Zehira Berfas Houfani est née le 16 septembre 1952 à M’kira, petit village Kabyle d’Algérie, alors colonie française. Après l’arrestation et l’emprisonnement en 1957 du père, militant pour l’indépendance de son pays, la famille a dû quitter le village pour s’installer à Alger. Après une enfance marquée par la terrible et longue guerre de libération qui opposa son pays à la France coloniale, l’auteure grandit dans un contexte où s’entremêlaient l’euphorie post-indépendance de l’Algérie et les grâces d’une époque dédiée aux valeurs humaines par la jeunesse mondiale des années soixante. Une formidable époque dans laquelle Zehira se forge à la fois une conviction et une passion pour l’écrit et la communication. À l’occasion du 8 mars 1974, Zehira expose ses poèmes. Le premier qu’elle signa dans la presse nationale portait le titre : Afrique, réveille-toi ! Plus tard, au tout début des années 1980, elle rédigea son roman L’incomprise qui parut en 1989, bien après les deux autres, Le portrait du disparu et Les pirates du désert, écrits plus tard. Dès la révolte d’octobre et la répression sauvage qui s’en est suivie, l’auteure se consacre essentiellement au journalisme, à l’écriture, et par la suite à la production d’émissions sur la littérature féminine pour le compte de la Radio publique de langue française.
Zehira Houfani Berfas, vit au Canada depuis 1994. Elle est mère de trois enfants et grand-mère de trois petits-enfants. Elle a signé de nombreux textes journalistiques dans la presse canadienne, notamment sur la notion de solidarité internationale, ainsi que sur les différents aspects de la tragédie algérienne, souvent réduite au terrorisme islamiste. Avec « Lettre d’une musulmane aux Nord-Américaines » Zehira Houfani Berfas réagit à la politique de haine et de racisme anti-musulmans née des attentats du 11 septembre 2001. Dans la foulée, l’auteure veut sensibiliser les Nord-Américaines en particulier, et les Occidentaux en général, à la politique de violence pratiquée par l’administration américaine à l’encontre des pays arabes, musulmans et du Sud de la planète.
https://www.vitaminedz.com/fr/Algerie/biographie-de-zehira-houfani-berfas-29337-Articles-0-0-1.html
Depuis le 11 septembre 2001, dit-on, le monde a changé. Vraiment ? Un peu de la violence qui accable le reste de la planète a frappé le cœur du monde industrialisé, mais « comment expliquer que 3000 victimes américaines puissent causer tant de bouleversements et changer la face du monde alors que 800 000 victimes rwandaises n’aient même pas eu droit à une minute de silence de la part du monde civilisé, le Nord en l’occurence ? », s’interroge Zehira Houfani-Berfas.
Cette lettre est comme l’émouvant cri du cœur d’une mère qui ne peut accepter le sort réservé à ses enfants. Le témoignage lucide de l’une de ces innombrables victimes du pillage systématique du tiers-monde. Un appel à vraiment comprendre : « Derrière le discours de compréhension et d’acceptation des différences, l’Occident ne cesse de nous accabler par le mensonge et le dénigrement systématique de nos valeurs. »
Voilà un livre courageux qui ose nommer les atrocités par leur nom. L’auteure regrette son Algérie qu’elle a dû abandonner tellement la violence et la guerre civile y étaient intenables, et ose aussi voir son pays d’accueil, le Canada, tel qu’il est, de plus en plus distant de sa réputation. Mais pour cette femme engagée, qui a participé à la Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence, en octobre 2000, il ne faut pas désespérer : en se parlant, en s’organisant et en travaillant ensemble, les femmes et les hommes de bonne volonté réussiront à « restaurer le respect, la générosité, la paix, la démocratie, la tolérance et la solidarité, enfin toutes ces valeurs qu’on a expulsées des résolutions de la politique internationale ».
https://ecosociete.org/livres/lettre-dune-musulmane-aux-nord-americaines
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