Que s’est-il passé samedi 8 juillet, lors de la dispersion de la marche en la mémoire d’Adama Traoré, jeune homme mort lors de son interpellation par des gendarmes en 2016 ? A l’issue d’un court défilé qui s’est passé globalement dans le calme, Yssoufou Traoré – le frère d’Adama Traoré et d’Assa Traoré, figure du comité La Vérité pour Adama, qui entend lutter contre les violences policières – a été interpellé par des policiers de la BRAV-M, brigade de répression de l’action violente motocycliste. Il est mis en cause pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique », selon un communiqué de la Préfecture de police de Paris.
M. Traoré a d’abord été conduit dans un commissariat, où on lui a notifié sa garde à vue. Mais il y a fait un malaise. Il est alors conduit à l’hôpital par les pompiers. Sa garde à vue sera levée pendant la nuit, alors qu’il était toujours hospitalisé. Il est sorti de l’hôpital dimanche à la mi-journée.
Son avocat, Yassine Bouzrou, considère, auprès du Monde, que si la garde à vue a été si rapidement levée, c’est que « le parquet a compris à quel point les motifs d’interpellation de M. Traoré et les accusations portées contre lui sont fantaisistes ». Dans un communiqué, l’avocat résume la situation : « Yssoufou Traoré a été victime de violences commises par des policiers de la BRAV-M qui semblent disproportionnées et illégitimes, il a notamment subi un plaquage ventral. »
Me Bouzrou énumère les blessures de son client : « Une fracture du nez, un traumatisme crânien avec contusion oculaire, des contusions thoraciques, abdominales et lombaires révélatrices de la violence du plaquage ventral subi. » Il annonce, en outre, déposer une plainte pour « violences volontaires aggravées ». Contactée, la Préfecture de police n’a pas été en mesure d’apporter de plus amples précisions. Le parquet de Paris, quant à lui, déclare que « l’enquête étant en cours », il « ne souhaite pas évoquer le fond de l’affaire à ce stade », ni réagir aux déclarations de Me Bouzrou.
Des manifestants protestent contre la technique d’interpellation
L’interpellation de M. Traoré a été filmée et les images corroborent le récit fait par Me Bouzrou. Cette vidéo s’est rapidement retrouvée sur les réseaux sociaux. On y voit M. Traoré avec d’autres personnes en contrebas de la gare de l’Est, à quelques mètres de l’endroit où le comité La Vérité pour Adama avait appelé à une dispersion dans le calme. On l’entend dire qu’il ne « bougera pas » de là où il se trouve.
Des policiers de la BRAV-M s’approchent. Une bousculade s’ensuit, M. Traoré tente de partir en courant. Un policier l’attrape et le met au sol, et plusieurs de ses collègues le rejoignent pour le plaquer. En tout, ils sont quatre, puis trois à le maintenir au sol, sur le ventre. Une jeune femme s’approche pour protester. Elle est violemment poussée par un policier et tombe. Me Bouzrou annonce, d’ailleurs, porter plainte à la suite de ces agissements, là encore pour « violences volontaires aggravées ».
Ensuite, des manifestants protestent contre la technique d’interpellation. L’un d’eux est rudement repoussé par un policier qui utilise son bouclier. M. Traoré est alors mis debout, en chaussettes (il a perdu ses chaussures lors de son interpellation) et est conduit vers un véhicule de police. Des journalistes sont présents et filment la scène, notamment Clément Lanot, free-lance qui couvre régulièrement les manifestations, le photographe Florian Poitout et Pierre Tremblay, du HuffPost (qui fait partie du groupe Le Monde).
Tous trois recevront des coups ou seront poussés sans ménagement par des membres des BRAV-M. « Mettre au sol des journalistes pour les empêcher de prendre des images d’une interpellation est une violation inacceptable de la liberté d’informer », a réagi Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Le HuffPost a condamné des « violences scandaleuses et inacceptables ».
Enfin, un manifestant lance un projectile vers les forces de l’ordre. Ces dernières interpellent alors un militant (la vidéo ne permet pas de savoir si c’est lui qui a lancé l’objet). Il n’oppose aucune résistance. Les membres du comité La Vérité pour Adama encore présents demandent aux gens de « reculer », pour faire tomber la pression.e régulièrement pointée pour ses interventions – détonne avec ce qui s’est passé samedi après-midi. Au moins 2 000 personnes s’étaient retrouvées place de la République malgré l’interdiction, par la Préfecture de police, du rassemblement annuel commémorant la mort en 2016 d’Adama Traoré, qui avait auparavant été interdit à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise).
