L'agression de Ghaza a fait perdre à l'Occident institutionnel la raison mais surtout l'honneur et les valeurs; un fonds de commerce chimérique longtemps usité pour justifier ses escapades meurtrières qui, durant l'histoire contemporaine, n'ont jamais cessé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale; son leitmotiv allégué est, selon les circonstances, instaurer «la démocratie», lutter contre «les dictateurs» et même un certain temps fut libérer les femmes de leur joug, comprendre la burqa, et surtout combattre «le terrorisme»; voilà un terme dont la signification est délibérément maintenue dans l'opacité et dont l'usage tel un couteau suisse est au gré des objectifs du moment, laissé volontiers largement extensible pour pouvoir fourrer dedans et les actions violentes contre de paisibles citoyens partout ailleurs mais dont sont exclues «bien sûr» les victimes de leurs exactions meurtrières en Irak, Afghanistan, Syrie et Palestine; elles sont simplement cyniquement classées sous la rubrique de «dommages collatéraux» autant que les opérations légitimement approuvées par le droit international qui autorise quiconque à lutter et par tous les moyens contre les oppresseurs et colonisateurs, le sens des mots prend alors une connotation versatile selon l'identité de l'agresseur et de l'agressé ! le droit de se défendre devient exclusif dès qu'il s'agit d'Israël pourtant agresseur perpétuel et force occupante et oppressante; tous les excès lui sont permis; destruction massive des infrastructures, des maisons et immeubles avec leurs occupants, privation de nourriture, les boulangeries sont considérées comme cible stratégique, la privation de médicaments, de l'électricité et de l'eau et de toute possibilité de communiquer avec le monde extérieur et s'il y avait possibilité de leur couper l'air respirable, ils n'hésiteraient pas une seconde à le faire; tous les ingrédients qui définissent une nouvelle Shoah ! Une vengeance meurtrière des sionistes haineux à la mémoire courte qui souffrent du syndrome du persécuté pour en faire souffrir les Palestiniens; moins d'un siècle après ils ont oublié que ceux qui sont leurs principaux complices d'aujourd'hui ont été hier leurs bourreaux; ils ont juste depuis changé de patronyme pour porter celui de «monde libre» dont les dirigeants se sont précipités à tour de rôle auprès de Netanyahu qui exhibe ostensiblement une nouvelle fois son tempérament sanguinaire pour lui apporter la caution, la bénédiction et en gage de sincérité une armada de porte-avions, munitions, dollars et un blanc-seing pour les crimes qui se poursuivent sous le sceau de la «légitime défense» qui, dans ce cas, n'est qu'une duperie de plus synonyme d'une campagne criminelle aveugle qui cible sans distinction tout ce qui bouge dans le petit territoire de Ghaza; ville la plus peuplée au monde au kilomètre carré; la certitude de faire le plus grand nombre de victimes parmi les plus faibles, enfants, femmes et vieillards; une guerre d'extermination qui n'a rien à envier à celle menée contre les Amérindiens au cours des 17e et 18e siècles.
Le Hamas qu'on voudrait diaboliser à outrance et réduire à un groupuscule fervent de la terreur est l'émanation de la lutte du peuple palestinien pour sa survie; il n'a jamais pris personne pour cible en dehors de sa terre spoliée, contrairement à ses détracteurs dont les «intérêts» qui se résument à la confiscation et le dépouillement des richesses des plus faibles justifient les guerres et campagnes meurtrières qu'ils mènent souvent au mépris du droit international qu'ils ont eux-mêmes élaboré et qu'ils n'hésitent pas à piétiner chaque fois qu'il s'oppose à leur dessein. A suivre
Les Palestiniens ne pouvaient rester dupes indéfiniment et croire au mirage des accords d'Oslo. Au fil du temps et des évènements, ils ont été confortés dans leur conviction par le sort réservé à la Cisjordanie qui a cru au leurre de la paix à la façon d'Israël pour se retrouver avec un statut de bantoustan avec à sa tête un gouvernement fantoche qui sous-traite pour l'occupant en restant inerte face à la multiplication des colonies et le dépècement continue de la terre; la pax à la manière israélo-américaine s'est révélée être une grande arnaque à laquelle y tiennent toujours des autocrates plus soucieux de liquider la cause palestinienne et le maintien de leur trône qu'à soutenir un peuple qui vit emprisonné depuis plus de quinze ans et sous occupation plus de soixante-dix ans, dans la misère, le dénouement total, l'humiliation et sans lueur d'espoir d'une vie décente, proie aux exécutions sommaires, aux détentions arbitraires dites administratives, sans inculpation ni procès et qui n'épargnent ni femmes ni enfants.
