied-noir, membre de l’OAS.
Il n’a que onze ans le 1er novembre 1954. Pour lui, les choses démarrent réellement avec les attentats et la bataille d’Alger. Il participe au 13 mai et à la grande fraternisation. Le discours du général de Gaulle sur l’autodétermination en 1959 détermine son opposition à sa politique. En janvier 1960, il participe aux barricades aux côtés de Lagaillarde. Le putsch d’avril 1961 est une nouvelle opportunité pour lui. Voulant être plus actif dans la lutte, il s’engage dans l’OAS et devient membre des réseaux « Delta ». Il participe à des plasticages au début puis à des « ponctuelles », actions toujours effectuées sur la base de BR (bulletins de renseignements). Il quitte par avion Alger quelques jours avant l’indépendance. Il reprend ses études après son service militaire.
Extraits : l’engagement
Ali AGOUNI
Né en 1934. Membre du MNA.
Il s’engage dans le PPA-MTLD avant le début de la révolution. Le 1er novembre ne le surprend pas, il en est content. Il continue son travail de propagande auprès de la population et son action de recrutement auprès des appelés qui ne veulent pas faire leur service. Il les oriente vers le maquis. Lui-même y conduit un groupe et décide d’y rester. Il se trouve dans un fief FLN où il rencontre Ramdane, Krim et Ouamrane avec lesquels il débat. Il quitte ce maquis avec quelques maquisards tandis que d’autres décident d’y rester. Il montre que les maquis MNA étaient actifs. Il est arrêté en 1958 puis torturé. Il est ensuite incarcéré dans un camp. Il y rencontre le dirigeant de la zone FLN qui avoue ne pas comprendre la lutte MNA/FLN. Il pense que le cessez le feu va permettre des négociations avec le MNA. Il est libéré et quand il voit la teneur de certains écrits contre le MNA, il décide de rejoindre la France pour y continuer le combat. Il est satisfait de l’indépendance tout en regrettant de ne pas pouvoir y participer. Il retourne en Algérie sous Chadli et y retourne maintenant très souvent pour participer à des débats.
Extraits : le maquis
Jacques ALLAIRE
Né en 1925. Militaire de carrière.
Il est libéré des camps vietminh le 2 septembre 54 après avoir défendu Dien Bien Phu. Il rejoint Bayonne comme adjoint à la brigade parachutiste. Il rejoint en février 56 le 3ème RPC de Bigeard dont il loue les qualités. Il évoque les conditions du combat en Algérie en comparaison à l’Indochine. Il participe à la bataille d’Alger en 1957 et arrête plusieurs personnalités dont Ben M’hidi. Il lui fait rendre les honneurs avant de le livrer sur ordre au commandant Aussaresses. Il recherche plus le renseignement par des actions psychologiques. Il est partisan des putschistes mais ne fait qu’une petite action à Blida. Il découvre les lâchetés. Il passe devant le tribunal militaire et s’en sort par une mise aux arrêts. Il est muté en France avec interdiction de servir dans les paras. Il choisit l’ALAT. Il est approché par l’OAS à qui il refuse son soutien car il ne croit plus à ce combat. Il reste cependant partisan de l’Algérie française.
Extraits : Importance de la mobilité
La guerre d’Algérie / guerre de libération, racontée par ceux qui l’ont vécue
Par Bernard ANDRIEUX
http://espaceguerredalgerie.com/index.php/temoignages/
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Rédigé le 20/11/2023 à 16:16 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Les dirigeants et députés du RN répètent que le parti et son fondateur ne sont pas antisémites. L’histoire du mouvement montre pourtant l’inverse. Et Jean-Marie Le Pen a, au fil des années, multiplié les déclarations antisémites et négationnistes. Pour Marine Le Pen, ce rappel des faits est « une manipulation politique ».
a« La diabolisation que nous avons vécue n’existe quasiment plus. » Dans un entretien au Journal du dimanche, ce 12 novembre, Marine Le Pen se félicite que certaines digues aient sauté, qui lui permettent de se rendre, ainsi que le Rassemblement national (RN), à la marche contre l’antisémitisme organisée ce dimanche. Elle qui, il y a cinq ans encore, avait été huée lors de la marche qui avait suivi le meurtre de l’octogénaire juive Mireille Knoll.
