Je crois aux nostalgies génétiques
qui font que les oiseaux migrent
que la mer des sargasses reste un mystère
que Jérusalem est la mémoire d'un peuple
et que certaines haines perdurent
plus fortes que les vérités.
Je crois que la mémoire des peuples
est pervertie par les tabous,
les superstitions et les religions.
Qui ne m'accepte pas, reste mon frère,
il ne peut être fautif
des détournements de conscience pratiqués par ses maîtres,
par l'école des rumeurs, des peurs et des frustrations millénaires.
Qui parle de "la joue tendue"
n'a rien compris
s'il ne se reconnaît pas en l'autre.
Qui parle d'amour
mais prêche ou vit de vengeance et de haine
n'a pas de miroir.
Si en ces temps je reste le maître de mes espoirs,
j'ai peur des cons et de leur haine,
j'ai peur de ceux qui rient de la misère,
de ceux qui disent
que riches et pauvres sont dans la nature des choses,
que contre mauvaise fortune il n'y a rien à faire.
Dans cette marche où s'écrit le destin
je n'ai pas peur du printemps en hiver,
je n'ai pas peur des échelles, des hiboux,
j'aime les chouettes et les chats noirs.
Je crois à la génétique de l'inné
et à la conscience du bien et du mal.
Je crois que toutes les croix, toutes les marseillaises
tous les nationalismes, toutes les exclusions,
sont fils et filles de l'ignominie et de la négation de l'autre,
j'attends le jour où s'enseignera le respect
et l'acceptation des différences.
Je crois à l'espoir, aux lendemains,
aux vérités non édulcorées,
j'affirme que les demi-vérités
sont des mensonges entiers.
Je crois l'amour plus fort que les frontières,
je crois à une mémoire du Tout
et au droit de l'infime,
je crois que l'insecte, le bonobo, le dauphin,
l'homme d'hier et celui de demain
sont mes frères,
je les crois enfants du contenant, de la fraction et de l'immense,
simples notes dans l'infinie symphonie.
Je n'ai pas peur de vieillir,
j'ai peur d'oublier d'aimer
JEAN-MICHEL SANANES
http://chevalfou.over-blog.net/
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