Plus de deux ans après la disparition de la célèbre avocate engagée dans le mouvement féministe et la décolonisation, le président de la République programme enfin un hommage national, mercredi prochain. Une première étape avant la « panthéonisation » ?
Après avoir défendu une jeune fille de 16 ans lors du fameux procès de Bobigny (1972), Gisèle Halimi fut à l’origine du Manifeste dit « des 343 salopes » publié dans « le Nouvel Observateur » qui contribua à faire évoluer la loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Opposée au port du voile pour les femmes, elle était également hostile à la GPA. Autrice de « Choisir la cause des femmes », elle est décédée en juillet 2020.
Son nom est régulièrement cité parmi ceux qui pourraient entrer au Panthéon. Cet hommage national en est-il le prélude ? Dans le magazine « Elle », en juillet 2021, Emmanuel Macron avait évacué l’hypothèse : « Je n’ai aucun tabou pour faire entrer des femmes au Panthéon, je l’ai d’ailleurs fait à parité, avec Maurice Genevoix et Simone Veil. Mais je ne le ferai jamais sous la pression. Je rendrai un hommage à Gisèle Halimi, mais on ne doit pas considérer que la panthéonisation est la seule manière. » Il semble que sur ce point, la pensée présidentielle n’a pas évolué.
« Une grande figure féminine d’opposition à la guerre d’Algérie »
Pourtant les appels à la panthéonisation de Gisèle Halimi émanant de mouvements féministes et de responsables politiques se sont multipliés ces dernières années. En janvier 2021, dans le rapport remis par l’historien Benjamin Stora au président de la République « l’entrée au Panthéon de Gisèle Halimi, grande figure féminine d’opposition à la guerre d’Algérie », figurait dans la liste des recommandations susceptibles de réconcilier les mémoires.
Et le 25 novembre 2022, 76 députés de la majorité avaient demandé au président de faire entrer Gisèle Halimi au Panthéon, à l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes et au lendemain d’un vote de l’Assemblée pour l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Leur souhait : « Que Gisèle Halimi puisse être la septième femme au Panthéon » et qu’elle rejoigne « sa sœur de lutte Simone Veil ».
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https://www.nouvelobs.com/droits-des-femmes/20230301.OBS70197/emmanuel-macron-va-rendre-hommage-a-gisele-halimi-le-8-mars.html
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