« Il y a beaucoup de Français de confession juive qui ont pris conscience dans les dernières années que nous étions dans le vrai », assure-t-elle au JDD. Elle accuse les responsables politiques d’avoir « leurré » les « compatriotes de confession juive » en répétant « que le danger était le Rassemblement national ». « Pendant des années, ils ont imposé l’idée des gentils d’un côté et des méchants de l’autre – en l’occurrence le Rassemblement national. Ils s’aperçoivent que les méchants ne sont pas là où ils le pensaient. »
Dans cet entretien, la cheffe de file des députés RN va plus loin. Elle voit dans le retour des questions sur l’antisémitisme du parti et de son fondateur une « manipulation politique ». Sans jamais qualifier Jean-Marie Le Pen d’antisémite, elle évoque ses « ambiguïtés », une « faute politique » qui l’a contrainte de l’exclure du parti en 2015. Une décision qui fut « difficile », insiste-t-elle, qui lui a « coûté sentimentalement ». Jean-Marie Le Pen restera cependant, jusqu’en 2018, le président d’honneur du parti.
Si elle souligne qu’« il ne peut exister en matière d’antisémitisme aucune ambiguïté », elle prend à nouveau la défense de son père. « À l’évidence, il n’y a pas un Français qui considère que le danger, aujourd’hui, c’est Jean-Marie Le Pen. Il a 95 ans et n’est plus en capacité de se défendre. Honte à ceux qui font ça. »
À rebours des faits, elle nie aussi que le Front National ait été créé avec d’anciens collaborationnistes : « Dire cela est un mensonge historique. Qu’il y ait eu des gens qui, parmi les fondateurs du Front national, se sont trompés de camp, c’est une certitude. […] Des dizaines de grands résistants ont accompagné notre mouvement. »
Depuis le massacre du 7 octobre en Israël, son parti se présente en « bouclier pour les juifs de France », tout en revisitant sa propre histoire. Toute la semaine, des députés et cadres du RN ont répété que le mouvement et son fondateur n’étaient pas antisémites. L’histoire du parti d’extrême droite montre pourtant l’inverse. Et Jean-Marie Le Pen a, au fil des années, multiplié les déclarations ou allusions antisémites et négationnistes. Ce qui lui a valu plusieurs condamnations judiciaires.
Youmni Kezzouf et Marine Turchi
10 novembre 2023 à 19h49
Rédigé le 20/11/2023 à 15:33 dans France, Israël | Lien permanent | Commentaires (0)
Une commission d’historiens français et algériens mise sur place pour travailler sur la colonisation française et la guerre doit se réunir mercredi en Algérie pour la première fois depuis sa création en août 2022, selon une source proche du dossier.
La réunion se tiendra mercredi et jeudi à Constantine (e
st), a précisé la source qui a requis l’anonymat.
La création de cette instance de dix membres avait été annoncée en août 2022 à Alger par les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune. Il s’agit pour les deux pays de « regarder ensemble cette période historique » du début de la colonisation française (1830) jusqu’à la fin de la guerre d’indépendance (1962).
L’idée est d’aborder le sujet « sans tabou, avec une volonté (...) d’accès complet à nos archives », avait alors souligné M. Macron.
Elle s’était réunie en avril par visioconférence.
Les cinq historiens français qui en font partie sont Benjamin Stora (également coprésident de la commission), Florence Hudowitz (conservatrice au MUCEM), le professeur des universités Jacques Frémeaux ainsi que les historiens et enseignants universitaires Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur, a indiqué l’Elysée.
Elle est coprésidée côté algérien par l’historien Mohamed Lahcen Zighidi. En novembre 2022, la présidence algérienne avait désigné M. Zighidi et les historiens Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali et Djamel Yahiaoui pour faire partie de cette commission.
