La rue des Abdérame
Parti pris et pour cause écrit par le Général Massu...
- La mission de retrouver Ali la Pointe
sera confiée au 1er régiment étranger parachutiste, commandé par le chef de bataillon Guiraud,
qui remplace le colonel Jeanpierre, blessé lors de l'arrestation de Yacef Saadi.
- Dès fin septembre,
une piste sérieuse permet de déterminer approximativement l'emplacement, dans la Casbah,
de la cache du terroriste.
- Le 7 octobre
- un renseignement, recoupé par trois fois, la situe avec exactitude :
5, rue des Abdérames, au premier étage.
- Les « bérets verts » établissent alors un vaste filet autour du quartier de la rue Porte-Neuve.
- Simultanément, tandis que des patrouilles s'avancent par les ruelles,
- Des paras convergent par les célèbres terrasses de la Casbah vers la rue des Abdérames,
sautant de l'une à l'autre et se recevant parfois sur des tôles pourries ou sur des verrières.
- Simultanément, tandis que des patrouilles s'avancent par les ruelles,
- un renseignement, recoupé par trois fois, la situe avec exactitude :
- A 20 heures,
le numéro 5 est investi, les terrasses alentour occupées.
On fouille chaque pièce,
C'est finalement les propriétaires de la maison, deux femmes, qui indiquent exactement la cache.
Elles précisent que quatre personnes y ont cherché refuge, dont une femme.
« Le chef s'appelle Ali... », il n'y a donc aucun doute sur l'identité du petit groupe.
- Les paras apprennent en outre que
la tanière a été construite dans les premiers jours
de septembre et occupée, le lendemain de la capture de Saadi, par Petit Omar et Mahmoud.
- Le 28 septembre,
Ali la Pointe et Hassiba les y rejoignent.
Huit jours durant,
Ali et ses trois compagnons vivent entassés dans
un espace de quatre mètres carrés.
- Leur seule communication avec l'extérieur
est assurée par deux trappes, en haut et en bas, composées
d'un cadre de bois et d'un fort treillage métallique
sur lequel sont cimentées des briques à huit trous.
Chaque trappe pivote sur des gonds et est verrouillée
de l'intérieur par une barre horizontale.
L'ensemble est robuste, bien conçu et
la cache ne peut être détectée par sondage des murs.
- C'est Yacef Saadi
qui a dessiné le plan de ce refuge à l'usage de ses subordonnés.
Celui d'Ali présente l'inconvénient majeur de n'offrir aucune issue de secours.
Dans la nuit du 7 au 8 Octobre 1957,
- Sachant qu'Ali la Pointe,
homme d'action, possédant des armes, peut très bien tenter une sortie désespérée,
le commandant Guiraud, avec l'accord du colonel Godard, décide, après de vaines et nombreuses sommations, de faire sauter un angle de la cloison au moyen d'une petite charge de plastic,
susceptible de détruire un pan de mur.
- Cinq légionnaires et un officier
sont désignés pour foncer dans la cache immédiatement après l'explosion.
Il n'y a pas d'autres moyens d'y accéder.
- Parallèlement, des mesures de sécurité sont prises :
- On évacue les habitants du 5.
- Le n° 3, la maison de Yacef Saadi est vide.
- Mais certains civils
sont revenus subrepticement pour récupérer leurs affaires, dans des maisons voisines.
Au lever du jour, la petite charge de plastic explose.
A la stupeur générale,
- une violente déflagration en chaîne se produit, la maison située au fond de l'impasse Silène,
celle où habite le député communiste Amar Ouzegane, s'effondre, causant la mort d'innocentes victimes.
- Les légionnaires ont quatre blessés légers.
Certains, postés sur une terrasse, se retrouvent à l'étage inférieur.
- Ali la Pointe ne s'est donc pas fait sauter.
Nous l'avons attaqué dans son repaire hermétique.
- Nous ne pouvions supposer que le tueur avait avec lui une telle charge d'explosifs,
au moins vingt kilos !
- Les légionnaires revêtent la tenue de corvée et procèdent au déblaiement des décombres amoncelés au milieu desquels gisent les quatre derniers animateurs du terrorisme à Alger :
ils ont péri de la même mort que tant de leurs innocentes victimes.
Qui était ce personnage ? :
- « Ali la Pointe », qui a aussi comme sobriquet « Petit Boxeur ».
Ces derniers temps, on le désignait dans la rébellion sous le surnom de « Si Lahbib ».
Il figue sur les registres de l'état civil sous le nom de Amar Ali, né à Miliana, le 14 mai 1930.
Il a donc vingt-sept ans.
En 1945, il se fait connaître à Alger comme joueur de tchic-tchic.
Son quartier opérationnel était alors Bab-el-Oued.
Peu après, il commence à se faire une petite place dans « le Milieu » comme souteneur,
non sans avoir commis au passage quelques vols à main armée.
- Son casier judiciaire comporte quelques condamnations :
1943 : vols d'effets militaires.
1950 : viol
1952 : coups et blessures volontaires, violences et voies de fait à agent.
1953 : tentative d'homicide volontaire.
1954 : tentative d'assassinat.
On est en droit de se poser une question ? que fait la justice !!!
- Son casier judiciaire comporte quelques condamnations :
- Le 22 avril 1955 :
Ali la Pointe réussit à s'évader du chantier de travail de Damiette (Médéa),
où il purge une condamnation pour tentative d'assassinat.
Cette évasion constitue un tournant dans sa carrière de « voyou ».
Peu après, il est présenté à Yacef Saadi qui l'incorpore aussitôt à son groupe d'action armée,
dirigé alors par Chaib Ahmed dit le « Corbeau », autre personnage du milieu, qui a pris le maquis.
Depuis sa capture, Yacef Saadi a précisé :
- Ali la Pointe
avait eu pour mission, de regrouper, de contrôler et d'employer à l'action armée
les hommes du milieu, ses anciens compagnons.
- Yacef Saadi a dit de lui :
« qu'il n'avait aucune instruction, encore moins de sens politique, mais qu'il était très dévoué »...
Par contre,
il lui a consacré, dans son livre sur la Bataille d'Alger, un élogieux chapitre qu'il termine ainsi :
« Ali la Pointe, un héros, un patriote, un homme ! »
Le 15 octobre
- Arrestation de Benhamida Abderhamane,
le dernier responsable de la Zone Autonome d'Alger.
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.http://algeroisementvotre.free.fr/site0301/bataille/massu010.html
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