Ce que vous faites aujourd’hui est beau et tend à devenir exceptionnel
car l’humanité perd de son sens et néglige son essence. Mettre la poésie au
service de l’Universel et du Bien devient une perle rare. Pour vos derniers
fragments je les trouve merveilleux car ils racontent la même histoire de
différents angles. Ils se mettent d’accord pour que les éléments de la nature
deviennent l’interlocuteur valable qui a quelque chose à dire, à offrir à
l’homme. Lui dire qu’il n’est pas maître de l’Univers, même pas maître de
lui-même et de sa destinée. Dans LA MER la sagesse se construit avec
délicatesse et s’érige en douce passagère qui pointe le doigt vers « la vie
brève » interpellant l’homme dans chaque instant de sa vie. La VIE qui dit
ce que la bouche feigne de négliger en ouvrant toutes les issues grandesouvertes tout en sachant « qu’il n’y a pas vraiment de porte » qui donne sur
LA TERRE faite pour traverser le temps, qui aura raison de toutes les
gloires car silencieuse et sereine ; reine de son monde fait pour se moquer
de l’éphémère humain car elle finit toujours par renaître de ses conquêtes.
LE CIEL est la preuve immense de la « petitesse » de l’homme vu de làhaut, des nuages qui planent sur les rêves passagers tels un troupeau
égaré, méchant, les sens aiguisés, prêts à prendre la vie des autres.
Dans LE SOLEIL, l’homme fait mine de ne pas voir ce qui est grandiose,
plus grand, plus joyeux que la lumière de ses yeux car cette lumière-même
provient de l’astre silencieux, qui brille sans se vanter, sans le dire. LA
LUNE est toujours témoin, lumière de ce que l’homme traverse sans voir la
source de la vue, aveugle de tous les temps, il traverse « les hautes mers
joyeuses » sans dire merci à celle qui rend le rêve possible. L’EAU, source
de toute vie, « calme», « caresse », « prévient » ; dans le mot « prévient »,
sans le dire, il y a « vie » dedans, ce qui veut dire que la parole est
reconnaissante pour nous faire oublier « la froideur » du passant, l’homme
qui a été fidèle à lui-même tous les temps. LE FEU reste l’objet fétiche, la
féerie proposant des cadeaux colorés qui finissent tout le temps par
rejoindre l’oubli et le gout de l’inachevé quand tout « part en fumée ». Reste
L’AIR, cet univers sensible, enchanteur, voyageur infatigable qui tourne
autour de lui-même et « apporte la musique » afin de reconstruire le monde
réel à l’image de l’Univers qui nous conduit vers la sagesse, le point de
départ de toute la légende. Cela résume aussi toute la poésie de Pierre
Marcel Montmory.
Abdecelem Ikhlef
Professeur à l’Université de Constantine (Algérie) Traducteur en arabe de Mohammed Dib; Yasmina Khadra et de nombreux poètes)
Ce que je ressens maintenant c’est que nous devons nous
rassembler autour de quelque-chose qui symbolise la joie de vivre
toujours. Nous devons rassembler nos ancêtres que les violences
colonisatrices ont reléguées aux oubliettes.
Ce que je ressens c’est que nous, les peuples, c’est-à-dire tout
le monde, nous avons plus que jamais besoin de retrouver notre
dignité dans l’accomplissement des gestes simples du vivre
ensemble.
Ce qui fait nous autres, c’est : se sentir vivre, dans le passage
obligé de l’éternité, entre les minutes mécaniques des travaux et des
jours.
Réinstaller nos horizons infinis devant la ruine des murs
aveugles des soumissions et ouvrir le ciel à nos morts inconsolés.
Naître sans peur.
Vivre sans peur.
Mourir sans peur.
J'en suis encore à aujourd'hui et à ce que je fais de bien
maintenant.
Pierre Marcel Montmory – trouveur
(Né le 30 Octobre 1954 à Paris) Enfant de la balle, acteur; directeur technique; peintre; photographe, écrivain. Entrepreneur de
spectacles; professeur d’art dramatique. Il offre ses spectacles sur les places publiques depuis 1964. Grand maître de théâtre et de musique.
Auteur de fantaisies théâtrales, de contes musicaux, de poèmes, de nouvelles et d’articles divers. Vit à Montréal depuis 1994.
LES GENS ONT FAIM
Les gens ont faim, la vie appelle, je reste avec le monde qui
inspire ce que je me dois d’écrire, les muses me guident
exclusivement et le scribe que je perfectionne - comme un outil,
traduit en lettres avec syntaxe appropriée à mon sujet, traduit le
Monde pour le monde.
