Emmanuel Macron se rendra à Lyon en début d'après-midi, après les cérémonies matinales à Paris. Jean-Christophe Marmara / Le Figaro
Après le traditionnel hommage sous l'Arc de triomphe, lundi matin, le chef de l'État prendra la direction de Lyon pour saluer la figure de Jean Moulin, à l'occasion du 80e anniversaire de son arrestation.
Le Figaro Lyon
«Rendre hommage à la figure de Jean Moulin et, à travers lui, ce que fut la Résistance française». Comme présagé depuis l'annonce de sa venue à Lyon, jeudi, Emmanuel Macron se rendra bien au mémorial de la prison Montluc lundi 8 mai. Un déplacement au cours duquel il présidera «une cérémonie en hommage à Jean Moulin, à la Résistance française et aux victimes de la barbarie nazie», indique l'Élysée, après le passage traditionnel sous l'Arc de triomphe des Champs Élysées dans la matinée. «Le président souhaitait rappeler ce qui ne l'est pas assez souvent, à savoir le rôle politique essentiel de Jean Moulin au sein du CNR (Conseil national de la Résistance, NDLR), un rôle politique de première importance sous la direction du Général de Gaule pour maintenir la France dans la République et préparer la régénérescence du pays», poursuit l'Élysée.
À la maison Dugoujon, lieu de l'arrestation de Jean Moulin, dans la commune limitrophe de Caluire, la présidence a donc préféré le mémorial pour honorer son souvenir. «C'est à Montluc qu'il a été détenu, à Montluc qu'il a croisé la figure terrible de Klaus Barbie , là où ont été détenues de grandes figures de la Résistance comme Marc Bloch et Raymond Aubrac et que beaucoup de victimes juives sont passées, dont les enfants d'Izieu», énumère l'Élysée. Izieu, du nom de cette ville du département de l'Ain voisin, où 44 enfants juifs, dont le plus jeune avait cinq ans, ont été raflés. conduits par la Gestapo à Montluc, ils furent ensuite déportés à Auschwitz, où ils périrent. Au total près de 10.000 personnes sont passées par la prison Montluc sous l'occupation, dont la plus jeune avait 14 mois. Plus d'un millier de ces prisonniers ont été fusillés et 6000 déportés
Une gerbe sera déposée par le président sous la plaque commémorative apposée en 1946 à l'entrée du site. Site dont la modification du parcours muséographique pour intégrer d'autres mémoires, comme celle des détenus de la guerre d'Algérie (11 d'entre eux furent exécutés sur place), avait suscité la polémique l'an dernier. La présidence balaye : «nous ne souhaitons pas mettre en concurrence les mémoires». Et l'Élysée de rappeler «les crimes indépassables, incomparable du nazisme dans l'Histoire» : «Montluc est à ce titre-là un haut lieu de la mémoire nationale française».
L'arrivée d'Emmanuel Macron est prévue à 14h30. Il sera accueilli dans le mémorial par la directrice du site qui le conduira vers l'aile cellulaire de la prison. Passé la «baraque aux juifs», dont il ne reste que l'emplacement délimité où étaient parqués les arrivants, un espace en hommage aux enfants d'Izieu sera présenté au chef de l'État par des élèves de collèges et lycées. Le président visitera ensuite les cellules de Marc Bloch et Raymond Aubrac au premier étage puis se recueillera devant celle de Jean Moulin au 2e, avant de passer devant celle de Klaus Barbie.
Laurent Wauquiez et Bruno Bernard absents
La visite s'achèvera par un discours devant les représentants des associations mémorielles et de la société lyonnaise. Le président de la République y saluera «l'esprit de Résistance français», ouvrant «un nouveau cycle mémoriel», selon les éléments de langage de l'Élysée. Un cycle de 80e anniversaire ouvert avec celui de l'arrestation de Jean Moulin donc, le 21 juin 1943, qui s'achèvera cet été avec ceux des débarquements de Normandie et de Provence puis de la libération de Paris. Esprit de résistance toujours, puisque plusieurs élus locaux, comme Laurent Wauquiez (LR) pour la région et Bruno Bernard (EELV) pour la métropole, seront absents, représentés par des vice-présidents. Le maire de Lyon, Grégory Doucet (EELV), a répondu favorablement à l'invitation et sera présent pour accueillir le président de la République, tout comme le président du Département du Rhône, Christophe Guilloteau (LR).
Emmanuel Macron, qui sera accompagné de son garde des sceaux, Éric Dupond-Moretti, de son ministre de l'éducation, Pap Ndiaye, et de la secrétaire d'État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Miralles, devrait par ailleurs entendre résonner quelques casseroles, comme lors de ses derniers déplacements depuis la promulgation de la réforme des retraites. Des appels au rassemblement ont déjà été diffusés sur internet. Aucun élément du dispositif de transport ni de sécurité du président n'a filtré alors qu'un périmètre de sécurité devrait être mis en place aux abords de la prison, située juste en face de l'hôtel de police Montluc.
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