Le milieu du cinéma algérien a réagi de façon bien plus épidermique. Une réalisatrice et productrice algérienne contactée par Le Monde, et qui a requis l’anonymat, s’interroge, quant à elle : « Si le film a été dans un premier temps programmé, c’est qu’il avait obtenu un visa d’exploitation de la part de la commission du visionnage, l’organe qui autorise la diffusion des films. Je trouve donc scandaleux de déprogrammer un film. C’est triste de déclarer la guerre à une poupée. »
La réalisatrice Sofia Djama a été l’une des premières à élever la voix : « Comme d’habitude, l’Algérie a agi par mimétisme. Le film a été censuré au Koweït et au Liban et voilà que l’Algérie s’est réveillée d’un seul coup en disant qu’il faut que ça soit le cas ici aussi. » Dans une vidéo de sept minutes diffusée sur ses réseaux, la réalisatrice a dénoncé « une infantilisation de la société algérienne ». « [Les dirigeants algériens] ont cédé à la voix du populisme, de la bigoterie de l’intégrisme et des réactionnaires. Dire que le film ne représente pas [les] valeur[s] algérienne[s]… comme si le peuple algérien était un peuple monolithique où ne règne qu’une seule pensée. »
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/17/l-interdiction-du-film-barbie-suscite-l-incomprehension-en-algerie_6185671_3212.html
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