De-l-amiraute-a-tipasa 10
Un tableau de Gaby Casini qui nous dit :
"Tipasa ! mes racines ,les vacances de mon adolescence , la mer , le soleil, les pierres antiques ! Tipasa tu es belle !"
Les habitants de Tipasa étaient outrés lorsque des visiteurs chapardaient des petits carrés de mosaïque. Que de fois ai-je jeté l'anathème à des vauriens qui ne respectaient point des chefs-d'œuvre qui avaient traversé les siècles.
Errer parmi les ruines.
Je m'asseyais sur ces marches inégales et fuyais le soleil ardent.
Je suis revenu avec cette photo et elle ne m'a jamais quitté.
Les mêmes escaliers. Une photo que j'ai trouvée et que je me suis empressé de copier.
Dans mon HLM de la banlieue parisienne. N'a-t-il point fallu que je m'habitue à l'absence, au vide ?
Je m'asseyais sur ces marches inégales et fuyais le soleil ardent.
Je suis revenu avec cette photo et elle ne m'a jamais quitté.
Les mêmes escaliers. Une photo que j'ai trouvée et que je me suis empressé de copier.
Dans mon HLM de la banlieue parisienne. N'a-t-il point fallu que je m'habitue à l'absence, au vide ?
Et qu'ai-je besoin de parler de Dionysos
Ici, nous dit Camus,
les dieux servent
de lits ou de repères
dans la course des
journées.
(...) Et qu'ai-je besoin de parler de Dionysos pour dire que j'aime écraser les boules de lentisques sous mon nez ? Est-il même à Déméter (1) ce vieil hymne à quoi plus tard je songerai sans contrainte :"Heureux celui des vivants sur la terre qui a vu ces choses."
(1) Camus aurait-il dû parler de Cérès car les Romains associèrent Déméter à Cérès ?
Pélops et Hippodamie :
Hippodamie ? Voici donc un résumé de l'histoire. Merci à Wikipedia car je suis allé sur Internet mais je ne veux point être accusé de plagia. Le père d'Hippodamie avait promis la main de cette dernière à quiconque pourrait le battre dans une course de char qu'il était certain de remporter, car une oracle lui avait prédit sa mort de la main de son gendre. Tous les prétendants échouèrent et furent mis à mort jusqu'à ce que Pélops le vainquit par la ruse, avec l'aide d'Hippodamie, ou plutôt de celle du cocher Myrtilos qui, dévissant une roue du char d'Œnomaos le conduisit au trépas.
Mariée à Pélops, elle en eut de nombreux enfants dont Atrée, Thyeste, Sicyon, Coprée, Eurydice, Pitthée et d'autres encore.
Plus tard, elle fut chassée par son mari pour avoir fait assassiner son beau-fils Chrysippe. Elle se réfugia en Argolide située dans la péninsule du Péloponnèse. Le Péloponnèse, j'y suis allé, j'y suis retourné et j'y ai rêvé.
Camus :"Tout à l'heure, avec la première étoile, la nuit tombera sur la scène du monde. Les dieux éclatants du jour retourneront à leur mort quotidienne. Mais d'autres dieux viendront. Et pour être plus sombres, leurs faces ravagées seront nées cependant dans le cœur de la terre.
Le village de Tipasa
Camus :
"Je gravissais l'un après l'autre des coteaux dont chacun me réservait une récompense, comme ce temple dont les colonnes mesurent la course du soleil et d'où on voit le village entier,ses murs blancs et roses et ses vérandas vertes."
L'avenue qui descendait vers la mer.
Le beau jardin de l'hôtel du Rivage.
La poste. Une photo qui fera plaisir à tous les anciens de Tipasa.
Voici une vue générale de Tipasa.
Nos cartes postales d'autrefois.
Tipasa et les derniers souvenirs
Rien ne peut s'oublier, pas même avec le temps qui se fait vieux... (Jean Valtay Voyage de noces Patachou)
La jetée du petit port. Je plongeais, je nageais en m'appliquant parce que je savais que je nageais plutôt bien et je remontais en utilisant l'échelle rouillée au bout du môle.
Tipasa et les souvenirs.
Les cabanons. Sont-ils toujours bien entretenus ?
Là-bas, ces couchés de soleil ressemblaient à des diamants.
Le soir tombait sur la campagne. Nous écoutions les grillons et les enfants trouvaient parfois des vers luisants.
Camus :"Maintenant, les arbres s'étaient peuplés d'oiseaux. La terre soupirait lentement avant d'entrer dans l'ombre. Tout à l'heure, avant la première étoile, la nuit tombera sur la scène du monde."
Verlaine :"La lune est rouge au brumeux horizon;
Dans un brouillard qui danse dans la prairie
S'endort fumeuse, et la grenouille crie
Par les joncs verts où circule un frisson;
Nuit
de Victor Hugo :
Le ciel d'étain au ciel de cuivre
Succède. La nuit fait un pas.
