Marie Gillain et Pascal Elbé, deux des comédiens du dernier film d'Alexandre Arcady, Le Petit Blond de la Casbah, actuellement au cinéma, nous confient quelques secrets de tournage et bien plus encore.
Il y a des films qui s'imposent et qui sont d'une grande importance historique. Le Petit Blond de la Casbah d'Alexandre Arcady en est un. Il raconte le retour d'un réalisateur à Alger, accompagné de son fils, pour présenter son nouveau long métrage. Celui-ci retrace l’histoire de son enfance et de sa famille dans l’Algérie des années 60. Le cinéaste déambule dans sa ville natale et, à travers les souvenirs du petit garçon qu'il était, fait revivre aux spectateurs les moments de bonheur, de rires et de larmes dans un temps singulier.
"Ce que je trouve très beau dans le film, c'est le point de vue des enfants. On voit qu'il y a le monde des adultes avec la guerre qui se prépare. Il y a plein d'injustice, d'incohérence dans le système qui a été mis en place en Algérie. Mais on voit aussi ces enfants qui se parlent, qu'ils soient juifs, arabes, italiens ou espagnols. Ça cohabite, les portes sont ouvertes, ça circule, explique Marie Gillain qui interprète Dinah. C'est un film sur la nostalgie d'une époque, d'une enfance. Ce qui est très fort dans ce film, c'est que ce sont les derniers moments d'insouciance de ces enfants, de cette famille et de cet immeuble." "Dans le film, les enfants ne comprennent pas et les adultes ne comprennent pas. Il y a une incompréhension du début à la fin et on y peut rien. On ne peut pas changer le cours de l'histoire qu'on nous impose. Et on est obligé de se séparer, ajoute Pascal Elbé qui prête ses traits à Jacob dans Le Petit Blond de la Casbah. Ça devient parfois fratricide, car ce sont des frères à la base. Moi quand je vois un film comme cela, j'ai envie de pleurer."
Jean Benguigui en mémé Lisa
Le personnage incontournable du film est bien mamie Lisa, la grand-mère du petit Antoine dans le film. Et parti pris d'Arcady, c'est Jean Benguigui qui la joue. "Il s'est dit (NDLR : Alexandre Arcady) : 'je ne vais pas la trouver cette grand-mère que j'ai connue, qui ne pouvait pas descendre d'un étage, qu'il faut treuiller.' Le donner à un homme, c'est une proposition de cinéma, c'est aller au bout d'un principe. Et on y croit", partage Pascal Elbé. "Moi, je me rappelle que je lui remontais ses bas, ces espèces de bas de contention qui avaient tendance à tomber sur ses pantoufles, où apparaissaient les effets spéciaux du costume, car Jean n'est pas aussi gros. J'ai adoré passer des moments à côté de lui, parce qu'il a plein de petites phrases en arabe. Et comme dans l'histoire, la grand-mère d'Arcady était berbère, elle parlait arabe. Donc, il m'insufflait plein de petits mots et des expressions", raconte Marie Gillain.
"Et oui, notre culture est mêlée de plein de mots en arabe, ça nous permet de se retrouver aussi comme ça. C'est notre Makrout de Proust, comme je disais à Arcady. Vous voyez l'ignorance ravage tout. Si la vraie culture, la culture populaire, celle de la rue, on l'avait préservée, cela aurait difficile de mettre des murs entre nous", rétorque l'acteur. Une vraie leçon de vie.
Crédits photos : Céline Peschard
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Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Les auditeurs sont invités à réagir, par téléphone ou via les réseaux sociaux aux grandes thématiques développées dans l'émission du jour. Aujourd’hui, il s'intéresse à la sortie du nouveau film d'Alexandre Arcady, intitulé "Le Petit Blond de la Casbah".
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