LITTÉRATURE – Le paysage littéraire national s’est enrichi cette semaine par deux nouvelles parutions qui risquent de ravir les férus de littérature algérienne. Il s’agit de la réédition de deux ouvrages du célèbre romancier de Tizi-Hibel, Mouloud Feraoun (1913-1962). Le premier est une version non censurée du Fils du Pauvre. Le second est le texte intégral d’un roman inédit intitulé La Cité Des Roses (l’Anniversaire).
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C’est Ali Feraoun, le fils de l’écrivain et président de la Fondation Mouloud Feraoun, qui a fait l’annonce sur son compte Facebook le vendredi 19 mai 2023. « La Fondation Mouloud Feraoun a le plaisir d’annoncer la disponibilité nouvelle d’édition de deux ouvrages revus, complétés des textes apurés des manuscrits d’origine et commentés par expertise académique », peut-on lire dans le communiqué.
Une nouvelle version du Fils du pauvre qui contient tous les textes censurés de l’édition originale
En ce qui concerne le roman culte, Le fils du pauvre (première édition en 1950), la Fondation Mouloud Feraoun souligne que cette nouvelle édition est « la seule qui dispose du texte intégral du manuscrit original », car « y ont été réintégrés tous les textes censurés de l’édition initiale. » Il s’agit donc de « la seule édition à redonner à cette œuvre majeure la profondeur et la symbolique voulue par l’auteur », précise la fondation.
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S’agissant de La cité des roses, œuvre publiée à titre posthume en 2007 et qui raconte une histoire d’amour entre un Algérien et une Française, elle représente « l’ultime roman de Mouloud Feraoun. Certainement le roman le plus abouti, mais aussi le plus dérangeant en son temps par la puissance de la symbolique qui en ressort ». Cette « nouvelle édition complète » comprend une postface où la professeure Etsuko Aoyagi, traductrice des œuvres de Feraoun au Japon, livre une étude académique du roman.
La cité des roses, une histoire d’amour extra-conjugale entre un Algérien et une Française
La Cité des roses (titre original L’Anniversaire) est l’ultime œuvre de Mouloud Feraoun. Elle est demeurée à l’état de manuscrit jusqu’en 2007. Le roman, dont les faits se déroulent entre 1957 et 1959, raconte « une histoire d’amour extraconjugale brève entre un directeur d’école et une institutrice française. Le récit fait allusion à la situation tendue en Algérie vers la fin de la colonisation française. Les trois principaux personnages symbolisent respectivement trois peuples distincts. »
L’homme est un Algérien Kabyle d’environ 45 ans. Il dirige une école qui se situe dans un bidonville d’Alger et qui porte le nom de La cité des Roses. Au sein de l’établissement, tous les enseignants sont français, sauf lui. La femme française est une enseignante nouvellement arrivée dans la capitale algérienne. L’amour impossible entre l’Algérien et la Française est tâtonnant et maladroit. L’enseignante décide finalement de repartir définitivement en France au début de l’année 1959.
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Pour le journaliste et écrivain, José LENZINI, « Il ne fait pas de doute que dans ce roman, FERAOUN sortait résolument de ses romans “ethnographiques” pour se livrer à une dénonciation franche et directe des dérives de la colonisation, des ambiguïtés de la guerre, de l’inextricable jeu de dupes dans lequel le pays s’enfonçait »
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