Les choses de l'ombre vont vivre.
Les arbres se parlent tout bas.
Puis la nuit fait un pas encore.
Tout à l'heure, tout écoutait.
Maintenant nul bruit n'ose éclore ;
Tout s'enfuit, se cache et se tait.
Sur cette photo on peut voir distinctement le Chenoua
"qui prend racine dans les collines autour du village et s'ébranle d'un rythme sûr et pesant pour aller s'accroupir dans la mer."
Verlaine et L'heure du Berger :
"Les fleurs des eaux referment leurs corolles;
Des peupliers profilent aux lointains,
Droits et serrés, leurs spectres incertains;
Vers les buissons errent les lucioles;
Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit
Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes,
Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes.
Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit."
Et puis un jour ce fut la fin...
"
Les grandes trahisons sont toujours effacées par l'Histoire."
(Alexandre Sanguinetti).
(Alexandre Sanguinetti).
Souvenons-nous de l'attente sur les quais d'Alger.
Le Général avait très vitre compris qu'il y avait une opportunité à saisir le 13 mai 1958 et nous nous
Le Général avait très vitre compris qu'il y avait une opportunité à saisir le 13 mai 1958 et nous nous
sommes retrouvés gros-Jean
comme devant !
Nous avons été superbement manipulés. La foule guerrière que nous formions a été retournée comme une crêpe.
Nous avons tous subi une grave déconvenue, nous n'avons rien gagné dans cette révolte de laquelle nous espérions beaucoup. Ainsi n'avons-nous point cru que le coup d' Etat du 13 mai avait réussi ? Certes, il avait réussi mais les bénéfices de la révolte nous ont filé entre les doigts. Le Général n'aura jamais un mot de compassion ni en public ni en privé pour le sort du million de Français rapatriés d'Algérie en juillet 1962 suite à la non-application des Accords d'Evian par la partie algérienne.
Accueil des réfugiés d'Alger, des Deux-Moulins, des Bains-romains, de la Pointe-Pescade et Cap Caxine, de Baïnem, de Guyotville et La Madrague, de Staouéli, de Sidi-Ferruch,de Zéralda, de Fouka, de Daouda-marine, de Castiglione, de Chiffalo et Bou-Haroun, de Bérard, de Marengo,de Tipasa...
Tant de petites villes, de villages où nous étions heureux.
Nous avons été superbement manipulés. La foule guerrière que nous formions a été retournée comme une crêpe.
Nous avons tous subi une grave déconvenue, nous n'avons rien gagné dans cette révolte de laquelle nous espérions beaucoup. Ainsi n'avons-nous point cru que le coup d' Etat du 13 mai avait réussi ? Certes, il avait réussi mais les bénéfices de la révolte nous ont filé entre les doigts. Le Général n'aura jamais un mot de compassion ni en public ni en privé pour le sort du million de Français rapatriés d'Algérie en juillet 1962 suite à la non-application des Accords d'Evian par la partie algérienne.
Accueil des réfugiés d'Alger, des Deux-Moulins, des Bains-romains, de la Pointe-Pescade et Cap Caxine, de Baïnem, de Guyotville et La Madrague, de Staouéli, de Sidi-Ferruch,de Zéralda, de Fouka, de Daouda-marine, de Castiglione, de Chiffalo et Bou-Haroun, de Bérard, de Marengo,de Tipasa...
Tant de petites villes, de villages où nous étions heureux.
Nous avons débarqué la rage au cœur et en quelques années, nous avons fait notre place au soleil. En France nous avons presque tous réussi notre vie professionnelle. Bien sûr que les fainéants sont restés des fainéants et des chômeurs professionnels des chômeurs de longue durée. Une toute petite minorité.
Mais le 27 juin, au moment où le drame algérien semble toucher à sa fin, Robert Boulin commet une erreur de jugement fatale, en déclarant « qu'entre le 1er juin et le 26 juin, il a été enregistré 169.000 retours vers la métropole. Ce nombre de passages correspond exactement à celui des départs de juillet 1961. Ce sont donc bien des vacanciers, jusqu'à ce que la preuve du contraire soit apportée »
Regardons sur la photo ci-dessous le bon Robert Boulin qui dépendait du secrétariat d'Etat des Rapatriés alors qu'il visitait les camps de vacanciers. Robert Boulin a été assassiné le 30 octobre 1979 après des années de bons et loyaux services. Il a été retrouvé le corps baignant dans la Mare au diable.
Il est écrit sous la photo :
La Rouguière, août 1962 : Des villages de tentes ont été dressés pour accueillir les réfugiés. Ci-contre :
Mais le 27 juin, au moment où le drame algérien semble toucher à sa fin, Robert Boulin commet une erreur de jugement fatale, en déclarant « qu'entre le 1er juin et le 26 juin, il a été enregistré 169.000 retours vers la métropole. Ce nombre de passages correspond exactement à celui des départs de juillet 1961. Ce sont donc bien des vacanciers, jusqu'à ce que la preuve du contraire soit apportée »
Regardons sur la photo ci-dessous le bon Robert Boulin qui dépendait du secrétariat d'Etat des Rapatriés alors qu'il visitait les camps de vacanciers. Robert Boulin a été assassiné le 30 octobre 1979 après des années de bons et loyaux services. Il a été retrouvé le corps baignant dans la Mare au diable.