Sa mise en place s’inscrit dans la politique d’apaisement décidée par Emmanuel Macron durant son premier quinquennat, après les recommandations du rapport de Benjamin Stora sur le conflit mémoriel entre l’Algérie et la France sur le passé colonial. Mais la relation entre les deux deux reste difficile et empreinte de malentendus et de non-dits.
Agence France-Presse
20 novembre 2023 à 19h50
https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/201123/premiere-reunion-en-algerie-de-la-commission-d-historiens-sur-la-colonisation
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Rédigé le 20/11/2023 à 15:02 dans colonisation, France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 20/11/2023 à 14:50 dans Israël, Lejournal Depersonne, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
Les écrits sur Albert Camus abondent. Du vivant de l’auteur, des ouvrages s’intéressaient à son œuvre, déjà très connue, et à l’auteur lui-même. Biographies, essais critiques, correspondances, bandes dessinées sont périodiquement publiés. Mais quand c’est un natif du pays, le sien, qui s’y intéresse, on cherche à lire. A compulser.
L’auteur de L’Etranger n’a jamais laissé indifférent de ce côté-ci de la Mméditerranée : il y a eu des thèses universitaires, des essais sur son œuvre, Christiane Chaulet-Achour reste l’une de ses meilleures spécialistes.
Des romanciers ne manquent pas non plus de regarder de près l’œuvre de Camus, à l’instar de Kamel Daoud, Salah Guemriche, Salim Bachi.
Au début du mois, Mohammed Aïssaoui, chroniqueur au Figaro littéraire, a publié, dans la célèbre collection de Plon, un Dictionnaire amoureux de Camus (524 p). Il reconnaît une proximité avec l’auteur et son œuvre. «J’ai longtemps pensé que j’étais le seul au monde à connaître Albert Camus, à le comprendre, et qu’il n’écrivait que pour moi. Camus, c’est mon père, mon frère, mon professeur, mon ami. Il me console des chagrins de l’existence», note l’auteur de L’Affaire de l’esclave Furcy. Natif comme lui d’Algérie, ayant connu les mêmes privations, l’ascension sociale, la consécration, beaucoup de choses font que Aïssaoui se sent proche de l’auteur du Premier homme :
«Avec lui, je ne me sens jamais seul. Je le comprends mieux que quiconque. Nul n’avait vécu ce que lui et moi avions vécu : la pauvreté, le vertigineux écart social entre notre milieu d’origine et celui auquel nous avons accédé, la mère analphabète qui ne lira jamais les livres que nous avons écrits, la honte, la condescendance. Mais également le douloureux écartèlement entre deux pays, deux mondes : la France et l’Algérie. Je croyais qu’il avait pris sa plume pour me dire : “Tu vois, tu n’es pas seul.” Plus tard, j’ai compris que Camus n’était pas qu’à moi ! Nous sommes des milliers, des millions même, à l’aimer.»
L’auteur a rencontré la fille de Camus, Catherine, qui perpétue l’œuvre de son père. Grâce à elle, il a pu accéder à des archives personnelles de ce dernier. «Dans ma vie de journaliste, le moment le plus décisif a été la rencontre avec sa fille, Catherine, à Lourmarin, dans le Luberon. Elle m’a ouvert à l’écrivain mais aussi et surtout à l’homme qui était son père. Je la considère comme ma sœur.
Alors, ce Dictionnaire amoureux, je ne pouvais pas le faire sans elle, sans sa complicité (…).» Le Dictionnaire consacré à Camus nous ouvre, par ses différentes entrées, les voies de l’œuvre camusienne. Qui ne laisse décidément guère indifférent. Admirateurs comme détracteurs.
Mohammed Aïssaoui,
Dictionnaire amoureux d’Albert Camus, Plon
Rédigé le 20/11/2023 à 12:58 dans Camus | Lien permanent | Commentaires (0)
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