Le président Abdelmadjid Tebboune a accordé, lundi 27 février, la nationalité algérienne à l’archevêque d’Alger, le dominicain français Jean-Paul Vesco. Une décision qui dépasse le simple symbole.
Déjà, il affirmait être engagé « à vie » envers l’Algérie. Désormais, le dominicain Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger, est aussi lié à ce pays par la nationalité que vient de lui accorder par décret le président Abdelmadjid Tebboune, lundi 27 février.
Âgé de 60 ans, l’archevêque du plus important des quatre diocèses d’Algérie connaît intimement l’Algérie où il vit depuis deux décennies. L’octroi de cette nationalité qu’il avait demandée est à ses yeux un « honneur », mais aussi le symbole d’une « fidélité plus profonde » à ce pays qu’il a choisi et à son peuple.
Un signe pour l’Église algérienne
Au-delà de la dimension personnelle de cette naturalisation, Jean-Paul Vesco insiste surtout sur sa signification pour la petite Église catholique algérienne, d’autant que cette nationalité est rarement accordée à des étrangers. « C’est un signe fort pour notre Église qui se vit pleinement citoyenne. Cela dit qu’elle est reconnue et bienvenue, qu’elle fait partie de la société », souligne-t-il.
Ce « signe de bonne volonté » des autorités algériennes intervient dans un contexte troublé. Sur demande des pouvoirs publics, l’Église catholique d’Algérie avait en effet annoncé, fin septembre 2022, la fermeture inédite de la Caritas. Créé en 1962, l’organe caritatif de l’Église locale avait été contraint de cesser ses activités. Toutefois, malgré cette décision, le dialogue s’était poursuivi entre les représentants de l’Église, qui n’a pas renoncé à aider la population, et les autorités.
Un décret largement relayé par les autorités
Peu après cette décision, Mgr Paul Richard Gallagher, le « ministre des affaires étrangères » du pape, s’est rendu en Algérie fin octobre, à l’occasion des 50 ans des relations diplomatiques entre la République algérienne et le Saint-Siège. L’accueil qui lui a été réservé a témoigné de l’attention portée à la petite communauté catholique d’Algérie. Mgr Gallagher a alors rencontré notamment le chef de l’État, et appuyé la demande de nationalité algérienne de Mgr Vesco, qui dépasse le simple symbole.
En effet, il faut être algérien pour présider l’Association diocésaine d’Algérie, qui regroupe les quatre diocèses et structure l’Église catholique dans le pays. « Il est important que cela soit l’archevêque d’Alger », souligne Jean-Paul Vesco. Jusqu’ici, son prédécesseur, Mgr Paul Desfarges, en assurait la présidence.
Le décret présidentiel accordant la nationalité algérienne à Mgr Vesco a été largement relayé par les autorités, signe de la portée du dossier. « La nouvelle a été annoncée dans les journaux télévisés de 13 heures et de 20 heures et toutes les chaînes l’ont diffusée », indique l’archevêque qui a lui-même appris sa naturalisation par la télévision.
https://www.la-croix.com/Religion/Pourquoi-Mgr-Jean-Paul-Vesco-obtenu-nationalite-algerienne-2023-02-28-1201257141
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