André Couderc nous raconte
La commémoration du 61e anniversaire de la journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des Combats en Tunisie et au Maroc se fera à Villeneuve le dimanche 19 mars à 11 heures Le rendez-vous est fixé devant le Monument aux morts. De nombreux Villeneuvois ont participé à cette guerre, parmi les plus anciens, André Couderc, cet ancien appelé, nous raconte :
Il ne devait partir que quelques mois lorsque le 3 mai 1956 il s’engage à faire ses classes au 475ème groupement antiaérien léger à Albi. C’est là qu’il partage son service avec entre autres, Jean-Marie Guitard. Ce dernier n’a pas eu la chance de revenir à Toulongergues. Parti en Algérie, il y perdra la vie en février 1957.
Ancrés dans sa mémoire
En octobre 56, André, avec 3 000 autres soldats, prend le bateau à Marseille pour 3 jours de traversée pour rejoindre Casanblanca. Pendant ces 7 mois passés au Maroc et plus précisément à Fès, il n’a pas encore eu à affronter le danger malgré quelques escarmouches : les activités consistaient à escorter des trains ou à veiller à la sécurité d’un général. Les choses auraient pu en rester là, mais on entrait dans une période où la France appelait ou rappelait ses jeunes pour rejoindre la terre algérienne, en effet la lutte armée s’étend sur tout le territoire. André y partira 18 mois de plus. De la région de Tlemsin (coté du Maroc) jusqu’à la frontière de la Tunisie à Bougie, il a participé à de nombreuses opérations (ouverture de route avec protection des démineurs, escortes du ravitaillement, protection et surveillance de ferme de colons). Il se souvient, à Honaïne, d’avoir dû creuser dans le sable, l’emplacement de sa tente afin de se protéger des éventuelles grenades, douloureusement il se remémore les nombreux accidents dont il était témoin. Ce témoignage, certes sans gloire particulière, nous montre le sacrifice fait par les jeunes de cette époque, qui sont partis plusieurs mois, 30 pour André, avec seulement deux permissions pendant la période algérienne.
Selon les souvenirs d’André, à Villeneuve le 19 mars 1962, le cessez-le-feu n’a pas eu de résonance particulière, chacun, soulagé et heureux, de retrouver une vie normale. Ces anciens appelés ont accompli leur devoir mais tous ces évènements ne les concernaient plus. La commémoration au monument leur donne l’occasion d’avoir une pensée pour tous ceux qui n’ont pas pu revenir.
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https://www.ladepeche.fr/2023/03/18/19-mars-un-ancien-dalgerie-temoigne-11070438.php
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