Au lendemain du séisme meurtrier qui a endeuillé le peuple marocain frère et voisin, l'Algérie a aussitôt réagi en offrant son aide matérielle et humaine ainsi qu'en ouvrant son espace aérien aux vols humanitaires et médicaux à destination du pays éprouvé. Cet acte naturel et responsable est venu en parallèle avec les proclamations de très nombreux pays à travers le monde, tant le soutien à une population sinistrée quelle qu'elle soit relève de l'obligation morale.
Or, les liens fraternels, historiques et indissolubles entre les peuples algérien et marocain font que la réaction de notre pays ne sort pas de l'ordinaire, contrairement à ce qui a pu se dire ou s'écrire, ici ou là. Le séisme qui a frappé le Haut-Atlas, à moins de 100 km de la ville historique de Marrakech, a causé la mort de plus de 2500 personnes et des blessures plus ou moins graves à 2500 autres.
Comme il a aussi entraîné de terribles dommages aux habitations d'innombrables villages dont les habitants sont, désormais, totalement démunis. Mesurant l'ampleur du drame, l'Algérie ne s'est pas contentée de tendre une main secourable au peuple frère, elle a aussi pris l'engagement, comme l'indiquait le communiqué de la présidence de la République, sa disponibilité à «apporter tous les moyens humains et matériels si le royaume du Maroc en faisait la demande».
On sait que celui-ci n'a sollicité, pour le moment, que le concours de quatre pays alors que beaucoup d'autres, comme l'Algérie, ont eux aussi tendu la main au Maroc. C'est notamment le cas de la France, des États-Unis, de la Belgique, de la Hongrie, de l'Espagne, de la Turquie ou encore de la Russie, pour ne citer que ces pays-là. Mais le geste de l'Algérie revêt une signification particulière, compte tenu de la crise diplomatique profonde qui subsiste entre Alger et Rabat sur plusieurs dossiers bilatéraux et non pas, comme on se plaît souvent à l'affirmer, sur la question du Sahara occidental dont chacun sait qu'elle relève des prérogatives des Nations unies.
Il n'empêche que, dès l'annonce du séisme meurtrier, ces aspects ont été relégués au second plan et c'est tout le peuple algérien qui a exprimé sa peine profonde ainsi que sa compassion à l'égard du peuple frère avec lequel il partage un bien commun, à la fois cultuel, culturel et social. Par-delà les différends politiques, les liens traditionnels d'amitié et de solidarité restent indestructibles et constituent, sans aucun doute, le ferment d'un
Chaabane BENSACI
- 00:00 | 12-09-2023
https://www.lexpressiondz.com/editorials/au-nom-du-maghreb-317036
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