Il assiste impuissant à la spoliation de sa terre pour y voir construire de plus en plus de colonies faites de peuplades débarquant des quatre coins du monde avec comme seule légitimité et acte de propriété une imposture prétendument divine faisant fi des véritables propriétaires de la terre de père en fils et depuis toujours.
«L'attaque perpétrée à l'aube du 07 octobre n'est pas venue de nulle part» ! vient de proclamer le secrétaire général de l'ONU s'attirant par la même occasion les foudres de l'Etat sioniste; une vérité qui dérange et qu'on voudrait dissimuler aux esprits assoiffés de vérité, car c'est une autre façon de lire entre les lignes pour dire qu'elle est la conséquence d'une indifférence générale et complice de la communauté internationale vis-à-vis de la juste cause du peuple palestinien. L'Occident se retrouve face à ses contradictions et son hypocrisie car au même moment où il fait les yeux doux à l'Ukraine en sublimant son droit à la légitime défense, il dénie, occulte et dénigre sciemment celui des Palestiniens; un deux poids, deux mesures flagrant qui aura des conséquences graves sur les relations internationales et l'ironie du sort fait que les dirigeants ukrainiens qui subissent les assauts de la Russie se sont ralliés à la cause de l'agresseur israélien quoi de faire retourner l'opinion publique en particulier arabo-musulmane jusque-là sympathisante dans sa grande majorité; l'opération de Hamas visait essentiellement des colonies illégales et des campements militaires sur une terre occupée par la force; cependant, la seule version commercialisée et qu'on s'obstine à imposer est celle d'Israël et ses alliés, car rien ne filtre sur ce qui s'est réellement passé concernant le nombre de soi-disant «victimes civiles» ni sur le nombre exact des militaires et colons armés tués ou faits prisonniers; et le doute est permis dans ces circonstances où la désinformation prend souvent le dessus sur la réalité comme en témoignent les mensonges distillés sur la responsabilité évidente de Tsahal du bombardement en direct d'un hôpital corroborée par des témoignages incontestables et par le passé criminel de cette armée de mercenaires lors des précédentes attaques perpétrées régulièrement contre les Ghazaouis sous un blocus total dans un silence de morts et une indifférence complice ne pouvant que renforcer la certitude de leur culpabilité; le doute est encore affermi par l'affabulation loin d'être innocente concoctée par la propagande sioniste et ses relais médiatiques selon laquelle des enfants juifs ont été décapités lors de l'assaut des combattants palestiniens; une fourberie vite tournée en dérision et même le comptage macabre des victimes palestiniennes des bombardements n'a pas trouvé crédibilité aux yeux de cette coalition criminelle qui adopte comme moyen de diversion le déni pour brouiller les cartes et fuir sa responsabilité; le ridicule ayant atteint les plus grands de ce monde; une preuve de plus de leur mauvaise foi, leur partialité et surtout du total dédain et indifférence pour la vie d'un Palestinien.
Toutefois, leur CV déjà assez bien garni d'atrocités hier en Algérie, au Vietnam, en Indochine et plus récemment en Afghanistan, en Irak, en Syrie est révélateur pour comprendre leur attitude; chasser le naturel, il revient au galop ! Une vérité solennelle révélée au grand jour avec la guerre d'extermination qu'ils mènent aux Palestiniens sur tous les fronts militaires, économiques et médiatiques, reléguant aux oubliettes ce qui semblait faire d'eux à tort les troubadours de la liberté, la justice, l'humanisme hélas devenus un slogan creux et de vains mots sans signification, ils ont perdu ainsi toute crédibilité par leur soutien indéfectible et assumé de la tyrannie et le meurtre fondements du programme politique du gouvernement d'apartheid d'Israël.