Il est écrit sous la photo :
La Rouguière, août 1962 : Des villages de tentes ont été dressés pour accueillir les réfugiés. Ci-contre :
Visite de Robert Boulin.
Le Nouvel Observateur, lisons :
La délégation régionale des rapatriés de Marseille, dépendant du secrétariat d'Etat des Rapatriés alors dirigé par Robert Boulin, n'a par ailleurs prévu, au tout dernier moment, que deux centres de transit : l'hôtel Bompard, à Endoume, et la cité HLM de la Rouguière, réquisitionnée alors que sa construction n'est pas entièrement achevée. Dans les appartements qui n'ont pas encore de portes, sur des lits de camp fournis par l'armée, on ne pourra cependant entasser plus de 3 000 personnes à la fois.
« Au total, seuls 90 000 rapatriés, sur les 450 000 qui ont débarqué à Marseille en 1962, ont pu être pris en charge par les autorités, souligne l'historien marseillais Jean- Jacques Jordi, qui est le meilleur spécialiste de l'histoire des rapatriés d'Algérie (lire p. IX). Les autres ont été contraints de se débrouiller par eux-mêmes, et d'aller à l'hôtel, même si certains ont aussi pu compter sur la solidarité des associations. »
Arrivée des réfugiés à Marseille
Le Nouvel Observateur, lisons :
La délégation régionale des rapatriés de Marseille, dépendant du secrétariat d'Etat des Rapatriés alors dirigé par Robert Boulin, n'a par ailleurs prévu, au tout dernier moment, que deux centres de transit : l'hôtel Bompard, à Endoume, et la cité HLM de la Rouguière, réquisitionnée alors que sa construction n'est pas entièrement achevée. Dans les appartements qui n'ont pas encore de portes, sur des lits de camp fournis par l'armée, on ne pourra cependant entasser plus de 3 000 personnes à la fois.
« Au total, seuls 90 000 rapatriés, sur les 450 000 qui ont débarqué à Marseille en 1962, ont pu être pris en charge par les autorités, souligne l'historien marseillais Jean- Jacques Jordi, qui est le meilleur spécialiste de l'histoire des rapatriés d'Algérie (lire p. IX). Les autres ont été contraints de se débrouiller par eux-mêmes, et d'aller à l'hôtel, même si certains ont aussi pu compter sur la solidarité des associations. »
Arrivée des réfugiés à Marseille
Marseille, tais-toi Marseille,
tu cries trop fort
Je n'entends pas les voiles
qui claquent dans le port...
Le Nouvel Observateur
L'hostilité des dockers, des chauffeurs de taxi...
Certains Marseillais témoignent donc leur solidarité aux rapatriés. Mais ils restent minoritaires.
Au sein du Comité de liaison, les syndicats brillent ainsi par leur absence. Et notamment la CGT, alors toute-puissante à Marseille. « Les communistes ont d'emblée affiché une forte hostilité à l'égard des rapatriés d'Algérie, collectivement accusés d'être autant de gros capitalistes, de racistes qui avaient fait «suer le burnous», et méritaient ce qui leur arrivait », explique Jean-Jacques Jordi. Sur le port, à l'été 1962, les dockers, tous encartés CGT, ont ainsi peint sur des banderoles des messages de bienvenue tels que « Pieds-noirs, rentrez chez vous » ou « Les pieds-noirs à la mer ». Débarquant des milliers de caisses contenant du mobilier et d'autres biens en provenance d'Algérie, les employés du port en dérobent près du quart, et laissent pourrir dans l'eau une bonne partie du reste, détruisant ce qui constitue à leurs yeux une opulence mal acquise.
Mais les militants communistes n'ont pas le monopole des mauvaises pratiques enregistrées à l'encontre des rapatriés en cette année 1962. Les taxis, qui se pressent aux abords du port et de l'aéroport, augmentent ainsi leurs tarifs de façon abusive. C'est aussi le cas de nombreux hôteliers, dont les établissements ne désemplissent pas : fin juillet, il ne reste à Marseille qu'une cinquantaine de chambres disponibles, sur les 12 500 que compte alors la ville. Pour les pieds-noirs, qui en occupent la plupart, les tarifs ont souvent doublé, voire triplé, par rapport aux mois précédents. De même, bien des agences immobilières augmentent les prix des locations ; certaines vont jusqu'à faire payer le pas-de-porte aux nouveaux arrivants, quand elles ne refusent pas tout simplement de louer aux pieds-noirs.
https://de-l-amiraute-a-tipasa.skyrock.com/10.html
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