« Ils jettent de l’huile sur le feu »
Assa Traoré a tout de même voulu tenir une conférence de presse à Paris. Au départ, quelques dizaines de personnes sont venues écouter les interventions de Mme Traoré, des militants associatifs, des représentants de syndicats (CGT, Solidaires, UNEF) et des responsables politiques. Tous ont dénoncé une interdiction de manifester qualifiée de « liberticide ». Juchée sur un banc, Assa Traoré a rappelé que la commémoration annuelle organisée en la mémoire de son frère était pacifique et visait à réclamer « vérité et justice ». « En l’interdisant, ils jettent de l’huile sur le feu. Nous voulons dénoncer toutes les violences policières. On marche pour la liberté, la démocratie et contre l’impunité policière », a-t-elle notamment martelé.
Ensuite, et après une courte bousculade, les manifestants se sont mis au pied du Monument à la République. Après les sommations de la police menaçant d’« employer la force » si elle ne quittait pas les lieux, la petite foule s’est dirigée vers la gare de l’Est. S’en est suivie une courte marche, sans débordements.
Aux cris de « pas de justice, pas de paix » ; « justice pour Adama » ; « justice pour Nahel », ou encore « tout le monde déteste la police » et « siamo tutti antifascisti [nous sommes tous antifascistes] », le cortège a rapidement remonté le boulevard Magenta jusqu’au croisement avec la rue du Faubourg-Saint-Martin, où les membres du comité La Vérité pour Adama ont appelé à la dispersion. « Nous avons eu le dernier mot », s’est félicité, juste avant l’interpellation de son frère, Assa Traoré, depuis le toit d’un Abribus.
Dans cette manifestation improvisée, on pouvait croiser plusieurs députés. La France insoumise était fortement représentée avec Eric Coquerel, Mathilde Panot, Antoine Léaument, Danielle Simonnet, Rachel Keke, Louis Boyard, Jérôme Legavre et Thomas Portes, tous élus en Ile-de-France. Côté écologistes, Sandrine Rousseau, élue à Paris, et Aurélien Taché, élu dans le Val-d’Oise, avaient notamment fait le déplacement, tout comme le député européen David Cormand. A la fin de la marche, quelques policiers étaient à l’intérieur du cortège, sans que cela pose de problème particulier. Ce qui rend d’autant plus surprenant la façon dont s’est déroulée l’interpellation d’Yssoufou Traoré.
Par Abel Mestre
Publié aujourd’hui à 16h36, modifié à 18h14
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/09/marche-pour-adama-traore-questions-autour-de-l-intervention-de-la-brav-m-en-fin-de-manifestation_6181219_3224.html
La police algérienne peut former la police française
Face au débordement total de l’ordre public en France
Visiblement très répressive et trop violente à la fois jusqu’à même commettant des dépassements graves, parfois d’actes racistes, contre sa propre population, des erreurs professionnelles gravissimes ayant coûté la vie à de nombreux citoyens français, la Police française est en déroute et dans le noir, la formation des agents de l’ordre pose un très sérieux souci en France. La police algérienne ayant une longue expérience et une expertise réputée et avérée dans la gestion de l’ordre public, peut fournir de l’aide technique et pédagogique à la police française.
En déroute et dans l’impasse, la Police française est dans le grand collimateur après les graves dépassements et attitudes commis par ses policiers, apparemment et visiblement très mal sélectionnés et mauvaisement formés dans le domaine du maintien de l’ordre public, voire la sécurité publique en générale.
La mort par balle d’une arme automatique, durant le 27 juin dernier, du jeune adolescent Nahel, le Franco-Algérien âgé seulement de 17 ans dans la région de Nanterre, en France, suite à un tir volontairement mortel d’un agent de l’ordre français, un motard policier relevant de la Sécurité routière, a été la goutte qui a fait déborder le vase en France mais, partout dans le monde, où l’indignation a été générale, forte et intraitable.
Un acte purement raciste, voire même criminel venant d’un policier français vraisemblablement un adhérent à l’idéologie de la haine envers les jeunes Arabes musulmans, étant donné qu’il s’agit d’un jeune mineur de 17 ans ayant une tête arabe, dont l’abattre était une question «légitime» et «démonstratif» pour le policier français. Un geste qui démontre parfaitement l’état où se trouve aujourd’hui la Police française, cette institution de sécurité qui est derrière plusieurs dépassements racistes commis auparavant et avant l’ignoble acte perpétré contre Nahel, n’ayant épargné personne, ni même les mineurs et femmes y compris les citoyens français, où tout le monde se sent en insécurité.