La liberté d'expression a été aussi une autre victime collatérale du complot ourdi comme le prouve leur empressement à étouffer toutes voix qui s'élèvent pour dénoncer la barbarie et pour certains zélés aficionados de l'idéologie sioniste aucune manifestation en soutien aux droits palestiniens n'est tolérée ni dans l'espace public, ni dans la presse ni dans les plateaux télévisés ni même dans leurs propres institutions élues, au point que les députés qui osent «chanter» en dehors de la chorale reconnue sont menacés vertement tantôt par la levée de leur immunité parlementaire, tantôt physiquement ou lynchés médiatiquement ; les réseaux sociaux seul échappatoire à l'expression libre des peuples à moins d'être déjà partie prenante de la razzia punitive, ils ont été muselés et asservis à coups de lois liberticides légiférées promptement pour la circonstance et voilà donc que leur véritable nature d'impérialistes fut démasquée; ils auront dorénavant tout le mal à pouvoir la dissimuler de nouveau, la vengeance biblique n'a pas non plus épargné les journalistes, reporters et leurs familles, plus de vingt-cinq ont été assassinés sans compter les nombreux blessés; les chaînes restées encore éthiques et objectives à l'instar d'Al Djazira sont menacées directement sans ménagement; elles doivent choisir entre le ralliement au scénario prescrit, celui de la coalition et leur valet et base avancée ou bien faire le sourd, l'aveugle et le muet sous peine de subir le même sort que leurs confrères et consœurs; l'exécution sommaire en direct de Chirine Abouakla journaliste américano-palestinienne de la chaîne est restée à ce jour impunie; les assassins, pourtant connus et identifiés, bénéficient à ce jour de la protection de leurs tuteurs «démocrates» au-dessus de tout soupçon !
Quelle que soit l'issue de cette énième guerre injuste et destructrice, elle laissera une tache indélébile à l'histoire abjecte chargée d'arbitraire de ces nations qui ont longtemps prétendu incarner les valeurs de liberté, justice et humanisme jusqu'au jour où ils ont été contraints par le Hamas se dénuder publiquement et jeter leurs habits qui ne font plus le moine et sombrer dans la complicité d'une barbarie dont ils ne peuvent se défaire et qui a déjà marqué longuement leur aventure coloniale durant les siècles passés.
Ils ont définitivement perdu la face et ne pourront plus jamais briguer le rôle de parrains en la matière, ils tenteront vainement de recouvrir cette image tronquée en comptant peut-être sur l'amnésie des peuples, la manipulation et la falsification des faits déjà mise en œuvre mais le mal est si profond que cette entreprise est loin d'être possible.
Les pays arabes ne sont pas du reste, longtemps dépositaires autoproclamés de la cause palestinienne, ils sont bien hors circuit. Ils ne pourront plus en faire une matière à manipuler leur opinion publique ou un programme électoraliste; leur contribution s'est limitée à ce qui pourrait être qualifié à de la figuration ; au mieux, ils ont laissé, contraints, s'exprimer la colère de la rue bouillonnante et génétiquement solidaire pour tout ce qu'endure comme souffrances le peuple palestinien ou à l'envoi de maigres aides restées bloquées à la frontière que le régime égyptien laisse passer au compte-gouttes histoire de calmer les ardeurs, lui, qui n'a jamais été en odeur de sainteté avec le Hamas et qui nourrit depuis longtemps l'espoir qu'Israël en viendrait définitivement à bout de ceux qu'il croit être l'incarnation de ses propres démons; les opposants à son régime réprimés dans le sang et persécutés à ce jour. Les autres pays volontairement scellés par des accords honteux ont choisi leur camp sans vergogne, celui de l'entité sioniste. Leurs avions cargos ont déjà débarqué des tonnes «d'aide» aux nouveaux anciens alliés au détriment des véritables victimes.
Une certitude s'impose est que les dictateurs de tous bords et les tyrans de par le monde ne pouvaient espérer avoir pareille occasion et solide argument pour asseoir leur autoritarisme sur les peuples, ils n'ont désormais plus d'exemple pour s'inspirer ou de remords à se faire; l'injustice, la cruauté et la sauvagerie sont aujourd'hui désormais leur seul modèle. L'humanité vient de faire un grand saut en arrière; les drames vécus ne semblent pas avoir servi hélas de leçons.
par Bouchikhi Noureddine
Lundi 6 novembre 2023
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