L’ancien président a été placé brièvement en état d’arrestation dans une prison de Géorgie pour ses pressions électorales en 2020 dans cet Etat américain. Il est ressorti après un passage éclair, moyennant le versement d’une caution de 200 000 dollars.
Donald Trump est arrivé, jeudi 24 août, à une prison d’Atlanta pour se rendre aux autorités de l’Etat américain de Géorgie, qui l’ont inculpé de tentative de manipulation de la présidentielle de 2020. L’ancien président américain a été placé brièvement en état d’arrestation pour ses pressions électorales en 2020 dans cet Etat de l’est des Etats-Unis, selon un document du bureau du shérif.
Il a été mesuré et pesé, et doit ensuite être libéré sous caution, mais l’événement promet d’être l’une de ces séquences historiques qui tiennent le pays en haleine : après y avoir échappé lors de ses trois précédentes inculpations pénales, il risque cette fois de ne pas couper à l’infamant rituel de la photo d’identité judiciaire, ou « mugshot », une première pour un ancien locataire de la Maison Blanche. Cette photo d’identité judiciaire devrait aussi être rendue publique.
« Encore un triste jour en Amérique », avait-il dénoncé sur sa plate-forme Truth Social peu avant son départ pour cet Etat, frontalier de la Floride. Il avait qu’il se constituerait prisonnier « pour avoir eu l’audace de contester une élection truquée et volée ».
Son ex-avocat, Rudy Giuliani, un des 19 prévenus poursuivis pour leurs tentatives présumées d’obtenir l’inversion du résultat de l’élection de 2020 dans cet Etat, a dit mercredi lui avoir parlé pour lui souhaiter bonne chance. « Ce qu’ils sont en train de lui faire est une atteinte à la Constitution américaine », s’est insurgé M. Giuliani à sa sortie de la prison du comté de Fulton, à Atlanta, capitale de l’Etat, où il s’est constitué prisonnier avant d’être libéré sous caution.
Un passage bref
Le passage du favori des républicains pour reprendre la Maison Blanche en 2024 dans un établissement pénitentiaire surpeuplé et notoirement insalubre, connu sous le nom de « prison de Rice Street », sous l’œil des médias du monde entier qui campent depuis plusieurs jours sous de grandes tentes, devrait cependant être bref. Il y a été précédé jeudi par son dernier chef de cabinet, Mark Meadows, qui a été relâché en échange d’une caution de 100 000 dollars. Un autre prévenu, Harrison Floyd, a en revanche été placé en détention, faute de caution.
Sauf imprévu, Donald Trump ressortira libre sous caution, fixée à 200 000 dollars dans son cas, comme les neuf prévenus qui se sont déjà livrés. Tous ceux qui l’ont précédé, pour certains en pleine nuit, ont vu leur passage immortalisé et leur « mugshot » circuler en boucle à la télévision comme sur les réseaux sociaux. Les règles en vigueur prévoient aussi la prise des empreintes digitales.
Les deux accès de la prison ont été fermés à la circulation, jeudi matin. A l’une des entrées, des agents en gilet pare-balles attendaient dans un pick-up.
Absent du débat républicain
Avant son arrivée, M. Trump a changé d’avocat jeudi pour le représenter en Géorgie. Le remplacement de Drew Findling par Steve Sadow, un ténor du barreau d’Atlanta, tous deux habitués à défendre des célébrités, n’a pas été expliqué, mais le second a, par le passé, contesté le fait que la procureure du comté de Fulton, Fani Willis, ait inculpé les 19 accusés en vertu de la loi sur la délinquance en bande organisée, qui prévoit des peines de cinq à vingt ans de prison.
Le 14 août, un grand jury constitué par la procureure les a inculpés de « tentatives illicites d’obtenir l’inversion du résultat de l’élection de 2020 », remportée dans cet Etat-clé par l’actuel président démocrate, Joe Biden. Ils ont jusqu’à vendredi à midi pour se présenter aux autorités. Ils devraient être de retour au tribunal la semaine du 5 septembre, vraisemblablement pour annoncer s’ils plaident coupable ou non.
Donald Trump fait l’objet de quatre inculpations pénales, dont deux au niveau fédéral, à Washington et en Floride (sud-est), une dans l’Etat de New York et une en Géorgie. Les nuages judiciaires ont beau s’amonceler, chaque rebondissement lui rapporte des millions de dollars de dons, versés par des partisans convaincus qu’il est victime d’une « chasse aux sorcières » manigancée par l’administration Biden pour l’écarter de la présidentielle.
Son passage en prison survient après le premier débat des primaires républicaines, organisé mercredi soir à Milwaukee, dans le Wisconsin (nord), un événement que le magnat de l’immobilier a snobé. Puisqu’il caracole en tête des sondages, il a jugé inutile d’y participer. A la place, il a accordé une interview à Tucker Carlson, ancien animateur vedette de Fox News, qui a été diffusée sur X (ex-Twitter)… à la même heure que le débat.
Les huit candidats présents à Milwaukee – sept hommes dont le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, et une femme, l’ex-ambassadrice à l’ONU Nikki Haley – ont donc eu des échanges tendus, parfois à son sujet, notamment en ce qui concerne leur soutien en sa faveur s’il était condamné pénalement.
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