Tout le monde est d’accord, après les flagrantes, répétitives et sanglantes répressions policières vécues durant ces quatre années par les citoyens français, pour dire et constater à la fois que la police française est l’une des institutions de sécurité les plus violentes et racistes dans le monde. Une réalité rapportée et dénoncée presque quotidiennement par des médias français, par la classe politique française et par le peuple français, dont il est amplement victime d’une véritable machine de répression, brutalité et violence engagés par la Police française. Une répression policière très agressive qui est derrière, faut-il le signaler, la mort des dizaines de citoyens français pour faute d’obtempération, de l’éborgnement des dizaines d’autres relevant du mouvement des «Gilets jaunes» à travers les marches populaires, et derrière, également, des dépassements gravissimes, voire des actes de racismes commis contre des citoyens français d’une «seconde zone». Il est parfaitement illustratif et tristement démonstratif à la fois pour dire, qu’aujourd’hui la Police française se trouve dans l’embarras, très malade et en grande déroute, où le choix et la formation des policiers sont au socle de sa grande maladie, sans parler de certaines mesures et décisions brutales prises par des politiciens dans le cadre de la lutte contre le phénomène du terrorisme, notamment la loi autorisant le tir à balles réelles contre chaque citoyen français refusant d’obtempérer dans un barrage policier. C’est précisément cette loi décidée en 2017 par le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve, qui, après sept ans de son installation, a provoqué aujourd’hui un chaos urbain en France.
Un délit routier qui a causé depuis sa promulgation en 2017 et jusqu’à présent la mort de 31 citoyens français, tous tués par balles dans leur siège. Un véritable génocide routier, une atteinte aux droits de l’Homme, à la sécurité publique et une loi qui tue, la Police française a commis, au nom de la loi suprême de l’Etat, des tueries contre sa propre population.
La violence de la Police française et l’intelligence de la Police algérienne
Incontestablement très différent dans la manière d’intervenir, d’instaurer l’ordre public et de gérer les grandes foules, les marches populaires, les rassemblements et la sécurité publique, la Police algérienne représentée par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) s’est montrée plus professionnelle, adaptée et plus capable à gérer les situations les plus difficiles et les évènements les plus grands par rapport à la Police nationale française, où la violence, répression, erreurs et dépassements se comptent à la pelle. Face à des millions de citoyens algériens descendus dans les rues et avaient occupés, en février 2019, des villes et artères principales, scandant pacifiquement le départ d’un pouvoir mafieux, la Police algérienne s’est montrée à la hauteur dans une gestion des grandes foules parfaitement menée par des policiers ayant un haut sens de responsabilité et hautement formés dans le traitement dans ce genre de situation. Le mouvement populaire pacifique du Hirak de l’année 2019 avait été un succès retentissant à l’échelle mondiale, une leçon de professionnalisme et une grande victoire remportée par la Direction générale de la sûreté nationale, lorsque celle-ci avait démontré ses grandes capacités et le haut sens de professionnalisme de ses agents de l’ordre à gérer parfaitement, sans recourir à la force et sans provoquer un seul dépassement ou autre violence dans la gestion des grandes foules. Menés par des policiers algériens aguerris, robustes, très vigilants et très intelligents à la fois, dans une conjointure mondiale agitée par de nouvelles formes, voire de «générations» de guerres, notamment celle liée à la communication où le faux est plus dominant que le vrai, le Hirak 2019 a parfaitement démontré et illustré l’expérience et les grandes capacités, dont disposent la Police algérienne dans le domaine de la gestion de l’ordre public. Une expérience de la Police algérienne qui peut être partagée avec la police française, surtout dans des moments des plus difficiles que traverse l’institution de sécurité française.
Une Police française très agressive qui éborgne son propre peuple
Tout le monde se souvient de la brutalité sans limite de la Police française, lorsqu’en été 2019, celle-ci avait fait l’usage abusif de force, violence et répression contre le mouvement populaire pacifique porté par des dizaines de milliers de «Gilets jaunes», allant jusqu’à même éborgner des dizaines de citoyens français avec les matraques des policiers français acharnés. En Algérie le Hirak, qui se déroulait en même temps que le mouvement social en France, la Police algérienne a fait preuve d’un grand sens de professionnalisme, de courage et de hautes responsabilités face à des millions de citoyens descendus en même temps dans les rues.
En France, alors que tout le monde comptait les dizaines de cas confirmés de manifestants du mouvement des «Gilets jaunes» où un citoyen avait perdu un œil suite à la violence et à la répression policières vécues dans plusieurs villes françaises, en Algérie, la Police algérienne s’est montrée tout à fait contraire et gérer grandement les mouvements populaires pacifiques. Aucun dépassement n’avait été déploré ni même un seul cas d’éborgnement d’un militant ou autres citoyen. Un traitement des grandes foules digne d’une institution de sécurité de première classe, la DGSN avait été à la hauteur, cela explique et divulgue parfaitement et amplement le niveau de professionnalisme auquel a atteint aujourd’hui la Sûreté nationale.
Cela lui a permis d’atteindre de nouveaux seuils et d’avoir une grande réputation dans le monde, notamment par la Police internationale (Interpol) et la Police africaine (Afripol), sans compter la grande admiration affichée par de nombreux pays.
Sofiane Abi
https://www.lnr-dz.com/2023/07/09/la-police-algerienne-peut-former-la-police-francaise/
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