La vie, l’œuvre et surtout la place qu’occupe dans le champ littéraire l’écrivaine Assia Djebar ont été au cœur d’un débat, vendredi dernier, au sein d’un club de lecture qui s’est réuni à la librairie l’Arbre à dires d’Alger.
Des lecteurs, de tout âge, ont partagé leur vision sur les œuvres de Djebar, évoqué des passages préférés et débattu des sujets abordés par la romancière. Chacun a pu profiter des connaissances de l’autre afin d’approfondir sa culture générale et apprécier la complexité d’une œuvre multiforme.
Rappelant ses débuts avec «la Soif» et «les Impatients», le groupe a évoqué les nombreuses facettes de la femme de lettres qui lui ont valu une reconnaissance internationale. Poétesse, romancière et cinéaste de renom qui a marqué l’histoire de la littérature francophone, Djebar a été la première Algérienne à être élue à l’Académie française en 2005. Le club a abordé les différents sujets et thèmes qu’abordent les œuvres de la romancière.
A partir de son histoire personnelle, elle a réussi à lever le voile sur l’histoire de l’Algérie, de ses femmes, notamment sous l’occupation française et après l’indépendance . Djebar a écrit plusieurs romans qui traitent de la guerre d’Algérie, tels que «les Enfants du nouveau monde»(1962), «les Alouettes naïves» (1967) et «la Femme sans sépulture» (2002). «Dans ces romans, elle examine les conséquences de la guerre sur les femmes algériennes et leur rôle dans la lutte pour l’indépendance», a relevé un participant.
De l’avis de la majorité, son œuvre la plus célèbre est «L’Amour, la fantasia » (1985), un roman fortement autobiographique qui explore l’histoire de l’Algérie coloniale à travers les histoires de femmes Algériennes, y compris celles de sa propre famille. «Dans ce livre, Djebar mélange les souvenirs personnels aux événements historiques pour créer une histoire complexe et émouvante de la lutte de l’Algérie pour l’indépendance», a soutenu une jeune lectrice qui a rappelé que son travail a été récompensé par de nombreux prix littéraires.
«Assia Djebar a ouvert la voie à de nombreuses femmes écrivaines, en utilisant sa propre expérience pour examiner les questions de genre, d’identité culturelle et de la condition féminine dans un contexte politique et social complexe», a indiqué un intervenant. «Sa contribution à la littérature francophone et à la lutte pour l’égalité des sexes reste d’une grande importance dans le monde de la littérature contemporaine», a affirmé une lectrice qui a confié elle même s’en être inspirée pour écrire.
D’autres clubs de lecture, notamment pour les jeunes lecteurs, sont organisés tout le long de l’année à la librairie l’Arbre à dires. Une façon d’encourager à la lecture dès le plus jeune âge et de favoriser le débat, le partage et l’échange d’opinions dans un cadre serein.
Sarra Chaoui
le 12 Mars 2023
https://www.horizons.dz/debat-autour-de-loeuvre-dassia-djebar-ecrits-ancres-dans-la-memoire-algerienne
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