Je me dois de trouver des paroles qui vont sur les places, dans
les lieux de vie. Je me dois de capter l’attention par les sons, les
images produites par l’assemblage des sons, la réflexion par le
déchiffrage du dire, la compréhension de la parole offerte en don, et
avec des gestes qui ouvrent tous les horizons possibles à la curiosité
et, enfin, dans cet échange momentané, cette création spontanée de
ma relation au Monde, faire sens du présent qui nous est offert en
éternité comme seul cadeau - d’un paradis que nous cherchons tous à
nous approprier, et alors je dis, je chante, tandis que le sable coule de
nos mains, que l’ eau emplit nos bouches et que le feu brûle nos
cœurs, tandis que nous nous retrouvons sur la trace éphémère du
cercle où je porte parole, au monde du Monde, et où le monde se
refait.
Pierre Marcel Montmory – trouveur
LA MER LA VIE LA TERRE
LA MER
L'ordre dans le chaos d’un disciple chahuteur
Obéit à la fuite devant le courage dompteur
La vie brève brave la mort subite
L’enchanteur des rêves suscite
Des pensées creuses les yeux fermés
Des grands gestes foulant l’éternité
Écrit avec la plume légère
Son sentiment à une passagère
LA VIE
Ce que tu sais te porte
Ce que tu ignores t’attend
Il n’y pas vraiment de porte
Que l’ignorance ne puisse franchir
Si dans l’instant pour ouvrir
La curiosité soudaine t’oblige
À taire les fredaines du vent
Pour accueillir le prodige
LA TERRE
Elle ne dit rien elle ne se bat
Elle a le temps tu n’en as pas
Tu respires ce qu’elle t’inspire
Si tu es lâche tu peux la conquérir
Ta volonté n’est pour elle ambition
Ton paradis plein et vide ta nation
Toutes les races qui y surviennent
N’auront plus de gloire que la tienne
LE CIEL
Lève les yeux vers ta petitesse
Ferme ta bouche sur tes faiblesses
Ton nez suffit pour tes proies
Ta peau se tanne par la foi
Tes oreilles averties du silence
Ta marche écourtée de malchance
Tu suis ton ombre de troupeau
Une main sur le cœur l’autre au couteau
LE SOLEIL
L’éclat de tes yeux reflète sa lumière
Ton sang bouillonne dans sa chaudière
Étoile de feu en lutte contre l’oubli
Tes jours paraissent après la nuit
Ton arche cabote sur les flots trop salés
Drague les fonds pleins et
aborde les terres habitées
Tu te consumes feu de paille orgueilleux
Ta fierté se moque des astres oublieux
LA LUNE
Tu franchis le jusant aux marées claires
Ton navire passe au noir les frontières
Te voilà marin dans les bras des douces
Qui consolent sur les quais les mousses
Te voici donc capitaine de tes horizons
Ton équipage chante des légendes à l’unisson
Sur le pont de l’Univers passent les bohémiennes
Hautes mers joyeuses qui te mènent
L’EAU
Elle calme la soif de vivre
Le halètement des gens ivres
Sa caresse polit l’ingratitude
Sa froideur saisit le ridicule
Sa bouche prévient les rieurs
Ses yeux confondent les voyeurs
Son corps habite les corps
Elle est notre encore
LE FEU
La flamme forge les dons
Le génie part en fumée
Il laisse dans les cendres
Le goût amer de Décembre
Un trésor inachevé pour les muses
Curieux jouet qui amuse
Le temps d’un soupir il bondit
Et sa renommée est le dit
L’AIR
Il apporte la musique
On chante son nom
Il n’est pas une réplique
Qui lui réponde non
Il allège l’émotion
Il dessine les visages
Il manque à la mort
Il abonde au sort
CONSOLATION
CONSOLATION
Le Soleil pleure la pluie grise chagrine
Le mauvais œil brumeux cache les amoureux
Et leurs baisers mouillés goûtent le miel du ciel
Bleu dans les yeux ravis du jour qui sommeille
Beauté et Amour écrivent une comptine
Une berceuse pour liberté des heureux
POÈME SERVI
Un poème console comme un verre de vin
La farandole des ennuis des lendemains
Dans la vie il n’y a pas qu’un seul chemin
Ressers-toi un vers de poésie ta catin
ADDITION
Tu peux compter les jours
mais pas tous tes amours
Quand on a bien vécu on dit si j’avais su
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