Cela fait près de cinquante ans que le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario s’affrontent pour reprendre le contrôle de cette ancienne colonie espagnole. Cette annonce lundi 17 juillet fait suite au processus de normalisation des relations entre Tel-Aviv et Rabat entamé en décembre 2020 en vertu des « accords d’Abraham ».
Pourquoi Israël reconnaît-elle, aujourd’hui, le Sahara occidental comme un territoire marocain ?
Dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré « reconnaître la souveraineté du Maroc » sur le territoire disputé du Sahara occidental, a annoncé, lundi 17 juillet, le cabinet royal à Rabat. Une reconnaissance qui fait suite au processus de normalisation des relations entre Israël et le Maroc, inauguré en 2020 dans le cadre des accords d’Abraham. Un ensemble de traités négociés avec l’aide des États-Unis, prévoyant la reprise des relations entre l’État hébreu et plusieurs pays : à ce jour, les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Cette alliance entre le Maroc et Israël a été négociée en décembre 2020 par Washington en échange d’une reconnaissance américaine de la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU, en l’absence d’un règlement définitif. Depuis près de cinquante ans, un conflit y oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger. Rabat prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté exclusive, tandis que le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU.
► Qu’est-ce que cela implique ?
La reconnaissance se traduit dans un premier temps par l’ouverture de représentations diplomatiques. Dans sa lettre, Benyamin Netanyahou a informé le souverain marocain qu’Israël examinait positivement « l’ouverture d’un consulat dans la ville de Dakhla », située dans la partie du Sahara occidental contrôlée par le royaume, en gage de leur soutien au royaume.
Dès lundi, le chef d’état-major israélien a fait part de la nomination d’un attaché militaire pour la première fois au Maroc, le colonel Sharon Itah. Il prendra ses fonctions dans les prochains mois, a précisé un porte-parole militaire à l’Agence France Presse, alors que le bureau de liaison israélien à Rabat doit être élevé au rang d’ambassade et que le Maroc s’apprête à faire de même à Tel-Aviv.
► Quelles sont les positions des autres pays sur le sujet ?
En échange de la reprise des relations entre le Maroc et Israël, Donald Trump a reconnu officiellement le Sahara occidental comme territoire marocain, le 10 décembre 2020. Une reconnaissance réaffirmée par Joe Biden, en juillet 2021. Contre toute attente, c’est ensuite l’Espagne, pourtant longtemps en conflit avec le Maroc sur ce sujet, qui a apporté son soutien au royaume, en mars 2022. Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, avait déclaré dans un communiqué que le plan marocain « d’autonomie » pour le territoire du Sahara occidental était « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », une manière d’afficher son soutien au Maroc.
L’Allemagne s’est également alignée sur la position de l’Espagne. Soucieuse de ne pas abîmer ses relations avec l’Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis, la France n’a pas pris de position officielle.
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